Pourquoi la foi est-elle nécessaire?
Pourquoi la foi est-elle nécessaire?
Tous les hommes sont-ils donc sauvés en Christ comme ils étaient tous perdus en Adam?
Non! Mais ceux-là seulement qui lui sont incorporés par une vraie foi et s’approprient tous ses bienfaits1.
1. Ps 2.12; Mt 7.14; Jn 1.12; Jn 3.16,18,36; Rm 11.17-24; Hé 4.2-3; Hé 10.39.
Catéchisme de Heidelberg, Q&R 20
- Un message clair
- La foi est nécessaire
- Un don de Dieu et une action humaine
- Il en résulte deux groupes opposés
1. Un message clair⤒🔗
Nous vivons à une époque où les gens aiment vivre dans une zone grise. Je ne parle pas des effets de la pollution sur l’atmosphère. Je ne parle pas non plus du vieillissement de la population et des cheveux gris qui en résultent. Je parle du relativisme. Les gens n’aiment pas quand on dit les choses clairement, noir et blanc, vrai ou faux, bien ou mal. Chacun prétend avoir sa vérité. Il n’y a plus de norme absolue du bien et du mal. Chacun croit ce qu’il veut et fait ce qui lui semble bon.
L’Église est menacée par l’effet de cette « zone grise ». Quand on se met à discuter de sujets doctrinaux ou de style de vie, nous entendons souvent la phrase suivante : « la Bible n’est pas claire à ce sujet ». Comme si la Bible n’était pas la révélation de la Parole de Dieu. Malheureusement, à cause de cela, le monde entend de moins en moins l’appel clair de l’Évangile qui doit être proclamé par l’Église d’aujourd’hui.
Nous avons vu jusqu’à maintenant que notre Catéchisme parle un langage clair. Il dit les choses noir et blanc. Il nous explique la loi de Dieu, le péché, la justice de Dieu, le châtiment éternel, Jésus-Christ le parfait Sauveur, notre unique assurance, etc. La question maintenant devant nous est également très claire. Elle ne se situe pas dans une zone grise, mais dans la catégorie « noir et blanc ».
« Tous les hommes sont-ils donc sauvés en Christ comme ils étaient tous perdus en Adam? Non! Mais ceux-là seulement qui lui sont incorporés par une vraie foi et s’approprient tous ses bienfaits » (Q&R 20).
Oui, le message est clair : Nous avons absolument besoin de la foi! Sans la foi, il est impossible d’être sauvés.
2. La foi est nécessaire←⤒🔗
Jésus-Christ est le parfait Médiateur. Il possède toutes les qualités requises. Il a parfaitement payé pour tous nos péchés. Comment savons-nous cela? Par l’Évangile qui nous a été révélé depuis le commencement du monde. Mais comment suis-je rattaché à ce Sauveur? Qu’est-ce qui me relie à lui? Jésus est le Sauveur, cela ne veut pas dire qu’il est automatiquement mon Sauveur. Si je ne suis pas rattaché à lui, je ne suis pas sauvé par lui. Il n’y a qu’un seul lien qui puisse nous rattacher à lui, c’est le lien de la foi. La foi est le seul moyen par lequel nous sommes unis au Seigneur Jésus et réconciliés avec Dieu. Pour être sauvé, il faut croire en lui. La promesse n’est pas pour tout le monde sans distinction, elle est pour les croyants et leurs enfants.
Il est fréquent d’entendre dire que tout le monde aura une fin heureuse. S’il y a un salut, il doit sûrement être donné à tous sans distinction. « Tous les hommes sont-ils donc sauvés en Christ comme ils étaient tous perdus en Adam? » Plusieurs répondent : Bien sûr! Cela va de soi. Puisque tout le monde est tombé en Adam, tout le monde sera relevé en Christ.
D’après cette idée, le Christ aurait accompli une expiation universelle. Autrement dit, il faudrait s’attendre à ce que tous les gens soient sauvés, peu importe s’ils croient ou non, peu importe s’ils portent du fruit ou non. Après tout, la Bible dit que Jésus est « le Sauveur du monde ». « Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ » (1 Co 15.22). La seule différence entre un chrétien et un non-chrétien serait le niveau de conscience du chrétien. Le non-croyant ne serait pas encore conscient de son salut, tandis que le chrétien en serait déjà conscient. Plusieurs Églises ont malheureusement mis en place des programmes missionnaires qui ne cherchent plus à convertir les gens au christianisme, mais qui préconisent simplement le « dialogue ». Car pourquoi s’efforcer de convertir les autres s’ils sont sauvés de toute façon?
Il est vrai qu’il existe un lien entre Adam et Jésus, mais la façon dont nous sommes rattachés à Adam diffère de celle dont nous sommes rattachés au Christ. Tous les êtres humains sont reliés à Adam par le lien de la chair. Puisque nous sommes tous les descendants d’Adam, nous avons tous part à son péché. Avec Jésus, nous n’avons pas de lien selon la chair. Jésus ne s’est jamais marié (contrairement aux idées propagées dans certains romans fiction dénigreurs). Il était vrai homme, mais il n’a pas eu de descendants physiques. Quel genre de lien avons-nous avec Jésus-Christ? La Bible nous dit qu’il s’agit d’un lien spirituel. Nous sommes rattachés à lui au moyen d’une vraie foi. Le lien de la chair est universel, le lien spirituel ne l’est pas. Il nous faut lire dans son ensemble le dernier verset cité.
« Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang : Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent au Christ, lors de son avènement » (1 Co 15.22).
Le « tous » de l’expression « tous revivront en Christ » n’inclut pas tous les individus du monde entier, mais tous ceux qui appartiennent au Christ. Comment appartenons-nous à Jésus? En étant rattachés à lui par la foi. Le Seigneur lui-même — qui détient toute autorité en la matière — nous l’a dit avec une grande clarté.
« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. […] Celui qui croit en lui n’est pas jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jn 3.16,18).
La foi trace une ligne de démarcation précise qui sépare l’humanité en deux. D’un côté se tiennent ceux qui ont la foi, de l’autre côté, ceux qui n’ont pas la foi. Seuls ceux qui croient en Jésus-Christ seront sauvés. La Bible est noir et blanc à ce sujet. Pourquoi donc certains disent-ils que tout le monde sera sauvé? Certainement pas par souci de communiquer fidèlement le message de la Parole de Dieu, mais plutôt parce que cela leur semble plus équitable ou plus raisonnable à leurs propres yeux. C’est une question de sentiment et de solidarité, non de fidélité aux Écritures.
D’autres ne vont pas aussi loin, mais disent tout de même que tout le monde peut être sauvé, pourvu que l’on veuille bien être sauvé. Le Seigneur Jésus aurait payé pour les péchés de tous les hommes, sans distinction, et maintenant il appartiendrait à chaque individu de décider s’il veut en profiter ou non. Jésus serait mort pour tous les hommes, mais il appartiendrait à chacun d’exercer sa propre volonté pour rendre l’expiation du Christ efficace.
Quelques textes de la Bible suggèrent effectivement que Jésus est venu pour sauver tous les hommes. Quand nous regardons leur contexte, nous nous apercevons toutefois qu’ils ne parlent pas de tous les hommes de façon quantitative, mais plutôt de l’humanité de façon qualitative. Autrement dit, Jésus est venu mourir pour tous les types de personnes, pour les riches comme pour les pauvres, pour les hommes comme pour les femmes, pour les Juifs comme pour les Grecs, pour les rois comme pour les citoyens ordinaires et même pour les esclaves.
Par exemple, Paul a dit à Timothée :
« Cela est bon et agréable devant Dieu, notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Tm 2.3-6).
Le contexte nous apprend toutefois que Paul demande de prier pour « tous les hommes » (1 Tm 2.1). Devons-nous prier individuellement pour les milliards de personnes qui vivent sur la terre? Est-ce le sens de la parole apostolique? Non, car Paul ajoute aussitôt qu’il faut prier « pour les rois et pour tous ceux qui occupent une position supérieure » (1 Tm 2.2). Cela signifie que nous devons prier aussi bien pour les autorités que pour les citoyens. Voilà deux catégories de personnes à inclure dans nos prières! Immédiatement après, Paul ajoute qu’il a été établi prédicateur et apôtre, « docteur des païens » (1 Tm 2.7). Paul a-t-il pu prêcher à tous les païens qui habitaient dans l’Empire romain pris individuellement? Sûrement pas, mais il signifie par là qu’il a été envoyé spécialement auprès de cette catégorie de gens, tandis que Pierre et les apôtres de Jérusalem ont été envoyés tout particulièrement auprès des Juifs (Ga 2.9).
Ainsi, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, non pas dans le sens où Dieu aimerait bien que chacun y parvienne et qu’il soit frustré par la volonté humaine rebelle, mais plutôt dans le sens où l’Évangile est aussi bien pour les Grecs que pour les Juifs, car Jésus est mort pour toutes les catégories d’hommes. Le peuple des rachetés sera composé de gens de toutes langues, de toutes nations et de toute origine.
Il ne convient donc pas de dire que tous les hommes individuellement peuvent être sauvés s’ils le veulent bien. Il est préférable de dire, à la lumière des Écritures saintes, que sont réellement sauvés « ceux-là seulement qui lui sont incorporés par une vraie foi et s’approprient tous ses bienfaits » (Q&R 20).
3. Un don de Dieu et une action humaine←⤒🔗
La foi comporte un aspect passif et un aspect actif. D’une part, la foi est un don de Dieu. C’est Dieu qui nous incorpore à son Fils par une vraie foi. D’autre part, la foi est une action humaine. C’est nous qui nous approprions ses bienfaits par la foi.
D’où vient la foi? Viendrait-elle de nous-mêmes ou nous est-elle donnée? La Parole de Dieu nous apprend que c’est l’Esprit Saint qui la produit en nous par l’Évangile. « C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Ép 2.8). La foi ne vient pas de nous. La foi est un don de Dieu! « Il vous a été fait la grâce de croire en Christ » (Ph 1.29). Dieu nous fait le cadeau de croire en son Fils!
Nous avons été incorporés, greffés au Christ par la foi. Dieu nous a pris et nous a rattachés à Jésus-Christ. Nous avons part à sa vie et à son œuvre de salut. Cette incorporation ou cette greffe est l’œuvre de Dieu. « Tu as été greffé » (Rm 11.17). Le verbe est au passif. « Dieu est puissant pour les greffer de nouveau » (Rm 11.23). L’action est accomplie par Dieu. Nous ne nous incorporons pas nous-mêmes, pas plus que des branches qui sont greffées à un arbre et qui ne se greffent pas elles-mêmes. C’est Dieu qui nous unit à Jésus-Christ en nous donnant la vraie foi. Cette foi, c’est l’Esprit Saint qui la produit en nous. C’est Dieu qui prend l’initiative et qui commence à agir, et non pas nous.
De notre côté, nous répondons de façon sincère. La foi n’est pas une substance morte en nous, mais une puissance vivante qui nous renouvelle. Le Saint-Esprit nous régénère afin que nous puissions recevoir par la foi tous les bienfaits de Jésus-Christ. Dieu agit dans nos cœurs pour produire la foi, et de notre côté, nous recevons avec joie les cadeaux du Seigneur par la même foi par laquelle Dieu nous a incorporés en Christ. C’est Dieu qui nous unit au Christ par la foi. Nous répondons en acceptant les dons du Christ par la même foi.
4. Il en résulte deux groupes opposés←⤒🔗
La véritable communion vivante entre Jésus-Christ et nous n’est possible que par la foi. Une telle communion n’existe pas entre Jésus-Christ et un incroyant. Cette foi est nécessaire au salut. Ceux qui la possèdent reçoivent de Jésus-Christ le pardon des péchés et la vie éternelle. Ceux qui ne l’ont pas sont déjà condamnés, comme le Seigneur Jésus a dit. C’est la foi qui fait toute la différence. Un croyant vit pour le Seigneur et apprend à le servir un peu mieux tous les jours. Un incroyant vit pour lui-même et sert ses propres intérêts. Les deux sont orientés de façon diamétralement opposée. Le premier est un héritier de la gloire du ciel. Le deuxième est destiné à l’agonie de l’enfer. Car Dieu a décidé dans sa sagesse souveraine que seuls les vrais croyants seront sauvés en Christ.
Quand nous présentons l’Évangile, nous devons donc parler très clairement, sans laisser les gens dans une zone grise. L’Église est appelée à proclamer le message de l’Évangile dans un langage noir et blanc : L’Évangile que vous avez entendu ne vous servira de rien à moins que vous croyiez en Jésus-Christ. Vous pouvez être sauvés uniquement par la foi. Il n’existe pas d’autre façon. La foi fait toute la différence entre le ciel et l’enfer, entre le salut éternel et la perdition éternelle. Rappelons-nous que ce n’est pas nous qui jugeons, c’est Dieu qui juge. « Celui qui croit en lui n’est pas jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jn 3.18).