Jean 4 - La véritable adoration, notre réponse à la grâce
Jean 4 - La véritable adoration, notre réponse à la grâce
« Nos pères ont adoré sur cette montagne; et vous dites, vous, que l’endroit où il faut adorer est à Jérusalem. Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient — et c’est maintenant — où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont de tels adorateurs que le Père recherche. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. »
Jean 4.20-24
L’adoration est la réponse de l’homme devant l’initiative de Dieu manifestant sa grâce. Nous le voyons dans la vie d’Abraham. Le Seigneur, dans sa souveraineté, lui a accordé une parole de grâce, une promesse de la patrie céleste à travers la Palestine, ce pays qui était une ombre et un type de la réalité à venir (Hé 11.16). « Je donnerai ce pays à ta descendance » (Gn 12.7). Ce sont là les paroles par lesquelles Dieu a donné et octroyé le pays à Abraham. Celui-ci a répondu par l’adoration à ce message lui révélant que Dieu lui accordait une faveur incomparable : « Abram bâtit là un autel à l’Éternel qui lui était apparu » (Gn 12.7). La construction d’un autel conduit à l’adoration et même à l’invocation du nom de l’Éternel (Gn 13.4).
On ne peut pas contester le fait que l’adoration joue un rôle essentiel dans la vie chrétienne; pourtant, elle est si souvent à l’origine de nombreuses disputes. C’est vrai aujourd’hui, mais c’était également vrai à l’époque de l’Antiquité. La femme samaritaine a fait référence à un désaccord de longue date entre les Samaritains et les Juifs. S’adressant à Jésus, elle a déclaré : « Nos pères ont adoré sur cette montagne; et vous dites, vous, que l’endroit où il faut adorer est à Jérusalem » (Jn 4.20). En disant cela, elle a attiré l’attention sur le débat entre les Samaritains qui encourageaient l’adoration sur le mont Garizim et les Juifs qui préconisaient que Jérusalem fût l’endroit légitime pour l’adoration publique de Dieu.
Cependant, le débat allait prendre fin avec la venue du Messie. Jésus est venu changer les choses. Désormais, l’adoration ne serait plus liée à un endroit géographique particulier : « L’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père » (Jn 4.21). Jérusalem était au cœur de l’Ancienne Alliance, mais la venue de la nouvelle alliance signifiait que « depuis le lever du soleil jusqu’à son couchant, le nom de l’Éternel serait grand parmi les nations et qu’en tout lieu on brûlerait de l’encens en l’honneur de son nom » (Ml 1.11). De plus, ce que Dieu désirait réellement, c’était un certain type d’adoration : « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jn 4.23).
1. En esprit⤒🔗
Le Père cherche des gens qui l’adoreront en esprit (Jn 4.23). Une des plus grandes plaintes de Dieu dans l’Ancien Testament n’était pas que son peuple était attaché aux choses du monde et qu’il n’était pas religieux. Par exemple, le royaume de Juda était très méticuleux dans l’observation des formes extérieures de l’adoration qui avaient été prescrites dans l’alliance mosaïque. Le problème était que, bien qu’ils participaient de corps aux rituels de l’adoration divine, leur esprit à l’intérieur d’eux-mêmes était ailleurs : « Quand ce peuple s’approche de moi, il me glorifie de la bouche et des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi » (És 29.13).
Nous qui sommes dans la période de la nouvelle alliance ne sommes pas immunisés contre la possibilité d’une telle hypocrisie. Il ne fait aucun doute que l’Église d’Éphèse était tout à fait orthodoxe (Ap 2.2). Ce que le Seigneur lui reprochait, c’était l’affaiblissement de la dévotion qui vient du cœur : « Mais j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour » (Ap 2.4). La chose à laquelle le Seigneur tient à tout prix, c’est notre cœur. Notre dévotion et notre adoration doivent venir de notre être intérieur, de notre esprit. Par conséquent, Jésus les exhorte ainsi : « Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi et pratique tes premières œuvres » (Ap 2.5).
2. En vérité←⤒🔗
Nous devons adorer Dieu en esprit (Jn 4.24), mais il y a plus. « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jn 4.23). C’était là le problème de l’adoration des Samaritains, à la différence des Juifs. Jésus a donné sa propre évaluation à la femme samaritaine : « Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs » (Jn 4.22). Les dévotions religieuses des Samaritains s’adressaient à ce qu’ils ne connaissaient pas. Bien qu’ils partageaient la frontière du cœur de la nation juive, où se trouvait le temple de Jérusalem, ils auraient tout aussi bien pu vivre de l’autre côté de la mer Méditerranée, à Athènes. C’est Paul qui, plus tard, a dû dire aux Athéniens qu’ils adoraient ce qu’ils ne connaissaient pas, ce que l’inscription qu’ils avaient apposée sur un autel révélait de manière flagrante : « À un dieu inconnu » (Ac 17.23).
Cependant, les Juifs, eux, avaient reçu la connaissance sur laquelle l’adoration devait être fondée. Ils possédaient cette connaissance pour une raison bien précise : « Nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs » (Jn 4.22). L’adoration véritable qui montait vers Dieu de la part d’Israël était une réponse à ce que Dieu lui avait donné, à savoir la connaissance de Dieu qui mène au salut. Comme Paul l’a expliqué bien clairement, les « Israélites » étaient ceux « à qui appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses, les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le Christ » (Rm 9.3-4). De telles bénédictions découlant de la grâce souveraine ont suscité une réponse d’adoration dans le cœur des élus de Dieu qui faisaient partie de la nation d’Israël (Rm 11.5).
La véritable adoration est notre réponse à la parole de vérité, la bonne nouvelle de Jésus, la bonne nouvelle qu’il est vraiment le Messie (Jn 4.25-26). L’adoration qui plaît à Dieu résulte de notre appropriation dans la foi de ce Christ que nous confessons avec les Samaritains d’autrefois : « Nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde » (Jn 4.42).