Pourquoi devons-nous prier?
Pourquoi devons-nous prier?
Pourquoi devons-nous prier?
Parce que la prière est la principale partie de la reconnaissance que Dieu réclame de nous1; et parce que Dieu ne veut donner sa grâce et son Saint-Esprit qu’à ceux qui les lui demandent par des prières ardentes et continuelles et qui l’en remercient2.
1. Ps 50.14-15; Ps 103.1-3; Ps 116.12-19; Ép 6.18; 1 Th 5.16-18.
2. Mt 7.7-8; Mt 13.12; Lc 11.9-13; Ph 4.6-7.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 116
La prière est absolument essentielle à la vie chrétienne. Paul a dit aux Thessaloniciens : « Priez sans cesse » (1 Th 5.17). Cela ne veut pas dire de prier chaque seconde, mais plutôt que la prière soit régulière, qu’elle fasse partie de notre vie de tous les jours. Pourquoi devons-nous prier? Pourquoi est-il nécessaire de prier? D’abord pour Dieu, pour exprimer à Dieu notre amour et notre reconnaissance. Ensuite pour nous-mêmes, pour recevoir de Dieu ce qu’il veut nous donner.
1. Pour exprimer à Dieu notre amour et notre reconnaissance⤒🔗
Nous sommes des êtres de communication. Tous les jours, nous parlons aux autres, nous écoutons les autres nous parler. Il nous arrive d’avoir des problèmes de communication. Certaines personnes ont plus de difficulté à s’exprimer, mais en général, il n’est pas difficile de parler aux gens que nous connaissons.
Comment se fait-il que nous ayons souvent de la difficulté à parler à Dieu? Prier, c’est s’adresser au Seigneur. Il n’est pas si facile de prier. Nous en faisons tous l’expérience. Quelles difficultés rencontrez-vous dans votre vie de prière? Nous ne voyons pas Dieu. Nous nous adressons à quelqu’un que nous ne voyons pas. En plus, quand nous prions, il ne nous parle pas directement en retour. Ce n’est pas le même genre de communication qu’avec un collègue, notre épouse ou nos enfants. Nous pouvons avoir l’impression que la prière est un monologue où nous sommes seuls à parler.
Celui à qui nous parlons n’est pas n’importe qui, c’est le Créateur du ciel et de la terre. Nous venons parler à quelqu’un de très intimidant! Même les anges purs et parfaits au ciel se cachent la face devant lui et disent à voix forte « Saint, saint, saint est l’Éternel des armées! Toute la terre est remplie de sa gloire! » (És 6.3). Comment oser parler à un tel Dieu? Nous ne sommes que poussière. Les dix commandements nous ont rappelé à quel point nous sommes de misérables pécheurs. Qui suis-je pour oser m’adresser au Dieu trois fois saint?
C’est en prenant conscience de sa majesté divine et de sa sainteté parfaite que nous voyons la grandeur et la gloire de l’Évangile. Dieu, dans sa grâce, est venu vers nous. Il a envoyé Jésus-Christ, son Fils, pour nous réconcilier avec lui. Il a fait alliance avec nous. Il est venu nous parler le premier. Chaque fois que nous ouvrons la Bible, il nous parle. Ce n’est pas nous qui essayons d’entrer en communication avec un Dieu hors d’atteinte. C’est lui, le Dieu saint et majestueux, qui nous a parlé le premier. Alors que faire maintenant? Rester silencieux ou lui répondre en retour? Quand nous sommes en présence d’une personne qui n’ouvre pas la bouche, il devient difficile de savoir quoi dire. La conversation s’éteint rapidement. N’est-ce pas étrange de constater que, bien souvent, nous ne savons pas quoi dire au Seigneur? Car après tout, ce n’est pas nous qui commençons la conversation! Dieu nous a déjà parlé. Il a amorcé la communication.
Que nous a-t-il dit? Qu’il a envoyé Jésus, son Fils, pour pardonner nos péchés et nous donner la vie éternelle, qu’il nous a adoptés pour être ses enfants, qu’il nous a donné son Esprit Saint afin de déverser sur nous tous les trésors de bénédictions qui sont en réserve pour nous. Dieu ne cesse de nous le répéter, dans la Bible et dans les prédications. Comment pourrions-nous rester silencieux? Comment pourrions-nous dire : « Je n’ai pas le temps de parler à Dieu, je suis trop occupé aujourd’hui. » Ou bien : « Dieu, je ne le vois pas, c’est ennuyeux de lui parler. » Ou encore : « Est-ce que Dieu a besoin de mes prières? » Toutes ces objections seraient valides uniquement si c’est nous qui avions initié la conversation. Oui, comment oser nous adresser au Dieu de gloire, nous qui sommes pécheurs? Mais puisque Dieu nous a parlé le premier, nous devons lui répondre! Rester silencieux, c’est faire preuve d’une profonde ingratitude.
« Pourquoi devons-nous prier? Parce que la prière est la principale partie de la reconnaissance que Dieu réclame de nous » (Q&R 116). La prière : une expression de reconnaissance! La principale partie même de notre reconnaissance! De quoi devrions-nous être reconnaissants? De tout ce que le Seigneur Jésus a fait pour nous. Dans notre Catéchisme, le sujet de la prière et l’explication du Notre Père viennent à la fin, non parce que ce sujet est moins important, mais comme grande conclusion. Nous étions dans la misère à cause de nos péchés. Nous avons été délivrés en Jésus-Christ. Nous étions en mauvais termes avec lui et il est venu rétablir la relation. Le Seigneur nous appelle désormais à vivre dans la reconnaissance. La principale partie de notre reconnaissance s’exprime dans la prière. Nous lui parlerons en retour! Nous avons beaucoup de choses à lui dire, car il nous a parlé de choses merveilleuses!
Celui qui ne prie pas peut-il se prétendre chrétien? Non! Si Dieu nous a parlé en Jésus-Christ et si nous ne lui disons rien en retour, quel amour avons-nous pour lui? Quelle œuvre de renouvellement le Saint-Esprit a-t-il faite dans mon cœur et dans ma vie? Celui qui ne prie jamais n’est pas chrétien. La prière est nécessaire. Elle montre notre reconnaissance pour le salut que Jésus-Christ nous a acquis au prix de sa vie. « Priez sans cesse. En toute circonstance, rendez grâces; car telle est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ » (1 Th 5.17-18).
2. Pour recevoir ce que Dieu veut nous donner←⤒🔗
Il existe une deuxième raison qui rend la prière absolument essentielle. Cette deuxième raison concerne nos besoins. Nous avons besoin de recevoir ce que Dieu nous a promis et ce qu’il veut nous donner. Pour recevoir, il faut demander!
« Pourquoi devons-nous prier? […] Parce que Dieu ne veut donner sa grâce et son Saint-Esprit qu’à ceux qui les lui demandent par des prières ardentes et continuelles et qui l’en remercient » (Q&R 116).
Oui, Dieu donne uniquement lorsque nous lui demandons sa grâce par des prières ardentes et continuelles! Le Seigneur nous a fait de grandes promesses dans son alliance. Ces promesses ne se réalisent pas automatiquement. Elles sont reçues seulement par la prière. Le Seigneur, dans sa grande sagesse, a établi un lien étroit entre la demande et la réception. « Demandez et l’on vous donnera » (Lc 11.9). Si nous ne prions pas, nous ne recevons pas. C’est aussi simple que cela.
Le Seigneur donne certainement au-delà de toute attente, car « il peut faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons » (Ép 3.20). Dans nos prières même les plus ardentes, nous n’arrivons pas à concevoir toute l’immensité de la richesse qu’il veut déverser sur nous. Lorsque nous prions pour de la sagesse et pour sa direction, par exemple, il nous l’accordera dans une mesure bien plus grande que nous aurions pensé, avec des répercussions que nous n’aurions pas imaginées. Toutefois, si nous ne répandons pas nos cœurs devant le Seigneur, il ne faut pas non plus s’attendre à recevoir ses bénédictions et sa direction.
Jacques affirme avec candeur : « Vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal… » (Jc 4.2-3). Il nous arrive de ne pas recevoir, soit parce que nous ne demandons tout simplement pas, soit parce que nous demandons mal. De quelle manière nous arrive-t-il de mal demander? Le Seigneur ne nous répondra pas si nos demandes sont présentées avec une mauvaise motivation, ou lorsque nous manquons de foi (Jc 1.6), ou encore si nous n’avons aucun désir de nous séparer du péché. Dans le contexte de son épître, Jacques traite des luttes et des querelles qui viennent de nos passions et qui font obstruction à nos prières (Jc 4). Ne nous plaignons pas du Seigneur lorsqu’il ne répond pas à nos prières. Il se peut qu’il y ait déjà répondu, mais d’une manière différente de ce que nous avions pensé. Il se peut aussi que des obstacles fassent obstruction à nos prières. Il est également possible que nous n’ayons simplement pas demandé!
Qu’avons-nous besoin de demander? Nos besoins sont variés. Nous pensons immédiatement à nos besoins matériels. Jésus lui-même nous a enseigné à prier pour notre pain quotidien (Mt 6.11). Nous avons aussi des besoins spirituels essentiels qui sont parfois négligés dans nos prières. Nous avons besoin quotidiennement de sa grâce et de son pardon. Nous devrions prier pour qu’il nous renouvelle sa joie et sa paix, car ces dons ne surgissent pas automatiquement dans nos vies. Nous devrions l’implorer pour qu’il nous fasse progresser dans la sanctification. L’étude des dix commandements nous a fait prendre conscience de nos nombreuses désobéissances et de notre grand besoin de « demander à Dieu la grâce du Saint-Esprit, pour être renouvelés toujours plus à son image » (Q&R 115). Il est donc tout à fait à propos, après la méditation sur les commandements de Dieu, de conclure notre étude par un rappel de notre besoin de prier.
Pourquoi devons-nous absolument prier? Parce que, sans la prière, il nous sera impossible de progresser sur le chemin de la nouvelle obéissance. Si nous cessons de prier, nous ne pouvons pas persévérer dans la foi, en nous imaginant que nous pourrions vivre sur le pilote automatique. Notre Catéchisme résume en deux mots ce qu’il nous faut demander : « sa grâce et son Saint-Esprit ». Des cadeaux les plus précieux! Voilà ce que Dieu veut nous donner! Il nous faut les demander sans cesse!
« Quel père parmi vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre? Ou s’il lui demande du poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson? […] Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l’Esprit à ceux qui le lui demandent » (Lc 11.9-13).
En fait, quand nous nous y arrêtons un peu, nous devons bien admettre que, si nous pouvons demander ces dons, c’est seulement parce que le Seigneur nous les a déjà accordés gratuitement dans une riche mesure! Souvenons-nous comment notre Catéchisme commence sa troisième grande section sur la reconnaissance :
« Pourquoi devons-nous faire des œuvres bonnes? Parce que le Christ, après nous avoir rachetés par son sang, nous renouvelle aussi par son Esprit à son image, afin que nous montrions à Dieu, par toute notre vie, notre reconnaissance pour ses bienfaits et qu’ainsi nous le glorifiions » (Q&R 86).
Cela s’applique aussi bien à l’œuvre bonne de la prière qu’aux œuvres bonnes d’obéissance à ses commandements. La prière, qui est « la principale partie de la reconnaissance que Dieu réclame de nous », est en réalité l’œuvre même du Christ accomplie en nous par son Esprit. Il est notre Sauveur du début à la fin!
Dans un sens, il nous faut demander sa grâce et son Esprit dans la prière, et cette demande est essentielle. Dans un autre sens, si nous avons la capacité et même le moindre désir de lui présenter cette demande, c’est bien parce que le Saint-Esprit nous a déjà été donné et que sa grâce agissante a déjà commencé à produire en nous cette œuvre de renouvellement! Il y a là un profond mystère, un mystère qui nous exhorte à prier et qui, en même temps, nous procure l’encouragement nous assurant hors de tout doute que le Seigneur continuera son œuvre de grâce en nous afin que nous puissions être rendus capables de le prier de mieux en mieux!
Nous vivons un grand combat dans ce monde, étant également aux prises avec notre chair pécheresse et les ruses du diable qui veut nous détourner de Dieu. Il nous faut sans cesse demander ces dons dans la prière afin d’être restaurés et fortifiés tous les jours par son Esprit. Demandons continuellement, avec ardeur et insistance. Demandons avec la confiance d’un petit enfant. Le Seigneur Jésus combat pour nous et avec nous. Il a déjà remporté la victoire et nous rendra victorieux. Unis à lui par la foi, nous sommes déjà plus que vainqueurs!