Romains 12 - Transformation
Romains 12 - Transformation
« Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’esprit. »
Romains 12.2
Et pourtant, en cas de sous-alimentation, il serait le dernier à en souffrir. Les recherches neurologiques ont atteint un degré si prodigieux que nous sommes presque envoûtés par les descriptions du fonctionnement, si complexe, du cerveau humain. Jadis, on liait à peine sa fonction avec la pensée… Selon Aristote, l’unique rôle du cerveau consistait à refroidir le sang. Pour d’autres, la pensée n’était que le produit du cœur, ou encore du sang, voire du foie!
À présent, les spécialistes mettent à jour le véritable rôle de notre cerveau. C’est donc lui le principal responsable qui émet des signaux pour réclamer et contrôler les protéines dont l’organisme humain a besoin. Il est certainement le centre de notre conscience et de notre pensée. Il est utile d’insister longuement sur ses différences avec le cerveau animal : Non seulement son volume, mais aussi son fonctionnement particulier diffère de celui-ci.
La surface du cortex cérébral est bien plus large que celle du cerveau animal par les plis et les replis dont il est formé. C’est ici d’ailleurs que se localisent les fonctions supérieures et les talents dont nous sommes dotés. En outre, notre cerveau accomplit un remarquable travail de division d’activités grâce aux deux hémisphères dont il est formé. L’hémisphère gauche est la partie rationnelle, verbale et analytique qui fournit un travail d’une si grande précision qu’elle laisserait bien en arrière l’ordinateur le plus perfectionné. Elle est d’une nature logique très précise; quant à l’hémisphère droit, il est muet et spatial.
L’importance du cerveau n’échappe pas à nos contemporains. S’ils s’intéressent vivement à l’exploration de l’espace extérieur et à sa conquête, l’exploration de l’espace intérieur est tout aussi vive et sa conquête leur semble tout aussi passionnante.
Mais soyons lucides et vigilants quant aux abus auxquels cette dernière peut conduire les hommes. L’usage des drogues révèle les modifications maléfiques auxquelles on peut soumettre le cerveau, donc toute la personnalité. Euphorie artificielle ou hallucinations donnent à l’homme l’illusion qu’il peut mettre de l’ordre là où, hélas!, le désordre est le plus solidement installé, c’est-à-dire dans son cerveau. Mais les études actuelles nous fascinent surtout parce qu’elles nous permettent d’espérer la guérison de cerveaux endommagés ou même de dévoiler en partie le mystère qui entoure notre moi.
Nous avons tous fait l’expérience d’un cerveau, le nôtre, qui parfois agit d’une manière exaspérante. Tantôt il opérera brillamment, tantôt il court-circuitera ce qu’il y a de meilleur en nous ou autour de nous. Ou bien il fonctionnera d’une manière intelligente, ou bien il produira des énormités dont nous aurons bientôt honte. Nos états d’âme dépendent du bon ou du mauvais fonctionnement de notre tête…
Pourtant, l’étude actuelle du cerveau ne dévoile pas le mystère qui entoure encore la personne humaine. Le moi profond reste non percé. Il continue à nous intriguer et à nous jeter dans une très grande perplexité. Car, et c’est là une affirmation plus solide, plus vraie qu’une étude ou une découverte scientifique, notre personnalité possède une autre dimension, un facteur extra qui n’a rien d’égal avec le cerveau et qui n’en dépend pas. Disons, pour être plus clair, que nous ne sommes pas simplement et purement cerveau. Nous sommes, avant tout, esprit. Le cerveau n’est donc pas le centre absolu de notre personnalité humaine.
Je dis l’esprit, et non l’intelligence, ainsi que l’ont traduit certaines versions françaises du texte de l’apôtre Paul. L’esprit est la dimension profonde et religieuse de notre moi. Comme tel, il résiste à toute analyse scientifique ou neuropsychologique. Lorsque par exemple nous souffrons d’un problème psychologique, névrose ou psychose, nous pouvons examiner le mal par le recours au service de la médecine scientifique. Celle-ci examinera notre cerveau. Mais l’esprit, lui, se trouve en dehors de notre tête. Grâce à lui nous pouvons prendre distance vis-à-vis de nous-mêmes pour nous examiner à la lumière d’une autre dimension, celle qui fait notre véritable personnalité, et pour cerner, si possible, le mystère qui nous entoure.
Vous n’ignorez sans doute pas l’intérêt croissant que nos contemporains portent aux religions. Celles-ci, telles le yoga et sa version moderne, le « yoga chrétien », la méditation transcendantale, etc., prétendent explorer l’intérieur de l’homme. La foi chrétienne s’intéresse, elle aussi, à cet intérieur, à l’esprit, et j’ajouterai que si vous cherchez véritablement son renouveau, il n’y a pas d’autre méthode que celle qu’elle vous propose. Le texte de l’épître aux Romains l’affirme avec force et avec la plus grande précision.
Ce passage biblique fait suite au thème central qui, dans cette épître, traite de la relation entre Dieu et l’homme. La Bible tout entière s’occupe de notre esprit. Elle affirme que celui-ci peut retrouver l’équilibre et se renouveler. Vous avez noté qu’elle emploie le mot « transformation » : un changement total qui n’est ni amélioration, ni remodelage, ni replâtrage, mais l’équivalent d’une naissance nouvelle.
Lorsque nous nous plaçons, dans la foi, dans une relation correcte avec Jésus-Christ, le Rénovateur et le Sauveur de toutes choses, notre esprit connaît un bouleversement total. Tout ce qui dans notre personne a été abîmé et a éclaté en miettes et en ruines peut donc renaître. Vous n’avez pas besoin, pour retrouver l’harmonie, de vous adresser à vous-mêmes dans une introspection aussi sérieuse et sincère que vaine et désespérante. La guérison de notre moi, du moi profond, ne dépend que de Dieu et de sa grâce salvatrice en Christ. « Quiconque appelle le nom du Seigneur sera sauvé », affirme l’Écriture sainte (Rm 10.13).
Nous sommes loin de toutes ces inventions, anciennes ou modernes, de ces religions orientales « version occidentale » et que sais-je encore, devenues souvent source de gain, qui annoncent le changement de l’esprit par la relaxation, la méditation ou des postures adéquates. La Bible, il y a des siècles, connaissait le fonctionnement réel de la personne et de l’esprit humain. Si nous pouvions nous rendre compte de l’importance capitale de ces affirmations, il n’y aurait pas lieu de nous exciter autant au sujet des découvertes scientifiques, ni, surtout, de nous exposer aux mensonges des pseudo-religions exotiques. Plus encore que notre cerveau, c’est notre esprit qui peut être transformé. À moins de connaître Jésus-Christ et de nous laisser saisir par lui, rien ne sera vraiment en ordre dans notre moi, même si nous possédons le plus brillant des cerveaux.
Jésus-Christ de Nazareth n’est autre que le Fils unique de Dieu, celui qui a vécu une vie parfaite, dont la mort et la résurrection ont produit le véritable changement dont nous avons absolument besoin. Cette guérison il faut la vouloir, il faut l’accueillir. C’est une chose étonnante, inouïe, que cette affirmation de Paul : « Soyez transformés par votre esprit ».
Le changement en question n’est pas celui que l’artiste opère sur un bloc de granit, le transformant en une belle et harmonieuse statue exprimant une idée. Il n’est pas non plus celui dû aux hormones ni l’altération que les années causent à notre personne. Vous avez remarqué que l’exhortation apostolique est double. Elle recommande de ne pas se conformer au siècle présent, de ne pas subir des influences néfastes, de ne pas prendre pour modèle et pour idéal ce qui est humain, car nous ne sommes pas des blocs de granit inertes. Chaque jour nous subissons l’influence de l’entourage, des amitiés, des lectures, des spectacles, de la pensée intime. Nous sommes faits d’une matière malléable, adaptable. Il n’existe pas un déterminisme qui nous permettrait de dire : voilà, je suis fait comme ça, je ne peux pas me changer. Vous pouvez changer en bien ou en mal. En nous levant chaque matin, nous pouvons nous ajuster à l’environnement, nous laisser façonner par la mode éphémère et nuisible ou nous laisser transformer par l’Esprit de Dieu selon le modèle que le Christ a donné une fois pour toutes.
Ainsi, rien n’est figé ni statique en nous. Mais ceci ne sera pas le travail du cerveau. Et chose étonnante et réjouissante, nous savons que des êtres handicapés, des retardés mentaux, des débiles profonds même, peuvent connaître une telle transformation, car eux non plus ne sont pas simplement des cerveaux, mais des créatures à l’image de Dieu. Ils sont esprit. Nous pouvons leur annoncer l’Évangile si nous savons adopter le langage qui leur convient. L’Esprit de Dieu en nous opère le changement, brisant tout obstacle et balayant toute habitude. L’Esprit Saint ne se cantonne pas au troisième sous-sol de notre moi; il ne sert pas non plus à être exhibé sur nos balcons. Il nous remplit tout entier pour faire de nous l’être qui se renouvelle chaque jour à l’image du Christ. Il crée en nous la foi, l’espérance, l’amour. Il fait mûrir des fruits tels que la paix, la joie, le service, la patience. Aucune neuropsychologie ne saurait en rendre compte ni aucune modification chimique ou chirurgicale les produire.
Lisons alors le Livre de la vie. Croyons le Seigneur. Comprenons que sa mort et sa résurrection peuvent opérer en nous le grand miracle qui s’appelle régénération : la transformation par l’Esprit de notre esprit.