Les qualités du Sauveur
Les qualités du Sauveur
Pourquoi doit-il être vrai homme et parfaitement juste?
Parce que la justice de Dieu exige que ce soit la nature humaine — qui a péché — qui paie pour le péché1, et parce qu’un homme qui serait lui-même pécheur ne pourrait pas payer pour les autres2.
1. És 53.3-5; Rm 5.12-15; 1 Co 15.21; Hé 2.14-16.
2. És 53.9-11; Hé 7.26-27; 1 Pi 3.18.Pourquoi doit-il être en même temps vrai Dieu?
Afin que, dans son humanité, il puisse, par la puissance de sa divinité1, soutenir le poids de la colère de Dieu2, nous acquérant et nous rendant ainsi la justice et la vie3.
1. És 9.5; Ac 2.24; Ac 20.28; Hé 7.15-16; 1 Pi 3.18.
2. Dt 4.24; Na 1.6; Ps. 130.3.
3. És 53.5,8,11; Jn 3.16; 2 Co 5.21; 1 Jn 1.2.Mais qui est ce médiateur qui est à la fois vrai Dieu et vrai homme parfaitement juste?
Notre Seigneur Jésus-Christ1, donné pour notre délivrance et notre justice parfaites2.
1. Mt 1.21-23; Lc 2.11; 1 Tm 2.5; 1 Tm 3.16.
2. Ac 4.12; 1 Co 1.30.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 16 à 18
- Pourquoi doit-il être vrai homme et parfaitement juste? (Q&R 16)
- Pourquoi doit-il être vrai Dieu? (Q&R 17)
- Des bienfaits qui en découlent
Nous avons déjà vu qu’en nous-mêmes nous sommes désespérés. Nous sommes incapables de rembourser la dette immense de nos péchés. Dieu demande que justice soit faite, mais nous sommes incapables de payer. Au contraire, notre dette augmente chaque jour. On peut toujours chercher de l’aide ailleurs, en d’autres personnes ou dans des solutions humaines. De tels efforts sont cependant voués à l’échec, car personne sur terre n’est capable de nous sauver de la colère de Dieu, pas même un ange du ciel. Toutes les religions du monde ont un point en commun : Elles prétendent toutes que la solution viendrait de nous ou d’un être créé. La Bible nous dit au contraire que la solution ne peut pas venir de nous, c’est sans espoir; la solution doit venir de Dieu. Ce qui est merveilleux, c’est que, dans notre désespoir, Dieu est venu à notre secours. Il nous a envoyé un Sauveur!
Quelles sont les qualités que doit posséder ce Sauveur? Il doit être « vrai homme et parfaitement juste ». Il doit être « en même temps vrai Dieu ». Il faut admettre qu’un tel Sauveur, possédant de telles qualités, ne se trouve pas à tous les coins de rue. Des hommes parfaitement justes, en connaissez-vous plusieurs? Et un tel homme qui soit en même temps vrai Dieu? C’est plutôt rare! Cela nous pousse donc à nous poser la question suivante : Pourquoi le Sauveur doit-il nécessairement avoir ces qualités?
1. Pourquoi doit-il être vrai homme et parfaitement juste? (Q&R 16)⤒🔗
Tout d’abord, pourquoi notre Sauveur doit-il être vrai homme et parfaitement juste? Il y a deux raisons à cela. D’abord à cause de la justice de Dieu; ensuite, à cause de notre injustice.
La justice de Dieu : Dieu est juste, il exige que la nature humaine qui a péché paie pour le péché. C’est la nature humaine qui a commis le crime, c’est donc la nature humaine qui doit en subir les conséquences. Dans le jardin d’Éden, Dieu avait bien averti Adam : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Gn 2.17). Dieu n’a pas dit : « Le jour où tu en mangeras, un chien mourra ou un ange mourra. » Non, c’est l’homme qui s’est révolté; par conséquent, c’est l’homme qui doit payer.
Paul compare l’œuvre du Christ à celle d’Adam :
« Si par la faute d’un seul, beaucoup sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don qui vient de la grâce d’un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup » (Rm 5.15). « Car puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts » (1 Co 15.21).
Le Christ est venu comme un nouvel Adam, afin de réparer les gâchis commis par le premier Adam et afin de nous restaurer à l’image de Dieu. Dieu ne ferme pas les yeux sur nos péchés. L’homme a péché, l’homme doit alors payer. Puisque Dieu est juste, nous avons besoin d’un Sauveur qui soit vrai homme.
Notre injustice : Il n’est pas suffisant d’être un homme pour avoir les qualités du Sauveur, il faut être un homme juste. Un pécheur ne peut pas payer pour les autres, il est déjà lui-même endetté jusqu’au cou. Dans l’Ancien Testament, le grand-prêtre devait d’abord offrir un sacrifice pour lui-même (Lv 16.6-11) et ensuite seulement pouvait-il offrir un sacrifice pour les péchés du peuple. Comme il était pécheur, il devait d’abord régler son propre problème, sinon Dieu n’aurait pas accepté le sacrifice qu’il offrait pour les péchés du peuple. Son propre péché serait resté entier devant Dieu. Un pécheur ne peut pas payer pour les autres. Il a lui-même bien assez de problèmes à régler avec Dieu. Comment pourrait-il aider les autres? Nous avons besoin de quelqu’un qui n’est pas contaminé.
« C’est bien un tel souverain sacrificateur qui nous convenait, saint, innocent, immaculé, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs [de l’Ancien Testament], d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, et ensuite pour ceux du peuple » (Hé 7.26-27).
En dehors de Jésus-Christ, vrai homme et parfaitement juste, personne d’autre ne peut remplir cette fonction.
Plusieurs dans l’histoire de l’Église ont nié que Jésus soit vrai homme. Pour certains, le Seigneur Jésus n’aurait eu qu’une seule nature divine revêtue de chair humaine ou n’ayant que l’apparence d’un homme. Il n’aurait alors souffert « qu’en apparence »! D’autres ont dit que Jésus serait sorti de Marie, mais qu’il n’aurait pas pris sa chair humaine. Il aurait en quelque sorte employé les services d’une « mère porteuse », mais sans être réellement fils d’Adam, descendant d’Abraham, de la lignée de David. La Bible nous dit au contraire que le Christ a « participé au sang et à la chair », comme tous les enfants (Hé 2.14). Pour nous venir en aide, il devait être exactement comme ses frères, excepté le péché.
D’autres ont affirmé que Jésus est effectivement vrai homme et parfaitement juste, mais que Marie l’aurait été également, de sorte qu’elle pourrait contribuer elle aussi à notre rédemption. Elle serait elle-même née sans péché pour pouvoir donner naissance au Fils de Dieu sans péché. Si tel était le cas, la mère et la grand-mère de Marie auraient dû également être sans péché. En réalité, la Bible nous enseigne que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3.23) et que Jésus est le seul qui soit « saint, innocent, immaculé, séparé des pécheurs » (Hé 7.26). C’est la raison pour laquelle Paul déclare :
« Mais il n’en est pas du don gratuit comme de la faute; car, si par la faute d’un seul, beaucoup sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don qui vient de la grâce d’un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup. […] Car, comme par la désobéissance d’un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes » (Rm 5.15,19).
C’est vraiment par l’obéissance d’un seul homme que vient le don de la grâce!
2. Pourquoi doit-il être vrai Dieu? (Q&R 17)←⤒🔗
Pour que le Christ soit notre Sauveur, il a besoin d’une autre qualité essentielle. Il faut qu’il soit vraiment Dieu. Encore là, il y a deux raisons à cela : Il doit être assez puissant pour supporter lui-même la colère de Dieu et assez puissant pour redonner la vie à d’autres.
Puissant pour supporter la colère de Dieu : Notre Sauveur devait être vrai Dieu afin d’avoir la force et la puissance requises pour « soutenir le poids de la colère de Dieu » (Q&R 17). Tout homme, toute créature, serait complètement écrabouillé par un poids aussi lourd. Lorsqu’une personne se met en colère contre nous, cela peut nous déranger ou même nous bouleverser, mais nous sommes capables de survivre à cette colère. Qu’en serait-il si Dieu déversait sur nous la coupe de sa colère?
« Un feu marche devant lui et embrase ses adversaires à l’entour. Ses éclairs illuminent le monde, la terre le voit et tremble; les montagnes fondent comme de la cire devant l’Éternel » (Ps 97.3).
« C’est toi qui es redoutable! Qui peut tenir en face de toi au temps de ta colère? » (Ps 76.8).
« Il fait trembler les montagnes, et les collines vacillent; la terre se soulève devant sa face, le monde et tous ses habitants. Qui résistera devant son indignation? Qui tiendra contre son ardente colère? » (Na 1.5-6).
La réponse vient sans tarder : « L’Éternel est bon, il est un abri au jour de la détresse; il prend soin de ceux qui se réfugient auprès de lui » (Na 1.7).
Devant la colère de Dieu, le seul abri qui puisse nous protéger se trouve en Dieu lui-même. Même si Marie avait été sans péché, elle n’aurait pas pu agir comme médiatrice. Elle n’aurait pas eu la force de supporter à notre place la colère de Dieu que nous méritions. Elle se serait écroulée. Seules des épaules divines peuvent porter un tel poids, endurer une telle colère et survivre à une telle punition. Voilà ce que le Seigneur Jésus a fait, seul, dans les angoisses de Gethsémané, seul, dans l’agonie et l’abandon de la croix.
Puissant pour redonner la vie : Il ne suffit pas de survivre. Le Sauveur doit être capable de nous remettre en bon état. Notre Sauveur doit être assez fort pour « nous acquérir et nous rendre la justice et la vie » (Q&R 17). Il doit être assez fort non seulement pour supporter la colère de Dieu, mais aussi pour nous redonner la vie. Il ne s’agit pas seulement d’être pardonné, comme s’il nous disait : « Voilà, on efface tout et on recommence à zéro. » Le salut est beaucoup plus grand que cela. Le Christ nous donne une espérance pour l’avenir. Il nous donne la certitude que nous ne retomberons plus pour nous perdre à nouveau. Le Sauveur dont nous avons besoin doit être assez puissant pour nous faire passer de la mort à la vie, pour nous régénérer intérieurement et pour nous protéger des ruses du Malin, afin qu’aucune brebis du Seigneur ne périsse, mais qu’elles soient toutes assurées de la vie éternelle.
Pour cela, Jésus devait d’abord lui-même être assez fort pour se relever de la mort. Voilà ce qu’il a déclaré en route vers la croix : « Je donne ma vie afin de la reprendre. […] J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre; tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père » (Jn 10.17-18). Quelle puissance incomparable! Voilà ce qui autorise ensuite Jésus à donner à ses brebis un puissant réconfort : « Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main » (Jn 10.28). Il fallait que le Sauveur soit pleinement Dieu pour détenir toute cette puissance. Ce n’est pas pour rien que le Seigneur enchaîne en disant : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10.30).
Les sectes et les autres religions refusent toutes de croire que le Christ soit vrai Dieu. Elles le tiennent pour un grand prophète, pour un ange du ciel ou pour un homme important, mais elles refusent toutes de l’adorer comme Dieu. Elles refusent de s’incliner humblement et de s’exclamer comme Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jn 20.28).
3. Des bienfaits qui en découlent←⤒🔗
Tout ceci peut nous sembler assez théorique et loin de notre vie quotidienne : Vrai Dieu et vrai homme, qu’est-ce que cela peut bien nous apporter? En réalité, les conséquences de ces vérités sont très pratiques. Tout d’abord, cela nous pousse à l’humilité. Nous n’avons aucune raison de nous enorgueillir. Le salut ne vient aucunement de nous. Il vient entièrement de Dieu, de son Fils Jésus-Christ, qui est à la fois vrai Dieu et vrai homme parfaitement juste. Nous ne pouvons absolument rien faire pour nous mériter la faveur de Dieu. Nous méritons seulement la coupe de sa colère. C’est par la grâce seule que nous sommes réconciliés avec Dieu. Une telle considération devrait toujours nous garder humbles.
Ensuite, cela nous procure un immense réconfort. Dieu n’est pas comme nous. Quand nous commençons un travail, nous faisons preuve d’enthousiasme, mais après quelque temps, nous perdons notre élan et nous abandonnons. Dieu n’agit pas comme cela. Ce qu’il commence, il le complète, car il est fidèle. Nous avons la paix avec Dieu parce que Dieu a pris l’initiative d’envoyer son Fils, vrai Dieu et vrai homme parfaitement juste. « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité » (Hé 13.8). En conséquence, il nous délivre pour toujours de la colère de Dieu et nous assure de la vie éternelle maintenant et pour toujours! Réjouissons-nous en notre merveilleux Sauveur!