Matthieu 9 - Comment comprendre la parabole de l’habit et de l’outre?
Matthieu 9 - Comment comprendre la parabole de l’habit et de l’outre?
« Comment peut-on comprendre la parabole de l’habit et de l’outre? »
Question d’un correspondant
Lisons d’abord cette parabole avant de la commenter. On la trouve au chapitre 9 de l’Évangile selon Matthieu, mais il faut la comprendre dans le contexte plus large du passage, qui parle de certains usages auxquels les juifs pieux de l’époque s’adonnaient, mais que les disciples de Jésus, eux, ne suivaient pas :
« Les disciples de Jean-Baptiste vinrent trouver Jésus et lui demandèrent : Comment se fait-il que tes disciples ne jeûnent pas, alors que nous, comme les pharisiens, nous le faisons souvent? Jésus leur répondit : Comment les invités d’une noce pourraient-ils être tristes tant que le marié est avec eux? Le temps viendra où celui-ci leur sera enlevé. Alors ils jeûneront. Personne ne rapièce un vieux vêtement avec un morceau d’étoffe neuve, car la pièce rapportée arracherait une partie du vieux manteau et la déchirure serait pire qu’avant. De même, on ne verse pas dans de vieilles outres du moût qui fermente, sinon le vin nouveau les fait éclater, il se répand et les outres sont perdues. Non, on met le vin nouveau dans des outres neuves. Ainsi le vin et les outres se conservent » (Mt 9.14-17).
La question posée par les disciples de Jean-Baptiste à Jésus est donc : Pourquoi tes disciples ne pratiquent-ils pas le jeûne, signe de repentance et de consécration à Dieu pour se rapprocher de lui? Jésus leur dit en substance que tant qu’il est avec ses disciples, Dieu est au milieu d’eux et qu’ils doivent se réjouir comme lors d’une noce. On ne peut pas garder des pratiques ou des coutumes de tristesse alors que l’époux est présent : c’est contradictoire, cela ne marche pas. À l’époque, les outres étaient faites de peaux de chèvres. Un vin nouveau, en pleine fermentation, aurait gonflé en volume et aurait fait éclater les outres, se perdant et détruisant en même temps le contenant. Jésus ne dit pas que le jeûne est inutile ou mauvais en soi (car il a enseigné ses disciples à le pratiquer avec la bonne attitude en temps voulu), mais il répond que le moment pour le jeûne n’est pas venu : le pratiquer alors que le Messie est avec eux serait nier complètement la joie de l’avoir auprès d’eux.