Le Fils de Dieu s’est fait vrai homme
Le Fils de Dieu s’est fait vrai homme
L’incarnation du Fils de Dieu
« Nous confessons donc que Dieu a accompli la promesse qu’il avait faite aux anciens pères par la bouche de ses saints prophètes en envoyant dans le monde son propre Fils unique et éternel, au temps qu’il avait lui‑même fixé (Ga 4.4). Ce Fils a pris la forme de serviteur et est devenu semblable aux hommes (Ph 2.7). Il a pris une vraie nature humaine, avec toutes ses faiblesses, à l’exception du péché, car il a été conçu dans le sein de la bienheureuse vierge Marie par la puissance du Saint‑Esprit, sans la participation d’un homme. Il a pris la nature humaine non seulement en prenant un vrai corps humain, mais en prenant également une vraie âme humaine, afin d’être vrai homme. En effet, puisque l’âme et le corps étaient tous deux perdus, il fallait qu’il revête les deux, afin de les sauver tous les deux.
C’est pourquoi, en opposition à l’hérésie des anabaptistes qui nient que Christ a pris la chair humaine de sa mère, nous confessons que Christ a participé à la même chair et au même sang que les enfants (Hé 2.14‑18). Il est issu de David selon la chair (Ac 13.23); il est né de la descendance de David selon la chair (Rm 1.3); il est le fruit du ventre de la vierge Marie (Lc 1.42); il est né d’une femme (Ga 4.4); il est un germe de David (Jr 33.15); il est un rejeton de la racine de Jessé (És 11.1); il est sorti de la tribu de Juda (Hé 7.14); il est descendant des juifs selon la chair (Rm 9.5); il est de la descendance d’Abraham (Ga 3.16), puisqu’il voulait venir en aide à la descendance d’Abraham (Hé 2.16). Il a donc été fait semblable à ses frères (Hé 2.17), à l’exception du péché (Hé 4.15). Il est ainsi véritablement notre Emmanuel, c’est‑à‑dire Dieu avec nous (És 7.14; Mt 1.23). »
Confession de foi des Pays-Bas, article 18
Dans notre société, le mot « incarnation » est de moins en moins connu. On entend plus souvent parler de la « réincarnation » ou d’un « ongle incarné ». Le mot « incarnation » veut dire « venir dans la chair ». En s’incarnant, Jésus n’a pas abandonné sa nature divine (ce qui est impossible), mais, tout en restant vrai Dieu éternel, il a également pris une vraie nature humaine.
1. Semblable aux hommes⤒🔗
L’incarnation est la première étape de l’humiliation du Fils de Dieu. Pourquoi son incarnation est-elle si humiliante? Il n’est pas déshonorant en soi d’être un homme. C’est Dieu lui-même qui a créé Adam et Ève à son image et qui les a remplis de gloire. Dieu leur avait donné une place d’honneur et une position d’autorité sur sa création. Si le fait de devenir homme est humiliant en soi, cela voudrait dire que le Fils de Dieu serait encore dans un état d’humiliation et qu’il le resterait pour toujours, puisqu’il est toujours pleinement homme et le demeurera toujours. Pourtant, nous savons que, lorsqu’il reviendra au dernier jour, le Fils de l’homme apparaîtra dans sa gloire sur les nuages (Dn 7.13-14; Mt 25.31). Il sera à jamais exalté et adoré! Son humiliation ne consistait donc pas simplement à devenir homme, mais elle résidait dans le fait suivant :
« Il n’avait ni apparence ni éclat pour que nous le regardions, et son aspect n’avait rien pour nous attirer. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui devant qui l’on se voile la face, il était méprisé, nous ne l’avons pas considéré » (És 53.2-3).
Quand Jean nous dit que « la Parole s’est faite chair » (Jn 1.14), il s’agit de la même chair que celle dont parle le prophète Ésaïe : « Toute chair est comme de l’herbe » (És 40.7). Paul nous dit que Dieu a envoyé « à cause du péché son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché » (Rm 8.3). Le Fils de Dieu n’est pas venu dans la splendeur originelle d’Adam, créé avec une nature parfaite et sans défaut. Il est venu dans notre existence humaine atteinte par le péché, par la souffrance et par la mort, afin de porter sur lui les conséquences de nos péchés. Cela signifie que Jésus pouvait devenir malade, il pouvait souffrir, avoir faim, manquer de sommeil, être tenté par le diable. Comme nous le rappelle la Confession de foi des Pays-Bas :
« Ce Fils a pris la forme de serviteur et est devenu semblable aux hommes (Ph 2.7). Il a pris une vraie nature humaine, avec toutes ses faiblesses, à l’exception du péché » (art. 18).
Il était tellement semblable à nous que ceux qui l’ont côtoyé pendant sa jeunesse n’ont jamais remarqué qu’il était différent. Ils ont par la suite été très étonnés de le voir agir en public.
« D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles? N’est-ce pas le fils du charpentier? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie? Et ses frères, Jacques, Joseph, Simon et Jude? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D’où lui vient donc tout cela? » (Mt 13.54-56).
Le Fils de Dieu s’est véritablement humilié. Son humiliation consiste dans le fait qu’il a pris la forme d’un serviteur afin de porter nos péchés.
« Il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, il s’est humilié jusqu’à la mort, la mort sur la croix » (Ph 2.7).
Son acte volontaire de dépouillement ne signifie pas, comme certains le croient (théorie de la « kénose »), qu’il aurait perdu quelque chose de sa divinité, mais plutôt qu’il a uni en sa personne la nature humaine à sa divinité éternelle, mettant du coup, en quelque sorte, un voile sur la gloire de sa divinité. Il n’y a pas de plus grande renonciation que celle du Fils qui a quitté la gloire céleste pour se faire homme comme nous, avec toutes nos faiblesses, et mourir sur la croix pour nous. Les mots nous manquent pour exprimer la profondeur de cet amour.
2. À l’exception du péché←⤒🔗
Jésus est donc devenu en tous points comme nous « à l’exception du péché » (art. 18). La Bible nous dit avec force qu’il était sans péché.
« Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Co 5.21).
« Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses; mais il a été tenté comme nous à tous égards, sans commettre de péché » (Hé 4.15).
« C’est bien un tel souverain sacrificateur qui nous convenait : saint, innocent, immaculé, séparé des pécheurs et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, et ensuite pour ceux du peuple » (Hé 7.26-27).
« Lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est pas trouvé de fraude » (1 Pi 2.22).
Si le Fils du Père très saint est né d’une femme pécheresse (car nous rejetons la doctrine de l’immaculée conception), comment pouvait-il naître sans péché?
« Nous croyons que, par la désobéissance d’Adam, le péché originel a été répandu sur tout le genre humain » et que c’est « un mal héréditaire qui entache même les tout petits enfants dans le sein maternel » (art. 15).
Jésus n’a pas hérité du péché originel, « car il a été conçu dans le sein de la bienheureuse vierge Marie par la puissance du Saint‑Esprit, sans la participation d’un homme » (art. 18).
Il a pris notre nature humaine de la vierge Marie qui était pécheresse comme nous. Le Saint-Esprit est venu couvrir Marie de son ombre afin d’accomplir son action secrète pour la féconder et accomplir le miracle de la conception virginale de Jésus.
« Le Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1.35).
Marie a par la suite donné naissance à d’autres enfants par son mari Joseph, mais ces enfants étaient comme nous en tous points, incluant le péché. Ils ont été conçus et sont nés dans le péché comme tous les humains depuis Adam, sauf Jésus. La nature humaine sans péché du Christ découle donc de deux éléments : il a été conçu sans la participation d’un homme et il a été conçu par la puissance sanctifiante du Saint-Esprit. Sa conception était pure et sans tache.
3. Avec un vrai corps humain←⤒🔗
Il nous est difficile de saisir qu’un être humain puisse être sans aucun péché. Nous ne savons pas comment Joseph, Marie et leurs autres enfants, tous pécheurs, ont réagi en côtoyant un membre de la famille qui était sans péché, toujours obéissant, serviable et rempli d’amour pour Dieu et pour son prochain. Cependant, le fait que Jésus soit sans péché n’enlève absolument rien à sa véritable humanité. « Il a pris la nature humaine non seulement en prenant un vrai corps humain, mais en prenant également une vraie âme humaine, afin d’être vrai homme » (art. 18). Son corps était-il vraiment réel? Absolument! Le corps de Jésus a commencé d’exister à partir d’un minuscule embryon pour se développer comme un fœtus normal jusqu’à devenir un bébé pleinement formé, puis un enfant, un jeune garçon, un adolescent, jusqu’à grandir à la pleine maturité d’un homme adulte.
La Bible contient de nombreux passages qui nous démontrent sa véritable humanité. Comment voyons-nous qu’il avait un vrai corps humain? Jésus a eu faim. « Il jeûna quarante jours et quarante nuits, puis il eut faim » (Mt 4.2). « Le matin, en retournant à la ville, il eut faim. Il vit un figuier sur le chemin et s’en approcha » (Mt 21.18). Il a eu soif. « Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne-moi à boire » (Jn 4.7). Sur la croix, il s’est écrié : « J’ai soif » (Jn 19.28). Pendant son ministère terrestre, il a été fatigué. « Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits » (Jn 4.6). Il avait besoin de dormir. « Et lui, il dormait à la poupe sur le coussin » (Mc 4.38). « Pendant qu’ils naviguaient, Jésus s’endormit » (Lc 8.23). Il était très important pour notre salut que Jésus ait un vrai corps. Il n’a pas fait semblant d’être un homme. Il a réellement souffert et il est vraiment mort pour nos péchés. « Christ lui aussi a souffert pour vous et vous a laissé un exemple » (1 Pi 2.21-23). « Il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix » (Ph 2.8).
4. Avec une vraie âme humaine←⤒🔗
Pour que Jésus soit véritablement un homme, il fallait aussi qu’il possède une vraie âme humaine. Comment voyons-nous qu’il avait une véritable âme humaine? Jésus avait des émotions diverses. Il s’est mis en colère. « Alors, promenant ses regards sur eux avec colère, et en même temps navré de l’endurcissement de leur cœur, il dit à l’homme : Étends ta main » (Mc 3.5). Il éprouva du dégoût. « Jésus soupira profondément en son esprit et dit : Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe? » (Mc 8.12). Il eut de la tristesse. « Comme il approchait de la ville, Jésus en la voyant, pleura sur elle » (Lc 19.41). Il montra de l’affection en embrassant des enfants (Mc 9.36). Jésus aimait Marthe, Marie et Lazare (Jn 11.5). Il avait un amour particulier pour Jean (Jn 13.23). Il fut ému de compassion devant la foule lassée et abattue (Mt 9.36), devant les aveugles de Jéricho (Mt 20.34), devant un lépreux (Mc 1.41), devant la veuve qui venait de perdre son fils (Lc 7.13). Voyant la souffrance s’approcher, il éprouva de l’aversion et de la détresse.
« Maintenant, mon âme est troublée. Et que dirai-je? Père, sauve-moi de cette heure? Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure » (Jn 12.27).
« Il leur dit alors : Mon âme est triste jusqu’à la mort, restez ici et veillez avec moi » (Mt 26.38).
Enfin, sur la croix, il a prié : « Père, je remets mon esprit entre tes mains » (Lc 23.46).
Il était nécessaire pour notre salut qu’il ait un corps et une âme, afin de nous sauver parfaitement, corps et âme. Encore aujourd’hui, « Nous n’avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses » (Hé 4.15). Quel Sauveur merveilleux nous avons, vrai Dieu, mais aussi vrai homme sans péché!