7. L’alliance maintenue dans la promesse d’un Sauveur
7. L’alliance maintenue dans la promesse d’un Sauveur
- « Je mettrai inimitié… »
- La postérité est aussi concernée
- Par les souffrances jusqu’à la gloire
- L’Évangile reçu avec joie
Après la chute, l’Éternel dit à Adam et Ève que la vie devra être vécue dans des conditions hostiles et qu’elle se terminera par la mort. Mais il y a aussi les paroles adressées au serpent, un message contenant promesse et espérance pour l’humanité.
Nous lisons dans Genèse 3.14 et 15 :
« L’Éternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. »
Il existe une aversion naturelle profonde entre les hommes et les serpents. Le serpent est physiquement l’un des animaux les plus repoussants, même parmi les reptiles, et sa vue peut provoquer en nous des frissons de peur et de dégoût qui font froid dans le dos. La plupart des gens abhorrent les serpents, et un serpent soit qu’il s’enfuit devant un être humain soit qu’il se dresse pour l’attaquer. Nous voyons littéralement dans la nature l’effet de la parole de Dieu concernant l’inimitié entre l’homme et le serpent. Les deux ne peuvent vivre ensemble et bien peu de gens possèdent un serpent comme animal de compagnie. Cette aversion est le résultat du décret de Dieu.
Nous savons toutefois que l’enjeu ici est plus grand. Le serpent fut utilisé par Satan comme un moyen, ou un instrument, et c’est ultimement de Satan qu’il faut s’occuper. La malédiction sur le serpent indique une lutte spirituelle beaucoup plus profonde : le combat permanent et féroce entre Satan et la femme, entre leurs descendants, entre le monde impie et l’Église fidèle; en réalité, comme nous le savons par les Écritures, entre Satan et le Christ.
1. « Je mettrai inimitié… »⤒🔗
Par la chute dans le péché, l’alliance d’amour fut rompue. L’humanité devint corrompue et ne pouvait plus que haïr Dieu et son prochain. Il y avait désormais inimitié entre Dieu et l’humanité et parmi les hommes. Satan pouvait revendiquer une victoire éclatante. En se rebellant contre Dieu, l’humanité avait rejoint le camp du malin et s’était placée sous son influence et son pouvoir. Une nouvelle alliance se fit jour : dorénavant existait un lien étroit entre le diable et Adam et Ève.
Le diable pouvait triomphalement affirmer : je me suis fait des amis chez l’homme et ils sont désormais de mon côté dans la lutte contre Dieu. Dorénavant, les hommes et les démons uniraient leurs forces contre le royaume de Dieu. La chute pava la voie à une coalition puissante, à une alliance de haine. Le diable connaît parfaitement l’importance et la valeur d’une alliance.
Toutefois, Dieu ne permettra pas que cette amitié toute fraîche croisse et se développe. Non seulement il y aura aversion entre les hommes et les serpents, mais il y aura aussi inimitié entre le diable et la femme. Ce sera une inimitié perpétuelle. Dieu ne permettra pas que cette alliance diabolique existe, mais il maintiendra son alliance d’amour. L’Éternel lui-même gardera l’homme et Satan séparés, car l’homme ne peut être dans une alliance avec Dieu et dans une autre avec le diable.
Notre Seigneur Jésus-Christ affirma cette importante vérité dans le sermon sur la montagne en déclarant : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre » (Mt 6.24). Et l’apôtre Paul appliqua cette vérité à nos vies en écrivant : « Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur, et à la table des démons » (1 Co 10.21). Ou, comme l’écrivit Jacques : « Adultères que vous êtes! ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu? » (Jc 4.4). Dieu maintient constamment, tout au long de l’Écriture, l’inimitié entre la descendance du serpent et la descendance de la femme.
Il existe deux raisons pour lesquelles il est ici question de la femme. Elle est celle qui, en premier lieu, succomba à la suggestion du diable et ouvrit la voie à l’amitié avec lui. Deuxièmement, et cette raison est plus importante, elle donnera naissance à la descendance en laquelle et avec laquelle l’alliance doit être perpétuée. L’Éternel dit clairement à Satan que sa tentative de contrôler Adam et Ève et de détruire leur descendance ne réussira pas.
La femme n’est pas en mesure, par ses propres forces, de se libérer du pouvoir de Satan. Remarquez que Dieu dit : Je mettrai inimitié entre toi et la femme. L’humanité sera, encore et encore, une proie facile pour Satan et encline à s’acoquiner avec le monde, mais l’Éternel Dieu ne le permettra pas. Il les tiendra à l’écart l’un de l’autre. Il maintiendra les deux partenaires dans une totale opposition. De cette façon, il maintiendra son alliance d’amour avec Adam et Ève et leur postérité. La continuation de l’alliance ne dépend pas de notre capacité à nous distancer du diable, mais de l’affirmation puissante de Dieu : Je mettrai inimitié entre toi et la femme.
2. La postérité est aussi concernée←⤒🔗
L’inimitié n’existera pas uniquement entre (Adam et) Ève et Satan, mais se prolongera avec leur postérité (ou descendance). Cette manière de parler est caractéristique de l’alliance, car une alliance, comme nous l’avons noté plus haut, n’est jamais conclue avec une seule personne, mais, en cette dernière, avec ses enfants aussi. L’inimitié dont parle Dieu aura des conséquences tout au long de l’histoire, à chaque génération.
L’expression « postérité du serpent » ne peut pas être prise au sens littéral ou physique, puisque Satan, en tant qu’ange déchu, n’a pas d’enfant. Nous voyons dans la postérité du serpent les générations d’hommes qui seront infidèles à Dieu et feront cause commune avec Satan contre l’Éternel. La postérité, ou descendance de la femme indique les générations issues d’Ève qui demeurent fidèles à l’Éternel et à son alliance (comme cela est expliqué plus en détail au chapitre 8).
Un autre élément est par ailleurs ici présent. Dans le cas d’Ève, le nom collectif postérité est utilisé, mais il est suivi de deux pronoms singuliers : « celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon » (Gn 3.15). L’inimitié qui affectera des générations entières trouvera finalement sa résolution dans le conflit entre deux figures importantes, d’un côté le Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ, et de l’autre, Satan.
La lutte contre le malin, qui sera poursuivie par des générations de l’alliance fidèles, trouvera sa résolution finale en l’œuvre salvifique de Jésus-Christ, qui écrasera Satan sous ses pieds (Rm 16.20). Par conséquent, l’apôtre Jean peut écrire : « Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable » (1 Jn 3.8).
Nous trouvons une description de cette lutte épique dans Apocalypse 12. Là, une femme est sur le point de donner naissance, mais un énorme dragon, ou serpent, est prêt à dévorer l’enfant. Cependant, l’enfant s’en sort et est enlevé vers les cieux. La femme s’enfuit dans le désert où Dieu s’occupe d’elle. Son enfant est destiné à diriger toutes les nations avec un sceptre de fer.
La promesse de Dieu, révélée dans le paradis (Gn 3.15), a des répercussions dans toute l’histoire. Elle détermine le résultat final de la lutte perpétuelle entre Satan et le Christ, entre le monde et l’Église, entre ceux qui rompent l’alliance et ceux qui la gardent. Cette promesse est en conséquence appelée Évangile, car elle apporte à l’homme déchu une bonne nouvelle et une grande espérance. La lutte sera difficile, la douleur parfois insupportable, mais la victoire est garantie dans la promesse de Dieu, qui maintient son alliance d’amour dans le Sauveur qui vient.
3. Par les souffrances jusqu’à la gloire←⤒🔗
Dans la révélation de l’Évangile dans le paradis, nous apprenons d’importantes choses qu’il nous faut garder à l’esprit lorsque nous lisons le reste de la Bible. Le salut par le Sauveur promis ne sera pas un « remède miracle » aux problèmes de l’homme. L’œuvre de salut a un coût et demande un prix fort. L’Éternel rend cette réalité explicite par la façon dont l’Évangile est ici formulé.
« Celle-ci t’écrasera la tête. » La seule manière, à ma connaissance, de tuer un serpent, est de marcher fermement sur sa tête et de l’écraser d’un coup sec. Si vous manquez votre coup, le serpent reculera et, très probablement, attrapera votre pied pendant que vous le retirerez. L’Éternel promet ici une victoire complète sur le diable, qui n’a aucun espoir de sortir vainqueur de cette lutte. Le combat est livré dans la perspective d’un triomphe complet.
En même temps, il est dit au serpent : « tu lui blesseras le talon ». Ceci fait probablement référence à la tendance des serpents qui attendent qu’une victime soit passée pour l’attaquer par-derrière et mordre son talon. Le talon est le point le plus vulnérable du pied, où se situe par ailleurs l’artère principale qui remonte la jambe. Si la morsure est venimeuse, comme c’est très probable, le venin peut, par le talon, pénétrer le système sanguin très rapidement et provoquer la mort.
Ces mots n’impliquent pas nécessairement que le Sauveur doive mourir. Le venin peut être aspiré de la plaie avant qu’il ne se répande, et la morsure d’un serpent n’est pas toujours mortelle. Mais l’implication est claire : la descendance de la femme, le Sauveur promis, souffrira au cours de ce combat, qui pourrait bien être un combat à mort. Il n’y a pas de victoire sans sacrifice ni souffrance personnels. C’est un thème que l’on retrouve dans l’Évangile : par les souffrances jusqu’à la gloire.
« Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, ait élevé à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut » (Hé 2.10).
De ce qui suit nous connaissons la signification ultime de ces mots : notre Seigneur donna sa vie sur la croix du Golgotha et, ce faisant, brisa le pouvoir de Satan. Le prix fut élevé, mais le Sauveur était prêt à payer ce prix afin de confirmer à jamais l’alliance de l’amour de Dieu.
4. L’Évangile reçu avec joie←⤒🔗
Portons cependant notre attention sur ce que nous lisons dans Genèse 3.20 : « Adam donna à sa femme le nom d’Ève : car elle a été la mère de tous les vivants. » Il n’est pas sage de spéculer à propos des noms, mais lorsqu’un changement de nom intervient, cela peut avoir une signification importante. Au début, Adam appela son épouse femme, et ce, pour communiquer leur proximité, « elle a été prise de l’homme » (Gn 2.23). Cependant, le péché avait désormais établi une distance entre eux. La relation peut-elle être sauvée?
Le nom Ève se rapporte à la notion de vie. Bien que la mort ait fait son entrée dans le monde, Adam croit en l’Évangile de vie. Il est sûr que la vie sera préservée et perpétuée, malgré la terrible chute dans le péché et toutes ses conséquences. Il y aura un jour un Fils qui détruira le diable et brisera son pouvoir. Le Fils sortira d’Ève. Bien qu’elle fût la première à pécher, elle jouera aussi un rôle clé pour briser le pouvoir du péché. D’elle sortira tout ce qui vit, y compris le Fils qui sera le Sauveur. La femme qui fit entrer la mort est appelée « vie », parce que Dieu accomplit sa promesse.
L’attribution de ce nom, Ève, est la réponse croyante d’Adam à la promesse de salut venant de Dieu. Plus loin, l’apôtre Paul se fait l’écho de la profondeur de l’Évangile : « L’aiguillon de la mort, c’est le péché; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! » (1 Co 15.56-57). La mort avait fait son entrée dans le monde. Mais le jour du Christ viendrait aussi.
Dans l’alliance d’amour de Dieu, il y a la vie.