Manger le corps de Jésus et boire son sang
Manger le corps de Jésus et boire son sang
Que signifie manger le corps crucifié du Christ et boire son sang répandu?
Cela signifie, non seulement, accepter d’un cœur croyant toute la passion et mort du Christ et, par là, recevoir la rémission des péchés et la vie éternelle1; mais aussi, être de plus en plus unis au corps sacré de Jésus, par le Saint-Esprit qui habite en lui et en nous2, de sorte que, bien que Jésus soit au ciel3 et nous sur la terre, nous soyons pourtant chair de sa chair et os de ses os4, et nous soyons gouvernés et vivions éternellement par un même Esprit5, comme les membres de notre corps sont gouvernés par une même âme.
1. Jn 6.35,40,47,50-55.
2. Jn 6.55-58,63; 1 Co 12.13.
3. Ac 1.9-11; Ac 3.21; 1 Co 11.26; Col 3.1.
4. 1 Co 6.15-19; Ép 5.29-32; 1 Jn 4.13.
5. Jn 15.1-6; Ép 3.14-19; Ép 4.14-16; 1 Jn 3.24.Où Jésus-Christ a-t-il promis aux fidèles de les nourrir de son corps et de les désaltérer de son sang, aussi certainement qu’ils mangent de ce pain rompu et boivent de cette coupe?
Dans l’institution de la Sainte Cène1 dont voici les paroles : « Le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit et dit : Prenez, manger, ceci est mon corps, qui est rompu pour vous : Faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : Faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.2 » Cette promesse est aussi rappelée par saint Paul quand il dit : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang du Christ? Le pain que nous rompons n’est-il pas la communion au corps du Christ? Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps, car nous participons tous à un même pain.3 »
1. Mt 26.26-28; Mc 14.22-24; Lc 22.19-20.
2. 1 Co 11.23-26.
3. 1 Co 10.16-17.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 76 et 77
- Pourquoi est-il important de manger et de boire?
- De quelle façon pouvons-nous manger sa chair et boire son sang?
- Pourquoi la sainte cène nous est-elle donnée?
- Pourquoi la table du Seigneur contient-elle deux éléments, le pain et le vin?
La doctrine des sacrements occupe une place importante dans notre Catéchisme. En tout, dix-huit questions sont consacrées à ce sujet. Il y a d’abord quatre questions sur les sacrements en général, puis six questions sur le baptême et enfin huit questions sur la cène. La plupart des réponses (en particulier sur la cène) sont assez longues et développées. Pourquoi traiter en détail de ce sujet? Parce qu’au temps de la Réforme du 16e siècle, c’était un sujet très débattu. La doctrine de la messe avait entaché la pureté de l’Évangile et il fallait revenir à l’enseignement des Écritures. Le sujet est encore important pour nous aujourd’hui. Régulièrement, nous célébrons ensemble le repas du Seigneur; il est important d’en comprendre la signification.
D’après la Parole de Dieu, la sainte cène possède au moins quatre significations différentes :
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C’est d’abord un repas : Le pain que nous mangeons et le vin que nous buvons nous rappellent et nous attestent que le sacrifice de Jésus-Christ est notre nourriture spirituelle.
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C’est ensuite une confession de foi : Chaque fois que la cène est célébrée, nous commémorons son sacrifice sur la croix et « nous proclamons sa mort jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Co 11.26). Notre participation à la table du Seigneur est une confession de foi en son œuvre accomplie une fois pour toutes.
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C’est aussi une exhortation : Tout comme il y a un même pain, de même nous faisons partie d’un même corps qui est l’Église. Quand nous participons ensemble à la même table, nous sommes inspirés à vivre une vie pure et sainte, dans l’amour et la paix, en communion avec nos frères et sœurs (1 Co 10.16-17).
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C’est enfin une attente, un avant-goût du banquet final au retour du Seigneur. Jésus a dit : « Je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père » (Mt 26.29). Quand nous célébrons le repas du Seigneur, nous annonçons la mort du Seigneur Jésus-Christ « jusqu’à ce qu’il vienne » et cela nous fait espérer le jour où nous serons réunis à lui.
Dans notre Catéchisme, c’est surtout le premier sens qui est retenu et qui est expliqué. La cène est un repas. Les catholiques romains reconnaissent qu’il s’agit d’un repas, mais affirment également qu’il s’agit d’un sacrifice. D’après eux, chaque fois que la messe est célébrée, le sacrifice de Jésus-Christ est renouvelé ou réactualisé. Nous croyons plutôt que le sacrifice du Seigneur Jésus a été offert une seule fois sur la croix. Un sacrifice est offert sur un autel, tandis qu’un repas est pris autour d’une table. Quand nous célébrons la sainte cène, nous sommes réunis autour de « la table du Seigneur », comme dit l’apôtre Paul (1 Co 10.21), et non pas autour d’un autel. Il y a bien sûr un lien entre le sacrifice et le repas, entre l’autel dressé une seule fois à Golgotha et la table du Seigneur dressée régulièrement au milieu de nous. Le sacrifice unique du Christ offert une fois pour toutes il y a deux mille ans nous procure de grands bienfaits aujourd’hui. La table du Seigneur est une image et une garantie que ces bienfaits acquis autrefois nous sont réellement offerts aujourd’hui. Le Seigneur n’a pas dit « Répétez continuellement mon sacrifice », il a dit « Mangez et buvez » (Mt 26.26-27).
1. Pourquoi est-il important de manger et de boire?⤒🔗
Nous pourrions simplement regarder le pain rompu et le vin versé, et cela nous rappellerait le corps rompu du Christ et son sang versé. Pourquoi ne serait-il pas suffisant de regarder le pain et le vin? Le Seigneur a de bonnes raisons de nous demander de manger le pain qui nous est offert et de boire le vin qui est distribué. Il n’est pas suffisant de regarder et de nous souvenir, tout comme il n’est pas suffisant de regarder son dîner dans son assiette. Nous devons y participer, il faut le manger pour qu’il nous fasse du bien. Manger et boire symbolise que nous nous approprions le sens de la mort de notre Sauveur Jésus-Christ pour nous. Les aliments matériels que nous mangeons sont incorporés à notre corps et nous font du bien physiquement; ils nourrissent et désaltèrent notre corps. De la même façon, Jésus est notre aliment spirituel qui nous est offert pour nourrir et désaltérer notre âme.
Notre Sauveur a dit : « Je suis le pain de vie » (Jn 6.35). Il a dit aussi :
« Moi je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde » (Jn 6.51).
« En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang à la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6.53-54).
2. De quelle façon pouvons-nous manger sa chair et boire son sang?←⤒🔗
Il est essentiel de le savoir, puisque notre vie éternelle en dépend! C’est exactement la question qui nous est posée : « Que signifie manger le corps crucifié du Christ et boire son sang répandu? » (Q&R 76). Nous ne mangeons pas le corps du Christ de manière corporelle. Nous ne buvons pas son sang de manière physique. Jésus-Christ n’entre pas en nous par la bouche quand nous mangeons le pain et quand nous buvons le vin de la cène. Cette question du Catéchisme ne nous parle par directement de la sainte cène. C’est spirituellement que nous mangeons son corps et c’est spirituellement que nous buvons son sang. C’est chaque jour que nous devons « manger son corps » et « boire son sang ».
« Cela signifie, non seulement, accepter d’un cœur croyant toute la passion et la mort du Christ et, par là, recevoir la rémission des péchés et la vie éternelle; mais aussi, être de plus en plus unis au corps sacré de Jésus, par le Saint-Esprit qui habite en lui et en nous… » (Q&R 76).
Que signifie donc manger son corps et boire son sang? Cela signifie croire dans ses souffrances et dans sa mort. Cela signifie recevoir par la foi le pardon des péchés et le don de la vie éternelle. Cela signifie que nous sommes unis à Jésus-Christ par le Saint-Esprit qui habite en nous et qui fait son œuvre dans nos cœurs. Nous croyons que Dieu nous reçoit favorablement à cause de l’œuvre du Seigneur Jésus pour nous. Nous obtenons par lui le pardon de nos péchés et la réconciliation avec Dieu. Nous participons à la vie éternelle et nous sommes transformés à l’image de Jésus-Christ par son Esprit. Toute cette réalité est spirituelle.
« C’est l’Esprit qui vivifie. La chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie » (Jn 6.63).
« Moi, je suis le Pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6.35).
Manger le corps du Christ et boire son sang signifie croire en lui, aller auprès de lui en toute confiance et trouver en lui des forces nouvelles chaque jour. C’est chaque jour, et plusieurs fois par jour, que nous devrions faire de Jésus-Christ notre nourriture et notre breuvage. Nous en avons absolument besoin! Notre vie dépend de son pardon et de la force de son Esprit à chaque instant. « Je suis le Pain de vie. […] Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement » (Jn 6.51). Voilà une réalité très belle, très grande et profondément mystérieuse!
3. Pourquoi la sainte cène nous est-elle donnée?←⤒🔗
La sainte cène ne nous est pas donnée pour nous permettre de manger sa chair et de boire son sang avec notre bouche. Ce serait du cannibalisme! Jésus-Christ est au ciel et nous, nous sommes sur la terre. Le Christ est monté corporellement au ciel; il n’est plus avec nous physiquement sur la terre. La sainte cène nous est donnée pour nous permettre de visualiser et de célébrer la réalité intérieure et invisible qui nous est offerte chaque jour. Le Seigneur Jésus est avec nous par son Esprit et nous vivons unis à lui chaque jour par la foi. Le pain de la sainte cène nous est donné pour représenter et pour attester le pain spirituel et céleste qui est Jésus-Christ lui-même. C’est un signe et un sceau de cette réalité spirituelle, un symbole visible et un gage certain qu’il veut nous nourrir et nous désaltérer spirituellement tous les jours. Cette image nous aide à visualiser une réalité invisible qui nous dépasse. Ce gage nous donne l’assurance que la promesse de l’Évangile est bien pour nous personnellement. Si nous participons à la sainte cène avec un cœur croyant, nous serons fortifiés intérieurement par le Saint-Esprit.
4. Pourquoi la table du Seigneur contient-elle deux éléments, le pain et le vin?←⤒🔗
Un seul élément, le pain par exemple, ne pourrait-il pas suffire? Nous savons par expérience la différence qui existe entre être nourri et être désaltéré. Un bon repas apaise notre faim. Un bon verre d’eau fraîche apaise notre soif. Jésus apaise aussi bien notre faim spirituelle que notre soif spirituelle. Le salut que nous avons en lui est complet et parfait. Il répond entièrement à nos besoins spirituels au-delà de ce que nous pourrions imaginer.
Remarquez toutefois qu’à la table du Seigneur, ce n’est pas du pain et de l’eau qui nous sont offerts, mais du pain et du vin. Pourquoi du vin? Certains ont pensé que c’était pour nous rappeler la couleur du sang qui a coulé sur la croix. C’est possible, mais la Bible n’en dit rien. D’ailleurs, le vin n’est pas toujours rouge et la Bible ne nous précise pas quelle couleur le vin utilisé pour la cène devrait avoir. Par contre, dans la Bible, le vin est associé à la joie. « Le vin réjouit le cœur de l’homme » (Ps 104.15).
Les deux éléments utilisés à la table du Seigneur représentent donc deux aspects complémentaires. Le pain montre que Jésus nous donne des forces nouvelles et le vin montre que Jésus nous donne aussi la joie. Nous avons besoin des deux : la force et la joie. Si nous recevions du Seigneur uniquement la force, nous serions capables de servir le Seigneur et d’accomplir nos travaux, mais il manquerait un élément important dans notre service chrétien. La joie que nous recevons de lui vient du fait que nous sommes pardonnés, réconciliés avec Dieu, unis à Jésus-Christ, dirigés et transformés par son Esprit. Un cœur joyeux est à la gloire de Dieu!
Faisons donc du Seigneur notre nourriture quotidienne et notre breuvage quotidien. Recevons de lui force nouvelle et joie nouvelle chaque jour. Quand nous venons à sa table, célébrons avec confiance et avec joie tout ce qui nous est symbolisé et attesté par ce repas. Venons à lui d’un cœur croyant et soyons nourris abondamment de ses bienfaits spirituels!