1. Les promesses de Dieu mises de l’avant
2. Aucune méthode de classification
3. L’amour allianciel en Christ
4. Les bénédictions de l’alliance
5. « Cette joyeuse nouvelle… »
6. Les sanctions de l’alliance
7. Malheur sur les villes non repentantes
8. Prêcher selon les termes de l’alliance

Une question requiert notre attention : comment s’adresser à l’Église prise comme peuple de l’alliance de Dieu? Faut-il que la prédication s’adresse en premier lieu aux individus, plutôt qu’à l’assemblée prise comme un tout? Pouvons-nous présumer que ceux qui sont membres de l’Église et qui sont présents aux cultes sont tous réellement enfants de Dieu? Qu’en est-il des non-croyants et des hypocrites?

Certains suggèrent qu’il nous faille adopter un style de prédication axé sur l’expérience personnelle et qui distingue différentes catégories parmi l’auditoire, une prédication grâce à laquelle les vrais croyants sont réconfortés, les non-croyants conduits à la foi et les hypocrites démasqués. L’approche historico-rédemptrice, qui souligne les vérités objectives de l’Écriture dans leur contexte et leur développement historiques, est de plus en plus critiquée, étant taxée d’être trop intellectuelle et de ne plus être adaptée à notre époque. Il nous faut un type de prédication, pensent ces critiques, qui s’adresse plus directement au cœur et convainc les auditeurs de leurs erreurs en leur conscience.

Une critique similaire a été dirigée contre la prédication alliancielle. Nous ne devrions pas, nous dit-on, mettre l’accent sur le fait que les gens sont membres de l’alliance de Dieu, car cela conduit à l’automatisme : l’idée selon laquelle, étant nés dans l’alliance, nous en sommes toujours membres. Le salut est alors simplement tenu pour acquis, quelle que soit notre manière de vivre. Le besoin de régénération et l’appel à la sanctification ne sont plus suffisamment mis de l’avant, et l’Église tombe en ruine. Il se peut que la doctrine soit encore pure, mais la conduite de membres est impie. Certains ont formulé le problème de la manière populaire suivante : « Nous ne joignons pas le geste à la parole. » Il nous faut une prédication qui mette fortement en exergue la seigneurie du Christ : il n’est notre Sauveur que si nous le reconnaissons comme Seigneur.

Nous ne devrions pas rejeter à la légère ces questionnements, mais les prendre soigneusement en considération.

C’est ce que nous ferons dans ce chapitre en examinant de quelle manière l’Éternel s’adresse à son peuple dans les Saintes Écritures. Nous ne sommes plus désormais dans un contexte missionnaire, mais nous devons prêcher l’Évangile à une assemblée bien établie, que nous avons définie comme le peuple de l’alliance de Dieu, des descendants spirituels d’Adam, des branches greffées à l’arbre d’Israël, un peuple appelé du milieu de ce monde à être la possession de Dieu et une nation sainte.

1. Les promesses de Dieu mises de l’avant⤒🔗

Puisque nous trouvons dans l’assemblée du Nouveau Testament le peuple de l’alliance de l’Éternel, l’on doit s’adresser à celui-ci comme tel dans la prédication. Il s’agit d’un point de départ très positif qui met en exergue l’amour de Dieu manifeste en Jésus-Christ, par qui nous sommes devenus le peuple de l’alliance de Dieu. En tant que peuple de l’alliance, l’Église est bénéficiaire des promesses de Dieu en Jésus-Christ. Les promesses de l’alliance sont réelles et vraies, et doivent être acceptées dans la foi.

Permettez-moi de donner quelques exemples de cette approche d’après la Bible.

Au jour de la Pentecôte, l’apôtre Pierre prononce le premier sermon suivant l’effusion du Saint-Esprit. Son sermon est direct, concret et spirituel. Lorsque le peuple l’entendit, il eut « le cœur vivement touché » et dit à Pierre et aux autres apôtres : « Frères, que devons-nous faire? » (Ac 2.37; BDS). Veuillez noter que Pierre s’est aussi adressé à son auditoire en utilisant le mot « frères », un terme dénotant un lien commun dans le cadre de l’alliance (Ac 2.29). La réponse de Pierre est simple et directe :

« Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera » (v. 38-39).

La prédication s’adresse à l’auditoire comme peuple de Dieu, qui doit néanmoins se repentir de ses péchés. Ceux-ci seront pardonnés. La raison repose en « la promesse ». Cette promesse est pour ceux qui se repentent et croient, ainsi que pour leurs enfants. La lignée alliancielle des générations est encore suivie.

Qu’entendons-nous ici par « la promesse »? Certains la restreignent à la réception du don du Saint-Esprit. Mais la promesse va plus loin. Elle signifie tout ce que l’Éternel Dieu promit à son peuple dans le cadre de son alliance d’amour : le pardon des péchés, le renouvellement de la vie et la victoire sur le péché et la mort en Christ. Pierre fait ici référence à deux passages de l’Ancien Testament. L’un est tiré de Joël, qui proclame le moyen de s’échapper du grand jugement qui vient (2.32), et l’autre est tiré d’Ésaïe 57.19, où la paix s’étend à ceux qui sont loin et à ceux qui sont près.

La prédication doit tout d’abord se focaliser sur l’œuvre d’alliance de Dieu et sur le fait qu’il a accompli notre délivrance en Christ. Tous les membres de l’Église ont part à la promesse de cette délivrance elle-même et tout ce qui en résulte. Tous les membres sont aussi liés par l’obligation qui accompagne la promesse.

2. Aucune méthode de classification←⤒🔗

Il y a ici une différence avec la prédication qui suit une méthode de classification ciblant des groupes variés, chacun ayant besoin d’un message particulier : le repentant et le presque repentant, le régénéré et le réprouvé. Cette forme de prédication se retrouve dans les cercles méthodistes et mystiques. Au sein de ces catégories générales, certains prédicateurs ont encore distingué différents niveaux. Le pasteur doit s’adresser à chaque classe séparément. Mais une telle prédication n’est pas alliancielle.

D. Martyn Lloyd-Jones a écrit : « Il n’est de plus grande erreur que de penser qu’il faille un évangile pour des types particuliers de personne¹. » L’assemblée peut comprendre des ouvriers ou des personnes instruites, mais tous sont des pécheurs ayant besoin de la rédemption. Lloyd-Jones ajoute : « Réduire tous les auditeurs à ce commun dénominateur est un élément essentiel de la prédication. » Nous pouvons comprendre ce que Lloyd-Jones veut dire. Nous devons tous être convaincus de notre péché. L’Évangile du salut et de la vie en Christ, le Médiateur de l’alliance, doit être proclamé à tous sans discrimination. Le message de l’Évangile est lui-même toujours le même : « Il n’y a de salut en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4.12).

Toutefois, le « commun dénominateur » n’est pas uniquement que tous sont pécheurs. Lorsque nous nous adressons à l’Église de Dieu, tous les membres ont aussi en commun le fait d’être légalement héritiers des promesses de Dieu, et doivent par la foi et l’obéissance se saisir de ce qui est promis en Christ.

3. L’amour allianciel en Christ←⤒🔗

La déclaration de culpabilité du péché doit toujours se faire par rapport à l’amour allianciel de Dieu pour son peuple qui est en toile de fond. Les prophètes purent sans équivoque démasquer le péché et l’hypocrisie d’Israël, mais ils le firent à la lumière de l’amour de Dieu. Comme le dit Osée : « Quand Israël était jeune, je l’aimais, et j’appelai mon fils hors d’Égypte » (Os 11.1).

Lorsque l’Église se rassemble pour le culte, ses membres doivent être reconnus comme le peuple de l’alliance du Seigneur et l’on doit s’adresser à eux sur cette base comme les bénéficiaires de l’amour de Dieu en Christ. Ceci est extrêmement important pour une bonne prédication alliancielle. Dieu dit à Ésaïe :

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée, qu’elle a reçu de la main de l’Éternel au double de tous ses péchés » (És 40.1-2).

Dans le Nouveau Testament, le point de départ est le même. Les épîtres apostoliques sont envoyées aux saints en un certain lieu. Ces saints sont des personnes qui ont été appelées du milieu du monde, qui sont venues à la foi en Christ, qui l’ont confessé comme leur Seigneur et désormais le servent. Sur cette base, on doit s’adresser à eux, comme Israël, comme peuple de l’alliance de Dieu.

Il est à noter que souvent dans les épîtres apostoliques les admonestations et les avertissements concernant un style de vie saint viennent une fois que les richesses en Christ ont été expliquées et appliquées. Car comment pouvons-nous glorifier Dieu dans notre vie si nous ne sommes pas conscients de son œuvre de délivrance?

Il faut constamment conduire l’assemblée à voir l’amour de Dieu manifeste en Christ. Cet amour guérit et renouvelle les vies, il nous permet aussi de continuer nos tâches et de maintenir nos relations. Tous les pasteurs doivent se rappeler le dimanche matin la prière de Paul pour les Éphésiens :

« Je prie qu’il vous donne, conformément à la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans votre être intérieur, de sorte que le Christ habite dans votre cœur par la foi. Je prie que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de l’amour de Christ, et de connaître cet amour qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu » (Ép 3.16-19; S21).

Il s’agit de la vocation du prédicateur d’aider l’assemblée à saisir la grandeur de l’amour du Christ.

4. Les bénédictions de l’alliance←⤒🔗

L’approche alliancielle est souvent critiquée, étant taxée d’être présomptueuse. Les gens demandent : tous les membres de l’Église sont-ils réellement enfants de Dieu? Certains pensent que l’assemblée doit, par la prédication, être conduite à la repentance et à la foi au moyen d’un style soulignant fortement le péché et le jugement. L’accent doit être mis en premier lieu sur notre dépravation et notre condamnation. C’est par la prédication de la loi et de ses sanctions que les auditeurs doivent être convaincus de leur péché et commencer à demander : « Frères, que devons-nous faire? » (Ac 2.37).

Par exemple, John Wesley, le fondateur du méthodisme, faisait peu de cas « du prédicateur de l’Évangile qui ne s’attache qu’aux promesses sans jamais montrer les terreurs de la loi ». Wesley débutait par une déclaration générale de l’amour de Dieu pour les pécheurs, mais poursuivait immédiatement en prêchant la loi « de la façon la plus forte, la plus minutieuse et la plus inquisitrice qui soit ». Le temps fort d’un sermon wesleyen était invariablement l’appel à la repentance et à croire. Wesley demandait : « Quel est l’état de votre âme? » Et il exhortait : « Levez-vous immédiatement, car Dieu est prêt à vous sauver maintenant. »

Il nous faut garder à l’esprit que la prédication méthodiste se situa souvent en contexte d’évangélisation, où aucune assemblée ordinaire n’existait. Toutefois, la méthode est aussi suivie dans les assemblées méthodistes bien établies, souvent mises en garde contre la « rechute ». Dans la régénération ou la reconsécration, la décision positive à un moment précis est cruciale, car l’œuvre ultérieure de Dieu en dépend. Le volet « reconsécration » est important, car nos faiblesses et les épreuves de notre vie tendent à nous éloigner de notre engagement envers Dieu. Nous devons avancer énergiquement en direction de la perfection. Je mentionne ici Wesley, car il influença la direction que prirent beaucoup de prédications que l’on entend en Amérique du Nord de nos jours.

Le style de prédication méthodiste est direct et efficace. L’on pose des questions incisives sur la marche avec Dieu. L’appel à la repentance, à la foi et à la sainteté est important. La mise en garde contre la rechute doit être entendue par l’assemblée. À cet égard, nous avons des choses à apprendre du style méthodiste.

Il manque toutefois quelque chose. Dieu a appelé à lui son peuple et s’adresse à lui sur la base de son alliance. Dans Deutéronome 5, nous lisons de quelle manière Moïse, ayant convoqué tout Israël, débute en plaçant les décrets et les lois de Dieu dans le cadre de l’alliance : « L’Éternel, notre Dieu, a traité avec nous une alliance à Horeb » (Dt 5.2). Toutes choses découlent de cette réalité.

Le peuple de Dieu doit être attiré par son amour et non contraint par la peur : « La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour » (1 Jn 4.18). On ne peut pas effrayer les gens pour les empêcher d’aller en enfer; il faut les attirer au ciel avec amour.

Il est remarquable de voir combien d’épîtres apostoliques débutent en rendant grâces à Dieu pour ce qu’il a accordé à l’assemblée. « Je rends d’abord grâces à mon Dieu par Jésus-Christ, au sujet de vous tous, de ce que votre foi est renommée dans le monde entier » (Rm 1.8). « Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus-Christ » (1 Co 1.4). L’Église de Corinthe n’était certainement pas sans graves défauts ni problèmes, pourtant Paul débute en exprimant sa gratitude au Seigneur pour les nombreuses bénédictions qu’il a accordées à cette assemblée.

5. « Cette joyeuse nouvelle… »←⤒🔗

Oui, parfois, lorsque la situation le demande, les apôtres débutent en exprimant leur inquiétude, comme le fait Paul dans le cas des Galates : « Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile » (Ga 1.6). Il existe des moments où il faut aller droit au but. L’appel à la repentance et au regret du péché ne doit pas faire défaut. Le ton général des épîtres est néanmoins empreint de gratitude, de louange et de joie en Dieu pour ce qu’il accorde à son Église (voir aussi Ph 1.3-6; 1 Th 1.2-3).

Dans l’alliance d’amour, nous pouvons débuter en remerciant Dieu et en exprimant notre joie en lui pour tout ce qu’il nous donne en Jésus-Christ. Cela doit aussi être le ton de la prédication de l’Évangile : l’amour de Dieu est venu à nous en son Fils unique. La prédication doit toujours être une exposition joyeuse et positive de l’Évangile. Les Canons de Dordrecht utilisent l’expression « cette joyeuse nouvelle » (première partie, article 3) pour décrire l’Évangile. Ensuite, les admonestations apportent aussi des preuves de la grâce et sont efficaces.

6. Les sanctions de l’alliance←⤒🔗

Puisque l’amour oblige, la prédication alliancielle doit proclamer haut et fort un message selon lequel le jugement de Dieu est réservé à tous ceux qui méprisent le Seigneur et rejettent sa parole. L’alliance s’accompagne toujours de sévères sanctions.

Cela était vrai déjà sous l’ancienne alliance. Pour les péchés graves et flagrants, la peine de mort était requise. Le cadavre était parfois pendu à un arbre comme signe clair de la colère de Dieu (Dt 21.22). Nous devons nous rappeler, comme il est dit dans la loi, que l’Éternel est un Dieu jaloux : il ne laissera pas souiller son nom ni ternir sa gloire.

Lorsqu’Israël entre en terre promise et que la première ville cananéenne, Jéricho, tombe, l’Éternel interdit expressément aux Israélites de prélever un butin. En obéissant à ce commandement, ils reconnaissaient que Dieu leur avait donné la victoire : tout entrait dans « le trésor de l’Éternel » (Jos 6.19). Mais Acan prit secrètement « des choses dévouées ». Nous savons de quelle manière l’Éternel étala au grand jour ce péché caché en punissant Israël par la défaite d’Aï. Acan fut lapidé avec sa famille. Dieu ne permettait pas l’hypocrisie et le péché secret en terre promise.

Il faut noter qu’un événement similaire se produit sous la nouvelle alliance, peu après la Pentecôte. Dans Actes 5, nous voyons comment Ananias et sa femme Saphira conspirent pour tromper les apôtres et l’Église, afin que ces derniers pensent qu’ils ont donné à l’Éternel tout l’argent gagné de la vente d’une propriété. Ils recherchent l’éloge des gens, non celui de Dieu. Ils pensent que le péché secret ne sera ni découvert ni puni, mais tous deux sont frappés par le Seigneur.

Ces deux événements, qui se situent à des moments cruciaux et au début d’une nouvelle ère, nous montrent à quel point la relation d’alliance est sérieuse sous l’ancienne dispensation aussi bien que sous la nouvelle. Il nous faut prêter attention à cela. L’Éternel Dieu ne frappe peut-être pas de la même manière, publiquement, les non-croyants et les hypocrites aujourd’hui, mais le message de l’Écriture est clair : l’alliance comme relation vivante avec Dieu n’est pas une chose à prendre à la légère. Nous nous devons d’être francs devant Dieu et honnêtes au milieu de son peuple.

Lors du jugement dernier, il sera dévoilé si nous avons servi Dieu de tout notre cœur, comme l’écrit Paul dans Romains 2.16 : « C’est ce qui paraîtra [étant accusé par notre conscience] au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes. » Dans la prédication alliancielle, l’élément admonestation contre l’hypocrisie et le péché secret ne doit jamais manquer.

7. Malheur sur les villes non repentantes←⤒🔗

Il existe une règle importante dans l’Écriture qui s’applique aussi à la prédication. Le jugement de Dieu est plus sévère à l’encontre des enfants de l’alliance qui ne se repentent pas qu’à l’encontre de ceux qui n’ont pas connu ses exigences. Même si tout le monde se trouve coupable devant Dieu et que personne n’a d’excuse (Rm 3.23), ceux qui ont entendu et refusent de se repentir sont les plus coupables.

Notre Seigneur dénonça dans les termes les plus véhéments les villes où il accomplit la plupart de ses miracles, car elles entendirent sa parole et virent sa puissance, mais ne crurent pas. Il dit :

« Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi, Bethsaïda! car, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre. C’est pourquoi je vous le dis : au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous. Et toi, Capernaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel? Non. Tu seras abaissée jusqu’au séjour des morts; car, si les miracles qui ont été faits au milieu de toi avaient été faits dans Sodome, elle subsisterait encore aujourd’hui. C’est pourquoi je vous le dis : au jour du jugement, le pays de Sodome sera traité moins rigoureusement que toi » (Mt 11.21-24).

Le Christ parla aussi sans ambages aux dirigeants juifs (Mt 23) et n’hésita pas à les traiter de « race de vipères » (à la manière de Jean-Baptiste). Cela ne suggère pas que les prédicateurs d’aujourd’hui doivent être injurieux, mais cela signifie que la prédication se doit d’être claire et directe, pour que l’assemblée soit en mesure de bien comprendre ce qui est en jeu.

La question pour le prédicateur tout comme pour l’auditeur n’est pas tant « Suis-je un enfant de l’alliance? », mais « Est-ce que je vis comme un enfant de l’alliance? » Nous devons (de plus en plus) devenir ce que nous sommes : des enfants de Dieu en Christ. Lorsque ce thème est présent de manière constante dans la prédication, l’assemblée est édifiée.

L’approche alliancielle à la prédication suit de près le texte qu’elle explique et est équilibrée en ce qu’elle présente tant la promesse que l’obligation de l’alliance. C’est ainsi qu’elle annonce « tout le conseil de Dieu » (Ac 20.27). Elle traite à la fois de la repentance envers Dieu, de la foi et du salut en Christ et de la grâce de la persévérance (Ac 20.21,32).

8. Prêcher selon les termes de l’alliance←⤒🔗

En résumé, lorsque nous prêchons la vérité de l’alliance, nous reconnaissons que les auditeurs qui sont devant nous sont enfants de l’alliance de Dieu. Les promesses de l’Évangile leur sont proclamées avec zèle. Dieu attire son peuple à lui avec des cordages d’amour (Os 11.4). La certitude et l’assurance de cet amour se voient dans le grand Médiateur de l’alliance, notre Seigneur Jésus-Christ, crucifié, mais ressuscité et assis dans la gloire.

Nous débutons avec cet amour parce que lui seul peut attirer les hommes à Dieu. Prêcher, c’est proclamer la grâce imméritée, accordée par amour. Nous devons dire au peuple de Dieu, sans distinction : Dieu aime ses enfants, jeunes et vieux, et fait tout pour leur salut éternel.

Dans le même temps, les conditions de l’alliance doivent être expliquées et soulignées. Il doit y avoir foi et repentance. Cela doit être énoncé de manière concrète et claire. L’alliance ne garantit pas automatiquement le salut, car il s’agit d’une relation active. Le salut des enfants de l’alliance est en danger lorsqu’ils deviennent laxistes et qu’ils se relâchent, car le diable attend toujours à la porte. Notre nature pécheresse et faible continue de nous causer des ennuis. Par conséquent, il nous faut faire tout notre possible au service du Seigneur. Il est particulièrement désolant de voir un enfant de l’alliance chuter dans le péché et se détourner de Dieu.

Dans toutes les vicissitudes de la vie, nous savons avec assurance, par la foi persévérante et la prière quotidienne, que la victoire est nôtre en Jésus-Christ. Dans Romains 8.37, l’apôtre Paul nous encourage à croire que, quels que soient les difficultés ou les problèmes que nous vivons, « dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés ». Du début à la fin, la prédication selon les termes de l’alliance ne nous dirige pas vers nous-mêmes, mais vers Dieu qui a fait de nous ses enfants en Christ. La prédication alliancielle guidera l’assemblée vers les grandes richesses de la Bible, de l’Ancien et du Nouveau Testament ensemble. Les enfants de Dieu ne douteront pas de leur statut au sein de l’alliance, mais feront de plus en plus d’efforts pour montrer qui ils sont en Christ.

La prédication qui célèbre le triomphe du Christ ne doit pas être confondue avec le triomphalisme humain.

Note