8. Les générations de l’alliance
8. Les générations de l’alliance
- Caïn et Abel
- La lignée de Caïn : le salut par soi-même
- La lignée de Seth : au service de l’Éternel
- Les lignées se rejoignent : l’inimitié oubliée
- Les mariages mixtes
Certaines personnes prétendent que l’histoire de l’alliance débute avec Abraham, ou peut-être avec Noé, lorsque le mot alliance apparaît pour la première fois. Nous avons vu que ce n’est pas le cas. L’histoire de l’alliance de Dieu, sa relation d’amour, débute avec la création de l’homme dans le paradis.
Dans ce chapitre, nous examinerons ce qui arrive aux premières générations issues d’Adam et Ève. Garderont-ils l’alliance de Dieu, ou en feront-ils à leur tête, tout comme leurs parents lors de la chute?
Il y a un motif. L’Écriture montre qu’il y a deux lignées : l’une qui, malgré toutes ses faiblesses, est fidèle à l’Éternel, cherchant sa force dans ses promesses, et l’autre qui est infidèle à Dieu et lui est hostile, cherchant sa force dans ses propres capacités et ressources. Une lignée vit par la foi, l’autre par le pouvoir.
Il vient un temps où une génération infidèle n’est plus considérée appartenir à l’alliance d’amour de Dieu. Si l’on en croit le deuxième commandement, il ne faut que trois ou quatre générations pour qu’un peuple devienne complètement étranger au service de l’Éternel. En rompant l’alliance de Dieu, et en refusant de se repentir, il se place en dehors de l’alliance, devenant de plus en plus hostile envers Dieu. L’apôtre Paul résume ce processus dans Romains 1.18-32. Le rejet de la révélation de Dieu par lui-même conduit à l’idolâtrie et à l’immoralité. Le résultat en est une perversion terrible, dans laquelle les relations naturelles sont abandonnées.
La génération fidèle lutte pour garder la foi et doit subir de nombreuses épreuves, mais, par la grâce de Dieu, elle persévère dans l’obéissance et la confiance. Dans le cadre restreint de cette étude, nous ne pouvons proposer qu’un résumé de l’histoire de ces deux générations.
1. Caïn et Abel⤒🔗
Adam et Ève poursuivent leur vie dans le contexte nouveau du péché et de la mort, en ayant cependant foi dans les promesses de Dieu. Cette foi est évidente à la naissance de leur enfant, Caïn, lorsqu’Ève dit : « J’ai acquis un homme de par l’Éternel » (Gn 4.1). Ève exprime sa propre faiblesse, mais reconnaît par ailleurs l’aide et la bénédiction de Dieu. C’est peut-être une caractéristique fondamentale d’un véritable enfant de l’alliance : être fort en Dieu par la foi.
Lorsque le second enfant naît, une vie de famille structurée se dessine. Il est tout à fait possible qu’à cette époque des filles soient aussi nées, mais elles ne jouent aucun rôle dans les événements narrés.
Les deux jeunes hommes sont élevés de la même façon. Nous pouvons être sûrs qu’Adam et Ève parlèrent à leurs fils de ce qui s’était passé auparavant dans le paradis, et leur dirent de quelle manière leur espérance était fixée sur le Sauveur à venir. Toutefois, Caïn n’accepte pas l’Évangile. Il ne vit pas à la hauteur de son nom (« avec l’aide de Dieu ») et refuse d’attendre toutes choses de l’Éternel seul.
Nous lisons que des sacrifices furent apportés à l’Éternel. Ceux-ci sont mentionnés sans plus de précisions. D’après l’Écriture, il est clair que les sacrifices impliquent l’expiation du péché et expriment aussi la reconnaissance pour les bénédictions de Dieu. La manière dont les sacrifices doivent être compris ici n’est pas détaillée. Il est néanmoins évident que l’Éternel est reconnu comme Dieu, grand et saint. Apporter des sacrifices est une forme de culte. Adam et Ève durent avoir l’habitude de faire ces sacrifices, et leurs fils grandissent en sachant que l’Éternel doit être adoré.
Caïn participe à ce culte et apporte un sacrifice à l’Éternel, tout comme le fait son frère Abel. Cependant, le cœur de Caïn n’y est pas. Bien qu’il n’aime pas l’Éternel, l’envie et la colère montent en lui lorsqu’il remarque que Dieu porte un regard favorable sur l’offrande d’Abel, mais n’accepte pas la sienne. La haine grandit. Malgré l’avertissement de Dieu, Caïn poursuit sur la mauvaise voie et assassine son frère.
Il n’y a pas de remords. Lorsque l’Éternel le bannit, Caïn ne se soucie que de sa propre sécurité. Il s’en va et commence sa propre génération, complètement séparée de Dieu. Nous lisons dans Genèse 4.16 : « Puis, Caïn s’éloigna de la face de l’Éternel, et habita dans la terre de Nod, à l’orient d’Éden. » Il existe désormais une division profonde au sein de la famille d’Adam et Ève, et la cause en est le refus de Caïn de servir l’Éternel, selon sa volonté, de tout son cœur.
Adam et Ève poursuivent dans la foi. Nous lisons qu’un autre fils naît dans leur foyer, et Ève le nomme Seth, car, dit-elle : « Dieu m’a donné un autre fils à la place d’Abel, que Caïn a tué » (Gn 4.25). Abel est mort, et Caïn est spirituellement mort, mais par ce nouveau fils Dieu continuera la lignée des générations fidèles, selon sa promesse.
Tout cela intervient par la bénédiction de Dieu, comme l’explicite Genèse 5. Il y a donc deux générations d’hommes totalement différentes sur la terre, l’une vivant selon ses propres lois et par ses propres forces, et l’autre obéissant à l’Éternel et recherchant sa bénédiction. La dernière vit dans l’alliance, la première la rejette.
2. La lignée de Caïn : le salut par soi-même←⤒🔗
Quand nous comparons ces deux générations, nous découvrons rapidement que la désobéissance semble payer, dans un premier temps. Caïn construit une ville, un endroit sûr, et reçoit des fils. Il donne à la ville le nom de son fils, Hénoc, montrant par là même la fierté qu’il retire du fruit de sa propre chair.
Lémec est l’un des descendants les plus connus de Caïn. Notons en passant que nombre d’enfants de Seth portent les mêmes noms que ceux de Caïn (après tout, ils viennent d’une seule famille), mais ils se conduisent d’une manière tout à fait différente de leurs cousins mondains. Le fait que les noms soient souvent similaires conduit le lecteur à comparer, presque involontairement, les deux générations. Il est tout à fait possible que ce soit l’objectif du Saint-Esprit.
Lémec donc, le descendant de Caïn, atteint pouvoir et richesse de manière fulgurante. Il est écrit dans Genèse 4.19-20 qu’il épousa deux femmes. L’Éternel avait voulu la monogamie, mais les intentions cachées de Lémec sont différentes. Il désire montrer ses prouesses et rehausser son image en tant qu’homme. Avoir deux femmes permet aussi d’avoir une progéniture plus nombreuse dans un laps de temps plus court, et les enfants signifiaient une puissance accrue. Cet homme, Lémec, est tout à fait en mesure de se défendre lui-même. Nous voyons au verset 24 qu’il se vante : si Caïn est vengé sept fois, alors Lémec soixante-dix-sept fois. Il se peut qu’un jeune homme ait attaqué et blessé Lémec (Gn 4.23), et que lui, par vengeance, ait exigé un prix élevé, peut-être l’élimination sans merci de la famille entière du jeune homme.
Ce n’est pas sans raison que le Seigneur Jésus, plus tard, lorsqu’on lui demanda combien de fois il faut pardonner à notre frère, parla de « soixante-dix-sept fois ». Le monde ne connaît pas le pardon et la miséricorde, mais va souvent trop loin dans les folies meurtrières revanchardes. Le monde impie est violent par nature, et cette réalité deviendra plus évidente au fil du temps (voir Gn 6.11 : la terre était pleine de violence).
Les fils de Lémec semblent doués et prospères à tous égards. Jabal devient un agriculteur expert qui élève des troupeaux de bétail. Jubal excelle dans les arts, particulièrement dans la facture d’instruments de musique. Tubal-Caïn est un maître-forgeron, qui peut forger toutes sortes d’outils et d’armes en bronze et en fer. À tous points de vue, en agriculture de base, en développement des arts et en savoir-faire artisanal, la génération de Caïn semble faire de grands pas. Nous sommes presque enclins à nous plaindre avec Asaph dans le Psaume 73.3 : « … je portais envie aux insensés, en voyant le bonheur des méchants ».
Cette génération sera autosuffisante, se sauvera elle-même, et construira son propre avenir. Elle n’a aucun besoin de Dieu. La reconnaissance de l’alliance de Dieu ainsi que le désir d’un Sauveur sont complètement absents. Les noms et les situations peuvent changer avec le temps, mais l’attitude de Caïn et de ses fils prévaut dans le monde séculier.
3. La lignée de Seth : au service de l’Éternel←⤒🔗
Comparés à l’histoire de Caïn, les développements au sein de la lignée de Seth paraissent lents et insignifiants. Nous lisons dans Genèse 4.26 que Seth aussi eut un fils et qu’il l’appela Énosch. La signification de ce nom est semblable à la signification d’Adam. Il peut être traduit par : homme faible. Cela ne veut pas nécessairement dire qu’Énosch doive être vu comme une mauviette, ou comme quelqu’un qui n’est pas capable de s’occuper de ses affaires, mais cela suggère que Seth a vu les limitations de l’homme déchu, et que dans ce nom résident une confession et un appel : notre secours est dans le nom de l’Éternel! Seth et sa génération se tourneront vers l’Éternel, qui leur fit sa promesse dans l’alliance d’amour.
Dans Genèse 4.26, nous lisons aussi : « C’est alors que l’on commença à invoquer le nom de l’Éternel. » Alors que Lémec, le descendant de Caïn, se vante de ses capacités propres, la génération fidèle recherche l’Éternel, et fait appel à lui, lui demandant sa bénédiction et son aide. Il y a ici le début d’une forme structurée de culte, qui sera poursuivi par les générations suivantes.
Genèse 5 nous offre l’histoire de la lignée d’Adam (5.1). Genèse 5.1 et 2 rappelle de manière remarquable la création de l’homme ainsi que sa position élevée : « Lorsque Dieu créa l’homme, il le fit à la ressemblance de Dieu. Il créa l’homme et la femme, il les bénit. » Ces mots nous disent que dans son alliance, Dieu recommence à zéro, tel que les choses étaient auparavant, et que la lignée va désormais d’Adam à Seth et ses enfants. Caïn et sa lignée ont été éliminés.
Le récit de Genèse 5 comporte une autre caractéristique importante, à savoir que peu de choses nous sont rapportées sur les exploits de cette lignée fidèle. Ils naquirent, vécurent et moururent sans que rien de spectaculaire soit mentionné. Les enfants de Dieu vivent apparemment dans le calme et la paix.
Nous remarquons toutefois quelques éléments importants. Ces générations sont dotées d’une longue vie, afin que la terre puisse être remplie par le peuple obéissant de Dieu. Il y a aussi dans cette lignée des preuves d’une proximité de Dieu. La religion n’est pas qu’une simple formalité. Nous lisons concernant Hénoc qu’il « marcha avec Dieu… » (Gn 5.22). Cela indique une communion véritable et sincère avec l’Éternel, un amour pour lui et pour ses commandements.
Au sujet du même Hénoc, la Bible nous dit : « … puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit » (Gn 5.24). Hénoc ne mourut pas, mais fut enlevé dans les cieux pour montrer qu’il avait été fidèle envers Dieu et que Dieu lui avait conservé ses faveurs. Dans Hébreux 11.5, nous lisons :
« C’est par la foi qu’Hénoc fut enlevé pour qu’il ne voie point la mort, et il ne parut plus parce que Dieu l’avait enlevé; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu’il était agréable à Dieu. »
Quel puissant témoignage ce dut être!
Nous lisons aussi que lorsque Lémec, le descendant de Seth, l’obéissant Lémec, a son fils, il le nomme Noé. « Celui-ci nous consolera de nos fatigues et du travail pénible de nos mains, provenant de cette terre que l’Éternel a maudite » (Gn 5.28). La confession de Lémec est une confession d’humilité et d’espoir : la vie est difficile, mais Dieu tiendra parole. Les enfants de Dieu s’accrochent aux promesses de l’alliance de Dieu, qui apportent le réconfort dans les difficultés de la vie.
Cette génération juste rendit ensuite publiquement un culte à Dieu, marcha tout près de lui et le servit selon sa volonté. La vie de ses membres fut un témoignage clair pour les générations de Caïn non croyantes et non repentantes. Ils allèrent encore plus loin et élevèrent ouvertement la voix contre les péchés de la société de leur temps. Il est écrit au sujet d’Hénoc :
« C’est aussi pour eux qu’Hénoc, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes : Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d’impiété qu’ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu’ont proférées contre lui des pécheurs impies » (Jud 1.14-15).
On a suggéré qu’Hénoc fut enlevé par Dieu précisément parce que ces ennemis complotaient pour le tuer. Ils ne purent le trouver, Dieu l’avait secouru.
Le témoignage rendu à propos de Noé est similaire : « Noé était un homme juste et intègre dans son temps; Noé marchait avec Dieu » (Gn 6.9). Par ailleurs, il est dit de Noé qu’il construisit une arche, saisi d’une crainte respectueuse (Hé 11.7). Ces hommes croyaient sincèrement en Dieu et le recherchaient ardemment dans la prière. En parole et en acte, ils se montraient des enfants fidèles de l’alliance, démontrant par leur marche leur amour de l’Éternel et de leur prochain. Regarder leurs vies nous rappelle les demandes de l’alliance de Dieu proclamées plus tard par Michée :
« On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; et ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu » (Mi 6.8).
Cela constitue un beau résumé de notre devoir dans l’alliance.
Par leur style de vie pieux et leurs prophéties, ces hommes témoignèrent contre les péchés de leur époque. Il n’est pas étonnant que le monde les ait haïs. L’évangélisation fut menée, dès le début des temps, par les enfants de Dieu, à la fois par leurs paroles et leur marche.
4. Les lignées se rejoignent : l’inimitié oubliée←⤒🔗
Au fil du temps cependant, les deux lignées se rapprochent l’une de l’autre et commencent à fusionner. Les enfants de Dieu (« les fils de Dieu », Gn 6.2) sont attirés par les « filles des hommes ». Nous lisons que des mariages mixtes en résultent : « ils en prirent pour femmes parmi toutes celles [les filles des hommes] qu’ils choisirent ». Un tel mariage ne reposait pas sur un engagement spirituel (envers Dieu), mais sur la beauté physique et l’attirance sexuelle. L’inimitié, que Dieu avait proclamée dans le paradis, fut oubliée, sauf par une poignée.
Nous pouvons noter que cette union entre les fils de Dieu et les filles des hommes semble être un succès du point de vue génétique. Le verset 4 nous parle des Nephilim (6.4; NBS), puissants géants et féroces guerriers contrôlant et terrorisant tout le monde, des hommes dont le but est l’enrichissement personnel et dont la méthode est violente. Nous pouvons déduire du texte que ces « Nephilim » sont le fruit de l’union entre les deux générations. Lorsque l’Église et le monde marchent main dans la main, ils peuvent former une puissance quasi invincible.
La situation se détériore à un tel point et la violence se répand tellement que Dieu est profondément peiné et décide de détruire les méchants par un puissant déluge. À ce moment-là, il ne reste presque plus personne qui serve l’Éternel. Lorsque Dieu cherche un homme juste, il ne reste que Noé. C’est par lui que la race humaine et la lignée d’Ève et Seth continueront. L’alliance d’amour de Dieu tient toujours, même lorsque les eaux du déluge commencent à tomber : il existe en l’arche une échappatoire.
5. Les mariages mixtes←⤒🔗
Nous apprenons ici plusieurs leçons importantes. Le peuple de l’alliance de Dieu met souvent en péril sa relation avec Dieu en oubliant l’inimitié entre croyant et non-croyant et en s’engageant dans des mariages mixtes. Tout au long de l’Écriture, dans l’Ancien tout comme dans le Nouveau Testament, il existe un enseignement constant selon lequel les enfants de l’alliance ne devraient pas épouser des non-croyants. Ceux qui le font compromettent leur propre foi et nuisent à la cause de Dieu. Lorsque l’inimitié, placée par Dieu, est oubliée, l’Église est avalée par le monde. Ce que la persécution ne peut accomplir, l’assimilation le réalise. Comme Balaam le conseilla : ne les combattez pas, invitez-les! (Nb 25.1).
En conséquence, Isaac ordonna à Jacob de ne pas épouser une fille de Canaan (Gn 28.1). Les femmes hittites d’Ésaü furent un sujet d’amertume pour Isaac et Rebecca (Gn 26.34). Nous devrions noter à cette étape que dans la Bible le mariage est appelé alliance (Ma 2.14, « … la femme de ton alliance »). L’alliance de notre mariage doit se faire dans le respect de l’alliance d’amour de Dieu. Nous ne pouvons épouser que ceux qui l’aiment. L’Éternel prévient Israël que les peuples de Canaan chercheront à faire des traités avec lui. « … de peur que tu ne prennes de leurs filles pour tes fils, et que leurs filles, se prostituant à leurs dieux, n’entraînent tes fils à se prostituer à leurs dieux » (Ex 34.16).
Des mariages mixtes eurent lieu au sein du peuple d’Israël, même dans le cas d’hommes de premier plan comme Samson et Salomon. Les effets furent désastreux. Au sujet de Salomon, nous lisons :
« Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille de Pharaon : des Moabites, des Ammonites, des Édomites, des Sidoniennes, des Héthiennes, appartenant aux nations dont l’Éternel avait dit aux enfants d’Israël : Vous n’irez point chez elles, et elles ne viendront point chez vous; elles tourneraient certainement vos cœurs du côté de leurs dieux. Ce fut à ces nations que s’attacha Salomon, entraîné par l’amour. Il eut sept cents princesses pour femmes et trois cents concubines; et ses femmes détournèrent son cœur. À l’époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son cœur vers d’autres dieux; et son cœur ne fut point tout entier à l’Éternel, son Dieu, comme l’avait été le cœur de David, son père » (1 R 11.1-6).
La conclusion est : « et Salomon fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, et il ne suivit point pleinement l’Éternel, comme David, son père ». Le commandement de ne pas pratiquer l’exogamie n’est pas motivé par la race, mais se fonde sur le principe de l’alliance demandant de servir l’Éternel seul.
Les mariages mixtes comptèrent aussi parmi les causes de l’exil. Après que les exilés sont revenus de Babylone, les lois sur le mariage devinrent très strictes. Esdras et Néhémie, par exemple, prirent des mesures drastiques à cet égard, afin que les péchés passés ne se répètent pas. Il était admis que conclure une alliance de mariage avec des femmes païennes signifiait la rupture de l’alliance d’amour avec l’Éternel : « Faisons maintenant une alliance avec notre Dieu pour le renvoi de toutes ces femmes et de leurs enfants… » (Esd 10.3).
Le Nouveau Testament est tout aussi explicite concernant les mariages mixtes. L’alliance que Dieu a conclue avec nous détermine l’alliance de notre mariage, car le mariage doit désormais refléter le mystère de l’unité du Christ et de son Église (Ép 5.32). La règle est que l’époux(se) doit appartenir au Seigneur (1 Co 7.39). Nous lisons dans 2 Corinthiens 6.14 : « Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. » Même si cet avertissement peut être pris dans un sens plus large que les simples relations de mariage, il est clair qu’il s’applique particulièrement au cas du mariage. « … quelle part a le fidèle avec l’infidèle? » (v. 15). Par ailleurs, les péchés sexuels sont désormais par nature plus sérieux, puisque les croyants sont, depuis la Pentecôte, « le Temple du Dieu vivant » (v. 16; voir aussi 1 Co 6.18-20 : « … votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous »).
L’inimitié que Dieu proclama dans le paradis demeure. Nous ne pouvons pas faire d’alliance qui menace notre alliance avec Dieu, à qui nous appartenons corps et âme, rachetés par le sang précieux de notre Sauveur. Cela constitue l’enseignement constant de la Bible, dans l’Ancien tout comme dans le Nouveau Testament.