Cet article sur Luc 2.41-52 a pour sujet les années obscures de la vie de Jésus à Nazareth, pendant son enfance et son adolescence, en particulier lors de sa visite au temple à 12 ans.

Source: La vie de Jésus. 2 pages.

Luc 2 - Les années obscures de la vie de Jésus

Nous ne nous arrêterons pas longuement sur les années obscures de la vie de Jésus. De cette période de la vie du Seigneur, nous ne possédons aucune indication, excepté la visite qu’il effectue au Temple de Jérusalem lorsqu’il parvient à l’âge de douze ans, pour être déclaré fils de la loi. Pour le reste, les Évangiles observent un silence total, et nous nous trouvons en face d’un voile impénétrable. Nous examinerons plus loin son âge au début de son ministère public1.

Examinons cette visite au Temple. Elle fut l’occasion de la première déclaration ouverte de sa foi et de sa filiation divine. Tandis que Marie et Joseph, anxieux, le cherchent dans la foule des pèlerins, lui, entouré par les docteurs de la loi, discute au Temple des « affaires de mon Père ». Ce sont là aussi les toutes premières paroles qui nous parviennent du Fils incarné. Mais dès cette heure apparaît la première incompréhension avec ses proches et la solitude qui l’accompagnera tout au long de sa carrière au sommet du Calvaire.

Les longues années qui suivront cet incident le verront principalement à Nazareth, là où habitaient ses parents, ses frères et ses sœurs. Il est l’aîné d’une famille nombreuse, puisque, selon le témoignage évangélique, Marie, après la naissance de son premier-né, sera présentée comme la mère d’autres enfants, appelés par les évangélistes les frères de Jésus (il est absurde de traduire « adelphos » par cousin).

Nazareth, où il a grandi et vécu, était une bourgade plutôt insignifiante et même méprisée des juifs. Située dans les régions montagneuses de la Galilée, entourée de fermes et de vignobles, cette ville se trouvait bien à l’écart du grand axe routier reliant l’Afrique et l’Asie et qui passait par la région côtière. Des propriétaires pourtant riches devaient l’habiter, ainsi que des éleveurs prospères et des ouvriers saisonniers. Jésus a gardé de cette période obscure de son existence de vives réminiscences, qui reviennent sous une forme imagée dans nombre de ses discours et notamment dans ses paraboles.

Jeune homme, Jésus a dû s’occuper activement des affaires pratiques et pourvoir, après la mort de Joseph, à la subsistance des siens. Travaillant de ses propres mains dans l’atelier familial, il construisit sans doute plus d’une charpente et posa plus d’une toiture. Son éducation, comme celle de tout enfant juif, consistait principalement à recevoir un enseignement religieux. Il a parlé l’araméen, langue répandue alors en Palestine. Il a dû parler aussi l’hébreu, la langue classique de ses ancêtres, et étudier l’Ancien Testament dans celle-ci; il est fort possible qu’il ait appris le grec, si sa conversation avec la femme syro-phénicienne et avec Pilate, le jour de son arrestation, s’est déroulée en cette langue-là.

Il a appris à lire, la lecture du prophète Ésaïe dans la synagogue de Nazareth le prouve. En revanche, nous n’avons rien d’écrit de sa main, sauf cette inscription sur le sable dont fait mention Jean 8.8.

En concluant, reconnaissons que les années secrètes resteront pour nous peut-être à jamais un livre « saint », un terrain sacré que notre recherche historique ne pourra pas violer. Nous sommes assurés, toutefois, que ce que nous connaissons de lui est digne de foi. Mais le meilleur commentaire sur ces années n’est-il pas fourni par l’Évangile de Luc? « Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2.52). Ces mots parlent de la parfaite incarnation du Fils. Ils jettent une ample lumière sur sa vie cachée. Ils expliquent son futur ministère.

Note