« Ô Dieu, si seulement tu faisais mourir le méchant! Hommes de sang, écartez-vous de moi! Ils parlent de toi d’une manière infâme, ils prennent ton nom en vain, eux, tes adversaires! Éternel, n’aurai-je pas de la haine pour ceux qui te haïssent, du dégoût pour ceux qui se soulèvent contre toi? Je les hais d’une parfaite haine; ils sont devenus pour moi des ennemis. Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur! Éprouve-moi, et connais mes préoccupations! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité! »

Psaume 139.19-24

« Combien pire, ne pensez-vous pas, sera le châtiment mérité par celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, tenu pour profane le sang de l’alliance par lequel il avait été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce! Car nous connaissons celui qui a dit : À moi la vengeance, c’est moi qui rétribuerai. Et encore : Le Seigneur jugera son peuple. Il est terrible de tomber dans les mains du Dieu vivant! Mais souvenez-vous de ces premiers jours où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand et douloureux combat : d’une part exposés en spectacle par les opprobres et les tribulations, d’autre part vous rendant solidaires de ceux qui subissaient ce traitement. En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie qu’on vous arrache vos biens, sachant que vous aviez des possessions meilleures et permanentes. N’abandonnez donc pas votre assurance qui comporte une grande récompense! Vous avez en effet besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. »

Matthieu 23.29-36

La fin du Psaume 139 est un sujet tabou. Nous savons que ces paroles sont là, mais puisqu’elles nous dérangent, nous mettent mal à l’aise, nous choisissons de les ignorer. Cependant, le reste du psaume perd son sens si nous ne tenons aucun compte de la conclusion. C’est précisément parce que nous avons une merveilleuse relation avec Dieu, et que nous souhaitons la garder, que nous sommes dégoûtés, à juste titre, par les voies des méchants.

Le problème réside probablement dans la force du vocabulaire que David utilise. Il demande à Dieu de « faire mourir le méchant » (v. 19). Il exprime son émotion en disant : « Je les hais d’une parfaite haine » (v. 22). Jésus-Christ et Paul ne nous ont-ils pas enseigné à aimer nos ennemis? Ils ont clairement dit que nous ne devions pas avoir une attitude rancunière personnelle envers notre prochain. Par exemple, c’est mal de haïr notre voisin parce qu’il est musulman.

Il est important de noter que David ne parle pas de haine personnelle. Il s’agit de poésie et un poète peut s’exprimer avec des hyperboles. Lorsque David écrit au verset 19 : « Ô Dieu, si seulement tu faisais mourir le méchant! », il clarifie ce qu’il veut dire à la ligne suivante : « Hommes de sang, écartez-vous de moi! » En fait, il ne veut rien avoir à faire avec les gens qui détestent Dieu et leur prochain. Si nous regardons le Psaume 1, nous voyons que c’est exactement ce que Dieu attend de ses enfants. Notre Sauveur a aussi parlé de cette façon lorsqu’il condamna les violences commises par les personnes qui haïssaient Dieu à son époque (Mt 23.29-36).

Imaginez que vos amis d’enfance commencent à commettre des vols à l’étalage ou à défoncer des voitures. Ou que vos camarades de classe se retrouvent le vendredi soir pour prendre de la cocaïne. Ce sont peut-être des amis de longue date, mais en tant que chrétien vous ne pouvez pas les imiter. Vous cessez de vous voir. Vous voulez servir Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme et de toute votre pensée.

Cela ne signifie pas que nous devons couper toute relation avec eux. Comment peut-on rester passif à regarder nos anciens amis perdre toute opportunité de se tourner vers Dieu et vers l’espérance de la vie éternelle? Nous continuons à profiter de chaque occasion de partager la bonne nouvelle avec eux. Se tourner vers Jésus-Christ comme Sauveur procure le pardon et transforme radicalement les vies qui deviennent saintes devant lui. Ainsi, nous continuons à aimer nos ennemis et à leur faire du bien.