Un grand vent de réforme se dirige vers le Brésil
Un grand vent de réforme se dirige vers le Brésil
Le texte de 1 Rois 18.41-46 nous rapporte l’histoire du serviteur d’Élie qui, après une longue sécheresse, a vu apparaître un petit nuage de la grosseur de la main d’un homme. Le nuage grossissait et grossissait. Élie a couru, précédant la pluie torrentielle qui allait s’abattre. Pour le pasteur Ken Wieske, voilà une image de ce qui pourrait bientôt se produire au Brésil. « La Réforme s’abattra sur le Brésil comme une grosse tempête », dit-il. « Il va pleuvoir abondamment. Je suis très optimiste. »
Le pasteur Wieske croit que, jusqu’à maintenant, le Brésil n’a jamais vraiment fait l’expérience de la Réforme. Il y a une grande Église presbytérienne au Brésil, mais les premiers missionnaires presbytériens qui sont arrivés au 19e siècle étaient plus modernistes ou fondamentalistes. « Il y a au Brésil des gens qui prêchent fidèlement la Bible, mais ce pays n’a jamais connu d’Église réformée confessante pleine de vitalité et mettant en pratique la pensée réformée dans tous les domaines de la vie », dit le pasteur Wieske.
Les Églises réformées canadiennes (Canadian Reformed Churches) ont commencé leur œuvre missionnaire au Brésil il y a 43 ans dans la ville de São José, un port de pêche au nord-est du Brésil. Cornelius VanSpronsen était alors leur premier missionnaire. La foi s’est répandue dans les villages avoisinants.
En 1989, Ralph Boersema a commencé à travailler comme missionnaire dans la grande ville de Recife au nord-est du Brésil (dont la population atteint les 3,7 millions d’habitants). Depuis lors, la croissance de l’Église a connu un développement remarquable. Aujourd’hui, les Églises réformées au Brésil forment une fédération de plus de vingt Églises, de quelques points de mission et de quelques autres situations particulières.
Plusieurs de ces Églises ont été implantées par les missionnaires, mais maintenant un nombre croissant d’Églises brésiliennes déjà existantes se tournent vers la foi réformée et sont reçues dans la fédération. Parmi celles-ci, on retrouve des Églises qui étaient auparavant pentecôtistes ou arminiennes.
Ken Wieske et son compagnon missionnaire Julius VanSpronsen, fils de Cornelius VanSpronsen, travaillent actuellement avec une confession néo-pentecôtiste qui compte 300 Églises et 15 000 membres. Cette confession enseignait auparavant l’évangile de la prospérité, mais elle est en train de se tourner vers la foi réformée. Le pasteur Wieske s’est récemment adressé à un groupe de 150 de leurs pasteurs.
« Dans 300 Églises, les gens criaient et demandaient à Dieu de leur donner davantage d’argent. Maintenant, Jésus-Christ est prêché », dit le pasteur Wieske. « Ces gens veulent servir Dieu, mais ils n’avaient jamais eu l’occasion d’apprendre à connaître l’Évangile. La Bible nous dit “Mes brebis entendent ma voix”. Quand ces gens entendent la proclamation fidèle de la Parole, ils disent “C’est cela!” »
La confession néo-pentecôtiste est d’abord entrée en contact avec la foi réformée au moyen du Projet puritain, un groupe, dans la ville de Recife, dirigé par des membres de l’Église presbytérienne. Le projet s’occupe de la traduction de livres réformés en portugais et organise des conférences annuelles. Le pasteur Wieske coopère étroitement avec eux. Il apporte son aide au Salon de lecture réformée qu’ils ont fondé au cœur de Recife. Pendant des années, il y a donné des enseignements hebdomadaires dans le style de l’organisation Ligonier Ministries (N.D.T. Un ministère éducatif réformé américain, fondé par le Dr R.C. Sproul). Aujourd’hui, il traduit encore souvent en portugais les enseignements donnés par des conférenciers étrangers invités par le Salon de lecture réformée.
Le pasteur Wieske estime qu’entre 70 % et 80 % des membres des Églises de sa fédération sont venus à la foi réformée par le Salon de lecture réformée. « Les membres de l’équipe qui sont sur place ont la possibilité de parler aux gens là où ils en sont rendus dans leur découverte de la foi réformée. Ils peuvent leur recommander des livres qui traitent des sujets qui soulèvent des questions pour eux », dit-il.
Récemment, le Salon de lecture a élargi son rayon d’action en créant un site Web qui permet de vendre des livres en ligne et d’offrir des livres électroniques téléchargeables.
Ce n’est pas la seule façon par laquelle la puissance de l’Internet est exploitée pour promouvoir la foi réformée. Actuellement, il n’y a pas suffisamment de pasteurs pour les Églises de la fédération et seuls des hommes ordonnés peuvent prêcher leurs propres sermons. Les anciens de ces Églises lisent donc des prédications qu’ils obtiennent via un site Web offrant des prédications réformées en portugais. Étonnamment, des Églises en dehors de la fédération ont commencé à utiliser ces prédications. Le site Web reçoit entre 15 000 et 16 000 visites par mois.
Le manque de prédicateurs est l’un des plus grands défis auxquels font face les Églises réformées au Brésil. « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Nous pourrions employer dix missionnaires uniquement à Recife », dit le pasteur Wieske. « Nous avons besoin de gens solides, confessant la foi réformée, qui sont enflammés pour Dieu et qui croient dans sa puissance. »
En 2001, un séminaire a démarré à titre de projet restreint; le pasteur Wieske donnait alors lui-même tous les cours. En 2010, un véritable séminaire, portant le nom de Instituto João Calvino, a été fondé à Recife. L’Institut accueille actuellement quatre étudiants à temps plein et plusieurs étudiants à temps partiel. Le plan à long terme est d’accueillir quatre-vingts étudiants à temps plein et quatre-vingts étudiants à temps partiel. « Nous voulons tout d’abord nous assurer que le fondement est bon », dit le pasteur Wieske.
Les étudiants doivent suivre un programme de quatre ans, suivi d’un stage d’un an. « Je pense que c’est le programme de théologie le plus exigeant au Brésil », dit le pasteur Wieske. « Le nombre d’heures qu’ils doivent consacrer à l’hébreu, au grec et à l’herméneutique est énorme. »
Aujourd’hui, Julius VanSpronsen est responsable d’une grande partie de l’enseignement, alors que des professeurs invités offrent des cours sous forme de modules intensifs pendant habituellement une ou deux semaines.
« Tous les étudiants possèdent déjà des diplômes avancés et certains ont même déjà fréquenté d’autres séminaires », dit le pasteur Wieske. « Lorsqu’ils auront terminé, ils auront donc complété de neuf à dix ans d’éducation supérieure. »
Le besoin de prédicateurs est urgent. Il peut donc sembler contradictoire de garder les étudiants en classe pendant si longtemps. « Ces hommes sont de très bons éléments; la tentation de les ordonner immédiatement est grande, mais nous avons d’abord besoin de bien les former », dit le pasteur Wieske. « Nous prions incessamment et de tout cœur pour des prédicateurs; à court terme, c’est donc un contretemps. Mais une fois qu’ils auront terminé leurs études, ils auront un fondement très solide. »
L’Institut est établi au Centre de formation Aldeia, un grand complexe à la périphérie de Recife, que le pasteur Wieske qualifie de « ressource fantastique ». Acheté il y a cinq ans, ce Centre de formation possède des installations polyvalentes. La famille Wieske demeure à cet endroit. On y trouve une bibliothèque théologique climatisée, dans laquelle l’Internet sans fil est accessible et où sont donnés tous les cours de l’Institut. De petites résidences sont aussi disponibles au Centre de formation pour loger les étudiants à temps plein. Il y a aussi de l’espace pour accueillir les professeurs invités de l’Institut ainsi que d’autres personnes qui contribuent à la mission. Le Centre de formation possède également des vaches, des poules, quelques chèvres et toutes sortes d’autres animaux.
Des plans sont en cours pour la construction au Centre de formation d’un auditorium de 120 à 150 places, en vue de la tenue de divers événements et conférences. Le pasteur Wieske considère que cet ajout est crucial pour le développement de l’Institut. « L’auditorium serait affilié à l’Institut. Nous espérons que lorsque les gens penseront à de bonnes et solides conférences, ils feront le lien avec l’Institut », dit-il.
Les conférences aideront également les chrétiens brésiliens à appliquer la pensée réformée à tous les domaines de leur vie. « Beaucoup de gens au Brésil ne vont pas plus loin que de savoir qu’ils sont sauvés par pure grâce », dit-il.
Le pasteur Wieske a récemment aidé à fonder Projeto Reforma Hoje, un programme qui cherche à promouvoir une véritable pensée réformée et une véritable action réformée dans tous les domaines de la vie. Le projet, qui a commencé l’année dernière, a développé un site Web en portugais qui héberge des articles de langue originale portugaise ainsi que des articles traduits traitant de plusieurs domaines de la vie, incluant l’éducation, la famille et la politique. Le projet travaille à la traduction en portugais de différents ouvrages réformés. Une série de livres sur la famille est actuellement en préparation.
Il y a encore beaucoup de travail à faire au Brésil, mais le Seigneur bénit les efforts de son peuple et en fait mûrir les fruits. Les nuages s’alourdissent et des pluies abondantes sont en vue.