La providence
La providence
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Les éléments de la providence divine
a. La préservation divine
b. Le concours divin
c. Le gouvernement divin -
Des conceptions contraires à la providence
a. Le déisme
b. Le panthéisme
c. Le matérialisme - Les miracles ou la providence extraordinaire
- Textes bibliques
- Étude personnelle
- Questions
Dieu n’a pas seulement créé le monde, il continue à agir dans le monde pour préserver son œuvre. C’est pourquoi, après avoir traité de la doctrine de la création, nous considérons maintenant la doctrine de la providence divine. La providence est cette œuvre de Dieu par laquelle il préserve toutes ses créatures, est actif dans tout ce qui se produit dans l’univers et dirige toutes choses vers leur but ultime. Elle comprend trois éléments, dont le premier appartient principalement à l’être, le second à l’activité et le troisième au but ou au dessein de toutes choses.
1. Les éléments de la providence divine⤒🔗
Trois éléments la composent :
a. La préservation divine←↰⤒🔗
Il s’agit de l’œuvre continue de Dieu par laquelle il maintient toutes choses. Quoique le monde ait une existence distincte de Dieu et ne puisse être confondu avec lui, le fondement de cette existence se trouve en Dieu et non en soi. Le monde est gardé en place au moyen de la puissance divine continuellement en action par laquelle toutes choses sont maintenues dans leur être et leur action. Cette doctrine est enseignée dans plusieurs passages des Écritures (Né 9.6; Ps 136.25; 145.15; Ac 17.28; Col 1.17; Hé 1.3).
b. Le concours divin←↰⤒🔗
Il s’agit de l’œuvre de Dieu par laquelle il coopère avec toutes ses créatures et les amène à agir exactement comme elles le font. Cela implique qu’il existe des causes secondaires dans le monde, tels le pouvoir de la nature et la volonté de l’homme, et qu’elles n’agissent pas indépendamment de Dieu. Dieu agit en chaque œuvre de ses créatures, non seulement dans leurs actes bons, mais aussi dans leurs actes mauvais. Il les stimule à l’action, accompagne leur action à chaque instant et rend cette action efficace. Nous ne devons toutefois jamais penser comme si Dieu et les hommes étaient des causes égales. Dieu est la cause première, les hommes sont la cause seconde. Nous ne devons pas non plus les considérer comme si chacun collaborait, comme les partenaires d’une équipe. Un même acte est entièrement à la fois un acte de Dieu et un acte de l’homme. Toutefois, nous rejetons l’idée selon laquelle cette coopération rendrait Dieu responsable du mal perpétré par les hommes. Cette doctrine est fondée sur la Parole de Dieu (Dt 8.18; Ps 104.20-21; Am 3.6; Mt 5.45; 10.29; Ac 14.17; Ph 2.12-13).
c. Le gouvernement divin←↰⤒🔗
Il s’agit de l’activité constante de Dieu par laquelle il contrôle toutes choses, afin qu’elles puissent répondre au but de leur existence. Toute la Bible, Ancien et Nouveau Testament, présente Dieu comme le Roi de l’univers. Il adapte son gouvernement à la nature de la créature qu’il gouverne. Son gouvernement du monde physique est différent de celui du monde spirituel. Ce gouvernement est universel (Ps 103.19; Dn 4.31-32). Il inclut les choses les plus insignifiantes (Mt 10.29-31) et même ce qui est apparemment accidentel (Pr 16.33). Il porte sur les actions bonnes et mauvaises de l’homme (Gn 50.20; Ac 14.16; Ph 2.13).
2. Des conceptions contraires à la providence←⤒🔗
a. Le déisme←↰⤒🔗
Le déisme pense que l’intérêt de Dieu pour le monde est de nature générale. Il créa le monde, établit des lois, mit le monde en mouvement et ensuite s’en retira. Tel un horloger qui, ayant monté son horloge, l’abandonne par la suite. Ce n’est que lorsque quelque chose ne va plus qu’il intervient. C’est un Dieu éloigné de sa création.
b. Le panthéisme←↰⤒🔗
Le panthéisme ne reconnaît pas la distinction en Dieu et l’univers. Il confond les deux et ne laisse par conséquent aucune place à la providence proprement dite. Il n’y a pas, à proprement parler, de causes secondes. Dieu est l’auteur direct de tout ce qui arrive dans le monde. Même les actions que nous attribuons aux hommes sont en fait des actions divines. Le monde n’est que l’expression extérieure de la divinité. Dieu est seulement un Dieu proche, il n’est pas un Dieu élevé au-dessus de sa création.
c. Le matérialisme←↰⤒🔗
Le matérialisme affirme l’éternité de la matière qui n’aurait pas été créée. Tout ne serait que matière et tout phénomène ne serait que le résultat d’interactions matérielles sans aucune intervention divine.
3. Les miracles ou la providence extraordinaire←⤒🔗
Nous distinguons entre la providence générale et la providence spéciale. Parmi cette dernière, les miracles occupent une place importante. Un miracle est une œuvre surnaturelle de Dieu accomplie sans le concours d’une cause secondaire. Si Dieu semble parfois avoir recours à des causes secondaires pour effectuer ses miracles, il les utilise de manière non ordinaire, de sorte que son œuvre demeure surnaturelle. Pour certains, le miracle serait impossible parce qu’il comporterait la violation des lois de la nature. Ceci est une erreur. Les lois dites de la nature ne sont rien d’autre qu’une manière d’opérer normale de Dieu. Le fait que Dieu opère, en général, selon un ordre bien défini ne signifie pas qu’il ne prend pas, parfois, distance par rapport à cet ordre, et qu’il ne produit pas des résultats inhabituels sans violer ou troubler cet ordre. Même un homme peut lancer un ballon dans les airs en dépit de la loi de la gravitation sans troubler cet ordre. Pour le Dieu tout-puissant, rien n’est impossible. Les miracles de la Bible sont essentiellement des actes de révélation et de rédemption (Nb 16.28; Jr 32.20; Jn 2.11; 5.36).
4. Textes bibliques←⤒🔗
a. La préservation←↰⤒🔗
« C’est toi, Éternel, toi seul, qui a fait les cieux, les cieux des cieux et toute leur armée, la terre et tout ce qui est sur elle, les mers et tout ce quelles renferment. À tout cela, tu donnes la vie, et l’armée des cieux se prosterne devant toi » (Né 9.6). « Éternel! Tu sauves hommes et bêtes » (Ps 36.7b). « Il est avant toutes choses, et tout subsiste en lui » (Col 1.17).
b. Le concours divin←↰⤒🔗
« Tu te souviendras de l’Éternel, ton Dieu, car c’est lui qui te donne de la force pour acquérir ces richesses, afin de confirmer, comme il le fait aujourd’hui, son alliance qu’il a jurée à tes pères » (Dt 8.18). « Sonne-t-on du cor dans une ville sans que le peuple soit en émoi? Arrive-t-il un malheur dans une ville sans que l’Éternel en soit l’auteur? » (Am 3.6). « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement. […] Car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant » (Ph 2.12-13).
c. Le gouvernement←↰⤒🔗
« L’Éternel a établi son trône dans les cieux, et son règne domine sur toutes choses » (Ps 103.19). « J’ai béni le Très-Haut, j’ai loué et glorifié celui qui vit éternellement, celui dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de la terre sont comme s’ils n’avaient pas de valeur; il agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et lui dise : Que fais-tu? » (Dn 4.31-32). « Garde le commandement sans tache et sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ, que manifestera en son temps le bienheureux et seul Souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs » (1 Tm 6.14-15).
d. Au sujet des miracles←↰⤒🔗
« Qui est comme toi parmi les dieux, ô Éternel? Qui est comme toi magnifique en sainteté, redoutable et digne de louanges, opérant des miracles? » (Ex 15.11). « Béni soit l’Éternel Dieu, le Dieu d’Israël, qui seul fait des miracles! » (Ps 72.18). « Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés : Je te l’ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison » (Mc 2.10-11). « Tel fut à Cana en Galilée le commencement des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui » (Jn 2.11).
5. Étude personnelle←⤒🔗
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Donner quelques exemples de providence spéciale (Dt 2.7; 1 R 17.6,16; 2 R 4.6; Mt 14.20).
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De quelle manière la foi en la providence devrait-elle influencer notre conduite? (És 41.10; Mt 6.30-34; Lc 12.7; Ph 4.6-7; 1 Pi 5.7).
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Mentionner quelques bénédictions qui découlent de la providence (Dt 33.27; Ps 37.28; 121.4-8; És 25.4; Lc 12.7; 2 Tm 4.18).
6. Questions←⤒🔗
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Quel est le rapport de la doctrine de la providence et celle de la création?
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Qu’appelons-nous la providence divine?
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Quelle est la différence entre providence générale et providence spéciale?
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Quels sont les objets de la providence?
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Quels en sont les trois éléments et en quoi sont-ils différents?
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Comment faut-il comprendre le concours divin?
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Jusqu’où s’étend le gouvernement de Dieu?
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Qu’est-ce qu’un miracle? Quel est le but du miracle biblique?
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Pourquoi certains pensent-ils que les miracles sont impossibles?