La présence de l'Esprit - Le Saint-Esprit dans l'Ancien Testament
La présence de l'Esprit - Le Saint-Esprit dans l'Ancien Testament
- Les données
- Le vocabulaire
- L’Esprit dans l’ordre de la création
- L’Esprit dans l’institution ecclésiale d’Israël
- Le Saint-Esprit dans la vie individuelle du fidèle
- La période prophétique
1. Les données⤒🔗
Examinons de plus près les données de l’Ancien Testament concernant le Saint-Esprit.
L’avènement du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte avait été prophétisé dans l’Ancien Testament. Il n’est donc pas étonnant de lire dans le Nouveau Testament des passages concernant l’Esprit promis (Lc 24.49; Ac 2.33; Ga 3.14; Ép 1.13). Pour saint Paul, la promesse de l’Esprit Saint était implicite dans l’Alliance conclue avec Abraham. En écrivant aux Galates, il explique « qu’en Jésus-Christ, la bénédiction d’Abraham devait se reposer sur les païens, afin qu’ils reçoivent la promesse de l’Esprit par la foi » (Ga 3.14). Bien que le Saint-Esprit n’ait pas été mentionné dans les promesses de l’Alliance faites à Abraham, Dieu promit néanmoins de bénir toutes les tribus de la terre à travers le patriarche. Or, pour Paul, cette promesse fut réalisée dans la mort de Jésus-Christ (Ga 3.13), qui ouvrit la porte aux païens afin qu’ils pussent recevoir la promesse de l’Esprit (Ga 3.14). Dans la lettre aux Éphésiens, l’apôtre fait également référence au Saint-Esprit promis (Ép 1.13). Il rappelle à ses lecteurs que, lorsqu’ils entendirent et crurent en l’Évangile du salut, ils furent scellés par l’Esprit promis. Il est appelé « promis » parce qu’il a été annoncé et promis par les prophètes, et plus récemment par Jésus, bien avant son avènement dans Actes 2.
Selon Jean 7.39, l’Esprit ne devait venir qu’après la glorification du Christ. D’autres passages bibliques annoncent sa venue à la fin des temps. Ceci corrobore notre idée que l’Esprit était non seulement présent, mais qu’il était aussi actif avant la Pentecôte. En abordant l’examen des passages de l’Ancien Testament et celui de la nature de son opération, nous devons parler de l’Esprit comme de l’Esprit de l’Alliance, l’Ancienne et la Nouvelle.
Comment se manifeste-t-il durant cette première période? Notre lecture de l’Ancien Testament devra tenir compte de la progression de la révélation divine. Celle-ci est accordée par petites étapes. Mais une telle succession n’a rien de commun avec une hypothèse d’évolution religieuse qui caractériserait les croyances de l’Ancien Testament. Il s’agit, plus simplement, d’une pédagogie divine qui n’accorde pas toute sa révélation avant l’incarnation du Fils. La foi en l’Esprit constitue l’un des facteurs essentiels de la religion de l’Ancien Testament.
« Le but de l’action divine est la création et le maintien de la vie. Pour réaliser ce dessein, Yahveh se sert de deux moyens que nous retrouvons, à des divers degrés d’intensité, dans tous les domaines : la manifestation de l’Esprit et de la Parole.1 »
La personne de l’Esprit, implicite dans le développement graduel de la théologie de l’Ancien Testament, est introduite dans sa totalité par Jésus dans Jean 14 à 16.
2. Le vocabulaire←⤒🔗
Le terme hébreu désignant l’Esprit est « ruach », qui apparaît près de 378 fois. D’ordinaire, il signifie « souffle » ou « vent ». Le substantif dérive d’un verbe qui signifie souffler avec force à travers le nez. Il est employé comme l’équivalent de l’âme, de la disposition spirituelle ou de la volonté. Son sens fondamental est celui de pouvoir, parfois même d’un pouvoir négatif, pour ne pas dire destructeur! Ainsi, le vent est fort et violent et il est entouré d’un mystère. Simultanément, il se place sous contrôle divin (Ps 104.4). Cette idée du vent peut illustrer assez correctement, bien qu’imparfaitement, la totalité de ce qui est divin2. Il est intimement associé à Dieu, même lorsque certaines des actions qui lui sont attribuées semblent à première vue négatives et incompatibles avec la nature de Dieu.
Ceci est d’une importance capitale, car partout dans l’Ancien Testament l’action de l’Esprit est caractérisée de manière éthique. Dieu, celui de l’Esprit, reste le Juge suprême. Il distingue entre le bien et le mal. Il prend la défense de sa loi morale. À celui qui transgresse sa loi, il inflige un juste châtiment. Dans le passage d’Ésaïe 31.3, nous constatons que le contraste est établi entre la puissance de Dieu et la faiblesse de l’homme, plutôt qu’entre l’homme et l’Esprit. La puissance appartient à l’Esprit et celui-ci, s’il n’est pas identifié à Dieu, demeure néanmoins sous son contrôle. Il le donne ou le reprend (Gn 2.7; Ec 12.9). D’après Ézéchiel 37.6, le souffle de l’Esprit accordé par Dieu est l’équivalent de la substance même de la vie. Si Dieu ne soutient pas l’esprit de l’homme, celui-ci défaille (Jb 12.10).
En résumé, dans l’expérience humaine, l’Esprit de Dieu est la manifestation de la puissance créatrice divine qui engendre la vie. L’Esprit est à la fois une puissance étrangère à l’homme et une puissance sans laquelle il ne saurait subsister.
3. L’Esprit dans l’ordre de la création←⤒🔗
Les passages suivants jetteront une ample clarté sur cette activité de l’Esprit dans l’ordre de la création : Genèse 1.2; Job 33.4; 34.14-15; Psaume 104.29-30; Ésaïe 40.13. L’Esprit a opéré lors de la création. Il se mouvait au-dessus des eaux primitives. Il a formé l’homme. Il est source d’ordre, de vie, de lumière. Même si, à ce stade primitif de la révélation, on ne saurait parler de lui comme d’une personne d’après nos conceptions théologiques, il n’en reste pas moins qu’il était une personne et qu’on le saisit comme tel rétrospectivement. Il l’est en sa qualité de principe divin de toute motion et de toute pensée. L’existence et la subsistance de la réalité créée dépendent de lui. Grâce à son opération, la pensée de Dieu, sa volonté et sa Parole deviennent effectives. Par ses agents, dont son propre Esprit, Dieu exécute ses desseins et révèle ses ordonnances. Le Psaume 104 est révélateur de cet aspect de l’activité de l’Esprit : « Tu envoies ton Esprit et ils sont créés. » Il sonde le tréfonds de l’homme et il constitue de la sorte la source unique de toute éthique.
Pour Benjamin B. Warfield, nous trouvons dans Genèse 6.3 une menace directe du retrait de l’Esprit, dont seule la présence maintient toute possibilité aussi bien de vie physique que de conduite éthique. En retirant son Esprit, Dieu permet aux hommes de persister dans leur existence inique. Il les abandonne dans leur non-existence. Le don de la vie est accordé pour être soumis à une morale régie par Dieu. Ce mode d’opération de l’Esprit établit une opposition irréductible entre la conception biblique et les conceptions déistes, panthéistes ou cosmothéistes des religions orientales ou de celles des voisins d’Israël. En donnant naissance à la matière organisée, l’Esprit se sépare des eaux primitives. Il se place au-dessus d’elles et hors de leur amas confus. S’il agit sur la matière, il ne se confond jamais avec celle-ci, ce qui fait ressortir la différence fondamentale entre les religions naturelles et naturalistes et la religion révélée. C’est sa présence qui oblige les forces de la nature à se retirer ou à se retenir. Il s’agit par conséquent d’un mode d’opération de l’Esprit qui anéantit toute velléité de culte religieux à caractère naturaliste. Dieu et son Esprit transcendent la nature créée; la présence spirituelle de Dieu transcende, par son Esprit, l’univers qu’il a créé. L’Esprit est la source personnelle de tout être, de toute vie et de toute lumière.
Le Saint-Esprit aurait dû mener la création à son but ultime, même en l’absence du péché. Cette tâche sera accomplie durant le temps eschatologique. Pour mener la création vers sa destination finale, l’Esprit doit aussi et d’abord la délivrer des conséquences du péché. Depuis la Pentecôte, l’œuvre de l’Esprit ne revêtirait-elle que ce dernier aspect de la rédemption et de la restauration? Pas tout à fait, puisque, comme nous le soulignions plus haut, l’Ancien Testament parle de son œuvre créatrice et recréatrice.
4. L’Esprit dans l’institution ecclésiale d’Israël←⤒🔗
L’activité de l’Esprit dans ce domaine spécifique rend encore mieux compte de l’appartenance d’Israël au gouvernement gracieux du Seigneur. L’Esprit, source de puissance surnaturelle, vise à exercer et à perpétuer le règne de Dieu sur un monde déchu. Il en devient l’Agent avec la même liberté souveraine que dans le domaine précédent. Cependant, plus que dans le passé, surgit ici le domaine surnaturel. Il choisit des hommes et des femmes en vue de l’exercice d’une fonction déterminée dans le cadre de l’Alliance; il les dote de sa puissance pour qu’ils puissent mener à bien leur mission. Des charismes sont accordés en vue de l’accomplissement de celle-ci.
Mais le don suprême, ainsi que nous le verrons plus loin, sera celui de la prophétie. D’une façon toute particulière, la prophétie est le signe de la connaissance surnaturelle. C’est à travers les oracles de ses prophètes que Dieu fait connaître sa volonté. Ce n’est pas de manière fantaisiste, semant sans discernement à tout vent, dans une anarchie totale, que Dieu répartit les dons de sa grâce. Lorsqu’il dote telle personnalité précise, et non n’importe qui, c’est dans l’intention de faire accéder celle-ci à une connaissance surnaturelle de la volonté divine, afin qu’elle saisisse le sens et la signification de sa révélation spéciale. Celui qui a ainsi été investi se sait doté non pas d’un pouvoir impersonnel quelconque, mais de la puissance même de l’Esprit divin, afin de s’acquitter de la tâche à laquelle il avait été appelé dans le cadre de l’institution ecclésiale.
Néhémie 9, qui retrace l’histoire religieuse d’Israël en rappelant la fidélité de Dieu, ne supplie pas Dieu de contempler le peuple élu du haut du ciel, mais d’œuvrer en son sein, de lui témoigner la constance de son « hesed », cette fidélité propre à l’Alliance de grâce, et de susciter pour sa direction des ministres qualifiés pour cette mission.
Les exhortations que les prophètes Aggée et Zacharie adressent au prince Zorobabel après le retour de l’exil sont fort éclairantes à cet égard. Les dons de l’Esprit ne sont pas ceux qu’accorderait mère nature! L’exemple du Messie à venir, notamment d’après les prophéties d’Ésaïe, illustre la nature et la source de ces dons. Le Messie promis sera revêtu d’autorité divine.
On se rappellera que les deux expressions « Ancien Testament » et « Nouveau Testament » ont été employées pour la première fois par des chrétiens. L’Église primitive avait de bonnes raisons pour désigner les deux grandes divisions des textes sacrés constituant la Bible, l’Écriture sainte, autorité normative pour sa foi, par la désignation d’Ancien et de Nouveau Testament. L’Ancienne Alliance désignait celle qui avait été conclue sur le mont Sinaï, la Nouvelle celle conclue sur le Calvaire par le sang du Christ et par son Esprit.
Le début de la Bible, qui va de Genèse 1 à Exode 18, n’appartient pas à proprement parler à l’Alliance du Sinaï, mais à celle qui avait été conclue avec Abraham. Strictement parlant, la désignation d’Ancienne Alliance ne couvre pas l’ensemble de la révélation contenue dans les trente-neuf livres de l’Ancien Testament. En désignant les livres sacrés de l’ancien Israël comme Ancien Testament, l’Église primitive voulut montrer que la relation entre Dieu et son peuple élu avait été déterminée et réglementée par les lois et les institutions de l’Alliance du Sinaï. La nouvelle relation entre lui et le nouveau peuple élu qu’est l’Église est fondée sur une Nouvelle Alliance conclue par le sang du Christ. C’est le terme singulier d’alliance qui accorde à la Bible son unité réelle et profonde. Toute relation avec Dieu est de nature fédérale (au sens d’alliance), même si l’histoire de celle-ci se déroule durant deux phases successives et à travers deux dispensations.
Jérémie 31.31-34 est le texte classique qui établit la différence essentielle entre les deux Alliances, l’Ancienne et la Nouvelle. Une question se pose à cet égard. Quelle sera, en effet, la période qui témoignera de l’inauguration de la Nouvelle? Elle semble plutôt vague et indéterminée. Nous n’y lisons pas uniquement le célèbre « voici viennent les jours… » Cette expression revient assez fréquemment dans les écrits prophétiques et signale un temps futur indéfini. Il s’agit d’une expression eschatologique, pour employer un terme théologique familier, c’est-à-dire ayant trait à la « fin des temps ». Mais quelle sera l’Alliance qui la remplacera? S’agit-il de celle inaugurée avec Abraham? Certainement pas. Au contraire, il s’agit de celle conclue avec les pères : « Je mettrai ma loi au-dedans d’eux et je l’écrirai sur leurs cœurs. » L’obéissance du futur Israël sera spontanée et en étroite liaison avec l’effusion de l’Esprit répandu dans les cœurs du peuple de la Nouvelle Alliance. C’est de l’intérieur et non sous une contrainte extérieure que les fidèles accompliront la volonté de Dieu, contrairement aux anciens rebelles « au cou raide ».
Un autre trait de la Nouvelle Alliance fait ressortir la relation intime et personnelle de chacun avec Dieu. Dans la Nouvelle Alliance, il n’y aura pas besoin d’un médiateur rituel, car chacun connaîtra personnellement le Seigneur. Ce trait aussi rappelle l’effusion de l’Esprit. Les richesses de la Nouvelle Alliance et la présence de l’Esprit dans le cœur du peuple seront possibles grâce au fondement préparé par Dieu et réalisé en Jésus-Christ, à savoir le pardon des offenses. La Nouvelle Alliance sera marquée par la purification des péchés, que le sang versé sur la croix a rendu possible, ainsi que par l’effusion et la présence de l’Esprit. Cette présence-là trouve son écho dans le célèbre texte de l’Apocalypse : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes. Il habitera avec eux, il sera son peuple et Dieu lui-même sera avec eux » (Ap 21.3). Les deux dispensations de la même Alliance devraient nous rappeler qu’en regardant en arrière, l’Église chrétienne pourra se dire : comparée à ce que je possède maintenant, je n’étais qu’un enfant au moment de la première dispensation.
Ces mots d’introduction à la notion biblique de l’Alliance, fondamentale à toute théologie biblique et à une expérience authentiquement chrétienne, s’imposaient pour bien situer les limites de l’âge de l’Esprit et pour éviter de commettre un anachronisme, en faisant dire à la Bible que l’ancienne économie du salut était à tous égards semblable à la nouvelle. En général, les chrétiens n’ont offert qu’une moitié seulement de la bonne réponse en parlant de la différence entre ces deux âges. La première consiste à affirmer que l’Ancienne Alliance était caractérisée par le nombre de sacrifices offerts et par une relation avec Dieu établie uniquement à travers leur médiation; la Nouvelle Alliance, elle, étant la réconciliation avec Dieu devenue possible grâce à la passion et à la résurrection du Fils incarné de Dieu. Et l’autre demi-réponse se trouve dans l’idée selon laquelle la nouvelle dispensation serait entièrement fondée sur la présence actuelle de l’Esprit.
Plus haut, nous avons rappelé que la réconciliation avait été possible grâce au sacrifice du Christ. Le Sauveur a acquis le pardon; sa résurrection a obtenu l’Esprit; son humiliation a ôté la malédiction pesant sur les pécheurs et son exaltation a procuré à ceux-ci un pouvoir nouveau en vue de mener une vie transformée. Deux passages du livre d’Ézéchiel permettront de saisir cette nouveauté qui est l’œuvre de l’Esprit : le chapitre 37 décrit la vallée des ossements desséchés et le chapitre 47 parle de l’eau vive.
Ézéchiel 37 décrit la situation d’Israël dispersé au temps de l’exil babylonien. Elle y est comparée à une vallée remplie d’ossements desséchés et cette vision rappelle la situation de l’humanité déchue. Mais, tout comme Israël communautairement, l’homme, à titre individuel, sera restauré grâce à la puissance rénovatrice de l’Esprit. Trois mots sont d’une grande importance pour en comprendre tout le message : le vent, le souffle et l’Esprit. Ils traduisent le sens de l’original hébreu. L’Esprit de Dieu est le souffle de Dieu agissant comme du vent sur son peuple mort afin de le ramener à la vie. Cette image nous rappelle la création de l’homme : « L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre et il souffla dans ses narines le souffle de la vie. L’homme devint une âme vivante » (Gn 2.7). C’est ainsi que l’Esprit souffle sur ces ossements pour en faire une armée vivante. Ce chapitre prophétise de manière véritablement dramatique l’avènement de l’âge de l’Esprit. Certains n’ont vu dans ces lignes que le simple énoncé du retour d’Israël après l’exil. Ils n’ont pas su y discerner la promesse eschatologique relative à l’âge de l’Esprit. D’autres ont voulu y trouver un argument pour étayer l’hypothèse d’un régime millénaire. D’autres encore n’y voient que l’assurance de la résurrection des morts et de l’effusion eschatologique de l’Esprit.
Nous ne discernons pas dans cette vision d’Ézéchiel 37 la moindre allusion à une réunion future des douze tribus dispersées, mais nous inclinons plutôt vers une interprétation d’après laquelle Dieu rassemblera son peuple dans la nouvelle dispensation. Notre interprétation ne fait que reprendre celle du Nouveau Testament, qui reste le meilleur exégète de l’Ancien. Cette réunion se fait grâce à l’œuvre du Christ, sur le fondement des apôtres, par l’Esprit et par la Parole. L’Église de la Nouvelle Alliance est la continuation du peuple de l’Ancienne Alliance. L’Esprit de régénération d’Ézéchiel 37 est le même Esprit que celui décrit dans Actes 2. Dans la prophétie de l’Ancien Testament, la venue de l’Esprit coïncidait avec la restauration d’Israël. Dans le Nouveau Testament, la réunion d’Israël se produit après la Pentecôte. C’est de cette manière-là que l’Église primitive se rendit compte de l’œuvre de Dieu. Il suffit de comparer le discours de Jacques et l’interprétation qu’il donne du passage d’Amos 9.11 dans Actes 15. La réunion d’Israël est sur le point de se réaliser, car l’Église remplace l’ancien Israël. Dieu lui accordera et lui a déjà accordé la plénitude de son Esprit.
Ézéchiel 47 traite d’un autre aspect de l’opération future de l’Esprit. L’eau qui jaillit du temple forme un fleuve qui s’approfondit et dont les flots grossissent sans cesse. Cette eau apportera la vie aux morts. Il nous faut (de nouveau) éviter une discussion oiseuse quant à l’endroit précis où le fleuve prend naissance. Des interprètes à l’imagination fertile et débordante sont allés jusqu’à dresser des plans exacts du point d’où jaillira cette source à partir du Temple reconstruit dans la nouvelle Jérusalem (à l’intelligence théologique on substitue l’expertise phréatique). Quant à nous, nous estimons que la vision du fleuve de vie annonce à sa manière la résurrection des morts, comme le fait le passage précédent du même auteur. L’image de l’eau dans l’Ancien Testament désigne très souvent l’Esprit. L’un et l’autre donnent naissance à la vie (voir És 44.3-5). L’ensemble de l’Ancien Testament est comme une longue chaîne qui aboutit à la Nouvelle Alliance.
Reste encore le célèbre passage de Joël 2.28 (ou 3.1) qui complète la vision totale de l’effusion eschatologique de l’Esprit dans l’ordre de l’institution ecclésiastique d’Israël. Ce texte est repris par Pierre le jour de la Pentecôte. Dieu accomplit sa promesse en réunissant son peuple. On peut dire qu’il y eut une époque, l’ancienne dispensation, où l’Esprit n’était pas présent de la même façon qu’après la Pentecôte. Néanmoins, il apparaît déjà avec tout son éclat et dans toute sa puissance lorsqu’en ressuscitant Jésus des morts, il le déclare le Fils de Dieu. Malgré la différence entre les deux dispensations, il faut tenir compte du fait que la Nouvelle Alliance ne comprend pas seulement le sacrifice expiatoire de la croix, mais consiste également en la présence de l’Esprit. Jean 7.37-39 montre clairement que l’Esprit n’était pas encore venu, parce que le Christ n’était pas encore glorifié. Le Sauveur promettait des fleuves de vie à celui qui croirait en lui.
Une fois que nous aurons clarifié la nature des rapports et la distinction entre les deux Alliances, dont les traits dominants sont la purification des offenses et l’effusion de l’Esprit, il nous sera ensuite possible d’examiner l’identité de l’Esprit dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament.
5. Le Saint-Esprit dans la vie individuelle du fidèle←⤒🔗
Bien qu’à première vue l’Ancien Testament soit davantage sensible à l’activité de l’Esprit dans le domaine de l’ordre créé, ses pages laissent également entendre la manière dont il opère dans la vie du membre individuel du peuple élu. Cependant, on constatera le caractère plutôt « intermittent » de cette opération. La puissance divine de l’Esprit apparaît soudain et permet à l’homme d’accomplir des actes merveilleux. Selon Walter Eichrodt, lorsque Dieu souffle son Esprit dans les narines de l’homme et fait de lui « une âme vivante » (Gn 2.7), l’Esprit devient le symbole le plus parfait de la proximité et de l’activité mystérieuse du divin3.
L’homme chez qui opère l’Esprit est désigné en vue d’une mission nationale ou religieuse spécifique, en tant que juge, conseiller, prophète et, plus particulièrement, en tant que Messie à venir. Cette opération apparaît comme l’un des éléments vitaux du discours prophétique relatif à l’Esprit. Par l’intermédiaire d’hommes charismatiques, Dieu accorde à son peuple la direction dont celui-ci a besoin. Quiconque exerce une fonction au milieu d’Israël ne peut l’accomplir de son propre chef. Mais il agira, il gouvernera, il régnera, à condition d’être conduit par l’Esprit. S’il est prophète, il sera rempli de sagesse et ne prononcera rien d’autre que des oracles de Dieu. L’Esprit s’empare d’individus et leur assigne des tâches spécifiques; il en est ainsi de Moïse, d’Othniel, de Michée, etc. Mais, d’après Joël, il reste aussi l’Esprit universel.
Sa manifestation dans la vie individuelle est d’abord intérieure. Il agit sur le cœur. Il prépare l’homme à devenir membre du peuple du Créateur. Il fournit le fondement à toute manifestation de vie spirituelle. Il n’est pas uniquement l’Esprit de l’immanence divine ou le fondement d’une structure charismatique, mais également l’Esprit de sainteté; il élit domicile dans le cœur humain pour donner l’impulsion nécessaire à la soumission à la volonté divine. Il produit l’indispensable transformation éthique. C’est à ce changement opéré par l’Esprit que le psalmiste fait allusion dans le Psaume 51 (voir aussi Ps 143). L’action de l’Esprit produira une moisson abondante et l’on pourra enfin s’écrier : « Je suis au Seigneur. » Cette présence en l’homme annonce et prépare les grandes doctrines de la régénération et de la sanctification dont fait état le Nouveau Testament. Des actes merveilleux et étonnants accomplis par des hommes exceptionnels sont dus à l’influence directe de l’Esprit. Il s’empare de Samson et lui donne la force de déchiqueter un lion comme s’il se fut agi d’un chevreau. Il accorde à Joseph le pouvoir d’interpréter les rêves. Il fortifie David, de sorte que celui-ci œuvre en vue de la libération d’Israël. Il accorde puissance et sagesse afin que ses œuvres s’accomplissent à travers ceux qu’il a choisis.
Agent de Dieu parmi les hommes, il poursuit l’accomplissement d’une morale ultime. Parfois, il égare ceux qui combattent la vérité (voir le cas des « prophètes » dans 1 R 22.19-25). Pourtant, aucune des actions qui lui sont attribuées ne doit être considérée comme anormale. Certes, on se rend compte qu’il s’agit d’une action mystérieuse, mais en l’occurrence ce mystère ne relève d’aucune énigme. Il est plutôt le mystère divin de la transcendance. Dans l’Ancien Testament, l’Esprit reste mystérieux parce qu’il appartient au domaine céleste, mais, paradoxalement, ce n’est que par son intermédiaire que l’homme peut avoir accès à ce même domaine, dont il a été privé à cause de sa nature charnelle, déchue et corrompue. Cette même idée est reprise plus tard par saint Paul qui l’élève au sommet même de sa théologie de la Nouvelle Alliance.
Dans une certaine mesure, l’action extraordinaire de l’Esprit reste exceptionnelle, réservée à des occasions particulières. Par moments, elle semble même spasmodique. Néanmoins, s’il s’empare de Samson d’une manière qui surprend le mortel ordinaire, il est évident qu’il avait été accordé dès avant la naissance du héros pour le préparer à sa mission. À partir du moment où il a oint David, il ne le quittera plus. La carrière d’Élie apparaît aussi, par instants, comme de nature exceptionnelle. Pourtant, le prophète est une personnalité exceptionnelle, non seulement en des occasions privilégiées, mais constamment, parce qu’il s’est engagé au service de Dieu. Ce trait d’exception ne se manifeste pas sporadiquement, car le caractère d’exception de son ministère a été forgé par la présence constante sur lui de l’Esprit de Dieu. Aussi donne-t-elle lieu à des actes concrets, soudains ou intermittents.
Le remarquable passage de Nombres 11.25 exprime également ce même trait. Les soixante-dix anciens d’Israël, choisis pour assister Moïse, sont saisis par une impulsion venant de l’Esprit; mais cette impulsion n’est pas durable. L’Esprit a opéré de manière soudaine, mais cette manifestation « ponctuelle » a permis aux anciens d’accéder à un niveau de vie spirituelle plus élevé que celui du commun des Israélites. Il ne faudrait pas conclure à la hâte que l’Esprit était seulement un hôte de passage, tel un courant d’air. Les soixante-dix anciens reçoivent une part de l’Esprit accordé à Moïse. Quant à Élisée, il demandera une portion double de l’Esprit qui animait son maître Élie. Cette mesure s’entend, bien évidemment, en un sens qualitatif et non quantitatif.
Pour ne pas alourdir notre examen, nous renoncerons à aborder ici un aspect secondaire de la manifestation de l’Esprit, qui consiste en l’expérience de la « transe » et de l’extase, dont nous apercevons quelques traces dans l’Ancien Testament.
Durant la période des juges, la venue de l’Esprit est sans exception un événement extraordinaire. Les juges sont, grâce à l’Esprit, des libérateurs : « L’Esprit de Dieu s’empara de lui. » Dans leur vie et dans leurs activités, le caractère rédempteur des opérations auxquelles ils se livrent apparaît comme venant de l’Esprit. C’est le cas durant la première monarchie. Samuel oint Saül comme premier monarque d’Israël. Aussitôt, Saül se met à parler et à prophétiser. Un autre passage déclare que l’Esprit s’éloigna de Saül et que « Dieu lui envoya un méchant esprit » (1 S 16.14-16). Durant la monarchie, l’Esprit de Dieu se manifeste principalement dans le cadre de l’institution d’Israël. Mais des manifestations dans la vie individuelle des fidèles ne sont pas absentes. Dieu prend soin de chaque membre de son peuple. Une preuve parmi d’autres nous sera fournie par les sept mille Israélites qui, au temps d’Élie, n’avaient pas fléchi le genou devant Baal. À cette lointaine époque, il existait déjà une foi dans la connaissance personnelle de l’Éternel.
6. La période prophétique←⤒🔗
William Dyrness groupe les activités de l’Esprit durant la période prophétique sous trois rubriques :
(1) L’Esprit est identifié avec Dieu. Ainsi son œuvre dans le monde est moralement excellente. (2) La présence personnelle de l’Esprit est mieux attestée. Elle a cessé d’être « intermittente ». Dieu « répandra son Esprit sur toute chair », indiquant de la sorte son intention d’accorder à l’homme élu sa présence permanente. L’Esprit devient plus personnel pour chacun. Cette présence se manifeste dans la transformation totale de la personne. (3) Enfin, apparaît l’universalité de son œuvre. Elle est concrète avec le jour du Seigneur. La présence et l’action de l’Esprit débordent les limites étroites d’un seul peuple pour atteindre les confins de la terre tout entière4.
Selon Néhémie 9.29-31, Esdras reconnaît que, depuis le désert et à travers les prophètes, Dieu instruisait son peuple par l’intermédiaire de l’Esprit. Comme la loi (la Torah) qui concerne l’ensemble de la vie, l’Esprit aussi est à son tour accordé pour la conduite éthique dans tous les domaines de l’existence. Il établit un rapport entre Dieu et l’homme. Mais, aussi intime que soit ce rapport, nulle part l’Ancien Testament ne laisse supposer qu’il puisse y avoir la moindre possibilité d’identification mystique entre Dieu et l’homme. Plus la communion de l’homme avec Dieu est intime, plus l’homme s’épanouit dans sa véritable humanité, car l’Esprit recrée l’image de Dieu en lui sans qu’il se perde dans la divinité, ainsi que le prétendent les religions panthéistes. En reprenant une expression de l’Évangile, on peut affirmer à ce propos que plus on se perd… mieux on se retrouve, « Plus on marche par l’Esprit plus on se libère », écrivait Luther.
Pour les grands prophètes écrivains, Dieu est le Dieu juste. Cependant, comme tous les auteurs bibliques, eux aussi tiennent l’Esprit pour la source de tout ce qui représente des traits extraordinaires dans la vie des humains. Ceci est en harmonie avec le caractère éthique du Dieu révélé. L’ordre moral est ainsi préservé. Dieu n’est pas simplement le Souverain juste et différent de l’ordre créationnel, mais encore il transforme moralement l’homme par son Esprit. Il lui infuse une énergie nouvelle. Sans l’Esprit, l’homme n’est que créature de la terre, dépourvu de tout secours (És 32.15). Amos, Michée, Osée rappellent leur mission divine dont l’origine remonte directement à Dieu : « La main de Dieu est sur moi », « le Seigneur m’a dit », ou encore le célèbre « ainsi parle le Seigneur ». À cette règle générale, on trouve quelques rares exceptions, par exemple Michée 3.5-8. Il existe des charlatans qui prétendent avoir reçu de la part de l’Esprit un oracle à transmettre. Ils « parlent » au nom de l’Éternel, mais en réalité ils rappellent davantage les derviches orientaux que les oracles annonçant la Parole du Dieu vivant. Leurs paroles sont vides de contenu; celui qui prononce par pure démagogie des propos agréables et optimistes devant le monarque et les princes n’inspirera, en fin de compte, que le mépris. Selon Osée 9.7, quiconque dit avoir l’Esprit doit être considéré comme fou! Bien entendu, il s’agit du prophète véritablement inspiré.
Conscients de leur mission et soucieux de la préserver contre tout scepticisme, les prophètes écrivains prennent garde de ne pas associer ou assimiler leur discours à ceux des charlatans de la cour royale. Ils refusent d’accorder le moindre crédit à ce qui leur apparaît comme la routine stéréotypée d’une certaine « spiritualité » sans l’Esprit.
Jérémie ira jusqu’à rejeter toute allusion à l’Esprit si la teneur du discours ne comporte aucun trait familier à la Parole originale. Lorsque la prophétie sera plus tard élevée au niveau supérieur de ministère officiel et permanent, il n’y aura plus de danger de méprise quant à la nature exacte de l’enthousiasme du prophète. Son discours ne s’interprétera plus de manière ambiguë. Ésaïe dit qu’il est placé sous la conduite de l’Esprit (És 48.16; 61.1).
Ézéchiel parle constamment de l’Esprit comme source de révélation. Certes, il agit très souvent de manière soudaine et par moments intermittente (És 59.19), mais, durant la période prophétique, il assure plutôt une présence permanente (És 28.5-6). Dieu ne se révèle pas, ou plus, de façon inhabituelle comme lors des périodes précédentes. Grâce à son Esprit, il cherche à préserver l’ordre moral. Le service de Dieu exige une loyauté constante et indéfectible. Il ne supporte pas d’actes intermittents, les impulsions soudaines et les éclipses désordonnées. Désormais, l’Esprit est une présence permanente, soutenant les véritables serviteurs de l’Éternel. En dépit même de leurs infirmités, leur communion avec Dieu sera maintenue.
L’Esprit n’est jamais une force impersonnelle et irresponsable, car Dieu est véritablement un être moral. À plusieurs reprises, l’Esprit est identifié avec Dieu, de telle sorte qu’on peut indifféremment parler de Dieu ou de l’Esprit. Sous la plume d’Ésaïe, on trouve l’étonnant passage d’Ésaïe 63.10-14 qui fait état de la tristesse de l’Esprit. Ézéchiel parle de l’Esprit en termes d’attributs divins.
Pour la mentalité païenne, les transes et les extases impliquent la possession réelle de la divinité. C’est Apollon en personne qui pénètre dans la prophétesse de Delphes et parle à travers elle. Les poètes et les artistes attribuent leur inspiration à la présence en eux de la divinité, ils sont des « enthousiastes », puisque ce mot grec signifie littéralement être rempli de la divinité. Contrairement à de telles idées païennes, la foi révélée répugne à la pensée que la toute-puissance divine puisse directement pénétrer l’homme et se confondre avec lui.
En revanche, l’Esprit s’empare de la personne humaine, mais sa personne divine et sa majesté ne se confondent pas à l’homme mortel et pécheur par cette présence. La volonté de Dieu s’y exprime parfaitement, mais c’est tout; elle n’équivaut pas à la manifestation de l’être de Dieu dans toute sa splendeur; elle n’est pas la totalité de la présence de Dieu sur terre et dans les cieux. L’Esprit est l’Agent de la manifestation de Dieu et, comme tel, il préserve l’honneur, la majesté et l’altérité de Dieu. Le caractère éthique de l’œuvre de l’Esprit est donc clairement manifeste. Dieu est le Dieu de la justice et l’Esprit qui procède de lui est une puissance opérant en vue d’aboutir à des fins morales.
L’homme terrestre devra attendre de lui la force et la sagesse, car « ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit le Seigneur » (Za 4.6). L’inspiration du prophète Ésaïe se mesure à la connaissance qu’il possède de la volonté de Dieu et à sa capacité de juger le présent ou l’avenir à la lumière de la loi morale. Ce n’est pas lors d’une extase que l’Esprit apparaît, mais sous la forme de sa consécration consciente. Ésaïe est un paradigme du peuple élu. Israël aussi devra connaître toute la volonté divine et accepter en toutes circonstances sa sûre direction paternelle. Si Dieu s’occupe de la vie de l’individu, il ne pense pas moins en termes d’unité nationale. L’Esprit qui exprime le caractère moral de Dieu est ce pouvoir qui préside sur la destinée d’Israël, même s’il ne contribue à son bien-être qu’au prix du châtiment mérité qu’il lui inflige (És 4.4).
L’Esprit agit également dans le futur. Si le peuple et la vie nationale d’Israël vont connaître une éclipse temporaire, le prophète assure qu’ils renaîtront et jouiront d’une restauration totale (És 28.5-6 et 32.1-5). Exerçant son ministère durant l’exil, Ézéchiel tourne ses regards vers l’avenir, vers l’ère durant laquelle Dieu fera revivre le reste de la nation. Par son Esprit, il les ramènera au pays (Éz 37).
Pour Ésaïe, la restauration est une certitude déjà comprise dans les événements actuels; il aperçoit l’action de l’Esprit qui conduit vers la restauration future. L’Esprit n’aura point de repos qu’il n’ait accompli tous les desseins de Dieu en faveur de son peuple.
Toutes les prophéties messianiques sont liées à l’activité de l’Esprit. Le Messie sera doté d’un pouvoir céleste exceptionnel et éminent (És 11.2). À travers lui, Dieu achèvera enfin ses desseins concernant Israël et, par son intermédiaire, ceux qui concernent tous ses élus. La prophétie de Joël constitue sans doute la meilleure illustration de la théologie prophétique de l’Ancien Testament.
Avant de conclure cette partie, rappelons que, pour l’essentiel, la pneumatologie de l’Ancien Testament n’est pas différente de celle du Nouveau Testament. Si l’Ancien Testament nous surprend parfois en nous plaçant en face de certains événements ou actions extraordinaires, l’Esprit est néanmoins davantage associé à ce qui est ordinaire, institutionnel et normal. Ce sont les discours rationnels des prophètes qui en annoncent les opérations. Si l’extraordinaire n’est ni nié ni rejeté, l’accent majeur est placé sur une action et une vie ordinaires.
Dès à présent, nous sommes déjà en mesure de tirer l’essentiel de notre conclusion : il est déjà possible d’établir le parallèle exact entre la pneumatologie de l’Ancien Testament et celle du Nouveau Testament. Si I’Esprit se manifeste de manière exceptionnelle ou extraordinaire durant les premiers temps de l’Église (langues de feu, voix et vents), on aperçoit progressivement l’Esprit garantir une vie normale ordinaire dans la foi, aussi bien pour l’Église dans son ensemble que pour tout membre individuel. Cela est fortement remarqué notamment dans les écrits de Paul. Son activité et ses opérations relèvent toutes d’une intelligence normale. Elles font naître, développer et épanouir la vie nouvelle en Christ, vie placée sous la conduite de l’Esprit, parce qu’animée par lui.
Notes
1. Edmond Jacob, Théologie de l’Ancien Testament, Delachaux et Niestle, p. 98
2. Voir E. Jacob, p. 122.
3. Walter Eichrodt, Theology of the Old Testament, SCM Press, vol. II, p. 46.
4. William Dyrness, Themes in the Old Testament Theology, IVP.