Zacharie 4 - Par l'Esprit de Dieu
Zacharie 4 - Par l'Esprit de Dieu
Zacharie 4
Dans un autre article1, nous avons parlé de l’histoire du peuple de Dieu telle qu’elle nous est rapportée dans l’Ancien Testament, en décrivant particulièrement cet événement central que fut la chute de la ville de Jérusalem aux mains des Babyloniens en l’an 586 avant Jésus-Christ. Pourquoi nous intéressons-nous à une histoire si antique? Est-ce par simple curiosité historique, par goût de l’ancienneté de certains faits? Ces événements nous concernent-ils vraiment, quelque 2600 ans après qu’ils soient intervenus? Certains en douteront. Mais tous ceux qui prennent la Bible au sérieux reconnaîtront que la chute de Jérusalem, ainsi que bien d’autres événements historiques relatés dans la Bible, revêt une dimension spirituelle essentielle qui nous aide à comprendre le plan de Dieu à travers l’histoire.
Car la foi chrétienne qui prend la Bible au sérieux n’est pas une sorte de spiritualité désincarnée, un ensemble d’idées généreuses détachées du monde, mais animées de bonnes et belles pensées. La foi chrétienne ne se comprend qu’à la lumière d’une révélation divine accordée par Dieu à travers l’histoire des hommes, une histoire dont il contrôle seul le cours, et ce, quelle que soit la prétention des hommes à la contrôler eux-mêmes. C’est lui qui dirige l’histoire vers sa destination finale, c’est lui qui renverse les plans orgueilleux des humains assoiffés de pouvoir et en révolte contre lui. Pour comprendre notre histoire présente autrement que de manière anecdotique, il nous faut nous pencher vers cette histoire du peuple de Dieu dans l’Ancien et le Nouveau Testament : en effet si nous soumettons nos pensées à l’Esprit de Dieu, nous y lirons autre chose qu’une succession de faits intéressants, une succession de chroniques relatant succès et désastres d’un groupe particulier d’êtres humains. Nous y lirons l’histoire des jugements de Dieu et l’exécution de son plan de rédemption pour le peuple qu’il s’est choisi. Nous comprendrons comment Dieu ruine les plans des hommes rebelles, mais reconstruit aussi sur ces ruines quelque chose de solide, une architecture divine destinée à rendre témoignage à son architecte et bâtisseur divin.
La chute de la ville de Jérusalem en 586 avant Jésus-Christ fut en effet le résultat d’un jugement divin : jugement passé sur un peuple qui avait été appelé à vivre dans une alliance privilégiée avec le seul vrai Dieu, en obéissant dans la foi aux prescriptions de cette alliance, et qui pourtant s’en était écarté à maintes reprises, préférant modeler sa conduite sur celle des nations païennes environnantes, adoptant leurs dieux de pierre et de bois, allant même jusqu’à leur sacrifier par le feu ses enfants. Le désastre national que fut la destruction de Jérusalem et de son temple, ce magnifique édifice de culte à Dieu qui avait été bâti par le glorieux roi Salomon quelque trois siècles plus tôt, ne constituait pourtant pas la fin de l’histoire du peuple de Dieu. Dieu allait relever un reste de ce peuple pour continuer à en faire le flambeau de sa présence et de sa souveraineté au milieu des nations.
Il est vrai que ce petit reste revenant d’exil sur la terre ancestrale de Juda était bien faible et semblait bien peu apte à survivre, au milieu de tant de décombres et de voisins ennemis. Et pourtant, c’est de ce petit reste que Dieu allait faire sortir le Messie tant attendu, Jésus-Christ, Dieu en personne venant habiter au milieu de son peuple et appelant à lui toutes les nations. Car c’est de cette manière que Dieu choisit de se révéler : il utilise ce qui semble petit, faible, insignifiant, méprisé aux yeux des hommes assoiffés de gloire, de pouvoir et d’éclat, et il en fait le véhicule de sa Parole toute-puissante. La naissance de Jésus-Christ dans un dénuement quasi total, sa mort sur une croix infamante, sont les préludes à la glorieuse résurrection et l’ascension au ciel de celui qui règne sur les nations et nous entraîne à sa suite, nous qui avons cru en lui.
L’apôtre Paul ne dit pas autre chose dans sa première lettre aux chrétiens de Corinthe, lorsqu’il leur écrit :
« Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; Dieu a choisi les choses viles du monde, celles qu’on méprise, celles qui ne sont pas, pour réduire à rien celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » (1 Co 1.27-28).
Dans ces paroles, nous avons l’explication de la stratégie divine : choisir les choses faibles aux yeux du monde afin de confondre les soi-disant fortes, afin que rien ni personne ne se glorifie devant Dieu. Car si nous cherchons à comprendre le pourquoi d’un si grand contraste entre le Dieu souverain, éternel et tout-puissant, et la manière dont il choisit de se révéler, utilisant les choses faibles du monde pour manifester sa puissance et sa gloire, nous en sommes réduits à accepter un mystère de la sagesse divine.
Mais ce mystère prend sa source dans un conflit qui précède notre existence : le conflit entre Dieu et Satan. Satan, le prince du monde, l’ange de lumière à qui gloire et honneur avaient été conférés, s’est rebellé, a tenté en quelque sorte de prendre le pouvoir, d’usurper une dignité qui ne lui revenait pas. Aujourd’hui, Satan cherche encore à manifester son pouvoir avec tout à la fois éclat et brutalité. Mais Dieu lui prouve quotidiennement que, quelles que soient les apparences de son succès dans le monde, Satan ne peut rien contre la force tranquille du témoignage des faibles, des méprisés, des innocents qui constituent le peuple racheté de Dieu. Ce sont eux qui portent dans leur témoignage le fil de l’histoire du monde dirigée par Dieu lui-même. Oui, même les croyants victimes de la persécution, même ceux dont le sang est injustement versé, tracent avec leur vie et leur mort le cours de l’histoire selon le plan immuable de celui qui a promis de faire revenir son Fils Jésus-Christ pour un règne éternel de paix et de justice.
Mais revenons à ce moment révélateur du plan divin que fut pour le peuple de Dieu cette période de désastre national au 6e siècle avant Jésus-Christ. Voyageons ensemble vers cette époque lointaine et pourtant si significative pour qui sait la lire avec les lunettes spirituelles qui s’imposent. Aujourd’hui, l’Écriture sainte nous ramène quelque 2600 ans plus tôt, aux alentours de l’an 520 avant Jésus-Christ. Juda est un petit pays assez désolé, émergeant d’une déportation qui a duré quelque 50 ans, suivant la prise de Jérusalem par l’empereur babylonien Neboukadnetsar. Pouvez-vous imaginer une situation plus difficile que celle de cette petite communauté de Judéens vivant à Jérusalem peu après leur retour d’exil? Pauvres, dénués de tout, entourés d’ennemis, mais aussi de ce genre d’amis dont on dit volontiers : « avec de tels amis, on n’a guère besoin d’ennemis ».
Comme si tout cela n’était pas suffisant, il est probable que les juifs avaient été renvoyés dans leur pays d’origine par les puissants Perses (qui avaient succédé aux Babyloniens), pour former un état tampon entre l’Égypte et l’Empire perse. Certes, ils avaient recouvré leur liberté, mais quel genre de liberté? Liberté vis-à-vis de la pauvreté? Certainement pas. Liberté vis-à-vis de la peur? Encore moins. Liberté d’adorer le Dieu de leurs ancêtres? Oui, certes, mais à quel prix? Le Seigneur attend d’eux qu’ils reconstruisent un temple pour lui, afin de remplacer le magnifique temple construit par Salomon, et détruit par les armées de Neboukadnetsar quelque 70 ans auparavant. La tâche n’est-elle pas tout simplement impossible? Les esprits peuvent-ils se remettre de l’abattement dans lequel ils sont plongés?
Et pourtant, c’est dans ce contexte de pauvreté et de menaces que le Seigneur adresse huit visions au prophète Zacharie, dont la prophétie constitue l’avant-dernier livre de l’Ancien Testament. La cinquième de ces visions est celle, étonnante, du chandelier d’or et des deux oliviers. Une vision de dimension cosmique qui apporte un extraordinaire message d’espoir de la part du Seigneur, non seulement à la communauté apparemment insignifiante des Judéens dirigés par leur prince Zorobabel, mais aussi à l’Église à travers tous les âges. Au milieu des plus grandes difficultés, le Saint-Esprit équipe son Église pour rendre un témoignage devant le monde, et ce par la construction du Temple. Mais lisons d’abord le chapitre 4 du livre de Zacharie et la vision qu’il contient :
« L’ange qui parlait avec moi revint et me réveilla comme un homme que l’on réveille de son sommeil. Il me dit : Que vois-tu? Je répondis : Ce que je vois, c’est un chandelier tout en or, avec un vase à son sommet et portant sept lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont au sommet du chandelier; le surplombant, deux oliviers, l’un à droite du vase, et l’autre à sa gauche. Reprenant la parole, je dis à l’ange qui parlait avec moi : Qu’est-ce que cela, mon seigneur? L’ange qui parlait avec moi me répondit : Ne sais-tu pas ce que c’est? Je dis : Non, mon Seigneur. Alors il reprit et me dit : C’est ici la parole que l’Éternel adresse à Zorobabel : ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Éternel des armées. Qui es-tu grande montagne? Devant Zorobabel, tu seras aplanie. Il en sortira la pierre principale au milieu des acclamations : Grâce, grâce pour elle! La parole de l’Éternel me fut adressée en ces mots : Les mains de Zorobabel ont fondé cette Maison, ses mains l’achèveront, et tu reconnaîtras que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous. Qui donc a méprisé le jour des petits commencements? L’on se réjouira en voyant le fil à plomb dans la main de Zorobabel. Ces sept-là sont les yeux de l’Éternel qui parcourent toute la terre. Je pris la parole et lui dis : Que sont ces deux oliviers, à la droite du chandelier et à sa gauche? Je pris une seconde fois la parole et lui dis : Que sont les deux rameaux d’olivier, qui sont près des deux tubes d’or d’où découle l’or? Il me répondit : Ne reconnais-tu pas ce qu’ils sont? Je dis : Non, mon seigneur. Et il dit : Ce sont les deux oints qui se tiennent debout devant le Seigneur de toute la terre » (Za 4).
Une des significations symboliques du chandelier dans l’Ancien Testament concernait le peuple de Dieu, appelé à briller dans le monde, devant les nations. Dans le livre du prophète Ésaïe, nous lisons : « Moi, l’Éternel, je t’ai appelé pour la justice et je te prends par la main, je te protège et je t’établis pour faire alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations » (És 42.6). Un peu plus loin, nous lisons encore :
« C’est peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et pour ramener les restes d’Israël : je t’établis pour être la lumière des nations, pour que mon salut soit manifesté jusqu’aux extrémités de la terre » (És 49.6).
Le chandelier était placé à l’intérieur du sanctuaire, dans le Temple. Comme tout chandelier à cette époque, il était alimenté en huile et ne pouvait brûler que si les Lévites, c’est-à-dire les prêtres consacrés, versaient régulièrement de l’huile dans les sept lampes.
Le prophète Zacharie connaissait très bien cet usage. C’est pourquoi il est si surpris de voir, dans sa vision, un récipient d’huile rond au-dessus du chandelier : de l’huile d’or est versée des branches des deux oliviers dans le récipient au moyen de deux tuyaux, et sept autres tuyaux conduisent cette même huile du récipient aux sept lampes du chandelier, qui est lui aussi fait d’or. Dans la vision adressée au prophète, aucun homme, qu’il soit prêtre ou non, n’est là pour alimenter les lampes. L’huile parvient directement des deux oliviers. Et lorsque Zacharie s’enquiert au sujet de la signification des deux oliviers, l’ange à son tour exprime quelque surprise : « Ne sais-tu pas ce que c’est? », dit-il, comme si le prophète, plus que tout autre, devrait comprendre ceci. Or l’explication de la vision semble assez éloignée de ce que Zacharie a vu :
« C’est ici la parole que l’Éternel adresse à Zorobabel : ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Éternel des armées. Qui es-tu, grande montagne? Devant Zorobabel, tu seras aplanie. Il en sortira la pierre principale au milieu des acclamations : Grâce, grâce pour elle! »
Qu’est-ce que cela a à voir avec le chandelier et les deux oliviers? De manière bien évidente, la pierre principale se réfère à l’achèvement du Temple, plus précisément à la dernière pierre posée au sommet du bâtiment. Il est clair que le Seigneur promet que tous les obstacles qui semblent empêcher la construction du Temple disparaîtront, tout comme une montagne est aplanie. Et pourtant, quelle est exactement la relation entre l’Esprit de Dieu qui accomplit tout ceci et le chandelier? Eh bien, la voici : c’est l’Esprit de Dieu lui-même qui verse l’huile d’or dans le chandelier, dans une relation proche, on pourrait presque dire intime. Quant à lui, le chandelier qui devrait être dans le Temple et qui symbolise le peuple de Dieu, est déjà assuré de la présence de l’Esprit de Dieu alors même que le Temple n’est pas construit. L’Esprit de Dieu repose sur son peuple et complétera lui-même la construction du Temple. Le message de réconfort consiste en ceci, que l’Esprit de Dieu n’attend pas que le Temple soit reconstruit par Zorobabel et les Judéens pour reposer sur eux. Il est déjà à l’œuvre parmi eux, les alimentant avec l’huile d’or et leur accordant la force dont ils ont besoin. Ce n’est donc pas par leur propre force, où avec l’aide de quelque puissant voisin que le bâtiment sera achevé, mais par la foi dans cette glorieuse vision de l’Esprit reposant sur eux et les équipant.
Une force humaine, un pouvoir terrestre pourraient-ils jamais remplacer l’action de l’Esprit de Dieu actif au milieu du peuple de Dieu? L’alliance que le petit royaume de Juda avait conclue avec l’Égypte quelque 70 ans plus tôt ne l’avait pas empêché de tomber aux mains des Babyloniens. Bien des années auparavant, le jeune David n’avait pas vaincu le géant Goliath parce qu’il possédait des armes puissantes, mais parce qu’il était venu combattre au nom de l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël… Ainsi donc, le Dieu des armées promet que la construction du Temple sera complétée. Cela signifie-t-il nonchalance et paresse pour Zorobabel et le peuple? Non, pas du tout. Cette promesse est au contraire le meilleur encouragement qui leur soit donné pour se mettre à l’œuvre. Notre responsabilité comme enfants de Dieu se trouve toujours augmentée lorsque Dieu nous assure qu’il est avec nous. « Les mains de Zorobabel ont fondé cette Maison, ses mains l’achèveront. » Ces mains avaient été appelées à travailler dur, non à demeurer nonchalantes ou paresseuses.
Tel est aussi l’appel qui nous est adressé. La vie chrétienne se déroule constamment sur ce fil étroit : je dois fournir tous mes efforts pour accomplir le travail qui m’a été confié, sans jamais perdre de vue la perspective de ma totale dépendance vis-à-vis de l’Esprit de Dieu. Autrement, je risque de tomber dans la tentation d’attribuer à mes propres mérites le travail accompli. À mes yeux, tout devient alors le fruit de ma propre puissance, de ma propre force, et non de l’Esprit de Dieu. Le 12 mars 516 avant Jésus-Christ, en dépit d’innombrables obstacles et après un labeur intense, le temple entrepris par Zorobabel était achevé et inauguré. « Ses mains l’achèveront, et tu reconnaîtras que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous. »
La parole adressée au prophète Zacharie s’était accomplie. Cependant, cet accomplissement revêt une dimension qui s’étend bien au-delà de la simple construction d’un temple de pierres, lequel allait être des années plus tard à nouveau détruit par les ennemis du peuple de Dieu. Dans l’accomplissement de la promesse divine, une lumière totale est jetée sur la relation qui existe entre le peuple et le chandelier. Oui, la vision du prophète Zacharie possède une dimension cosmique, car ce n’est pas seulement le peuple de Juda qui se réjouit à la vue du Temple achevé, en criant « Grâce, grâce pour elle! », appelant ainsi la bénédiction de Dieu sur cet édifice de culte. Le chapitre 4 nous dit en effet : « Car ces sept-là se réjouissent de voir le fil à plomb dans la main de Zorobabel. Ce sont les yeux de l’Éternel qui parcourent toute la terre » (Za 4.10). Dieu a un plan universel pour son Temple et pour son peuple, symbolisé par le chandelier. Le peuple de Dieu, son Église, ne se limitera pas à Jérusalem. Comment le Seigneur des armées, dont les yeux parcourent toute la terre, pourrait-il limiter le témoignage de sa gloire à cette aire géographique? Il y aura des chandeliers sur toute la terre, une extraordinaire multiplication de lampes brillant partout dans le monde.
Six cents ans après le prophète Zacharie, un autre témoin privilégié de Dieu, l’apôtre Jean, recevait lui aussi la vision d’un chandelier. Dans le livre de l’Apocalypse, nous lisons :
« Je me retournai pour découvrir la voix qui me parlait. Après m’être retourné, je vis sept chandeliers d’or, et au milieu des chandeliers quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme. Il était vêtu d’une longue robe et portait une ceinture d’or sur la poitrine » (Ap 1.12).
Et plus loin : « Quant au mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et aux sept chandeliers d’or : les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises » (Ap 1.20). L’Église en effet, greffée sur sa tête, Jésus-Christ, est aussi une lumière pour les nations. Elle peut remplir le rôle de prophète, prêtre et roi parce que Christ est celui qui accomplit parfaitement ce triple mandat. La vision de Zacharie nous parle aussi de cela. Car quand le prophète demande ce que sont les deux branches d’olivier versant de l’huile dans le réceptacle, l’ange répond : « Ce sont les deux oints qui se tiennent debout devant le Seigneur de toute la terre. » Aussi bien Zorobabel, le prince du peuple, descendant de la lignée royale issue de David, que le grand prêtre Josué sont symbolisés par ces deux branches : ils sont les deux oints, ce qui signifie que de l’huile a été versée sur eux, la même huile qu’ils communiquent au chandelier, le peuple de Dieu. L’Esprit de Dieu est avec eux, il les oint, et à travers eux tout le peuple, qui est maintenant équipé pour effectuer les travaux de construction du Temple et pour témoigner. Et le prophète Zacharie, inspiré par l’Esprit de Dieu, est là aussi pour communiquer cette extraordinaire vision. Le roi Zorobabel, le grand prêtre Josué et le prophète Zacharie sont unis ensemble dans un même Esprit, et à travers eux tout le peuple.
Aujourd’hui, le témoignage de l’Église brille jusqu’aux extrémités de la terre, car la domination de Jésus-Christ est aussi vaste que les régions où l’Évangile est prêché et prend racine. Le Temple continue de croître en stature, avec Jésus-Christ comme pierre d’angle. Voyez-vous pourquoi l’Éternel des armées avertit de ne pas mépriser le jour des petits commencements? L’accomplissement de la vision de Zacharie est amené à une dimension que Zorobabel lui-même n’aurait jamais pu imaginer au jour des « petits commencements »…
En fin de compte, nous devons nous demander d’où nous vient aujourd’hui l’huile d’or. Josué et Zorobabel ne sont plus là pour nous communiquer l’huile de l’Esprit. Mais nous avons une bien meilleure huile pour nous nourrir et nous faire luire : le corps et le sang du Christ sont pour tous les croyants ce que l’huile était au chandelier. Dans l’Évangile selon Jean, au chapitre 6, nous lisons en effet les paroles suivantes :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain descendu du ciel. Il n’est pas comme celui qu’ont mangé vos pères : ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jn 6.53-58).
Et à ses disciples qui le questionnent en privé sur la signification de ces paroles, Jésus ajoute : « C’est l’Esprit qui vivifie. La chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie » (Jn 6.63). Puissiez-vous vous nourrir de ces paroles de vie, inspirées par l’Esprit de Dieu, et briller ainsi au milieu d’un monde d’obscurité, témoignant par là de la toute-puissance de Dieu à qui appartient tout l’univers.
1. Voir mon article intitulé La chute de Jérusalem.