Cet article a pour sujet l'association du yoga avec Satan et l'offre qu'il fait aux hommes d'acquérir la divinité exprimé par la salutation Namasté et par la prétention à effacer la distinction entre le Créateur et la création.

3 pages. Traduit par Paulin Bédard

Namasté, Satan

Namasté, Satan!

Ces mots sont certainement choquants aux oreilles de la plupart des amateurs de yoga, qui trouvent l’association du yoga avec Satan à la fois dérangeante et incongrue par rapport à leur propre compréhension et expérience du yoga. C’est pourtant ainsi que commence un article annonçant des cours de yoga au Temple satanique de Salem, dans le Massachusetts. Comment une discipline aussi largement considérée comme bénéfique à tous points de vue peut-elle être soudainement associée au diable? Après tout, le yoga a acquis en Occident le statut de réponse apparemment omniprésente au bien-être général de presque tout le monde — des enfants dans nos écoles publiques aux personnes âgées en résidence assistée, des personnes en bonne santé dans la fleur de l’âge aux personnes atteintes de maladies incurables proches de la fin de leur vie, et à tous ceux qui se trouvent entre les deux. De nombreux professionnels de la santé recommandent le yoga pour ses prétendus bienfaits, tels que l’augmentation de la force, de la souplesse et de l’équilibre attribuée aux postures de yoga, la réduction de la tension artérielle et du rythme cardiaque attribuée aux techniques de respiration du yoga, ainsi que la paix intérieure et l’harmonie globale attribuées à la spiritualité méditative du yoga.

Pourtant, alors que la plupart des gens vantent ce qu’ils croient être les bienfaits du yoga, William J. Broad, dans son article du New York Times Magazine intitulé « How Yoga Can Wreck Your Body » [Comment le yoga peut détruire votre corps]1, met en garde contre le fait qu’il peut en réalité causer de graves blessures physiques telles que des traumatismes au dos, au cou et à la tête, ainsi que des lésions cérébrales et même des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Cependant, en tant que chrétiens, nous devons également nous demander si la pratique du yoga ne présente pas de réels dangers spirituels. Nous devons comprendre ce qu’est réellement l’essence du yoga.

Le mot yoga signifie « mettre sous le joug », et l’objectif fondamental de ses disciplines posturales, respiratoires et méditatives est d’atteindre une conscience éclairée qui transcende la distinction Créateur/création jusqu’à ce que l’on ne perçoive plus aucune distinction entre soi-même et le divin. C’est essentiellement ce que le serpent a proposé dans le jardin d’Eden. La salutation traditionnelle hindi « Namasté », qui ouvre et clôt la plupart des cours de yoga, y compris celui du Temple satanique, déclare la quête du yoga pour l’illumination et l’immortalité par la réalisation de la divinité intérieure. Le terme signifie en fait « la lumière divine en moi s’incline devant la lumière divine en toi ». La plupart des pratiquants du yoga ignorent sans doute que ce terme familier représente une collision radicale des visions du monde, redéfinissant à la fois la doctrine de Dieu et la doctrine de l’homme, puisqu’il réduit le divin à une force impersonnelle de la nature et dépouille l’homme de sa dignité en tant qu’être créé à l’image du Créateur personnel.

Dans un article publié dans le Yoga Journal, Aadil Palkhivala, professeur de yoga réputé, définit Namasté comme suit : « Le geste Namasté représente la croyance qu’il existe en chacun de nous une étincelle divine située dans le chakra du cœur.2 » Selon Palkhivala, Namasté est une composante essentielle du yoga. Le rituel est exécuté avec les paumes pressées l’une contre l’autre sur le cœur, les yeux fermés et la tête inclinée. Namasté est alors prononcé avec révérence en reconnaissance de la conscience divine unique que l’on croit partagée par tous, mais qui n’est réalisée que par ceux qui ont atteint l’illumination yogique du chakra du cœur.

Dans le yoga, le chakra du cœur est considéré comme le centre énergétique de l’amour divin et le rituel Namasté est censé générer un flux d’amour vers l’extérieur pour unir le monde. Selon Palkhivala, Namasté « permet à la vérité de circuler [] que nous sommes tous un lorsque nous vivons avec le cœur ». Ce que les gens ne réalisent généralement pas, c’est que Namasté n’est pas simplement une salutation inoffensive, mais qu’il peut fonctionner comme une puissante déclaration moniste du divin en tant que force impersonnelle et universelle. « L’amour » qui s’écoule du chakra du cœur n’est pas l’amour rédempteur personnel de notre Créateur pour sa création déchue, mais simplement un sentiment chaleureux de conscience universelle. Bien compris, Namasté est en fait un démenti direct du Créateur biblique qui est distinct de sa création, faisant écho à la tentation du serpent de s’approprier la divinité et, avec elle, le droit autonome de définir soi-même ce qui est bien et ce qui est mal. Ainsi, Namasté pourrait être mieux compris comme un émissaire des ténèbres déguisé en ange de lumière (2 Co 11.14).

Néanmoins, au cours des dernières décennies, le yoga a été présenté en Occident comme le remède holistique pour le corps, l’esprit et l’âme. La croissance exponentielle de sa popularité a ouvert de vastes perspectives commerciales aux innovateurs qui adaptent le yoga à tous les styles et à toutes les fantaisies possibles et imaginables. Quelques exemples : le SUP Yoga ou Yoga planche à pagaie, le Doga ou Yoga avec son chien de compagnie, le Yoga équestre, le Yoga du rire, le Yoga rave avec musique électronique et le Yoga de la rage ou de la colère3, qui, comme son nom l’indique, encourage les cris sur le tapis de yoga!

Avec l’accroissement d’une telle tendance et avec une telle diversité dans les styles de yoga, un nouveau venu, le Yoga métal, également appelé Yoga sombre (Dark Yoga), prend une tournure résolument sombre, mélangeant les mouvements de yoga traditionnels avec la discordance stridente du heavy metal et du doom metal, tous deux dérivés du genre du rock satanique. Alors que les Clubs de Satan après l’école4 rivalisent avec les Clubs de la Bonne Nouvelle pour conquérir l’âme des enfants dans nombre de nos écoles publiques, le Yoga métal a abandonné la façade de l’illumination et de l’amour pour chanter ouvertement « Namasté, Satan » au diable dans le temple satanique de Salem, au Massachusetts, où ce groupe se réunit les dimanches matins. C’est le retour au bercail du yoga qui revient offrir la possibilité d’acquérir la divinité proposée par le serpent dans le jardin en joignant les opposés du bien et du mal. Nous ne devrions toutefois pas vraiment être surpris. La négation par Namasté de la distinction Créateur/création et sa déclaration selon laquelle tout est un et tout est divin, tout en promettant l’illumination, conduit en fait l’âme dans les ténèbres spirituelles.

C’est ce qu’illustre Tina de Black Widow Yoga [Yoga de la veuve noire]5, qui enseigne le Yoga métal au Temple satanique, en le décrivant comme un moyen de « maîtriser l’énergie intérieure qui se connecte vraiment à la musique sombre et lugubre », et qui est donc naturellement liée à la « réunion des opposés » païenne. Black Widow Yoga promet que « le cours consumera votre corps et votre esprit dans un lieu de concentration et de connexion, tout en incitant à la belle obscurité intérieure6 ».

La dynamique spirituelle apparemment à l’œuvre dans l’union du yoga et du heavy metal est la mise en relation du corps et de l’esprit avec les ténèbres internes de la nature pécheresse (les belles ténèbres intérieures), renforcées par des forces spirituelles obscures. Il n’est donc pas étonnant que le Yoga métal se sente chez lui dans le Temple satanique. Une visite photographique du Temple satanique révèle l’environnement cauchemardesque et macabre créé par ses œuvres d’art sataniques blasphématoires7. Est-ce une simple coïncidence si, à l’heure où les chrétiens adorent le Créateur et le Rédempteur le dimanche matin, ceux qui sont enclins à adorer le divin en eux-mêmes (Rm 1.25) disent « Namasté » à Satan en pratiquant le Yoga métal?

Namasté est en fait une métaphore appropriée de la tentation de l’homme par le serpent dans le jardin d’Eden. Dans sa propre quête pour s’élever au-dessus du trône de Dieu, Lucifer est tombé dans une corruption irrémédiable en tant que diable. En offrant faussement la divinité à Adam et Ève, il a planifié leur propre perte. S’il a voulu les persuader de goûter au fruit défendu présenté comme l’illumination et l’immortalité; s’il a pu les inciter à trahir Dieu avec le murmure métaphorique de « Namasté! Le divin en moi adore le divin en toi », c’était dans le but de détruire à jamais l’objet de sa jalousie : l’image de Dieu dans l’humanité. C’est du moins ce qu’il pensait pouvoir faire. Adam et Ève sont effectivement tombés et ont légué à leur postérité la malédiction du péché et de la mort. Pourtant, le Namasté métaphorique prononcé par le premier Adam n’était pas le dernier mot. Ce mot a été prononcé sur la croix par le dernier Adam, le Seigneur Jésus-Christ, qui s’est écrié d’une voix forte : « Tout est accompli! » en buvant la coupe de la colère de Dieu contre le péché pour le salut de tous ceux qui viennent à lui.

Notes

1. William J. Broad, « How Yoga Can Wreck Your Body » [Comment le yoga peut détruire votre corps], The New York Times Magazine, 5 janvier 2012.

2. Rita Geno, « The Meaning of Namaste », Yoga Journal, 24 mars 2024.

3. « Let It Out With Tantrum Yoga » [Se défouler avec le yoga des crises de colère], Yoga Journal, 27 septembre 2021.

7. Gintautas Dumcius, « Namaste, Satan: Metal yoga class set inside Satanic Temple in Salem, Mass. » [Namasté, Satan : Cours de Yoga métal dans le temple satanique de Salem (Massachusetts)], Mass Live, 23 février 2017.