Dieu est souverain dans son action
Dieu est souverain dans son action
- Il est souverain sur la création
- Il est souverain sur les rois et les nations
- Il est souverain sur la vie et la mort
- Il est souverain sur nos vies et sur nos cœurs
- Il est souverain même sur le mal
- Zèle et empressement
- Un puissant réconfort
- Adoration du grand Roi
La souveraineté de Dieu désigne son règne absolu sur toutes choses, une domination que rien ni personne ne peut renverser. Le roi Neboukadnetsar l’a bien résumé : « Il agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et lui dise : Que fais-tu? » (Dn 4.32). La souveraineté de Dieu s’exprime à la fois dans sa volonté divine et dans sa puissance en action. Sa volonté est entièrement libre. Si Dieu était obligé de faire des choses contraires à sa volonté ou s’il ne possédait pas la puissance pour accomplir sa volonté, il ne serait pas souverain. « Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu’il veut » (Ps 115.3). « Tout ce que l’Éternel veut, il le fait, dans les cieux et sur la terre, dans les mers et dans tous les abîmes » (Ps 135.6). Nous avons déjà admiré la souveraineté de Dieu sous l’angle de sa libre volonté1. Admirons-la maintenant sous l’angle de sa toute-puissance en action.
1. Il est souverain sur la création⤒🔗
Du début à la fin des Écritures, nous voyons la souveraineté de Dieu en action. Il accomplit par sa puissance tout ce qu’il a librement décrété selon son bon plaisir. « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1.1). Le fait que Dieu soit Créateur pose le fondement de sa souveraineté sur toutes choses (Ap 4.11). Il est le Maître de tout ce qu’il a fait. Il règne aussi bien sur la nature que sur la température. C’est lui qui envoie la pluie et la sécheresse, les récoltes et la disette, les ouragans et le beau temps.
« Il a fait la terre par sa puissance, il a fondé le monde par sa sagesse, il a étendu les cieux par son intelligence. Lorsqu’il donne de la voix, les eaux s’amassent dans le ciel; il fait monter les nuages du bout de la terre, il produit les éclairs pour la pluie, il fait sortir le vent de ses réserves » (Jr 10.12-13).
Dieu est le Maître sur tous les animaux. Il ordonna aux corbeaux de nourrir son serviteur Éli pendant la sécheresse et la famine (1 R 17.6). Il fit intervenir un grand poisson pour sortir du gouffre Jonas, son serviteur récalcitrant (Jon 2). Daniel dit au roi Darius : « Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions qui ne m’ont fait aucun mal » (Dn 6.22). À Job le contestataire, Dieu a énuméré une longue liste d’animaux sauvages, pour lui enseigner que Dieu est sage et souverain à conduire ces bêtes les plus féroces, tout comme il conduit nos vies à travers nos souffrances (Jb 38 à 41). Dieu exerce un contrôle absolu sur les bactéries, les virus, les parasites et les milliards d’organismes microscopiques qui passent inaperçus à nos yeux et qui permettent la santé et la vie ou qui menacent de nous détruire.
2. Il est souverain sur les rois et les nations←⤒🔗
Les Psaumes célèbrent la souveraineté de Dieu sur les rois de la terre et sur les nations.
« L’Éternel, le Très-Haut, est redoutable, il est un grand roi sur toute la terre. […] Dieu règne sur les nations, Dieu siège sur son saint trône » (Ps 47.3,9).
« L’Éternel renverse le conseil des nations, il anéantit les projets des peuples; le conseil de l’Éternel subsiste à toujours, et les projets de son cœur, de génération en génération » (Ps 33.10-11).
Toute l’histoire biblique est truffée d’illustrations. Pensons à la génération méchante au temps de Noé, engloutie dans le déluge, ou au pharaon et à son armée engloutie dans la mer Rouge. Pensons aux grands empires assyrien, babylonien, perse ou romain, dont Dieu s’est servi pour envoyer des malheurs à son peuple rebelle et pour accomplir son salut en leur faveur. Il s’est servi du pharaon, de Sennachérib, de Neboukadnetsar, de Darius, de Cyrus, de César Auguste, de Ponce Pilate pour manifester sa gloire et préparer notre rédemption. Il se sert encore des grandes puissances mondiales et des petits gouvernements pour accomplir, malgré eux, sa volonté et pour rassembler son Église.
3. Il est souverain sur la vie et la mort←⤒🔗
Les technologies modernes nous ont enflés d’un orgueil tel qu’on s’imagine pratiquement détenir le pouvoir sur la vie et sur la mort. Bientôt, on pourra choisir le sexe de son enfant et les caractéristiques génétiques désirées. Le transhumanisme prétend accélérer l’évolution par la nanotechnologie, jusqu’à repousser notre mortalité. Le don de la vie est pourtant la prérogative divine. David a dit, émerveillé :
« C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tenu caché dans le sein de ma mère. Je te célèbre; car je suis une créature merveilleuse. Tes œuvres sont des merveilles, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n’était pas caché devant toi, lorsque j’ai été fait en secret, tissé dans les profondeurs de la terre » (Ps 139.13-15).
C’est Dieu qui rend fertile ou stérile, par exemple Sara (Gn 16.2), Rachel et Léa (Gn 29.31), Anne (1 S1.5,19), la femme de Manoah (Jg 13.2-3). De nombreux couples, qui pensaient détenir un contrôle sur la « planification familiale », ont eu la douleur de ne pas avoir les enfants souhaités ou encore l’étonnement d’avoir des enfants inattendus. Nous ne contrôlons pas la vie! Il ne nous appartient pas non plus de décider du moment de notre mort, comme on le prétend aujourd’hui avec l’euthanasie. Puisque nous appartenons à Dieu, le moment de notre mort est la prérogative divine. La mort survient au moment le plus inattendu. On essaie de la repousser le plus possible, mais même nos inquiétudes ne peuvent ajouter une coudée à notre vie, a dit Jésus (Mt 6.27). « Sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui étaient fixés, avant qu’aucun d’eux existe » (Ps 139.16).
4. Il est souverain sur nos vies et sur nos cœurs←⤒🔗
Dieu est souverain sur les moindres détails, incluant le nombre de cheveux sur nos têtes (Mt 10.30). Il est même souverain sur nos cœurs. Nous sommes responsables d’aimer Dieu de tout notre cœur et de toutes nos pensées. En même temps, il oriente les pensées des hommes comme il veut. « Le cœur du roi est un courant d’eau dans la main de l’Éternel; il l’incline partout où il veut » (Pr 21.1). « Le cœur de l’homme médite sa voie, mais c’est l’Éternel qui affermit ses pas » (Pr 16.9). Dieu inclina le cœur des Égyptiens au départ de son peuple. « Je ferai en sorte que ce peuple obtienne la faveur des Égyptiens, et quand vous partirez, vous ne partirez pas les mains vides » (Ex 3.21). À propos des villes conquises par Josué, il est dit que « c’est de l’Éternel que venait l’endurcissement de leur cœur à faire la guerre à Israël, afin que celui-ci puisse les vouer à l’interdit […] comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse » (Jos 11.20). Le Seigneur ouvrit le cœur de Lydie pour quelle s’attache aux paroles de Paul (Ac 16.14). C’est lui qui nous fait don de la repentance et de la foi.
5. Il est souverain même sur le mal←⤒🔗
Bien que Dieu ne soit pas l’auteur du péché et que nous ne puissions lui attribuer quelque injustice, Dieu est souverain même sur le mal commis par les pécheurs. « Qui a donné une bouche à l’être humain? Et qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle? N’est-ce pas moi, l’Éternel? » (Ex 4.11). C’est lui qui envoya divers fléaux pour juger l’Égypte et ses faux dieux et pour délivrer son peuple, comme c’est lui qui envoie divers fléaux dans le monde annoncés dans l’Apocalypse. Dieu permit à Satan de frapper Job. Toutefois, « vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de compassion et de miséricorde » (Jc 5.11). Les frères jaloux de Joseph étaient responsables de leurs méchancetés. Et pourtant, Joseph leur a dit : « Vous aviez formé le projet de me faire du mal, Dieu l’a transformé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui et pour sauver la vie d’un peuple nombreux » (Gn 50.20). Cette histoire est une préfiguration de ce qui est arrivé au Seigneur Jésus, comme Pierre l’a reconnu dans sa prière :
« Car en vérité, contre ton saint serviteur Jésus, à qui tu as donné l’onction, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués, dans cette ville, avec les nations et avec les peuples d’Israël, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient déterminé d’avance » (Ac 4.27-28).
Nous avons ici l’expression la plus sublime de la souveraineté de Dieu, dans le don parfait de son Fils livré aux mains des pécheurs pour nous sauver de la juste colère de Dieu et de la perdition éternelle. Dieu s’est servi de l’injustice la plus atroce pour accomplir souverainement l’acte de justice et de grâce le plus merveilleux qui soit pour notre salut. Ô grâce souveraine! Ô sublime grâce!
6. Zèle et empressement←⤒🔗
Quelles sont les implications pour nous? La souveraineté de Dieu ne devrait pas nous inciter à la paresse ou à la paralysie, comme si nous devions subir des fatalités. Au contraire! Cette magnifique réalité devrait nous inciter au zèle et à l’empressement! Quand Paul dit que « c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant », il fonde ainsi notre responsabilité : « travaillez à votre salut avec crainte et tremblement », afin de faire tous les efforts pour progresser toujours plus dans la foi (Ph 2.12-13). La souveraineté de Dieu ne fait pas de nous des robots. Au contraire! Nous demeurons responsables de nos vies et de nos pensées! Les nouvelles dispositions qu’il met dans nos cœurs nous sont données pour que nous puissions l’aimer de toutes nos forces et de toutes nos pensées! « Grâces soient rendues à Dieu de ce qu’il a mis dans le cœur de Tite le même empressement pour vous : car il a accueilli notre exhortation plus empressé que jamais, c’est de son plein gré qu’il part pour aller chez vous » (2 Co 8.16-17).
La souveraineté de Dieu n’annule aucunement la responsabilité humaine, car c’est Dieu, dans sa souveraineté, qui nous a donné une responsabilité devant lui. Dans son alliance de grâce établie souverainement avec nous et nos enfants, il nous accorde de grands privilèges et de magnifiques promesses, en même temps qu’il nous confie la responsabilité de marcher avec intégrité devant lui par la puissance de son Esprit. Sa souveraineté et notre responsabilité sont en parfaite harmonie.
7. Un puissant réconfort←⤒🔗
Il n’existe pas d’attribut plus réconfortant que la souveraineté de Dieu. Dans les circonstances les plus difficiles et dans les épreuves les plus grandes, les enfants de Dieu croient que sa souveraineté a décrété leurs afflictions, que Dieu est au-dessus de leurs afflictions et qu’il s’en sert pour le bien de ses enfants. Ainsi, comme le dit le Catéchisme de Heidelberg (Q&R 28), nous serons patients dans l’adversité, reconnaissants dans la prospérité, et nous garderons confiance quoiqu’il arrive. Rien n’est plus précieux que de savoir que notre Maître règne sur la création entière, et rien n’est plus détesté par les incroyants que la souveraineté de Dieu. On accepte que Dieu soit partout sauf sur son trône. On veut bien reconnaître que Dieu dispense ses dons et ses bontés, mais quand Dieu manifeste son règne, ses créatures grincent des dents. « Malheur à qui conteste avec celui qui l’a façonné! Vase parmi les vases de terre! L’argile dit-elle à celui qui la façonne : Que fais-tu? Et : Ton œuvre ne vaut rien? » (És 45.9).
8. Adoration du grand Roi←⤒🔗
Enfin, le règne souverain de notre Dieu tout-puissant, parfaitement juste et plein de grâce devrait nous pousser, non à contester ni à résister à sa volonté, mais à le louer et à l’adorer de tout cœur.
« Vous tous, peuples, battez des mains! Acclamez Dieu par des cris de joie! Car l’Éternel, le Très-Haut, est redoutable, il est un grand roi sur toute la terre. […] Psalmodiez en l’honneur de notre roi, psalmodiez! Car Dieu est roi de toute la terre : Psalmodiez un poème! Dieu règne sur les nations, Dieu siège sur son saint trône » (Ps 47.2-9).
Note
1. Voir mon article intitulé Dieu est souverain dans sa volonté.