Matthieu 1 - Jésus Sauveur
Matthieu 1 - Jésus Sauveur
« Voici comment arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph; avant leur union elle se trouva enceinte par l’action du Saint-Esprit. Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. Comme il y pensait, voici qu’un ange du Seigneur lui apparut en songe et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit, elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arriva afin que s’accomplisse ce que le Seigneur avait déclaré par le prophète : Voici que la vierge sera enceinte; elle enfantera un fils et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous. À son réveil, Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme chez lui. Mais il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus. »
Matthieu 1.18-25
Bien-aimés du Seigneur,
Il y a un nom que nous chérissons plus que tout. C’est le nom de Jésus, le nom par excellence. Jésus, un nom choisi par Dieu. C’est lui aujourd’hui que nous adorons. C’est lui que nous célébrons! D’où vient son nom? Un ange est venu dire à Joseph : « Elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus » (Mt 1.21).
Pourquoi envoyer spécialement un ange? Dieu envoie des anges dans des temps forts de l’histoire, pour se révéler de façon particulière. Joseph a bien d’autres préoccupations. Pourquoi se soucier du nom du bébé? Sa fiancée est enceinte et le bébé n’est pas de lui. Que faire? La situation est plutôt embarrassante. Joseph décide de rompre secrètement. Il ne peut pas épouser Marie; en même temps, il ne veut pas salir sa réputation. Voilà ce qui préoccupe Joseph. L’ange vient vers lui, d’abord pour le réconforter : « Ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit » (Mt 1.20). Puis l’ange attire l’attention sur l’enfant lui-même : « Elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Pourquoi ce nom est-il si important, au point d’exiger une révélation toute particulière, transmise expressément par un ange venu du ciel? Son nom nous parle de sa personne. Son nom nous parle aussi de sa mission.
Cela peut nous sembler curieux, lorsqu’on pense à la façon dont les gens choisissent les noms aujourd’hui. Pourquoi vos parents vous ont-ils donné le nom que vous portez? Pourquoi avez-vous donné tel ou tel nom à votre enfant? Qu’est-ce qui motive le choix des parents? Peut-être la consonance du nom; peut-être le souvenir d’un parent ou d’un ami qui portait le même nom; ou peut-être le fait que c’est un nom qui s’harmonise avec le nom de famille.
À l’époque de la Bible, c’était bien différent. Le nom d’une personne était révélateur. Le nom identifiait la personne : son identité, son origine, les circonstances de sa naissance, la mission qui lui était confiée. Une chose est certaine : quand Dieu lui-même donne un nom, sa signification est très importante. Ce fut le cas pour Abraham, qui signifie père d’une foule de nations. Ce fut le cas pour Jacob, changé en Israël, qui signifie puissant lutteur de Dieu. Ce fut le cas pour Jésus. Son nom révélait déjà qui il était et ce qu’il était venu faire. L’ange annonce à Joseph ce que Dieu veut : « Tu lui donneras le nom de Jésus. » Un nom choisi par Dieu, un nom merveilleux, le nom le plus excellent! Ce nom est notre vie! Il contient tout ce que nous croyons, tout ce que nous espérons.
Pourquoi l’appeler Jésus? Jésus veut dire « Sauveur », « le Seigneur sauve ». Un nom bien choisi pour le Messie, le Fils de Dieu.
1. Le nom de Jésus n’est pas nouveau
Le peuple d’Israël attendait le salut depuis longtemps. Dieu avait préparé son peuple pendant des siècles. Israël savait que le salut viendrait uniquement du Seigneur. On espérait le Messie. Il viendrait délivrer Israël. Dieu l’avait promis. Le Sauveur viendrait de la descendance de la femme. Le Messie serait descendant d’Abraham, de la maison de David. Il naîtrait à Bethléem et serait le grand Roi d’Israël. Il naîtrait d’une vierge, petit enfant; en même temps, il serait Admirable, Conseiller, Dieu Puissant.
On connaissait d’avance beaucoup de choses à son sujet — l’Esprit Saint les avait révélées par les patriarches et les prophètes —, mais on ne savait pas encore quel serait son nom. L’ange envoyé par le Seigneur l’a révélé à Joseph : « Tu lui donneras le nom de Jésus. » Pour les Juifs, ce n’était pas un nouveau nom. Le nom de Jésus vient du grec « Ièsous », qui lui-même vient de l’hébreu « Yehochoua », c’est-à-dire Josué. Jésus, Josué, c’est le même nom, avec la même signification : l’Éternel sauve. Le Seigneur enlève les obstacles. Le Seigneur ouvre la route. Mais de quoi le Seigneur sauve-t-il? Quels obstacles enlève-t-il? Quelle route ouvre-t-il devant nous?
L’Ancien Testament parle de deux hommes qui ont porté le nom de Josué. D’abord le fameux Josué, successeur de Moïse : Josué, fils de Noun. Le livre de Josué raconte son histoire. Pourquoi était-il si fameux? Parce qu’il avait conduit le peuple d’Israël dans la terre promise. Israël avait été délivré d’Égypte, mais n’avait pas encore obtenu l’héritage d’un bon pays de lait et de miel. Le Seigneur a choisi Josué pour sauver son peuple de sa misère dans le désert, pour enlever les obstacles et conduire son peuple dans le pays de Canaan, la terre promise. Oui, il était vraiment un Josué, le Seigneur sauve!
Le deuxième Josué est venu beaucoup plus tard. Il s’agit de Josué, fils de Jotsadak. Le prophète Aggée nous en parle. Ce deuxième Josué ressemblait au premier. Israël était alors déporté en exil à Babylone, loin de la terre promise. Ce second Josué a travaillé à ramener Israël dans la terre promise. Dieu s’est servi de lui pour délivrer son peuple, enlever les obstacles et ramener son peuple dans le pays promis. Il était un vrai Josué, le Seigneur sauve!
2. Jésus est le seul à parfaitement porter son nom
Mais pourquoi Dieu a-t-il envoyé un troisième Josué? Pourquoi Jésus, fils de Marie? Pourquoi Jésus de Nazareth? Parce que les deux premiers Josué n’avaient pas sauvé parfaitement. Leur travail n’était pas complet. Dieu avait réellement sauvé, oui, mais ce n’était qu’une ombre de la réalité à venir. Josué, fils de Noun, ne pouvait pas payer pour les péchés de son peuple. Impossible pour lui de changer leur cœur. Impossible de toujours prendre soin du peuple de Dieu. Josué ne pouvait même pas se sauver lui-même de la mort. Son travail, son salut était temporaire, incomplet. Josué, fils de Jotsadak, ne pouvait pas non plus payer pour les péchés de son peuple. Impossible de leur donner un cœur nouveau, promis par les prophètes. Son travail était incomplet, lui aussi.
Mais que dire du troisième Josué? Que penser de Jésus? Après lui, un quatrième Josué sera-t-il nécessaire? Non! Jésus est venu sauver complètement, parfaitement. Comment est-ce possible? Parce qu’il est allé à la racine du problème. De quoi nous sauve-t-il? Du péché! Quel obstacle enlève-t-il? Nos transgressions. Quelle route nous ouvre-t-il? Celle de la réconciliation avec Dieu et de la vie nouvelle avec lui, dans l’espérance de la vie éternelle. L’ange a dit à Joseph : « Tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Le premier Josué a sauvé les Israélites du désert. Mais pourquoi sont-ils restés si longtemps dans le désert? À cause de leurs péchés : leur doute, leur manque de foi, leurs murmures, leurs mécontentements, leur révolte, leur idolâtrie, leur désobéissance. Le deuxième Josué les a sauvés de l’exil. Mais pourquoi sont-ils allés en exil? Pourquoi sont-ils restés humiliés à Babylone pendant si longtemps? À cause de leurs péchés : leur désobéissance, leur idolâtrie, leur infidélité, leur méchanceté.
La racine de leur problème, c’était le péché. La racine de nos problèmes, c’est notre péché. Voilà le mal le plus grave, le plus profond. Qu’est-ce que le péché? C’est la désobéissance aux commandements de Dieu. Nous avons besoin, plus que toute chose, d’être libérés du péché. Combien reconnaissent aujourd’hui ce besoin? Bien des gens proposent toutes sortes d’autres solutions, parce qu’ils ne reconnaissent pas la racine de notre problème. D’après eux, nous aurions besoin d’être sauvés de l’exploitation économique, ou bien de la discrimination raciale, ou bien du chauvinisme mâle, ou bien des désastres écologiques, ou bien de la pauvreté, ou bien de la maladie, ou bien de la corruption des dirigeants, etc. Oui, le péché a défiguré tous les aspects de la vie. L’Évangile nous dit que tout cela doit être transformé. Mais le péché le plus grave n’est ni social, ni économique, ni physique, ni environnemental, il est personnel, moral et spirituel. Le péché se loge dans le cœur humain; il se loge dans notre cœur, dans le cœur de chacun d’entre nous. Le péché vient de la révolte contre Dieu; il vient de notre révolte contre Dieu. Le reconnaissons-nous?
Mais réjouissons-nous! Jésus est notre vrai Josué! Il porte bien son nom. Le Seigneur sauve! Il vient s’attaquer à la racine. Il enlève les obstacles. Il nous met sur la route qui mène au but. Le plus grand obstacle entre Dieu et nous, c’est le péché, qui a coupé notre relation avec Dieu, qui nous sépare de lui et qui nous sépare ensuite les uns des autres.
L’Enfant de Bethléem est venu nous réconcilier avec Dieu. Jésus est son nom, un nom magnifique! C’est lui que nous célébrons aujourd’hui, c’est lui que nous adorons, à l’exemple des bergers et des mages!
Comment a-t-il fait pour nous délivrer? Ce ne fut pas une tâche facile! Sa mission était très exigeante. Notre Sauveur devait être parfaitement juste. Il devait accomplir tout ce que Dieu exigeait de nous. Il fallait qu’il obéisse pleinement et parfaitement à tous les commandements de Dieu. Il fallait qu’il aime Dieu, son Père, de tout son cœur, de toutes ses pensées, de toutes ses forces. Il fallait qu’il aime son prochain à chaque instant, sans aucune faille. En même temps, notre Sauveur devait subir tout ce que nous méritions. Il fallait qu’il paie notre dette. Le salaire du péché, c’est la mort. Comment a-t-il fait pour être véritablement Jésus? Il fallait qu’il soit condamné à mourir pour nos péchés. Il devait être à la fois vrai homme et vrai Dieu. Vrai homme, pour que sa nature humaine puisse payer pour nos péchés, et vrai Dieu, pour pouvoir soutenir le poids de la colère de Dieu et nous donner la vie. Jésus, voilà son nom, voilà aussi sa mission, de la crèche jusqu’à la croix, du berceau jusqu’au tombeau. Un nom magnifique! Il est peut-être le troisième Josué de l’histoire, mais il est le seul en son genre. Il est le seul à posséder toutes les qualités requises.
Jésus ne nous offre pas des solutions faciles ou superficielles. Il est allé à la racine de notre misère. Il nous a sauvés du péché; il nous a sauvés de notre péché. Ne cherchons pas ailleurs d’où vient notre misère. Ne cherchons pas ailleurs qu’en Jésus notre salut et notre délivrance. Quand nous croyons en lui, tous nos péchés sont enlevés, pardonnés, purifiés. Tous les obstacles sont ôtés entre Dieu et nous. La route est libre. L’accès à Dieu est grand ouvert. Nous sommes réconciliés avec Dieu, en marche vers la terre promise. Quel réconfort et quelle joie!
Vivre par la foi en Jésus, être à nouveau des amis de Dieu, il n’y a rien de plus beau, rien de plus grand. Comment vivre devant le Dieu trois fois saint? Comment nous présenter devant lui avec nos péchés? Comment continuer à marcher sur son chemin, avec joie et confiance? Jésus n’a pas fait son travail à moitié. Tous nos péchés sont pardonnés, ceux que l’on imagine les plus petits et les plus insignifiants et ceux que l’on pense les pires, les plus horribles, qui troublent continuellement notre conscience. Quand nous nous repentons et demandons pardon, ces péchés sont pardonnés par la foi en Jésus seul. Jésus nous sauve de tous nos péchés; son nom est vraiment magnifique!
D’autres Josué ont vécu avant lui, mais Jésus est le seul de sa catégorie. Son nom est unique, exclusif; il est le seul à pleinement porter son nom. Pourquoi chercher ailleurs qu’en lui? Qui d’autre peut nous secourir? Il est notre seul Sauveur. Il prend soin de son peuple aujourd’hui, demain et pour toujours. Son sacrifice est complet et pleinement suffisant; il a été accepté par le Père. Son œuvre est parfaite; elle est agréable au Père. Sa grâce est souveraine; elle est déversée librement sur tous ses élus. Son Esprit Saint est tout-puissant; il vient toucher nos cœurs pour les transformer. Son amour est insondable; il est abondamment déversé dans nos cœurs par son Esprit. Que pourrions-nous ajouter à tout cela? Pas même nos efforts les meilleurs. Il n’en a pas besoin. L’honneur et la gloire lui reviennent à lui seul, pour que son nom seul soit célébré.
3. Confessons le beau nom de Jésus, notre Sauveur
Nous avons donc une grande responsabilité : Dieu nous appelle; nous devons répondre. Entendez-vous sa voix aujourd’hui? La foi est nécessaire. Sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu. Nous devons croire dans nos cœurs qu’il est vraiment Jésus, Sauveur. Nous devons déclarer de nos bouches, devant les autres, que nous croyons en lui. « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé » (Rm 10.9). Croyons-nous que tous nos péchés ont été pardonnés en lui? Sommes-nous capables de dire « Oui, je viens à toi, Seigneur Jésus, avec une conscience déchargée, une conscience purifiée »? Sommes-nous heureux de prononcer son nom publiquement? Ou bien avons-nous peur de dire aux autres dans l’Église, aux membres de notre famille ou à nos amis que nous croyons dans le Seigneur Jésus et que nous l’aimons plus que tous les autres? Sommes-nous convaincus que Jésus-Christ a enlevé tous les obstacles? La route est libre. Nous avons la paix avec Dieu!
Ce Dieu de la Bible nous place devant une autre responsabilité : la vraie foi vient toujours avec la repentance. Se repentir signifie regretter nos péchés, en être attristés, les détester, les abandonner. Comment peut-on dire « Jésus est mon Sauveur » sans être changé? Son nom veut dire « il sauve », donc il transforme. Il restaure par son Esprit. Tous mes péchés sont pardonnés, et, maintenant, tous les commandements de Dieu sont devant moi; la route est libre pour lui obéir par reconnaissance et vivre la vie nouvelle. Je ne peux pas pratiquer une obéissance sélective; je ne peux pas me contenter d’abandonner uniquement certains péchés. C’est vrai : la perfection n’est pas de ce monde; nous l’attendons pour plus tard. Nous avons tous des péchés plus tenaces, avec lesquels nous luttons. Cependant, les avons-nous confessés? Faisons-nous tous nos efforts pour les abandonner, avec la force que nous promet le Saint-Esprit? Cherchons-nous son aide et sa force?
Jésus, mon Sauveur parfait : un nom vraiment magnifique! Le premier Josué a conduit Israël dans la terre promise. Le deuxième Josué l’a ramené à nouveau dans la terre promise. Jésus, notre nouveau Josué, amène son Église dans une nouvelle terre promise, encore bien meilleure. D’ici là, il nous prépare. Il nous transforme petit à petit, par sa Parole et par son Esprit. Il enlève tous les obstacles, jusqu’au jour où tout sera prêt. Son salut sera complet. Nous serons avec lui pour toujours dans le Royaume de son Père. Nous jouirons de sa paix parfaite! Notre joie sera complète! Toute gloire et tout honneur reviennent à lui seul!
Levons nos têtes! Ne nous décourageons pas. Croyons en lui. Cherchons refuge en lui seul. Confessons avec joie et courage son beau nom devant les hommes. Il est ma force et mon salut. Il est toute ma joie. Quel est son nom? Le nom par excellence : Jésus! Mon seul et unique Sauveur. Amen.