Jésus-Christ est Seigneur
Jésus-Christ est Seigneur
- Il existe plusieurs dieux et plusieurs seigneurs malfaisants
- Quel Seigneur avons-nous en Jésus?
- Comment Jésus est-il devenu Seigneur?
- Jésus-Christ est le Seigneur du monde
- Jésus-Christ est le Seigneur de notre vie
- Jésus-Christ est le Seigneur de notre mort et de notre résurrection
- Jésus-Christ est le Seigneur de Satan et de l’enfer
- Jésus-Christ est le Seigneur de l’Église
- Jésus-Christ est le Seigneur de l’éternité
Jésus-Christ est Seigneur. C’est le condensé de tout l’Évangile et de toute la prédication apostolique, et en même temps la plus courte confession de foi. « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus [littéralement : “que Jésus-Christ est Seigneur”], et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Rm 10.9). « Nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur, si ce n’est par le Saint-Esprit » (1 Co 12.3).
Toutes les confessions de foi ultérieures ne sont qu’une élaboration, une articulation de cette confession de foi embryonnaire, mais complète dans son contenu. C’est une affirmation on ne peut plus claire de sa divinité. « Mon Seigneur et mon Dieu! », avait confessé Thomas (Jn 20.28).
1. Il existe plusieurs dieux et plusieurs seigneurs malfaisants⤒🔗
Les païens de l’époque rendaient un culte à leur empereur. Ils estimaient que celui-ci était à tel point revêtu d’autorité et de pouvoir divins, qu’ils l’assimilaient à un dieu. Il était, pensaient-ils, Dominus et Deus, « Seigneur et Dieu ». Plus tard, les rois de France, plus modestes, se disaient « rois de France et de Navarre par la grâce de Dieu », ce qui les autorisait avec la meilleure conscience du monde à trancher la tête à ceux qui les gênaient, à faire rôtir allègrement sur les bûchers ou à écarteler, sans le moindre scrupule, et toujours au nom du Seigneur, tous les sujets qui déplaisent à l’Église catholique sainte et romaine!
Les empereurs romains se disaient dieux. Fourbes ou droits, monstres de cruauté ou justes, monuments d’orgueil ou humbles, canailles se vautrant dans l’ivresse et l’impudicité ou vertueux et intègres, tous se sentaient loin au-dessus des hommes, tout près des dieux, parce qu’investis d’un pouvoir supra-humain, celui de faire la loi, la pluie et le beau temps, dans un immense empire. Ils en concluaient : « Nous sommes des dieux » et voulaient être honorés comme tels. Des milliers de chrétiens qui refusèrent d’accomplir ce geste d’idolâtrie le payèrent de leur vie. C’est en songeant aux trois cents divinités du panthéon païen des Grecs et des Romains et aux empereurs de son temps que Paul écrit :
« S’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes » (1 Co 8.5-6).
Non, ni Zeus, ni Bacchus, ni Diane ne sont nos dieux. Ni César Auguste, ni Tibère, ni Caligula, ni Néron, ni Vespasien ne sont nos seigneurs. Nous n’avons qu’un Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, et qu’un Seigneur, Jésus-Christ! C’est lui que nous servirons et que nous adorerons. C’est à lui que vont notre amour, notre crainte et notre confiance.
Plus tard, au 18e siècle, les hommes se mirent à fléchir les genoux devant la raison et la philosophie. C’étaient les dieux et les seigneurs dont on attendait la libération, la paix, l’équité, la justice et le bonheur. Mais ni la raison ni la philosophie n’ont amené l’âge d’or, car ni l’une ni l’autre n’ont changé le cœur de l’homme. Leur grande erreur fut de croire que l’homme est bon et innocent, et qu’il suffit de l’éduquer correctement pour que le monde devienne un paradis. Les chrétiens disaient une fois de plus :
« Pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. »
Puis les hommes placèrent la science et la technique sur un piédestal. C’étaient les nouveaux seigneurs et maîtres dont on attendait le salut. Il est vrai que la science et la technique ont vaincu la tuberculose et la diphtérie, et qu’elles ont considérablement facilité le travail de l’homme. Il est vrai aussi qu’elles ont engendré des guerres qui ont détruit des millions d’hommes, qu’elles ont produit des armes effrayantes qui permettent d’anéantir la quasi-totalité du monde en l’espace de quelques minutes, qu’elles ont terriblement creusé le fossé qui sépare les nations riches des nations pauvres, parfois effroyablement pauvres, et qu’elles ont enchaîné l’homme dans les liens de la consommation et de la jouissance, génératrices d’inflation et de chômage, d’anxiété et de frustrations. Jamais génération humaine n’a été autant aliénée que la nôtre! Voilà ce que c’est que d’aduler et d’adorer l’homme avec ses facultés et ses ressources.
« Le peuple est seigneur », ont de tout temps proclamé les révolutionnaires. Un seigneur dur et cruel qui a fait couler plus de sang que bien des monarques. C’est au nom de ce seigneur, le peuple, que Danton, Marat et Robespierre et leurs suppôts ont guillotiné des innocents sans nombre. C’est au nom de ce seigneur, le peuple, et de la dictature du prolétariat qu’on a construit des goulags et qu’on a interné des dissidents pour délit d’opinion par millions. Une fois de plus, les chrétiens disent avec Paul :
« Pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. »
L’un des super-dieux de notre siècle s’appelle sexe, ainsi que la jouissance débridée, immédiate, de joies et de plaisirs dont on attend libération et épanouissement. Résultat? L’homme ravale l’un des plus grands et des plus beaux dons de la création au rang d’un instinct pour la satisfaction duquel il renverse toutes les barrières, y compris les plus sacrés, allant s’il le faut, jusqu’à dissoudre par l’acide, brûler ou déchiqueter par l’aspirateur des cliniques de la mort, des centaines de milliers de fœtus, et cela chaque année rien qu’en France.
Non, on n’idolâtre pas impunément la chair et ses sens. Elle exige un lourd tribut et vous rend la monnaie de sa pièce. La courbe ascendante des divorces, les terribles conflits qui déchirent tant de foyers, l’échec de tant d’enfants qui ne savent plus à qui ils appartiennent et qui, de leur père ou de leur mère, mérite encore d’être aimé, les innombrables unions libres qui se font et se défont au rythme des aspirations ou des désillusions du moment et qui reculent devant ce qui devrait être le gage sublime de l’amour conjugal — la volonté et le vœu de fidélité — sont le salaire amer que verse le dieu sexe à ses adorateurs, la note douloureuse qu’il leur présente avec obstination.
Et que dire de la drogue dont tant de gens font leur seigneur, un seigneur dont on attend la libération, le bonheur et le rêve, mais qui n’est qu’un tyran révoltant qui réduit ses sujets en épaves et en loques humaines, et revendique chaque année son contingent de victimes qui s’immolent à la gloire d’une divinité dont ils sont devenus les esclaves?
Mais pourquoi poursuivre sur ce ton et continuer la liste des dieux malfaisants dont l’homme devient le serf et l’esclave, parce qu’il a cru pouvoir les placer sur le piédestal qui n’appartient qu’au seul Dieu et à son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ?
« S’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. »
Jésus et lui seul est kurios, Seigneur (en grec). Il est bon qu’il en soit ainsi. Heureux ceux qui ont un tel Maître et qui n’ont que lui comme Maître, Prince, Seigneur et Roi! Heureux quiconque peut dire : « Jésus est mon Seigneur »! C’est en lui et en lui seul que l’homme trouve la grâce et la paix, la grâce de Dieu et la paix que le monde ne peut pas nous donner. Vous connaissez en effet cette précieuse salutation de l’apôtre Paul, qui revient dans chacune de ses épîtres : « Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Co 1.3; Ga 1.3).
Nous verrons successivement quel Seigneur nous avons en Jésus, comment il l’est devenu, et ce que cela représente pour le monde, pour l’Église et pour chaque chrétien.
2. Quel Seigneur avons-nous en Jésus?←⤒🔗
Seigneur, Jésus l’a toujours été! David l’avait déjà salué comme tel : « Parole de l’Éternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied » (Ps 110.1), paroles que Jésus s’approprie pour confondre les pharisiens qui ne croyaient pas en sa divinité (Mt 22.43-46).
Ne faut-il pas être Seigneur, un Seigneur tout-puissant, pour écraser la tête du serpent, comme Dieu l’avait annoncé à Adam et à Ève (Gn 3.15)? Jacob n’avait-il pas annoncé à son fils Juda que le sceptre ne s’éloignerait pas de sa tribu jusqu’à ce que vienne le Schilo, c’est-à-dire celui à qui appartient le règne ou la puissance (Gn 49.10)? N’est-il pas selon la prophétie de Balaam l’étoile qui sort de Jacob, le sceptre qui s’élève d’Israël (Nb 24.17)? Dieu ne l’avait-il pas promis à David comme le successeur dont le trône serait affermi et le règne éternel (2 S 7.13-16)? Ésaïe ne l’a-t-il pas appelé Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous, l’Admirable, le Conseiller, le Dieu puissant, le Père éternel et le prince de la paix (És 9.5-6)?
Jésus est Seigneur, aussi vrai que le psalmiste dit de lui :
« Je publierai le décret, l’Éternel m’a dit : Tu es mon Fils! Je t’ai engendré aujourd’hui. Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession. Tu les briseras avec une verge de fer, tu les briseras comme le vase d’un potier. Et maintenant rois, conduisez-vous avec sagesse! Juges de la terre, recevez instruction! Servez l’Éternel avec crainte et réjouissez-vous avec tremblement. Embrassez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite et que vous ne périssiez dans votre voie, car sa colère est prompte à s’enflammer. Heureux tous ceux qui se confient à lui » (Ps 2.7-10).
Jésus-Christ est Seigneur! Tout l’Ancien Testament l’affirme, l’annonce, le proclame ou l’évoque, de la première à la dernière page. Il prélude sur l’annonce de la victoire de la postérité de la femme et s’achève sur cette déclaration majestueuse : « Voici, j’enverrai mon messager qui préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez » (Ml 3.1).
N’est pas Seigneur qui veut. Il faut pour cela des qualités, de l’autorité et de la compétence, aussi bien à l’échelle d’un pays qu’à celle du cosmos. On ne s’improvise pas empereur, et encore moins Seigneur du ciel et de la terre. Jésus est Seigneur, parce qu’il est Dieu. Tout autant que le Père et le Saint-Esprit. « Dieu né de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, qui n’a pas été fait, mais engendré, qui est de même substance que le Père et par qui toutes choses ont été faites », pour reprendre les termes du Symbole de Nicée.
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle » (Jn 1.1-3).
« Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde. Il est le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, soutenant toutes choses par sa parole puissante » (Hé 1.2-3).
Cela Jésus toujours l’a dit à qui voulait l’entendre, croyants ou incrédules. Son silence aurait pu ajourner son procès et empêcher son exécution. Mais quand le souverain sacrificateur lui dit : « Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu », il répondit sans hésiter un seul instant : « Tu l’as dit, je le suis » (Mt 26.63-64). Il se devait de dire la vérité et ne pouvait pas se rétracter. Il ne pouvait pas abjurer ce qu’il n’avait cessé de prêcher, lorsqu’il disait aux foules : « Avant qu’Abraham fût, je suis » (Jn 8.58), « Moi et le Père nous sommes un » (Jn 10.30). Il n’était pas question de faire mentir les disciples qui avaient confessé : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16.16) et : « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jn 20.28). Le témoignage des apôtres, quand ils sillonnèrent le monde était formel : « En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2.9). « Christ au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement » (Rm 9.5).
Il est bon qu’il en soit ainsi. Il est bon de savoir que notre Seigneur, celui qui a fait le ciel et la terre et qui est le Maître de notre destinée, n’est pas un homme pour mentir et se repentir de ses promesses, qu’il n’est pas non plus une idole sourde et muette, mais le Dieu tout-puissant. Il est bon de savoir le passé, le présent et l’avenir du monde, ainsi que les jours qui nous sont comptés, entre les mains d’un tel Seigneur, sage et bon, juste et saint, crédible et fidèle! De pouvoir confesser avec Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jn 20.28), et avec Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle, et nous avons cru et reconnu que tu es le Christ, le Saint de Dieu » (Jn 6.68-69).
S’il est vrai Dieu, de la même substance que le Père, notre Seigneur est aussi homme, un homme comme chacun de nous. Il n’est point besoin de le prouver. Sa naissance à Bethléem, son enfance à Nazareth, sa vie de tous les jours avec ses frustrations, ses peines, ses fatigues, sa pauvreté et ses joies, sa peur et son combat à Gethsémané, son agonie à Golgotha le démontrent amplement.
Il est bon pour l’enfant de savoir que son Seigneur a été enfant lui aussi, qu’il a connu les chagrins et les joies, les peurs et les privilèges de l’enfance; pour l’adolescent, de savoir que son Seigneur a connu l’adolescence avec ses luttes et ses difficultés, ses problèmes et ses espérances; pour l’adulte, de savoir que Jésus l’a été aussi. Son berceau qui fut une crèche, sa mort dont l’instrument fut une croix, son dénuement alors que l’oiseau du ciel a son nid et le renard sa tanière, sa faim dans le désert, ses tentations et ses luttes, ses larmes devant la tombe d’un ami, sa fatigue au puits de Jacob, ses déchirements et ses peurs, sa vie de prière, ses solitudes, l’incompréhension à laquelle il s’est si souvent heurté, les soucis qu’il s’est faits pour sa mère à l’heure où il allait la quitter en mourant, les craintes qu’il a eues pour la foi de ses disciples, tout cela est de nature à réjouir et à réconforter les chrétiens.
Notre Seigneur n’est pas un Dieu distant et lointain, impassible et incapable de comprendre les souffrances et les peines des hommes, les difficultés du chrétien à vivre dans une société hostile, ou du moins indifférente à sa foi et hermétique à ses espérances, dans un monde imperméable à ses convictions. Notre Seigneur est passé par là, profondément passé par là. C’est pourquoi l’Église ne lui parle pas un langage étranger quand elle prononce chaque dimanche sa grande prière ecclésiastique. Le chrétien peut se savoir entendu et compris, quand il décharge son cœur dans la prière. Il est bon que notre Seigneur ne soit pas seulement Dieu, mais qu’il soit entré dans notre humanité, qu’il ait connu la vie des hommes, qu’il ait été en toutes choses semblable à nous, excepté le péché.
Il est bon par-dessus tout de savoir que le Seigneur qui a été élevé à la droite de Dieu et qui a investi le ciel est homme. Ainsi nous avons la preuve que le ciel n’est pas réservé à Dieu et à ses anges, mais que ses portes sont ouvertes aux hommes, que l’homme peut y accéder et y avoir sa place. Il est bon de savoir que notre Seigneur est ressuscité corporellement et qu’avec son âme et son corps d’homme il connaît la vie éternelle, une gloire sans fin et une joie impérissable. La terre n’est plus le domaine réservé aux hommes, Jésus notre Dieu y ayant vécu pendant plus de trente ans, et le ciel n’est plus le palais de Dieu au seuil infranchissable, puisque l’homme Jésus a pu y pénétrer et qu’il y vit éternellement comme prémices d’une immense récolte et pour l’éternité, premier-né d’entre les morts.
Il est bon que notre Seigneur soit à la fois Dieu et homme. Il est bon par-dessus tout que notre Seigneur soit Rédempteur et Sauveur. Ce sont les anges qui le disent dans la nuit de Bethléem : « Aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur! » (Lc 2.11). C’est le Seigneur de gloire qui fut crucifié à Golgotha (1 Co 2.8).
Pierre dit dans son sermon de Pentecôte : « Que toute la maison d’Israël sache avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avec crucifié » (Ac 2.36). Seigneur et Christ! C’est-à-dire Seigneur et Oint, l’Oint de Dieu, son chargé de mission, son envoyé spécial dans le monde, non pas pour y faire un reportage, mais pour le délivrer de sa misère… « Afin que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu le Père », dit l’apôtre Paul dans son magnifique hymne sur le Christ (Ph 2.11). Mais avant d’être élevé sur le trône de Dieu et de recevoir les hommages des hommes, il s’est produit quelque chose d’extraordinaire, d’inouï, que l’apôtre exprime en ces termes :
« Jésus-Christ, existant en forme de Dieu, n’a point voulu se prévaloir de son égalité avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant la forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, en se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix » (Ph 2.6-8).
C’est notre Seigneur Jésus-Christ, qui selon les paroles de l’apôtre et des évangélistes, dit de son corps qu’il allait être livré et de son sang qu’il allait être répandu pour la rémission de nos péchés. Il est bon de savoir que, si saint et si juste qu’il soit, notre Seigneur ne veut pas nous rejeter à jamais, il ne ferme pas pour toujours son ciel aux coupables et aux injustes, mais qu’il a accepté d’assumer notre misère et notre injustice, de porter nos péchés en son corps sur le bois et de nous acquérir une rédemption éternelle, en s’immolant sur la croix et payant de son sang précieux l’énorme dette d’une humanité passible d’une colère et d’une damnation éternelles.
Le Seigneur de l’humanité, c’est Dieu dans la misère de cette humanité, c’est Dieu qui se fait pauvre de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis. Le Seigneur de l’humanité c’est le Dieu saint et pur, immaculé et innocent, meurtri pour les péchés des hommes, brisé pour leurs iniquités, sur qui son Père a fait retomber le châtiment de ses frères. C’est le Dieu souverain affrontant la mort, non pas la mort du vieillard que la vie abandonne parce qu’il est à bout de souffle, ni simplement la mort brutale et cruelle, atroce et injuste du martyr qui ne renie pas ses convictions et reste fidèle à son idéal, mais la mort terrible de celui qui, au moment où il agonise sur la croix du Calvaire, est le seul pécheur aux yeux de Dieu, celui que sa justice frappe atrocement, que sa colère poursuit jusque dans l’abîme de la déréliction et de la malédiction. C’est lui, le Dieu-Homme Sauveur, qui est Seigneur du monde, de l’histoire, de l’Église, et « mon Seigneur et mon Dieu! »
3. Comment Jésus est-il devenu Seigneur?←⤒🔗
Non pas par une révolution de palais ou par un coup d’État, semblable à celui qui a permis à maint chef d’État d’accéder au pouvoir. Il n’a pas davantage été plébiscité par ses disciples. Ces derniers étaient bien loin de croire en sa seigneurie. Rappelez-vous la réflexion désabusée des disciples d’Emmaüs : « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël » (Lc 24.21), et celle, incrédule, de Thomas : « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point » (Jn 20.25). Jésus serait resté à jamais, dans l’esprit des disciples, un Maître admirable qui a joué de malchance, un martyr héros et victime de son enseignement et de son idéalisme, si Dieu n’était entré en scène et puissamment intervenu. Jésus est Seigneur, parce que son existence ne s’achève pas au moment où il s’écrie : « Père, je remets mon esprit entre tes mains! » (Lc 23.46).
Parce qu’il n’est pas simplement tombé dans les rouages de la cruauté humaine, parce qu’il est titulaire d’un trône que son Père lui a réservé de toute éternité. C’est pourquoi la tombe dans le jardin de Joseph d’Arimathée ne sera pas le point final de sa carrière, car Dieu ne permettra pas que son Saint voie la corruption. La pierre sera roulée devant les soldats impuissants, représentants d’une société qui croit pouvoir jeter Dieu au bas de son trône, mais dont Dieu se rit, quand il s’agit pour lui d’exécuter son plan de salut. Dieu ressuscite son Fils, le délivre des liens de la mort, et c’est par sa résurrection et l’ascension dont elle sera suivie qu’il le proclame Seigneur et Prince de la vie.
Paul établit le lien entre la résurrection du Christ et sa seigneurie, quand il affirme : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Rm 10.9). L’affirmation qu’il est Seigneur est donc inséparable de la foi en sa résurrection. Il est Seigneur, parce que Dieu l’a ressuscité des morts et élevé dans sa gloire en l’asseyant à sa droite. L’apôtre Paul précise encore que son Évangile concerne celui qui a été « déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts, Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 1.4-5). Pourquoi cette résurrection, si ce n’est pour attester publiquement qu’il est son Fils qui a parfaitement accompli l’œuvre de rédemption pour laquelle il fut envoyé dans le monde, et pour l’élever à sa droite, en lui confiant seigneurie et domination, autorité et pouvoir sur le monde entier et sur l’Église, en faisant de lui le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs? « Roi des rois et Seigneur des seigneurs », ce sont les titres glorieux que lui donne l’Apocalypse (Ap 17.14; 19.16).
Si Dieu s’était contenté de ressusciter son Fils, Jésus ne serait que les prémices d’entre les morts (1 Co 15.20-23), le premier-né entre plusieurs frères (Rm 8.29). Il ne serait pas Seigneur. Pour lui donner la domination sur toutes choses, il l’élève à sa droite, et c’est par ce double acte, sa résurrection et son ascension glorieuse, que Jésus devient Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Écoutez le témoignage que lui rend Pierre dans son sermon de Pentecôte :
« David n’est point monté au ciel, mais il dit lui-même : Le Seigneur dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avec crucifié » (Ac 2.34-36).
Et ailleurs : « Dieu l’a élevé par sa droite comme prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés » (Ac 5.31). C’est parce qu’il a été obéissant jusqu’à la mort sur la croix, que :
« Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Ph 2.9-11).
En tant que vrai Dieu devenu homme et notre frère, et en tant qu’Auteur et Prince de notre salut, Chef du monde et de l’Église et Juge des vivants et des morts, il participe à la toute-puissance et la royauté de Dieu. En confessant « Jésus est Seigneur », les apôtres, les martyrs, les premiers chrétiens et les chrétiens de tous les temps affirment que Jésus de Nazareth n’est pas resté l’homme « qui n’avait pas où reposer sa tête » et que son peuple a rejeté et mis à mort, mais l’Homme-Dieu Rédempteur et Sauveur que Dieu a souverainement élevé, à qui il a donné tout pouvoir, qu’il gouverne l’univers et réunisse, paisse, protège, sauve et mène à la gloire éternelle son Église bien-aimée.
Jésus-Christ est Seigneur! Et alors? Un pasteur téléphona un jour au journal local, pour lui signaler l’heure du culte, le texte et le thème de son sermon. Texte : Philippiens 2.11; thème : « Jésus-Christ est Seigneur! » « Ensuite? », demanda la voix de la secrétaire. « C’est tout », répondit le pasteur. Le lendemain, le journal annonçait l’heure du culte et le texte du sermon et indiquait comme thème : « Jésus-Christ est Seigneur! C’est tout! » Quiproquo du journaliste, mais il proclamait une grande vérité. Jésus-Christ est Seigneur. C’est tout! Oui, l’Évangile, le glorieux message de la Bible est contenu tout entier dans l’affirmation que Jésus-Christ est Seigneur. On a tout dit en confessant cela. C’est ce que nous voulons montrer maintenant.
4. Jésus-Christ est le Seigneur du monde←⤒🔗
L’auteur de la lettre aux Hébreux écrit :
« Tu as mis toutes choses sous ses pieds! En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui fût soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui sont soumises » (Hé 2.8).
C’est bien dommage! Nous sommes ainsi faits que nous aimerions en avoir la preuve. Mais, nous dit Jésus :
« Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru! » (Jn 20.29). Et nous pouvons le croire! D’où vient le monde et où va-t-il? Question angoissante que se posent bien des hommes! La réponse de la Bible est formelle « Toutes choses ont été faites par la Parole [le Christ], et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle » (Jn 1.3).
Ce n’est pas l’éclatement d’un astre originel qui a donné naissance à l’univers. Jamais les savants ne pourront le prouver, car personne n’a été là pour le vérifier. Et d’ailleurs, d’où serait-il venu, cet astre originel? Ce n’est pas ce qu’on appelle, à défaut de mieux, la soupe primitive qui a fait jaillir la vie, et l’homme n’est pas le stade final d’une lente évolution. Jésus, nous dit la Bible, est à l’origine du cosmos et de tout être vivant, et la création tout entière proclame sa grandeur et sa magnificence, sa sagesse et sa bonté. C’est par lui que Dieu a créé le monde, et c’est à lui qu’il a soumis toutes choses. Dans sa lettre aux Éphésiens, l’apôtre Paul nous dit :
« Dieu a déployé sa force en Christ, en le ressuscitant des morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, de tout nom qui peut se nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds » (Ép 1.20-22).
Alors, frères et sœurs, tandis que les civilisations naissent, périclitent et disparaissent, englouties dans l’océan de l’histoire, tandis que les royaumes se font et se défont et que les frontières des pays ne cessent de se déplacer, il est bon de savoir que les rênes du monde sont entre les mains de Jésus, le seul Chef tout-puissant et juste. Il est bon de savoir que les grands de ce monde, quel que soit leur pouvoir, n’en font pas tout à fait à leur tête. Le Christ a son mot à dire dans la façon dont ils mènent les peuples. Il est bon de savoir qu’il abaisse les orgueilleux et qu’il élève les humbles, qu’il sait précipiter les grands de leurs trônes et délivrer les opprimés. Alors que nous assistons à une escalade effrénée dans l’armement, qu’on installe une multitude de fusées, que de redoutables sous-marins nucléaires sillonnent tous les océans du monde, que des satellites tournent autour de la terre pour espionner les puissances ennemies et localiser leurs bases militaires, alors qu’on s’arme jusqu’aux dents dans l’espoir de dissuader les autres et qu’on les menace de bombes pour qu’ils se tiennent tranquilles, tandis qu’on ne cesse de travailler à la guerre « pour sauvegarder la paix », il est bon de savoir que le Christ tient chaque puissance dans ses mains.
La souveraineté absolue de Dieu sur le monde est l’affirmation-clé de toute l’Écriture. Dieu n’est pas en bois, en pierre ou en métal, condamné à l’immobilité comme les idoles. Il n’a pas comme elles des bras qui ne savent rien faire, des oreilles qui n’entendent pas, des yeux qui ne voient pas, une langue qui reste muette. Dieu s’est servi, pour ne prendre qu’un exemple, du roi perse Cyrus pour délivrer son peuple, prisonnier à Babylone. Voici ce qu’il dit dans le livre d’Ésaïe : « Je dis de Cyrus : il est mon berger… » (És 44.28; 45.46). Voyez comment Dieu se sert de l’empereur Auguste et de son recensement pour faire naître son Fils à Bethléem conformément à la prophétie de Michée. Voyez comment il a su le préserver des mains meurtrières d’Hérode! Dieu est souverain et ne partage sa gloire avec aucun autre. Mais, nous dit la Bible, il a tout mis sous les pieds de Jésus et lui a confié la domination sur le monde entier.
C’est pourquoi ce que la Bible nous dit de Dieu est tout aussi vrai de son Fils. Ce que Jésus dit à Ponce Pilate s’applique aussi à sa personne : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi, s’il ne t’avait été donné d’en haut » (Jn 19.11). C’est de lui que les rois, les présidents et les chefs de ce monde détiennent leur pouvoir. Certes, ils l’exercent souvent bien mal, car ils ne sont pas meilleurs que les autres et le pouvoir leur tourne souvent la tête. Ils gouverneraient bien mieux, et la vie ici-bas serait bien plus belle, à tous les échelons de la société, si l’homme n’était pas le tyran de son prochain et un loup pour ses semblables. C’est le péché qui fait du monde une jungle. Mais il est bon de savoir qu’aucun chef de ce monde, fut-il Jules César, Napoléon, Hitler ou Staline, n’est assis à côté de Jésus, et encore bien moins au-dessus de lui. Tous lui sont soumis. Tous sont assis en dessous de son trône, et aucun d’eux ne peut faire ce que le Christ lui interdit de faire. Dieu l’a assis à sa droite dans les lieux célestes… (Ép 1.21-22)
Il est bon aussi de savoir que si le monde nous paraît devenir fou et courir au-devant de sa perte, il restera jusqu’à la consommation des siècles entre les mains de son Chef suprême : Jésus-Christ. Il est vrai qu’il sera détruit un jour, mais non pas pour disparaître dans le chaos; Jésus réserve à ce monde malade, qui tel quel ne peut pas survivre éternellement, une destinée glorieuse. L’apôtre Paul nous dit :
« La création a été soumise à la vanité […] avec une espérance : cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement » (Rm 8.20-22).
5. Jésus-Christ est le Seigneur de notre vie←⤒🔗
Si Jésus est le Maître du monde, il est aussi le nôtre. Et la Bible le dit. Ce n’est pas le hasard qui nous a mis sur la terre. Ni même la volonté ou la fantaisie de nos parents. Nos sommes l’œuvre de Jésus-Christ au même titre que celle de notre Père céleste.
« Pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes » (1 Co 8.6).
Notre vie vient de celui à qui Dieu a remis toute autorité et toute domination. C’est lui qui la tient aussi dans ses mains, qui a compté les jours, les mois et les années dont elle est faite. C’est lui qui trace la route sur laquelle nous marchons et qui mettra en son temps un terme à notre existence ici-bas. Savoir cela, c’est confesser non seulement que les cheveux de notre tête sont tous comptés, que nous valons plus aux yeux de notre Seigneur que les moineaux du ciel qu’il nourrit, qu’il prend donc soin de nous en pourvoyant à tous nos besoins et en faisant tout concourir à notre bien. Mais c’est confesser aussi que notre vie est entre les mains d’un Sauveur qui nous aime non seulement pendant les 70 ou les 80 ans de cette existence, mais pour l’éternité.
Jamais divinité païenne n’a autant apporté et offert à ses adorateurs. Nous ne pourrions pas être entre de meilleures mains que les siennes. Jésus n’est pas le Grand Manitou, le Grand Sorcier qui met ses services à notre disposition et nous donne d’un coup de baguette magique ce que nous souhaitons et quand nous le souhaitons. Il est autre chose que cela et plus que cela : un Dieu dont nous n’avons pas à acheter les faveurs, mais dont le cœur brûle d’amour pour nous. Il sait nous donner, et gratuitement, ce qui nous est utile et bon, comme il sait nous refuser ce qui nous est nuisible. Dans sa sagesse infinie, il prend notre existence en charge. Et il le fait en Seigneur qui n’est pas resté figé sur son trône céleste, dédaignant de côtoyer les hommes, mais qui est devenu homme comme nous, notre frère, le compagnon de nos misères, de nos chagrins, de nos problèmes et de nos soucis…
À la différence des dieux païens, il sait, lui, ce que signifie avoir faim et soif, être fatigué et chargé, perdre un être qu’on a aimé, aller sur une tombe verser des larmes, passer par la maladie et le deuil, être abandonné par ses meilleurs amis, trahi et renié par ceux à qui on fait confiance, rejeté par la société, méprisé par les gens « bien », avoir peur de la souffrance et de la mort… Allah ne le sait pas, ni Jupiter non plus, mais Jésus le sait, car il a passé par là, il a bu à toutes ces coupes… Il sait ce que nous ressentons sur un chemin qu’il ne voit pas de haut, du haut de son trône resplendissant dans son paradis glorieux, mais qu’il n’a pas hésité à prendre lui-même. Il sait de quoi il est question, quand nous lui parlons de nos peines et de nos soucis.
La Bible dit : « Nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses » (Hé 4.15). Il comprend notre langage, car il l’a lui-même souvent utilisé, quand il secourait les malheureux ou qu’il s’adressait à Dieu dans la prière. Nous sommes branchés sur la même fréquence, lorsque les soupirs montent de notre cœur. Son récepteur nous capte parfaitement… Le chrétien sait sa vie entre les mains d’un Seigneur qui a nourri des foules affamées, qui s’est arrêté pour rendre la vue à des aveugles et ordonner aux boiteux de jeter leurs béquilles, pour rendre la joie et l’espérance à des parents pleurant leur enfant, d’un Seigneur qui a côtoyé le prolétariat de son époque, qui sait ce que lutter pour la vie veut dire, qui n’a pas pris la fuite quand des parias comme les lépreux, les gens de mauvaise vie et les prostituées l’approchaient. Le chrétien sait sa vie entre les mains d’un Seigneur qui n’a pas dit à la femme adultère : « Tu mérites qu’on te lapide! » ni au publicain Lévi : « Jamais je n’entrerai dans la maison et ne mangerai à la table d’un escroc comme toi! », ni à la pécheresse qui oignit ses pieds et les essuyait de ses cheveux : « Ne me touche pas! » ni à Zachée : « Tes mains sentent l’argent volé », ni, enfin, au larron : « Tu n’as que ce que tu mérites, et ce qui t’attend sera pire encore! »
Jésus est le Maître de notre vie. Il n’aime pas le péché et ne peut pas l’aimer, car il en a trop souffert. Tout ce qui n’est pas juste dans notre vie lui déplaît profondément. Mais il nous accueille, nous reçoit tels que nous sommes, avec toutes nos misères et toutes nos souillures, toutes nos fautes et toutes nos injustices, nos batailles perdues et nos défaites, car, nous dit la Bible : « Il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché » (Hé 4.15). Une certitude lui suffit, c’est que nous soyons humbles et sincères, quand nous lui confions tout cela, et que nous le laissons agir dans nos cœurs et dans nos vies, pour que nous soyons transformés, devenant autres et meilleurs.
Cette parole est sûre et certaine, parce que le Seigneur de notre vie est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, l’Agneau sans défaut et sans tache par les meurtrissures duquel nous sommes guéris, le Fils de Dieu dont le sang nous purifie de tout péché, la victime expiatoire pour nos péchés. L’avoir pour Seigneur c’est aller au-devant de lui, voir s’approcher son grand jour et savoir qu’il ne nous présentera pas la note, qu’il ne nous tiendra pas l’addition de nos fautes, qu’il ne nous donnera pas ce que nous avons mérité, mais ce qu’il nous a mérité, non pas ce qu’aura valu notre vie, mais ce qu’ont valu son sang et sa mort. Notre Seigneur est le Maître de nos péchés. Il ne marchande pas, il ne vend pas, il ne troque pas son pardon, mais en donne à tous les siens une mesure pleine et qui déborde. C’est l’entendre dire un jour :
« Tu m’as tourmenté par tes péchés, tu m’as fatigué par tes iniquités. C’est moi, qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés » (És 43.24-25).
Jésus-Christ est Seigneur. Voilà tout ce que cela signifie pour notre vie de tous les jours, et je vous garantis que celui qui a un tel Seigneur dans son cœur, à son travail et sous son toit, n’a aucune envie de lui déplaire ni de l’affliger, mais souffre chaque fois qu’il l’irrite et le déçoit, qu’il pleure sur ses péchés autant que Jésus lui-même et désire sincèrement se sanctifier, en marchant devant sa face dans la crainte et l’amour de son nom et de sa volonté.
6. Jésus-Christ est le Seigneur de notre mort et de notre résurrection←⤒🔗
L’autorité du Chef de l’État, de la constitution et du parlement se limite aux vivants. La gendarmerie ne se soucie pas des morts. Il n’y a pas non plus de collège ou de lycée dans les cimetières. La réglementation du travail n’affecte pas ceux qui sont couchés dans les tombes. La lutte contre l’inflation et le chômage et le maintien du pouvoir d’achat et du niveau de vie ne concernent que les vivants. Quand un homme meurt, il cesse d’intéresser le gouvernement et les magistrats.
La seigneurie du Christ, en revanche, ne se limite pas aux vivants. Elle s’étend aussi aux morts. « Christ est mort et il est revenu à la vie, pour être le Seigneur des morts et des vivants » (Rm 14.9). Pour prouver aux sadduccéens que les morts vivent et qu’ils ressusciteront, Jésus leur dit :
« Que les morts ressuscitent, c’est ce que Moise a fait connaître quand, à propos du buisson, il appelle le Seigneur Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Or, Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants; car pour lui tous sont vivants » (Lc 20.37-38).
La Bible déclare que Jésus est le premier-né d’entre les morts (Col 1.18; Ap 1.5), le premier-né d’entre plusieurs frères (Rm 8.29), au point que Paul en conclut que si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n’est pas ressuscité des morts (1 Co 15.16-19).
Jésus est le Seigneur de notre mort et de notre résurrection. Un prisonnier qu’on torture est heureux de mourir. Le vieillard brisé par la maladie et la souffrance l’est aussi. Pour beaucoup d’hommes, la mort est une délivrance; elle leur permet d’échapper à un sort cruel, à un tyran qui les tourmente. Pour les chrétiens, la mort est plus que cela, mieux que cela. Ils savent qu’elle ne les sépare pas du Seigneur, ne les soustrait pas à sa seigneurie, et ils sont heureux. Loin de les arracher aux bras du Christ pour les jeter dans le néant, elle les rapproche de leur Seigneur. C’est ce qui permettait à Paul de dire : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m’est réservée. Le Seigneur, le juste juge, me la donnera en ce jour-là » (2 Tm 4.7-8), et : « Christ est ma vie, et la mort m’est un gain. […] J’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur » (Ph 1.21-23).
« Christ a vaincu la mort et mis en évidence la vie et l’immortalité » (2 Tm 1.10). En effet, la mort étant le salaire du péché, et Christ ayant expié nos péchés, il n’y a plus de mort. Dieu n’était pas, mais il est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Quoique décédés, les patriarches, les prophètes, les apôtres et les martyrs, tous les saints qui nous ont précédés après avoir lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau, vivent, vivent à jamais et éternellement, par le Christ, chez le Christ et pour le Christ! Leur mort leur a été une amie; elle les a fait entrer dans la gloire éternelle. Le jour vient où leur victoire sur la mort sera manifeste, où elle éclatera aux yeux du monde entier.
« La trompette sonnera et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : la mort a été engloutie dans la victoire. Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon? L’aiguillon de la mort c’est le péché, et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! » (1 Co 15.54-57).
« Par notre Seigneur Jésus-Christ! » Oui, Jésus est Seigneur, Seigneur des seigneurs et Roi des rois, éternellement béni. C’est pourquoi il détruira aussi notre dernier ennemi, la mort. Il l’anéantira à jamais. Elle sera jetée dans l’étang de feu, pour reprendre une image de l’Apocalypse (Ap 20.14).
Jésus est Seigneur, un Seigneur qui ne recule pas devant notre plus grand ennemi, devant l’homme à la faucille qui fait peur à tout humain qu’il l’avoue ou non. Jésus, qui protège, bénit, garde et réjouit les siens pendant toute leur vie, ne les abandonne pas au dernier moment, au moment crucial, à l’instant décisif où médecins et parents baissent les bras, incapables qu’ils sont d’aider encore. Par la mort, il nous fait entrer dans la vie. Jésus a dit : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort, et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11.25-26). « Lazare, notre ami, dort. » « La jeune fille n’est pas morte; elle dort. » Oui, grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ.
Jésus est Seigneur. Seigneur de notre existence tout entière, Seigneur de notre mort et de notre résurrection, après l’avoir été de notre vie. Seigneur de notre tombe et de la poussière à laquelle la mort nous aura réduits.
« En effet, nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même. Car, si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. Car Christ est mort et il est revenu à la vie, pour être le Seigneur des morts et des vivants » (Rm 14.7-9).
7. Jésus-Christ est le Seigneur de Satan et de l’enfer←⤒🔗
Dieu l’avait déjà annoncé dans le jardin d’Éden : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité. Celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon » (Gn 3.15). C’était l’annonce mystérieuse de la victoire du Messie sur les puissances du mal.
Seigneur, Maître de Satan, Jésus l’avait déjà été dans son abaissement. Trois tentatives inutiles l’avaient tenu en échec dans le désert. Satan est le prince des ténèbres, meurtrier dès le commencement, l’ennemi juré de Dieu. C’est par lui que le péché est entré dans le monde, et avec le péché la mort, détruisant la magnifique œuvre du Seigneur et aliénant l’homme pour l’éternité, creusant un précipice infranchissable entre son Créateur et lui. Satan obtient notre condamnation en nous séparant du Seigneur. C’est par lui que nous naissons dans le péché, c’est lui qui nous détourne de Dieu et de sa volonté, nous incitant sans cesse au mal. Il lui sera facile dès lors de nous accuser devant le trône de Dieu et d’obtenir notre condamnation.
Mais Jésus a relevé son défi et l’a affronté. Satan aurait bien voulu le détourner de sa mission et l’empêcher de nous racheter, mais il lui a tenu tête. Il l’a affronté pour ainsi dire au corps à corps, en se chargeant des péchés des hommes et en assumant leur condamnation. Nous ayant délivrés du péché, il nous a libérés aussi de la domination de Satan qui n’a plus de pouvoir sur nos, car « il n’y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Rm 8.1). C’est pourquoi Jésus dit : « Le prince de ce monde est jugé » (Jn 16.11). Et les apôtres écrivent : « Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable » (1 Jn 3.8). « Il a dépouillé les dominations et les autorités et les a livrées publiquement en spectacles, en triomphant d’elles sur la croix » (Col 2.15). Dans une vision de l’Apocalypse, Jésus apparaît dans toute sa gloire et sa majesté et déclare : « J’étais mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles, je tiens les clés de la mort et du séjour des morts » (Ap 1.18). Et ailleurs dans ce même livre : « Il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, et ses anges furent précipités avec lui » (Ap 12.9).
Jésus est Seigneur de Satan et de l’enfer. Il nous a délivrés du pouvoir de ce redoutable ennemi, nous qui trouvons par la foi en son nom la grâce, le pardon et le salut. « Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le Royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Col 1.13). Nous n’avons plus à le craindre, plus aucune raison de trembler devant lui. Il est vrai qu’il est toujours là, rôdant comme un lion rugissant cherchant qui dévorer. Mais nous pouvons lui résister avec foi, le vaincre et le terrasser sous nos pieds, en persévérant dans la foi qui sauve et en lui tenant tête quand il nous tente. Nous trouverons toujours dans la méditation de la Parole de Dieu et dans la prière les forces nécessaires pour le tenir en échec. Nous avons aussi la consolante certitude que ceux que nous aimons et que nous voyons menacés par lui sont entre les mains du Christ, vainqueur de Satan et de l’enfer, et qu’il est là pour veiller sur eux et les préserver. Jésus est plus fort, infiniment plus fort que le prince des ténèbres. En lui nous sommes forts à notre tour, plus forts que l’ange du mal, forts même quand notre foi est faible, pourvu que nous luttions avec courage, car « pour nous combat le vrai héros, choisi par Dieu lui-même », pour citer l’admirable choral de Martin Luther : C’est un rempart que notre Dieu. Il ne ment pas, le Dieu qui nous promet :
« Le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant Dieu jour et nuit. Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage » (Ap 12.10-11).
Consolante vérité pour ceux qui ont salué en Jésus le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois!
8. Jésus-Christ est le Seigneur de l’Église←⤒🔗
Dans un magnifique texte sur le Christ, l’apôtre Paul écrit aux Éphésiens : « Dieu a tout mis sous ses pieds et il l’a donné pour Chef suprême à l’Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Ép 1.22-23). L’Apocalypse nous le montre au milieu des sept chandeliers qui sont les sept Églises de l’Asie Mineure, vêtu d’une longue robe et d’une ceinture en or, les cheveux blancs comme la neige et les yeux brillants comme une flamme de feu. Il tient entre les dents une épée à deux tranchants. C’est ainsi qu’il se tient au milieu de son peuple, le peuple des rachetés, le troupeau de son héritage, la prunelle de ses yeux. Il n’a qu’un but : sauver son Église. Il est le Chef de cette Église, qui est son corps et dont il est le Sauveur (Ép 5.23). Il l’a sanctifiée par la Parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, « afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache ni ride ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible » (Ép 5.26-27).
Heureux peuple que l’Église! Son Chef ne s’appelle ni Pierre, ni Paul, ni Luther, ni Calvin, ni pape ni patriarche. Il est au ciel, où il règne en vainqueur, en Maître de l’enfer et du monde. Ayant un tel Chef, les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Satan et le monde ont tout fait pour la détruire et la rayer de l’échiquier du monde. On a brûlé, jeté aux fauves, écartelé, torturé, emprisonné, exilé et envoyé aux galères des milliers, que dis-je, des centaines de milliers de chrétiens, mais l’Église est toujours là. On a fermé les frontières de bien des pays au message de l’Évangile, mais le Seigneur a su y préserver son peuple. Les pires hérésies se sont abattues et continuent de s’abattre sur elle; d’innombrables théologiens, pasteurs et membres de la chrétienté ont renié la foi des prophètes et des apôtres et de leurs pères, mais Jésus est là qui prie pour les siens, comme il a prié pour que la foi de ses apôtres ne défaille point. Il connaît ceux qui lui appartiennent, les gouverne, les édifie dans la foi, les protège, les fortifie pour le combat par l’Évangile et les sacrements. Vingt siècles de persécutions, de luttes et souvent de cuisantes défaites, vingt siècles d’erreurs et de fausses doctrines, d’indifférence, de tiédeur et de reniements n’ont pas pu avoir raison de son Église. Jésus est Roi et Seigneur, ne l’oublions pas! Il était avec les apôtres, les pieux docteurs et les pasteurs fidèles du passé; il était avec les réformateurs et ceux qui ont pris la relève; il est avec son Église aujourd’hui, avec tous les chrétiens du monde, et il sera avec nous jusqu’à la fin du monde, lui à qui tout pouvoir a été donné dans le ciel et sur la terre.
Qui de nous, ouvrant un peu les yeux sur ce monde et voyant quels chemins prennent souvent ceux qui se réclament de son nom, sachant aussi que le Fils de l’homme ne trouvera que peu de foi sur terre, quand il reviendra, qui de nous n’a pas déjà eu de sombres pensées et ne s’est pas déjà interrogé sur l’avenir qui attend l’Église ici-bas, l’avenir aussi de nos enfants et les enfants de nos enfants, si Jésus ne revient pas bientôt? Courage, frères et sœurs, le Chef de l’Église est plus fort que les chefs de ce monde, plus fort que le prince des ténèbres, plus fort que les idéologies à la mode, et ceux qui les propagent!
La fin du monde viendra quand Jésus aura rassemblé tous ses élus des quatre coins du globe. Et faisons-lui confiance : il sait les rassembler! « Il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes, dit Jésus. Ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus » (Mt 24.24). Mais ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible, parce qu’il est là, lui, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.
« Mes brebis entendent ma voix. Je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui même les a données est plus grand que tous, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père » (Jn 10.27-28).
Voici ce qu’il dit dans son extraordinaire prière sacerdotale, la plus belle prière jamais prononcée dans ce monde :
« Père, je leur ai donné ta Parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par ta vérité; ta Parole est la vérité! » (Jn 17.14-17).
Non, quoi que fassent Satan et le monde, quels que soient les assauts de l’erreur, si grands que puisse être l’apostasie, quelque dangereuses que soient les tentations qui guettent les chrétiens, l’Église luttera; elle sera souvent à genoux, elle versera encore bien des larmes, mais elle se relèvera, elle reprendra sa marche à travers la sombre vallée vers les hauteurs de Jérusalem et les cimes du paradis, car elle a Jésus pour Chef et pour Seigneur, un Chef puissant qui ne permettra pas que son corps périsse, qui a dit à son Père :
« Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jn 17.24).
Alors s’accomplira la parole du prophète :
« Il y aura un chemin frayé, une route qu’on appellera la voie sainte. Nul impur n’y passera; elle sera pour eux seuls. Ceux qui la suivront, même les insensés, ne pourront s’égarer. Sur cette route, point de lion. Nulle bête féroce ne la prendra, nulle ne s’y rencontrera. Les délivrés y marcheront. Les rachetés de l’Éternel retourneront. Ils iront à Sion avec des chants de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête. L’allégresse et la joie s’approcheront, la douleur et les gémissements s’enfuiront » (És 35.8-11).
« Père, je veux que là où je suis… » Je veux! Ne doutons pas qu’il sache le faire. Il ne serait pas Seigneur et Dieu s’il n’en était pas ainsi!
9. Jésus-Christ est le Seigneur de l’éternité←⤒🔗
Permettez-moi, pour finir, de rouvrir la porte du ciel et d’y jeter un regard avec vous. Dans la mesure où nous le pouvons, car c’est trop beau pour que nous puissions le saisir pleinement et trop beau pour que notre pauvre langage puisse le décrire. Un regard d’humble et reconnaissante adoration.
Jésus soulève le voile dans l’Apocalypse. Il le fait, pour que les chrétiens qui mènent le combat de la foi, qui luttent et peinent sur terre, ne perdent pas courage. Il veut ranimer leur foi et leur donner l’espérance. C’est pourquoi il est écrit :
« Les vingt-quatre vieillards et les quatre êtres vivants se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant : Amen! Alléluia! Et une voix sortit du trône, disant : Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui le craignez, petits et grands! Et j’entendis comme une voix d’une foule nombreuse, comme un bruit de grosses eaux et comme un bruit de fortes tonnerres, disant : Alléluia! Car le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, a établi son règne. Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse et donnons-lui gloire, car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée. Et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant et pur! » (Ap 19.4-8).
Le ciel, le paradis, frères et sœurs, ce sont les noces de l’Agneau, c’est le ciel du Christ, le paradis de Jésus. Il en est le Seigneur. Le ciel lui appartient. Il en détient la clé. « Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l’Agneau! Et il me dit : Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu » (Ap 19.9).
Aller au ciel, c’est dire adieu à tout jamais à ce monde de souffrances. C’est quitter une vallée de larmes pour rejoindre le Seigneur Jésus. C’est recevoir de ses mains la couronne de vie et les palmes de la victoire. C’est s’asseoir à sa table. C’est le voir face à face. Écoutez ce cri d’impatience et d’espérance de Job :
« Oh! je voudrais que mes paroles soient écrites, qu’elles soient écrites dans un livre! Je voudrais qu’avec un burin de fer et avec du plomb elles soient gravées dans le roc : Je sais que mon Rédempteur est vivant et qu’il se lèvera le dernier sur la terre, après que ma peau aura été détruite; moi-même en personne je contemplerai Dieu. C’est lui que moi je contemplerai, que mes yeux verront et non quelqu’un d’autre. Mon âme languit d’attente au dedans de moi! » (Jb 19.23-27).
Aller au ciel c’est partager sa félicité et sa gloire, échapper définitivement à tout ce qui nous inquiète et nous tourmente ici-bas. C’est connaître un bonheur que personne n’a pu nous donner dans ce monde, tant il est vrai que personne n’est aussi puissant et ne nous aime autant que Jésus. Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur et entrent dans son éternité! « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil ni cri de douleur, car les premières choses ont disparu! » (Ap 21.4).
Jésus est le Maître de l’éternité, Maître et Seigneur d’un ciel dont la gloire est indescriptible, d’un salut qu’il ne veut pas garder pour lui, mais partager avec les siens. Rappelez-vous tout ce qu’il a accepté de faire de Bethléem à Golgotha, et tout ce qu’il continue de faire pour pouvoir un jour nous le donner. C’est lui, le souverain Juge des vivants et des morts, qui se tiendra un jour à la porte de son palais pour nous y faire entrer et qui nous dit dès maintenant :
« Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus. J’écrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau » (Ap 3.12).
« Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » (Ap 3.21).
Voilà le glorieux Seigneur que Dieu nous a donné. Il a tout mis sous ses pieds et lui a confié la domination sur toutes choses. Il est Seigneur de toutes choses. Seigneur du monde, Seigneur de notre vie, Seigneur de notre mort et de notre résurrection, Seigneur de Satan et de l’enfer, Seigneur de l’Église et Seigneur de l’éternité. Le chrétien, l’Église qui a un tel Seigneur, exulte avec le psalmiste :
« Je suis toujours avec toi, tu m’as saisi la main droite, tu me conduiras par ton conseil, puis tu me recevras dans la gloire. Quel autre ai-je au ciel que toi? Et sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi. Ma chair et mon cœur peuvent se consumer : Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et mon partage » (Ps 73.23-26).
Et avec le chantre de l’Apocalypse :
« Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. Et l’Esprit et l’épouse disent : Viens! Et que celui qui entend dise : Viens! Et que celui qui a soif vienne! Que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement! Celui qui atteste ces choses dit : Oui, je viens bientôt! Amen! Viens, Seigneur Jésus! » (Ap 22.16-20).