Qu’est-ce qu’une vraie foi?
Qu’est-ce qu’une vraie foi?
Qu’est-ce qu’une vraie foi?
Ce n’est pas seulement une connaissance certaine par laquelle je tiens pour vrai1 tout ce que Dieu nous a révélé par sa Parole2; mais c’est aussi une confiance du cœur3 que l’Esprit Saint produit en moi4 par l’Évangile5 et qui m’assure que ce n’est pas seulement aux autres, mais aussi à moi6 que Dieu accorde la rémission des péchés7, la justice8 et le bonheur éternels9, et cela par pure grâce et par le seul mérite de Jésus-Christ10.
1. Jn 17.3,17; 2 Co 4.13; Hé 11.1-3; Jc 1.6; Jc 2.19.
2. Mt 16.17; Hé 11.7-11.
3. Rm 4.16-21; Rm 5.1; Rm 10.10; Hé 4.16.
4. Ac 16.14; 2 Co 4.13; Ga. 5.22; Ph. 1.29; 1 Th 1.5.
5. Rm 1.16; Rm 10.17; 1 Co 1.21.
6. Ga 2.20.
7. Mt 9.2; Ac 10.43.
8. Ha 2.4; Rm 1.17; Rm 5.1; Hé 10.38.
9. Hé 10.10.
10. Rm 3.20-26; Ga 2.16; Ép 2.8-9.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 21
- Une connaissance certaine et une confiance du cœur
- Croire tout ce que Dieu nous dit
- Croire que c’est vrai pour moi
- La connaissance est bonne
- Le Saint-Esprit est nécessaire
- Croire sans douter
La foi est nécessaire au salut. « Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu » (Hé 11.6). Nous avons absolument besoin de la foi pour être unis au Christ et être sauvés. « Qu’est-ce qu’une vraie foi? » (Q&R 21). Voilà une question très importante qui suppose qu’il existe de « fausses fois », de fausses croyances. La foi est une action qui consiste à croire qu’une chose est vraie. Cependant, la foi est bien davantage, car elle oriente toute notre vie. La foi inclut la confiance du cœur.
Il arrive souvent que des gens nous disent de « faire confiance ». « Aie confiance. » « Moi, j’ai confiance. » Cette affirmation soulève inévitablement la question : En qui ou en quoi dois-je donc faire confiance? Confiance dans la vie? Confiance au destin? Confiance au hasard? Confiance dans mon potentiel ou dans mes capacités? Il ne s’agit pas seulement d’avoir la foi. Tout le monde met sa confiance en quelque chose. Malheureusement, il est possible de se tromper et d’être amèrement déçu par l’objet de notre foi. La grande question, c’est d’avoir une vraie foi. Qu’est-ce donc qu’une vraie foi?
1. Une connaissance certaine et une confiance du cœur⤒🔗
D’après notre Catéchisme, une vraie foi comporte deux aspects complémentaires : une connaissance certaine et une confiance du cœur. Ces deux éléments ne sont ni séparés l’un de l’autre ni opposés l’un à l’autre. La vraie foi unit les deux harmonieusement.
La foi, c’est d’abord connaître la Parole de Dieu. La foi plonge solidement ses racines dans la Parole que Dieu nous a révélée. « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ » (Rm 10.17). En même temps, la foi implique une confiance du cœur, une confiance dans l’œuvre du salut en Jésus-Christ. Les deux vont ensemble, inséparablement. La conversion de Lydie nous donne un bel exemple de l’union de ces deux aspects. « Elle écoutait, et le Seigneur lui ouvrit le cœur pour qu’elle s’attache à ce que disait Paul » (Ac 16.14).
Si nous insistons trop sur la connaissance, nous risquons d’avoir une religion stérile qui se limite à un exercice intellectuel. Il est possible de connaître toute la Bible, mais de vivre dans le quotidien comme si Dieu n’existait pas. Une simple connaissance intellectuelle ne changera rien à notre vie. D’un autre côté, si nous insistons trop sur la confiance, nous risquons de ne pas ouvrir la Bible et de nous appuyer seulement sur nos émotions. Nous nous laisserons alors guider par la manière dont nous nous sentons par rapport à Dieu, au lieu de vivre à la lumière de sa Parole. Quand on nous dit qu’il « faut faire confiance », cela donne l’impression que c’est la force du sentiment qui compte. Peu importe ce que l’on croit, l’important serait d’y croire très fort! Quand on croit très fort, on peut être assuré que « ça marche ». N’est-ce pas là une forme de magie ou de manipulation superstitieuse?
La foi inclut les deux aspects de la connaissance et de la confiance. La vraie foi changera notre intelligence et notre façon de penser. En même temps, la vraie foi changera notre cœur. Nous ne pouvons pas avoir une confiance en Dieu et en Jésus-Christ qui vient du fond du cœur si nous n’apprenons pas à connaître la Parole de Dieu. En connaissant mieux la Parole de Dieu, nous apprendrons à mieux connaître ses promesses, et alors notre confiance en lui et notre amour pour lui grandira et se fortifiera. En retour, plus notre cœur aimera Dieu, plus nous voudrons grandir dans la connaissance de sa Parole.
On entend souvent parler de médecine « holistique », c’est-à-dire une médecine qui s’occupe de l’ensemble de la personne, pas seulement d’un membre du corps, mais aussi des pensées, des émotions, des circonstances de la vie, etc. On peut dire que la vraie foi est « holistique » dans ce sens qu’elle touche à tout notre être : la tête et le cœur, la connaissance et la confiance, la volonté et l’action, l’écoute et la mise en pratique, etc. C’est ainsi que Jésus nous a commandé : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée » (Lc 10.27). Apprenons à croire en Dieu en l’aimant de tout notre être, aussi bien dans nos pensées qu’avec notre cœur et notre volonté.
2. Croire tout ce que Dieu nous dit←⤒🔗
Il est important de noter que la vraie foi est « une connaissance certaine par laquelle je tiens pour vrai tout ce que Dieu nous a révélé par sa Parole » (Q&R 21). Notre salut en Jésus-Christ s’enracine dans une connaissance réelle du vrai Dieu. « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jn 17.3). Cela veut-il dire que nous devons d’abord connaître toute la Bible avant d’avoir une vraie foi? Est-ce qu’il faut avoir lu, étudié, compris tous les détails? Non, bien sûr, mais cela veut dire que chaque fois que nous découvrons quelque chose de nouveau dans la Bible, nous croyons ce qu’elle nous dit. Tout ce que la Parole de Dieu nous dit, « je le tiens pour vrai »! Comme un petit enfant qui croit tout ce que ses parents lui disent. La vraie foi n’est pas d’abord mesurée par la force du sentiment, mais par l’objet de la foi, par celui en qui je crois et qui me révèle dans sa Parole des choses certaines et hors de tout doute.
3. Croire que c’est vrai pour moi←⤒🔗
La vraie foi, c’est avant tout savoir que Jésus-Christ est le Sauveur, qu’il est vrai Dieu et vrai homme, qu’il est mort pour expier nos péchés et qu’il nous promet la vie éternelle. C’est aussi croire qu’il est mon Sauveur, qu’il est mort pour mes péchés; qu’il me promet à moi la vie éternelle. La foi connaît les promesses de Dieu, il est nécessaire de les connaître. Cependant, ces promesses ne sont pas seulement des faits. Ces promesses doivent être saisies personnellement.
« Qu’est-ce qu’une vraie foi? […] C’est aussi une confiance du cœur qui m’assure que ce n’est pas seulement aux autres, mais aussi à moi que Dieu accorde la rémission des péchés, la justice et le bonheur éternels… » (Q&R 21).
Voilà la grande simplicité d’un cœur croyant : Je crois tout ce qu’il me dit et j’ai confiance que c’est pour moi!
« Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car en croyant du cœur on parvient à la justice et en confessant de la bouche on parvient au salut » (Rm 10.9-10).
4. La connaissance est bonne←⤒🔗
Il est utile ici d’apporter une précision. Si les deux dangers mentionnés plus haut sont bien réels (la connaissance sans la confiance et la confiance sans la connaissance), cela ne veut pas dire que la connaissance est en soi dangereuse ou suspecte. On entend parfois des parents qui disent : « Il ne faut pas trop enseigner la Bible à nos enfants, nous devons faire attention de ne pas leur parler tout le temps de la Bible, car sinon ils en deviendront blasés et fatigués. Ils risqueront de souffrir d’une overdose. » Je ne crois pas que nous en soyons rendus là. Je crains plutôt que nos enfants et nos jeunes souffrent d’une « overdose » de pensée humaniste athée qu’ils reçoivent quotidiennement de leurs professeurs, de leurs amis non chrétiens et de la culture de plus en plus païenne dans laquelle nous vivons.
Le Seigneur a commandé à son peuple :
« Ces paroles que je te donne aujourd’hui seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes fils et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras » (Dt 6.6-7).
Plus nous aurons confiance en Dieu et en sa Parole (« ces paroles seront dans ton cœur »), plus nous profiterons de toute occasion, chaque jour, pour enseigner et inculquer la Parole du Seigneur à nos enfants. Si nous avons confiance que la Parole de Dieu est une semence puissante, nous sèmerons abondamment dans la vie de nos enfants. Nous sèmerons également sa bonne Parole dans notre entourage. Nous serons également désireux pour nous-mêmes de toujours grandir davantage dans la connaissance du Fils de Dieu, sans jamais craindre de « trop en savoir » sur la Bible. Jésus n’a-t-il pas demandé à son Père : « Sanctifie-les par la vérité : ta parole est la vérité » (Jn 17.17)?
Un fermier ne dit pas : « Je dois faire attention de ne pas semer trop de graines de peur d’irriter la terre. » Le problème n’est pas avec la graine, mais avec le type de sol qui reçoit la graine (rocailleux, infesté de mauvaises herbes, trop peu profond, etc.). Ce dont il faut se méfier, c’est des corbeaux, des roches, des mauvaises herbes, et non pas de la graine qui est semée abondamment en vue de produire du bon fruit. Le diable est rusé pour venir arracher la Parole, l’étouffer ou l’empêcher de croître, que ce soit au moyen des épreuves, des soucis de ce monde ou des convoitises de toutes sortes (voir la parabole du semeur en Mc 4.1-20). Ne nous lassons pas de semer la bonne Parole et soyons assurés que Dieu, par son Saint-Esprit, produira beaucoup de fruits à sa gloire.
5. Le Saint-Esprit est nécessaire←⤒🔗
Il n’est toutefois pas suffisant d’accumuler un bagage de connaissances dans notre cerveau. Nous devons prier pour que la connaissance de la Parole de Dieu descende dans notre cœur.
« Qu’est-ce qu’une vraie foi? Ce n’est pas seulement une connaissance certaine, […] mais c’est aussi une confiance du cœur que l’Esprit Saint produit en moi par l’Évangile… » (Q&R 21).
La connaissance, c’est nous qui, par la Parole, pouvons l’acquérir ou l’inculquer. La confiance du cœur, c’est le Saint-Esprit qui la produit en nous, dans nos cœurs, dans le cœur de nos enfants et dans le cœur de ceux à qui nous annonçons l’Évangile.
« Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus, car notre Évangile n’est pas venu jusqu’à vous en paroles seulement, mais aussi avec puissance, avec l’Esprit Saint et une pleine certitude » (1 Th 1.4-5).
Le Seigneur nous appelle à rester humbles. En fin de compte, nous ne pouvons pas donner la foi à d’autres personnes ni même la produire dans notre propre cœur. Les parents ne peuvent pas donner la foi à leurs enfants, pas plus que les prédicateurs ne peuvent la donner à ceux qui entendent leurs prédications. La foi est un don de Dieu produit par le Saint-Esprit! « Car il vous a été fait la grâce non seulement de croire en Christ, mais encore de souffrir pour lui » (Ph 1.29). Il est toutefois important de reconnaître de quelle manière le Saint-Esprit produit la foi. Il la produit au moyen de l’Évangile, par la Parole de Dieu. Le Saint-Esprit est libre de souffler où il veut et d’agir souverainement comme il veut, mais nous sommes responsables d’écouter fidèlement sa Parole, d’être attentifs à la prédication et d’encourager les autres à venir également se mettre à l’écoute de la Parole.
6. Croire sans douter←⤒🔗
Que penser du doute? Certains disent que le doute est un ingrédient important de la foi chrétienne ou un facteur essentiel de croissance. En réalité, le doute est tout le contraire de la foi. Le doute vient de notre cœur incrédule qui a tellement de difficulté à croire aux promesses de Dieu. Dans ce passage bien connu sur la prière pour recevoir de la sagesse, Jacques met en opposition la foi et le doute.
« Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu qui donne à tous libéralement et sans faire de reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu’il la demande avec foi, sans douter; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, que le vent agite et soulève » (Jc 1.5-6).
Le fameux passage sur la foi, en Hébreux 11, exclut catégoriquement le doute de la foi véritable : « Or la foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hé 11.1). La foi, c’est une connaissance certaine et une confiance du cœur « qui m’assurent que ce n’est pas seulement aux autres, mais aussi à moi que Dieu accorde la rémission des péchés, la justice et le bonheur éternels » (Q&R 21). La foi se repose en Dieu en disant humblement : « Oui, je crois que cette promesse est pour moi. »
L’exemple d’Abraham nous en donne une belle illustration.
« C’est par la foi qu’Abraham obéit à l’appel de Dieu en partant vers un pays qu’il devait recevoir en héritage; et il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme en un pays étranger, habitant sous des tentes » (Hé 11.8).
Abraham a eu besoin de beaucoup de foi pour quitter son pays, Ur en Chaldée, puis plus tard Harân, des régions où vivait une civilisation cultivée et développée, pour aller vivre dans l’insécurité du pays de Canaan qui lui était étranger. Il y est allé parce qu’il a cru dans la promesse de Dieu.
La foi, c’est croire dans les promesses de Dieu contre toute attente humaine. Dieu a promis à Abraham que sa femme stérile et très âgée aurait un fils. Abraham a cru! Il est vrai qu’il a eu des moments de doute, par exemple lorsqu’il est allé vers Agar pour avoir un fils illégitime, voyant que la promesse de Dieu tardait à s’accomplir. Cependant, Abraham s’est fortifié dans la foi, il a finalement été convaincu que Dieu était capable de faire ce qu’il avait promis, même si lui et son épouse étaient très vieux. Et Dieu lui a donné un fils tel que promis! Par la foi, Abraham a même été prêt à sacrifier Isaac, le fils de la promesse. Il était prêt à obéir au Seigneur parce qu’il avait confiance que Dieu allait faire comme il avait dit. Il croyait que Dieu était assez puissant pour ressusciter son fils.
« Face à la promesse de Dieu, il ne douta point, par incrédulité, mais fortifié par la foi, il donna gloire à Dieu, pleinement convaincu de ceci : ce que Dieu a promis, il a aussi la puissance de l’accomplir » (Rm 4.20).
C’est cela, avoir la foi! Une connaissance certaine par laquelle je tiens pour vrai tout ce que Dieu nous dit dans sa Parole et une confiance du cœur par laquelle je suis assuré que ses promesses sont également pour moi et que Dieu est puissant pour les accomplir dans ma vie. Avons-nous ce genre de foi? S’il nous arrive de douter, ne nous décourageons pas. Abraham, le père des croyants, est passé lui aussi par des moments de doute. Prions afin que Dieu nous guérisse de l’incrédulité et qu’il nous fasse grandir dans la foi par sa Parole et par son Esprit. Demandons-lui de nous aider à croire en lui. Il répond à nos prières! Gardons les yeux fixés sur Jésus. C’est lui « l’auteur de la foi et celui qui la mène à la perfection » (Hé 12.2).