Cette fiche de formation a pour sujet le mystère de la création de l'homme homme et femme à l'image de Dieu afin d'être un reflet de Dieu à contempler et qui nous dépasse.

Source: Pastorale de la famille. 4 pages.

Pastorale de la famille (1) - Homme et femme il les créa - Un mystère qui a un rapport avec Dieu

  1. Les étoiles du ciel
  2. La dimension du mystère
  3. Un reflet de Dieu

1. Les étoiles du ciel🔗

Il y a beaucoup de choses admirables à observer sur cette terre, malgré les dégâts causés par le péché. Personnellement, je m’émerveille en observant une mésange ou une fleur d’ancolie, je suis saisi d’émotion devant certains paysages. Par-dessus tout, je trouve que le spectacle qu’offre le ciel étoilé est réellement fascinant. C’est à en perdre la tête. Dans la Bible, le psalmiste s’est déjà extasié avant nous : « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains » (Ps 19.2). Et l’apôtre Paul précise : « Même une étoile diffère en éclat d’une autre étoile » (1 Co 15.41).

Mais il y a une réalité qui m’étonne et m’émeut encore plus que tout cela : c’est qu’en créant les hommes sur la terre, Dieu ait créé des hommes et des femmes. C’est une réalité en apparence ordinaire, que nous côtoyons tous les jours et à laquelle nous ne prêtons peut-être pas toute l’attention qu’il faudrait. Nous avons tort.

C’est comme les étoiles. Il y a peut-être des personnes qui passent des années, presque une vie, sans lever les yeux, sans contempler le spectacle de la voûte étoilée. Ils ne prennent pas vraiment garde à ce qui les entoure, à la réalité dans laquelle Dieu les a placés. Ils font leur activité et ils ignorent une des dimensions les plus fascinantes qu’il soit donné à l’homme d’observer… pour comprendre tout à la fois combien il est petit…, combien il est précieux… et combien Dieu est grand. Peut-être ont-ils été touchés un jour par ce spectacle, mais ensuite ils n’y ont plus prêté attention, alors que c’est toujours là, sous leurs yeux. Ils pensent que c’est quelque chose de banal, que cela n’a pas de signification particulière. Un jour, ils vont peut-être prendre conscience du message qui est contenu dans cette réalité, mais souvent c’est tard, bien tard…

« Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créées, qu’est-ce que l’homme pour que tu prennes garde à lui? » (Ps 8.4-5).

Ces psaumes établissent un lien entre la capacité à s’émerveiller de ce que Dieu a créé, la capacité à s’interroger sur soi-même, la capacité à comprendre la Parole de Dieu. C’est la notion biblique d’intelligence, si souvent perdue (Rm 1.20-23).

La Parole de Dieu nous rappelle une réalité capitale : le Dieu qui nous sauve et nous donne une espérance en Jésus-Christ est le même que celui qui a créé le ciel et la terre et tout ce qu’ils contiennent. « Je lève mes yeux vers les montagnes. D’où me viendra le secours? Le secours me vient de l’Éternel qui a créé le ciel et la terre » (Ps 121.1-2).

C’est l’humilité et la dignité de l’homme de pouvoir contempler ce qu’il n’a pas fait lui-même, ce qu’il n’a pas imaginé lui-même, de prendre conscience que tout ce qui existe et qui est beau et bon est le reflet de la perfection de Dieu. Ainsi en est-il du masculin et du féminin dans la création.

2. La dimension du mystère🔗

Les chrétiens évangéliques n’aiment pas tellement employer le mot mystère. On peut le comprendre : la Parole de Dieu n’est-elle pas la révélation, le dévoilement de la pensée de Dieu, du dessein de Dieu? Certes oui! Mais quand Jean Calvin — grand étudiant de l’Écriture — parle de la révélation de Dieu, il prend l’image d’une maman qui parle à son petit enfant en balbutiant pour se faire comprendre. Il est vrai que notre foi est nourrie des richesses que Dieu nous fait connaître dans sa Parole et nous croyons que cette parole est fiable. Est-ce pour autant que Dieu nous révèle tout sur tout? « Les choses cachées sont à l’Éternel notre Dieu; les choses révélées sont à nous et à nos enfants » (Dt 29.29).

Un mystère, ce n’est pas forcément une chose à laquelle on ne comprend rien : c’est une chose qu’on ne peut pas comprendre entièrement1. Il demeure encore beaucoup de mystères! Et cela ne trouble pas notre foi : Dieu révèle ce qu’il doit révéler et laisse caché ce qui doit l’être, parce que c’est trop grand (Rm 11.33-36).

Est-ce que cela signifie qu’on n’a pas à s’y intéresser? Pas du tout! Les étoiles sont un mystère, et Dieu dit à Abraham : « Contemple donc le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter » (Gn 15.5). Cela signifie que l’homme — et spécialement le croyant — doit accepter de considérer avec attention, avec respect, avec humilité, avec crainte, avec reconnaissance et dans l’adoration, des réalités qui l’entourent, qui le concernent (les étoiles nous concernent, elles nous parlent, Ps 19.2; 1 Co 15.41-42) et qu’il ne peut pas comprendre entièrement, car elles sont trop grandes2. Notre repos et notre dignité, ce n’est pas d’ignorer les choses mystérieuses, c’est de les considérer avec attention, de les respecter infiniment, de ne pas les violenter avec nos pensées désordonnées, mais de les approcher en tenant bien fort ce que Dieu nous en dit (Ps 139).

Ainsi en est-il de la réalité du masculin et du féminin sur la terre et tout particulièrement parmi les êtres humains créés à l’image de Dieu.

3. Un reflet de Dieu🔗

Nous avons dit que tout ce qui existe et qui est beau et bon est un reflet de la perfection de Dieu. « Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité [!] se voient comme à l’œil nu quand on les considère dans ses ouvrages » (Rm 1.20). Par exemple, le soleil est un reflet de la lumière éternelle et incréée de Dieu. Un jour, il n’y aura plus de soleil (Ap 21.23). Cela se voit « comme à l’œil nu », dit Paul (Rm 1.20), mais les hommes ne l’ont pas reconnu, ils n’ont pas compris le sens. Ils ont perdu l’usage correct des choses, notamment la relation entre hommes et femmes (Rm 1.26-27)3.

L’être humain est un reflet de Dieu, il est créé à l’image de Dieu. Ce ne sont pas les théologiens qui le disent, c’est Dieu lui-même. « Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1.26). Ne croyez-vous pas que c’est un peu comme le ciel étoilé? Que ça vaut la peine de s’arrêter plus que cinq secondes pour y penser… même si c’est trop grand pour qu’on puisse le comprendre entièrement? Est-ce que cela signifie qu’il n’y a rien à y comprendre? Que ça ne nous dit rien sur l’homme, sur Dieu? Cela nous dit beaucoup!

Le récit de la création dit encore ceci : « Dieu créa l’homme à son image [c’est vertical], il le créa à l’image de Dieu, il le créa homme et femme [c’est horizontal] » (Gn 1.27). C’est une information importante de la Parole de Dieu, qui touche à quelque chose de sacré, c’est-à-dire une chose qu’on n’a pas le droit de toucher, de manipuler. On peut tout simplement dire ceci : à l’expression « faisons l’homme à notre ressemblance » (v. 26) correspond l’expression « il le créa homme et femme » (v. 27). Ainsi, la différenciation sexuelle nous dit-elle quelque chose sur Dieu. Elle a bien une dimension sacrée.

Dire cela, c’est accepter que cette double réalité du masculin et du féminin soit précieuse, irréductible, complémentaire, appelée à être approchée avec respect, avec précaution, avec joie, dans la foi!

C’est accepter aussi que ce qui a pour vocation d’apporter beaucoup de joie puisse aussi devenir une source de profondes blessures et de grandes souffrances. C’est accepter enfin que dans les rapports humains, en un sens, tout est sexué (c’est-à-dire liée à une vocation particulière, masculine ou féminine) même si tout n’est pas sexuel.

Avons-nous un regard chrétien sur tout ce qui nous entoure?

Notes

1« Il y a trois choses qui sont au-dessus de ma portée, même quatre que je ne puis comprendre : la trace de l’aigle dans les cieux, la trace du serpent sur le rocher, la trace du navire au milieu de la mer et la trace de l’homme chez la jeune femme » (Pr 30.18-19).

2. Abraham n’a sans doute pas compris clairement tout ce qui concernait le Seigneur Jésus. Cependant, il l’a vu de loin, par la foi, et il s’en est réjoui (Jn 8.56). Nous ne comprenons pas tout ce qui concerne le retour de Jésus et nous ignorons quels en sont le jour et l’heure. Cependant, nous sommes appelés à veiller et prier afin d’être prêts (Mt 24.42).

3. Dans les comités de réflexion éthique qui se créent un peu partout, notamment dans les hôpitaux, on se pose des questions difficiles : jusqu’où aller? Le fait de pouvoir faire quelque chose techniquement implique-t-il qu’on puisse le faire moralement? Et puis cette question qui survient, parfois : On soigne des hommes, mais qu’est-ce que l’homme, finalement? La réponse n’est pas si évidente. En quoi diffère-t-il de l’animal? Comment cerner le sens et même la nature de la vie humaine si on en ignore l’essence, l’origine, la vocation? Alors, on met en avant les valeurs de l’humanisme qui place l’homme au-dessus de la machine. C’est bien. Mais qu’y a-t-il au-dessus de l’homme? J’ai entendu un sénateur allemand dire, dans un discours prononcé sur le site d’un camp de concentration : « L’homme sans Dieu est une bête. » (On peut trouver une similitude avec ce que dit Asaph dans le Ps 73 au v. 22). La Bible ne nous donne-t-elle pas la plus belle et profonde définition de l’homme? Créé le 6jour, comme les mammifères, mais créé à l’image de Dieu, à sa ressemblance; pas les mammifères.