Une vie chrétienne sans compromis
Une vie chrétienne sans compromis
Quel beau titre! Rien que de le lire ou de le dire, cela m’encourage dans la foi et dans la marche avec le Seigneur!
Pour réfléchir sérieusement sur un sujet, il est normal de bien définir chaque terme. Il y aura donc deux parties dans cette méditation : que veut dire « la vie chrétienne », et que veut dire « sans compromis »? Et vous verrez que quand nous aurons traité le premier, le second viendra tout seul, naturellement!
1. La vie chrétienne⤒🔗
Les choses sont en train d’évoluer (d’ailleurs un peu dans tous les sens) dans notre société et à notre époque, vous l’avez remarqué. Beaucoup d’églises sont en partie vides, mais devant la présence de musulmans de plus en plus nombreux, beaucoup de Français se sentent de nouveau une âme de chrétien… Savent-ils seulement ce que c’est qu’un chrétien? Ce n’est pas sûr. Peut-être même ici parmi nous.
Beaucoup disent : Mais je suis croyant! Les musulmans aussi sont croyants… À l’époque de Jésus, tout le monde ou presque était croyant. L’apôtre Jacques écrit ceci : « Même les démons croient que Dieu existe, et ils tremblent » (Jc 2.19). À Athènes, Paul dira aux philosophes grecs : « Vous dites que vous n’êtes pas croyants, mais j’ai vu dans votre ville cette inscription : À un dieu inconnu! » (Ac 17.23). Je pense que beaucoup de personnes, aujourd’hui, pourraient écrire cela sur la bouteille dans laquelle ils glissent leur prière, de temps en temps : À un dieu inconnu.
Est-ce cela la vie chrétienne? Beaucoup de personnes sont dans le flou à ce sujet. Si les dames étaient autant dans le flou au moment de préparer le repas, je ne sais pas s’il y aurait beaucoup de personnes pour se mettre à table!
Il m’arrive assez souvent, lors de mes visites, de rappeler succinctement ce qu’est un chrétien. Et presque toujours, au bout d’un moment, la personne me répond : « Eh bien, il ne doit pas y en avoir beaucoup, finalement. » Elles n’ont peut-être pas tort.
Cela me rappelle cette parole incroyable de Jésus, pas dans l’Apocalypse, mais dans l’Évangile de Matthieu :
« Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même au retour du Seigneur. Car dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé monta dans l’arche; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous » (Mt 24.37-39).
Et Jésus ajoute : « Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé; de deux femmes qui seront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée » (Mt 24.40-41). Et Luc ajoute : « Et de deux qui seront dans un lit, l’un sera pris et l’autre laissé » (Lc 17.34). C’est Jésus qui l’a dit.
Je vais dire quelque chose d’un peu difficile. Il n’est pas rare que j’entende une personne me dire : « Après ma mort, je retrouverai tous les miens… » Mais est-ce certain? Qui l’a dit? Mes sentiments? La croyance populaire? Sur quoi est fondée ma foi, finalement? Sur le sable ou sur le rocher? Est-ce qu’il suffit de croire une chose pour qu’elle soit vraie? Si je crois très fort quelque chose de faux… cette chose devient-elle vraie pour autant?
On confond souvent les croyances et la foi. Mais il y a le même rapport entre les croyances et la foi qu’entre un vrai billet et un faux. Ils se ressemblent, mais un des deux ne vaut rien! La croyance se nourrit de n’importe quoi. Vraiment de n’importe quoi! Par exemple, mon vol programmé pour Ouagadougou a été supprimé. Vous savez pourquoi? C’était un vendredi 13. Du coup, l’agence de voyages m’a établi un autre billet pour le samedi 14. Dans la croyance, c’est celui qui croit qui crée l’objet de sa croyance : les ovnis, la réincarnation, l’intercession des saints, la croix huguenote, le loto, l’efficacité de tel ou tel médicament ou je ne sais quoi encore.
Pour la foi, il en est tout autrement : c’est Dieu qui propose l’objet de la foi, ce n’est pas moi! Et cet objet (si on peut dire), il est unique : c’est Dieu lui-même et c’est Jésus, lui seul. Cela, c’est la vérité la plus importante du monde, à savoir pour soi et à dire aux autres : tout ce que je suis, tout ce que j’ai fait et même tout ce que je crois ne me sert de rien si je n’ai pas reçu Jésus comme mon Sauveur et mon Seigneur personnel.
— Mais j’ai eu beaucoup d’épreuves! Ce n’est pas cela qui fait un chrétien.
— Mais j’ai été baptisé(e)! Ce n’est pas cela qui fait un chrétien.
— Mais je vais à l’église régulièrement! Ce n’est pas cela qui fait un chrétien.
— Mais je prie tous les jours! Ce n’est pas cela qui fait un chrétien.
Mais c’est quoi, alors? C’est de découvrir que Jésus est le seul Sauveur que Dieu ait donné qui puisse me délivrer du châtiment que je mérite et de la mort éternelle. L’Évangile de Jean le dit ainsi :
« Le Père aime le Fils, et il a remis toutes choses entre ses mains. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle. Celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jn 3.35-36).
Pour terminer cette première partie, je dirai ceci : Connaissez-vous la différence entre un prophète et Jésus? Un prophète, c’est déjà beaucoup. Presque toujours, son message consiste à dire : Choisissez maintenant pour qui vous voulez vivre et cessez de suivre deux chemins à la fois! (C’est le thème de notre rencontre, vous le remarquez). C’est ainsi que le prophète Osée parlera de la part de Dieu au peuple d’Israël : « Je vais te reprendre tout ce que je t’ai donné, je vais te conduire au désert, et là, je parlerai à ton cœur! » (Os 2.16). Jésus a dit cela aussi. Mais il a fait beaucoup plus : il a payé le prix de notre rachat sur la croix! C’est pourquoi, tandis que le message du prophète est de dire : Allez à Dieu!, celui de Jésus est : Venez à moi! Cela, jamais un prophète ne se permettrait de le dire.
La croix, c’est la victoire sur tous les compromis! « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe. Toutefois, que ta volonté se fasse, et non la mienne! » (Lc 22.42). Cette obéissance parfaite, c’est celle qui me sauve! C’est comme un vêtement blanc. Personne ne peut s’approcher de Dieu sans en être revêtu.
2. Sans compromis←⤒🔗
Qu’est-ce qu’un compromis? Un compromis, c’est une négociation, un arrangement. On pourrait dire un marchandage. Est-ce que le compromis est une chose à exclure totalement? Non, bien sûr. Ou plutôt, cela dépend à quel propos.
— 100 euros le tapis! — Non, 60 euros! — Allez, je vous le laisse à 80 euros. — Merci bien!
— On commencera la réunion à 18 h. — Je préférerais à 19 h. — Bon, ce sera à 18 h 30.
Quelqu’un a dit : « La vie en société nécessite des compromis. » C’est exact. Il en est de même dans la famille et dans le couple. Et dans l’Église aussi. C’est le contraire de la dictature. C’est l’importance de s’écouter les uns les autres. Une personne qui ne ferait jamais de compromis serait une personne insupportable, qui jugerait tout par rapport à elle-même, ne faisant aucun cas des autres. Quand Jésus dit : « Si deux s’accordent… » (ensemble et avec Dieu!), c’est bien un compromis. Cela est positif!
En fait, il y a un mot proche qui est le mot compromission. Le dictionnaire dit : C’est le fait d’engager sa réputation dans une affaire douteuse; un arrangement conclu par lâcheté, par calcul. C’est autre chose! Une personne qui est capable de compromission n’est digne d’aucune confiance. Une compromission repose sur un mensonge; c’est une trahison.
Un jour, on a voulu tendre un piège à Jésus en lui demandant s’il fallait payer l’impôt à César (Mt 22.17). Il a demandé qu’on lui montre une pièce. « De qui est l’effigie? », a-t-il demandé. « De César. » « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu! » (Mt 22.21). Est-ce un compromis? En un sens oui, parce qu’il y a un partage. Jésus ne dit pas : C’est Dieu ou César, il faut choisir. Il dit : C’est Dieu et César. Mais, sous-entendu : ils ne sont pas au même niveau! Nous avons un exemple de l’attitude sans compromission des apôtres, à deux reprises dans le livre des Actes. On défend aux apôtres de parler au nom de Jésus et on menace de les battre. Mais ils répondent : « Il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 4.19-20; 5.29). Pas par insoumission; mais par soumission à quelqu’un de plus grand!
Pourtant, dans la lettre aux Romains, Paul enseigne à obéir aux autorités civiles. Mais le Seigneur vient en premier. Il ajoute :
« Rendez à tous ce qui leur est dû : l’impôt à qui vous devez l’impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l’honneur à qui vous devez l’honneur » (Rm 13.7).
Ne laissons pas une certaine laïcité exclure Dieu. « Honorez tout le monde; aimez les frères; craignez Dieu; honorez le roi », écrit l’apôtre Pierre (1 Pi 2.17).
Je dirais ceci : le chrétien n’est pas appelé à dire toujours non ou toujours oui. C’est pourquoi Jésus dit : « Dites oui, oui, ou non, non. Tout ce qu’on y ajoute vient du Malin » (Mt 5.37). Aujourd’hui, l’amour est souvent associé au mot « tolérance », et beaucoup croient qu’il faudrait dire oui à tout. Est-ce que Jésus a dit oui à tout? Jésus a-t-il négocié avec le diable quand celui-ci l’a tenté dans le désert, à trois reprises? Notez : à trois reprises! Jésus a-t-il dit oui à Pierre quand celui-ci, croyant bien faire, lui a dit : « Tu ne mourras pas! » Il lui a dit : « Arrière de moi, Satan! Ce que tu dis est un scandale » (Mt 16.23).
Remarquez que, dans tous ces exemples, il y a une sorte de piège ou de séduction. Satan va même jusqu’à citer la Bible! Et Pierre semble animé par un zèle et un amour sans bornes pour Jésus. Mais il fallait dire non! Songeons à tous les séducteurs que l’on peut voir partout, notamment à la télévision… Mais la Bible dit que c’est aussi de l’intérieur de l’Église que se lèveront de faux prophètes, des loups déguisés en brebis qui mettront en doute la Parole de Dieu (Ac 20.29-30). Pourra-t-on s’arranger avec eux, faire des compromis? La passivité à ce niveau serait coupable. La passivité sert toujours la cause de notre ennemi. La Bible dit que le diable est comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. « Résistez et il fuira loin de vous! » (Jc 4.7).
Il y a trois puissances qui s’opposent à celle de Dieu : le diable, le monde, et la chair (c’est-à-dire moi-même). Eh bien, la croix doit se dresser entre moi et ces trois puissances. La croix, c’est-à-dire une mort : une mort qui me rend libre! C’est la porte étroite qui permet aux chrétiens d’être des disciples, c’est-à-dire de suivre Jésus.
Vous vous rappelez qu’il est écrit que Jésus parlait avec autorité, pas comme les scribes (Mt 7.29). Pourquoi avait-il autorité? Parce que son cœur était sans partage devant Dieu. Et ceux qui s’en sont le mieux rendu compte, ce ne sont pas les disciples, ce sont les démons et les esprits impurs. « Qu’y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps? », disaient-ils (Mt 8.29). Et quand Jésus disait à l’esprit méchant : « Sors! », l’esprit sortait.
C’est cela qui a fait que Jésus a eu tant d’ennemis et qu’on a cherché à le faire mourir. Je le redis : la croix, c’est la victoire sur tous les compromis! « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe. Toutefois, que ta volonté se fasse et non la mienne! » (Lc 22.42). En un sens, c’est mourir. Cette obéissance parfaite de Jésus, c’est celle qui me sauve! C’est comme un vêtement blanc. Personne ne peut s’approcher de Dieu sans en être revêtu. C’est cela, avoir Jésus pour Sauveur personnel.
Vous vous souvenez de cette parole qu’il a dite : « Nul ne peut servir deux maîtres sans que l’un d’eux soit trompé. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6.21, 24). Pour ce qui concerne notre cœur, nous avons un Dieu jaloux. C’est écrit (Ex 20.5). On pourrait dire un Dieu qui ne partage pas la première place. Cela doit nous faire réfléchir. Qui est à la première place, dans mon cœur?
On n’est pas là dans une question de protestants/catholiques, de temple/d’église. Ni même de baptême et de première communion. Le cadre que Dieu offre à ma foi et à ma vie chrétienne, c’est une alliance. Comme un mariage, exactement. C’est d’ailleurs pourquoi toute compromission est semblable à une forme d’adultère…
Pour savoir, il y a quelques questions simples : À qui est-ce que je cherche à plaire avant tout? De qui est-ce que je désire faire la volonté? Est-ce que j’ai suffisamment bien compris ce qu’il me dit, ce qu’il m’offre, ce qu’il me demande, ou est-ce encore flou? Est-ce qu’un jour j’ai dit oui à Jésus-Christ? Est-ce que je suis sa brebis? Est-il mon berger? Il a dit : « Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent » (Jn 10.27).