Je crois
Je crois
- Du désespoir à la victoire de la foi
- Dire notre foi ensemble devant le monde
- Faudrait-il rejeter toute doctrine formulée?
- Une voix rassurante fait naître la foi véritable
- La foi confessée est fondée sur la connaissance de la Parole de Dieu
- Nous croyons en Dieu
1. Du désespoir à la victoire de la foi⤒🔗
Comme la plupart des êtres humains, nous avons tous connu, au moins une fois dans notre vie, ce qu’est le désespoir. Les causes peuvent en être multiples et apparemment différentes : la guerre, la famine, l’échec ou la perte d’un être aimé. Mais le désespoir, lui, ressemble toujours à un gouffre noir où l’homme s’enfonce seul, enveloppé d’angoisse, sans croire ni espérer qu’un salut puisse exister pour lui dans ce monde ou dans l’autre. Certains voient dans la mort, et dans la mort seulement, la seule délivrance possible, puisqu’elle semble toujours être à la portée de quiconque l’appelle.
Mais s’il n’y a que ce noir abîme où chaque être humain doit s’enfoncer à son tour, qui pourra nous délivrer de nos maux? Quel est le but de notre vie? À quoi bon la beauté, l’amour, l’œuvre de tant de vies, si tout doit être englouti et anéanti par l’insatiable dévoreuse? La réalité d’un jugement après la mort n’est pas faite pour rassurer ceux qui croient en un au-delà. Leur désespoir n’en est que plus poignant. Si une lumière révélatrice doit venir éclairer les plus obscurs recoins de leur existence, elle n’éclairera que mieux une sentence terrifiante. Comment se justifier? Comment vivre, en attendant, dans cette tourmente spirituelle et morale? Ni l’acharnement au travail, ni un tourbillon de plaisirs, ni même un dévouement sans faille à autrui ne pourront faire taire ce grand cri intérieur. Ce n’est pas en bouchant le cratère d’un volcan que l’on en fait disparaître le feu ou les grondements souterrains. Et la sourde menace de ce volcan constamment en ébullition se fait sentir dans bien des détails de notre vie de tous les jours. Par exemple, dans cette angoisse ouverte ou latente qui sape et mine notre santé… Ah! ces forces obscures qui nous travaillent et qui exercent leur influence incoercible, alors que nous sommes impuissants et démunis devant elles…
C’est au plus profond de notre enfer personnel que la confession de la foi résonne comme la trompette de la victoire. Et nous devons faire notre choix entre la lumière et les ténèbres, entre la mort et la vie, car il n’y a pas d’alternative. Je crois; credo, veut dire : J’ai la victoire sur le désespoir, sur la peur, sur la mort et sur l’enfer. La confession de la foi reprend ce texte extraordinaire d’actualité de l’épître de Jean qui affirme : « La victoire sur le monde c’est notre foi » (1 Jn 5.4). Telle est la nature de la foi chrétienne qui confesse le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit.
Elle est le contraire, elle est aux antipodes de toute « déclaration de foi » ou de toute hypothèse qui ne puiserait que dans le fond de l’homme.
2. Dire notre foi ensemble devant le monde←⤒🔗
D’abord, cette confession de foi chrétienne se veut la confession de l’amour de Dieu. Elle est un cantique de louange offert à Dieu. C’est pourquoi les chrétiens peuvent la réciter sans cesse depuis de longs siècles. Dieu lui-même ne se lasse point d’entendre ces phrases apprises par cœur et récitées par ceux qui l’adorent dans l’émerveillement et la gratitude.
Ensuite, la confession de foi se présente non comme une déclaration individuelle, mais dans l’unité avec d’autres chrétiens. Elle nous lie à ceux qui, avec nous et avant nous, ont loué, chanté et confessé le nom de Dieu. Elle est la confession de la foi de l’Église universelle.
Le Nouveau Testament est une exhortation à confesser notre foi. La confession de foi consiste à dire notre foi. Elle indique que nous avons atteint notre majorité spirituelle. Croire signifie inévitablement confesser notre foi. Croire et ne pas prononcer un mot à ce sujet, ce n’est pas croire. La confession de la foi est une nécessité, non seulement devant les autres, mais tout d’abord pour nous-mêmes. Tout langage est un pont vers autrui, mais il est aussi un pont jeté en nous-mêmes.
L’Église s’était donné une confession de foi pour montrer devant la face du monde sa prise de position pour Dieu, sa fidélité envers lui, ainsi que les limites de ce qu’elle devait croire et le refus de ce qui était incompatible avec l’Évangile de Jésus-Christ. L’Église connaît la confession de la foi dès ses origines. Aussi bien les Évangiles que l’ensemble du Nouveau Testament nous présentent de brèves confessions de foi. Les chrétiens des premiers temps n’ont eu comme préoccupation principale que l’annonce de Jésus-Christ, à savoir la prédication de la croix, ainsi que l’annonce de sa glorieuse résurrection d’entre les morts. Cette prédication était accompagnée d’une défense de la foi contre l’hostilité environnante.
La confession de la foi servait jadis d’étendard déployé en face du monde : « On ne met pas la lampe sous le boisseau, mais sur le chandelier, afin qu’elle éclaire toute la maison », disait le Seigneur Jésus (Mt 5.15).
L’Église se défendait des fausses idées qu’on se faisait d’elle. La confession ainsi formulée devenait le signe de l’unité de toute l’Église, le lieu de ralliement de tous les croyants. Le mot « symbole » explique mieux cette idée. Il signifie une mise en commun, une déclaration faite ensemble. Dans l’Église, il manifestait l’unité de tous les membres. Certes, dans les domaines d’importance secondaire, l’unité n’est pas la règle absolue, d’autant plus que nous savons qu’à cause du péché nous ne pouvons réaliser l’unité parfaite. Mais il y a suffisamment de points révélés pour pouvoir croire d’un commun accord. Un symbole ou une confession de foi n’est donc pas un ornement, un texte vénérable, mais désuet. À la suite de toute l’Écriture, il annonce admirablement le message du salut et la réponse que notre foi lui accorde.
N’y cherchons pas un résumé succinct et commode de l’Évangile. L’Évangile ne saurait se résumer, comme ne peuvent se résumer le Père, le Fils et le Saint-Esprit. La confession ne nous offre pas de propositions auxquelles nous serions invités à donner une adhésion purement intellectuelle, sans la confiance du cœur; il n’y a pas de théories-clés nous dispensant du reste. Aucun tri n’est possible dans la révélation dont la profondeur et la largeur nous invitent sans cesse à en scruter l’inépuisable contenu.
3. Faudrait-il rejeter toute doctrine formulée?←⤒🔗
On peut facilement soupçonner la difficulté contre laquelle se heurtent tant de personnes. Faut-il formuler notre foi d’une manière fixe et rigide? Notre spontanéité ne serait-elle pas suffisante? Accepter une foi formulée n’est-ce pas s’astreindre à vivre dans une atmosphère pesante? N’y aurait-il pas là une sorte d’étroitesse intellectuelle et même une atteinte à la liberté de penser?
Hélas!, il circule de nos jours nombre d’idées étranges au sujet de la confession de la foi et au sujet de son contenu. Comme s’il s’agissait là de points secondaires et sans importance, si ce n’est tout à fait superflus, pour exprimer une foi authentique et spontanée à l’époque éclairée qu’est la nôtre! La foi, affirme-t-on avec un dogmatisme qui peut faire pâlir d’autres dogmatismes, c’est avant tout la vie, le fameux vécu des modernes. Elle ne dépend ni de la doctrine ni de l’Église, pas même de l’Évangile éternel, puisque chacun à son tour et selon ses idées et ses conceptions peut en adopter une pour ses propres besoins et les épanchements spirituels qu’il ressent. On peut soupçonner que même le Christ n’a plus de place dans un christianisme de cette conception.
Dans notre société sécularisée, humaniste et athée, la foi est dépeinte de manière quasi caricaturale, au point où il semble impossible de contester cette caricature. Elle est dépeinte sous les traits d’un traditionalisme fossilisé, imperméable à tout progrès, réfractaire aux apports de la science, résistant à l’évolution des esprits et étouffant des aspirations libérales! Bigotisme niais qui se nourrirait des vieilles superstitions et des puérilités d’antan; sectarisme hargneux, animé des passions violentes de l’intolérance, se délectant à jeter les foudres de l’anathème et multipliant les menaces des tourments de l’enfer sur l’impie obstiné! Obscurantisme, aveuglement, foyer de tragiques conflits, telle est l’idée détestable qu’on se fait de la foi chrétienne.
On entend aussi par foi religieuse les quelques instincts religieux qui se manifestent universellement et qui reconnaissent l’existence d’un Être suprême, qui expriment l’aspiration à une certaine spiritualité. Certes, de tels instincts en l’homme sont aussi persistants que l’instinct de conservation. C’est le fait de la « semence de la divinité », comme disait Jean Calvin, que Dieu a jetée dans l’esprit humain. Pourtant, ce même Dieu n’a pas estimé suffisant de livrer l’homme à ses instincts religieux dans leur expression naturelle. Tenir cet instinct religieux pour l’équivalent de la foi est une méprise tragique, une faute grave aux conséquences désastreuses.
Faut-il attendre que l’humanité, qui se targue d’avoir atteint la plus brillante des civilisations, retourne en arrière vers cet état primitif et sauvage, et se contente de quelques vestiges d’une religiosité aussi imprécise que fausse? Faut-il faire le ménage sans tarder et jeter aux orties toute doctrine formulée et ranger dans les combles des accessoires culturels inutiles et encombrants toute confession de foi? Oserait-on appeler la foi sauvage des instincts une religion pour esprits larges et tolérants? Faut-il rejoindre sans tarder les peuples primitifs, adonnés aux superstitions magiques et au culte des esprits maléfiques, en proie à l’angoisse devant l’insaisissable divinité, et cela sous prétexte de spontanéité culturelle ou de tolérance religieuse?
Ce sont pourtant ces religions instinctives, qui depuis des millénaires ont versé le sang d’hommes, de femmes et d’enfants sur les autels sanglants de faux dieux sans cœur ni entrailles. Ce sont là des religions sans révélation, parce que sans Christ le Révélateur, elles sont des religions de mort et non de vie, de superstition et d’obscurantisme, non de foi et de vérité salutaires. Qui oserait encore tenir pour une expression religieuse ces grossières contrefaçons pratiquant ouvertement le culte du démon?
Il y a quelque vingt-huit siècles, un prophète de l’Ancien Testament les avait observées : « Le bœuf reconnaît son maître et l’âne son étable », écrivait-il (És 1.3). Il reprochait à Israël, son peuple rebelle, sa totale indifférence envers Jahvé, le Seigneur révélé. Ésaïe ne conseillait pourtant pas à ses concitoyens de se contenter de l’expression des instincts comme ceux auxquels on peut s’attendre de la part du bœuf ou de l’âne. Ces instincts révèlent simplement l’immense soif de l’âme pour le Dieu véritable en même temps que l’impossibilité de l’atteindre par ses propres moyens.
L’humanité sombrant dans la misère tend sa main tâtonnante vers l’inconnu, d’où elle espère le secours. Mais, dans l’épaisse obscurité où elle baigne, cette main tendue dans son ignorance ne pourrait saisir autre chose que l’ombre fugitive d’une divinité… inexistante. « L’homme sans Dieu est dans l’ignorance de tout », écrivait Blaise Pascal. Ajoutons surtout l’ignorance de la religion véritable. Il ne peut dès lors que se contenter d’une grossière contrefaçon de celle-ci.
4. Une voix rassurante fait naître la foi véritable←⤒🔗
Mais voici qu’une main forte et ferme vient la saisir; une voix rassurante l’accompagne et, en dépit des assourdissements environnants, fait parvenir à ses oreilles incrédules le message de sa sollicitude : « Ne crains point, je suis avec toi, je t’accompagne, je veux te guider, te sortir de ton embarras, t’affranchir de tes peines. Je suis celui qui t’accorde la vie, qui t’offre ma grâce suffisante. » Et lorsque les ténèbres se dissipent pour illuminer l’esprit, le regard émerveillé et le cœur contrit aperçoit la tête ensanglantée du Christ Jésus et les mains percées du crucifié. L’homme malheureux, pécheur, rebelle et égaré, saisit cette main secourable, accueille l’offre, s’appuie sur la promesse et, enfin, il croit. Ainsi naît la foi authentique, celle qui sauve.
Une telle foi n’a rien en commun avec une expression instinctive ni avec une expression psychologique. Elle est une foi éminemment historique, car elle est communion avec un passé réel; elle est liée à l’opération de l’Esprit Saint et en est dépendante; elle s’associe à tous ceux qui l’ont précédée pour déclarer la réalité rédemptrice de la révélation du seul vrai Dieu; elle proclame l’Évangile éternel. Toute autre foi que celle-ci est absurdité, folie et néant!
Les instincts ne suffisent pas pour nous donner une religion. L’émerveillement devant un coucher de soleil, l’émotion ressentie devant un clair de lune, l’ascension d’une cime majestueuse, choses qui témoignent toutes de la révélation et déclarent la gloire de Dieu, ne formulent pas une confession de foi authentique et salvatrice. Tout cela n’apportera, à la fin, que des éléments pour tisser un nouveau mythe, pour alimenter une superstition ignorante et forger une nouvelle idolâtrie.
5. La foi confessée est fondée sur la connaissance de la Parole de Dieu←⤒🔗
Ainsi, la foi biblique est aux antipodes d’une crédulité naïve qui forcerait le croyant à souscrire à des fantaisies saugrenues. Elle nous amène à passer au crible tout ce que nous propose le savoir humain. L’alternative, pour l’Écriture, n’est pas entre avoir ou ne pas avoir la foi, mais entre la vraie foi et une foi égarée et fausse. Entre la foi qui se place sur la bonne voie et celle qui fait fausse route. Entre une foi authentique et une crédulité dégénérée, sans objet. Or, soulignons-le : la foi qui est confiance en Dieu est également une connaissance. Elle tient pour vrai tout ce que Dieu a révélé par sa Parole.
Assurément, pour de nombreux chrétiens comme pour les non-chrétiens, la foi consiste avant tout à éprouver certains sentiments ou à passer par certaines expériences spirituelles. Or, une lecture même cursive de l’Écriture sainte montrera qu’une foi nourrie de ses seules émotions est le contraire de ce que la Parole nous propose. Aucun des hommes de foi, ni dans l’Ancien Testament ni dans le Nouveau Testament, n’a fondé sa foi sur ses propres sentiments ou ne l’a nourri de ses propres expériences. Chacun d’eux a détourné son regard de lui-même pour s’en remettre à celui qui est le Seigneur, le Libérateur et le Protecteur.
Certes, la vraie foi « jaillit du cœur », mais dans le langage biblique le cœur n’est pas le siège de nos émotions, mais l’équivalent de notre personne dans sa totalité, aussi bien des sentiments, de l’intelligence que de la volonté. Et pour que cet homme tout entier s’engage dans la foi, il faut que Dieu ait auparavant parlé. Ainsi la foi chrétienne implique une connaissance. L’on ne pourrait pas s’engager pour quelqu’un que l’on ne connaît point, dont on ignore tout. On ne peut s’engager que dans la mesure ou l’on connaît.
Dieu prend en main nos instincts et les façonne et les refaçonne pour leur donner une nouvelle direction en Christ, pour faire d’eux une réponse joyeuse, pour les transformer en religion de salut.
Certes, la religion est vie. Mais pour qu’elle le soit pleinement, elle sera d’abord une foi formulée, une doctrine correcte, un enseignement avec un contenu intelligible. Les sentiments vagues et diffus des humains, les émotions éphémères, des exaltations qui finissent par devenir des manifestations de passions quasi déchaînées, ne peuvent aucunement la fonder. Seule une foi enracinée en l’Évangile et formulée avec clarté, professée dans la communion des saints et exprimée par la communauté des croyants, se nourrissant de la prédication apostolique, s’ancrant dans la mission rédemptrice du Christ et préservée par la grâce sans cesse renouvelée, purifiée et revigorée par l’Esprit Saint, a le droit de s’appeler foi religieuse.
Quiconque accepte la révélation de Dieu en Jésus-Christ, son Fils unique, peut être assuré que sa foi et la confession de celle-ci seront conservées éternellement. Il la formulera avec la plus grande exactitude possible d’abord pour connaître la richesse de sa foi, tout en glorifiant Dieu, ensuite pour affirmer la volonté de se faire connaître devant le monde incroyant.
Tous les témoins de Dieu ont écouté d’abord sa parole, l’ont accueillie et ont retenu ce qui leur était révélé. Ils ont pu se confier pleinement en lui. Relisez par exemple le célèbre chapitre 11 de la lettre aux Hébreux et vous conviendrez que tous les héros de la foi dont les portraits y sont dépeints sont des gens qui savent en qui ils ont cru. Ils se sont montrés fermes face à des personnages redoutables et dans des situations inextricables. Leur foi a été nourrie et affermie par la connaissance du Verbe révélateur et de l’action divine libératrice. Le vrai croyant n’est pas celui qui tourne son regard vers lui-même et qui s’analyse et mesure ses sentiments, mais celui qui, tel un enfant, regarde au-delà de lui-même et fait confiance, qui dépend sans condition et entièrement de celui qui s’occupe de sa personne. Une telle connaissance exige des affirmations et non des éventualités hypothétiques ou des probabilités invérifiables.
Mais considérons cette certitude. Les paroles de l’apôtre Paul montrent clairement qu’il ne s’agit pas d’autosuffisance : « Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème! » (Ga 1.8). Ainsi la vérité même que Paul annonce ne dépend pas de Paul ni sa certitude des aléas de son expérience personnelle. Il est certain de l’Évangile, à tel point qu’il se place avec les plus hautes puissances spirituelles sous la menace de la malédiction divine, si lui-même ou ces puissances venaient à le déformer. Car celui-ci n’est pas une entreprise humaine.
Ceux qui disent « nous croyons » sont des fidèles qui ont passé par les expériences décrites dans la Bible et expliquée dans la confession : l’expiation, la repentance, la conversion, la régénération, etc. Leur seule présence en ce moment et dans ce lieu en est un gage. Comme leurs frères dans la foi dont ils sont les compagnons d’armes, ils professent qu’ils croient aux origines, aux causes historiques et aux conséquences spirituelles de la foi dont ils vivent et dont ils cherchent désormais à devenir les soldats.
6. Nous croyons en Dieu←⤒🔗
Nous croyons en… Le mot « en » donne à la foi un caractère de confiance, de communion, qui suppose chez les confessants l’expérience des choses dont ils parlent. Celui qui est encore extérieur à la vie chrétienne croit que Dieu existe, mais sans cette relation de confiance. Celui qui est devenu, par la grâce du Christ, l’enfant du Père céleste croit en Dieu. Il n’emploie la préposition « en » (« eis » en grec), que pour le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Jean Calvin a dit :
« Nous témoignons que nous croyons en Dieu, parce qu’étant la vérité même, notre cœur s’appuie sur lui et notre confiance s’y repose; ce qui ne conviendrait pas à l’Église, non plus qu’à la rémission des péchés et à la résurrection de la chair. »
Cependant, que serait une confession de foi, même la plus vénérable, la plus correcte, la plus adéquate pour notre époque, si elle ne s’articulait pas sur la vie? Notre foi est une connaissance certaine, mais elle est aussi une obéissance. Obéissance à celui qui est l’objet de notre foi et qui se présente à nous avec sa volonté bonne, sage et parfaite. Le divorce entre ces deux aspects nous laisserait un squelette sans âme, un héritage encombrant. La foi correcte se traduit toujours en actes, elle devient consécration et service.
Une telle foi, active et agissante, saura combattre en se nourrissant de la Parole de Dieu qui l’appelle, l’inspire et l’engage. C’est elle qui nous arrache à notre désespoir, qui éclaire notre chemin. C’est elle qui engendre en nous une conviction inébranlable et place dans nos bouches une louange pour Dieu, elle qui nous rend capables de dire : credo, je crois.