Psaume 107 - La souffrance humaine
Psaume 107 - La souffrance humaine
30e jour du 4e mois
« Il humilia leur cœur par la souffrance. »
Psaume 107.12
Lecture : Psaume 107.10-16
Mais cette peine intrinsèque, cette mort qui accompagne la mortification du moi usurpé, n’explique pas tout. Paradoxalement, la mortification, bien qu’elle-même soit une souffrance, est facilitée par la présence de la souffrance dans son contexte. Et cela, je crois, principalement de trois façons. D’abord, l’âme humaine n’essaiera pas de livrer sa volonté rebelle, aussi longtemps que tout apparemment ira bien pour elle. Or, l’erreur et le péché ont tous deux cette particularité que plus profonds ils sont, moins leur victime soupçonne leur existence; ce sont des maux masqués. La souffrance est sans masque, c’est un mal dont on ne peut pas douter; tout homme sait que quelque chose ne va pas quand il a mal.
La souffrance n’est d’ailleurs pas seulement un mal immédiatement reconnaissable, elle est un mal qu’il est impossible d’ignorer. Nous pouvons reposer avec satisfaction dans nos péchés ou nos stupidités, et quiconque a vu des gloutons ingurgiter précipitamment les mets les plus exquis, comme s’ils ne savaient pas ce qu’ils mangeaient, admettra que nous pouvons même passer à côté du plaisir sans le voir. Mais la souffrance insiste pour attirer l’attention. Dieu nous parle à voix basse dans nos plaisirs, à haute voix dans notre conscience, mais sa voix devient une clameur dans nos peines. Elles sont le porte-voix dont il se sert pour éveiller un monde sourd. Un méchant heureux est un homme qui n’a pas le moindre soupçon que ses actes ne « collent » pas, qu’ils ne sont pas d’accord avec les lois de l’univers.
Prière
Notre Père…