Psaume 2 - Chose promise, chose due
Psaume 2 - Chose promise, chose due
« Pourquoi les nations s’agitent-elles et les peuples ont-ils de vaines pensées? Les rois de la terre se dressent et les princes se liguent ensemble contre l’Éternel et contre son messie : Brisons leurs liens, et rejetons loin de nous leurs chaînes! Il rit, celui qui siège dans les cieux, le Seigneur se moque d’eux. Il leur parle dans sa colère, et dans sa fureur il les épouvante : C’est moi qui ai sacré mon roi sur Sion, ma montagne sainte! Je publierai le décret de l’Éternel; il m’a dit : Tu es mon fils! C’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui. Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, et pour possession les extrémités de la terre; tu les briseras avec un sceptre de fer. Comme le vase d’un potier, tu les mettras en pièces. Et maintenant, rois, ayez du discernement! Recevez instruction, juges de la terre! Servez l’Éternel avec crainte, soyez dans l’allégresse, en tremblant. Embrassez le fils, de peur qu’il ne se mette en colère, et que vous ne périssiez dans votre voie, car sa colère est prompte à s’enflammer. Heureux tous ceux qui se réfugient en lui! »
Psaume 2
- Introduction
- Pas de neutralité possible (Ps 2.1-3)
- La rébellion est inutile, car impuissante (Ps 2.4-6)
- Le Roi va reconquérir ses terres (Ps 2.7-9)
- Une invitation à la sagesse (Ps 2.10-12)
- Conclusion
1. Introduction⤒🔗
Le mois dernier, un missionnaire chrétien allemand et deux chrétiens turcs ont été agressés par des islamistes. Ils ont été torturés pendant trois heures puis égorgés, à l’endroit où ils s’étaient réunis pour une étude biblique. Ce genre d’événement tragique nous ramène brutalement à une dure réalité : ce n’est pas anodin d’être un chrétien! Mais face à ce genre d’opposition, qui n’est pas très éloignée de nous, on peut être amené à se demander : est-ce que ça vaut vraiment le coup? Est-ce que vous ne vous êtes jamais posé la question : finalement, le christianisme, est-ce bien raisonnable?
Ce matin, vous venez peut-être à l’Église découragés : votre foi est bien petite et ne semble pas porter beaucoup de fruits. Ou bien vous venez à l’Église dans le doute, en étant intimidé par une société résolument séculière qui cherche à vous convaincre que les gens vraiment normaux, ce sont ceux qui restent au lit le dimanche matin. Ou bien vous venez à l’Église comme un observateur curieux, intrigué par ce qu’il voit et ce qu’il entend : quelle est donc cette foi qui ne s’inscrit pas dans le politiquement correct? Ou enfin vous êtes venu à l’Église comme un observateur critique : vous savez bien que la foi chrétienne n’est pas raisonnable et vous ne comprenez pas que des hommes intelligents puissent être prêts à se mettre en danger et à mourir pour elle. Quelle que soit notre position ce matin, ce psaume s’adresse à chacun de nous avec un message étonnant, qui ne peut pas nous laisser indifférents, mais qui, si nous le comprenons bien, doit nous forcer à un positionnement qui a le potentiel de changer notre avenir tout entier.
2. Pas de neutralité possible (Ps 2.1-3)←⤒🔗
a. Se liguer ensemble contre Dieu←↰⤒🔗
Le psalmiste nous parle d’un complot à l’échelle planétaire : « Pourquoi les nations s’agitent-elles et les peuples ont-ils de vaines pensées? Les rois de la terre se dressent et les princes se liguent ensemble contre l’Éternel » (Ps 2.1-2). Il nous explique qu’il y a un point commun entre toutes les puissances de ce monde (ce qui nous inclut) : c’est un désir commun, celui de se débarrasser de nos obligations vis-à-vis de Dieu, alors que nous sommes la création de Dieu. « Brisons leurs liens, et rejetons loin de nous leurs chaînes » (Ps 2.3). C’est une tendance universelle : refuser la dépendance et la redevabilité (le fait de devoir rendre des comptes).
b. Être l’ami de Hitler←↰⤒🔗
Il n’y a pas de position intermédiaire possible : soit nous aimons le joug de Dieu, soit nous le rejetons. On se dit… bon, je ne suis pas si mauvais que ça, je vais me faire mon propre petit équilibre, ma propre petite recette… Mais il n’y a pas de neutralité; si nous ne reconnaissons pas pleinement notre redevabilité envers Dieu, nous sommes dans l’autre camp, nous nous « liguons ensemble » avec toutes les autres puissances qui s’opposent à Dieu, aussi différentes soient-elles. Nous sommes les amis de Hitler ou de Ben Laden.
c. Application : les royaumes anti-Dieu←↰⤒🔗
Notre existence est faite de royaumes. À l’échelle de notre vie personnelle, nous sommes des princes, et nous gérons notre propre petit royaume. Notre vie, d’ailleurs, est peut-être cloisonnée en petits sous-royaumes (ministères!) : il y a le ministère de la famille, du travail, du budget, des affaires étrangères… À l’échelle de la société et du monde, il y a aussi des royaumes, des sphères d’autorité : les gouvernements des nations, les entreprises, les associations, les institutions, la culture… Tous ces royaumes (et les nôtres) ont une tendance naturelle et commune, plus ou moins appuyée et manifeste : la tendance à chercher à se débarrasser de Dieu et à devenir autonomes (une loi pour soi-même).
C’est la première constatation du psalmiste. Nous cherchons tous, par nature, à nous détacher des obligations que nous avons, par définition, vis-à-vis de Dieu notre Créateur. Et même si nous n’avons pas l’impression d’être très proches des dictateurs ou des terroristes, nous sommes pourtant, à ce titre, et fondamentalement, dans le même camp. Mais cette mutinerie généralisée sera-t-elle efficace?
3. La rébellion est inutile, car impuissante (Ps 2.4-6)←⤒🔗
a. Dieu a déjà vaincu←↰⤒🔗
Le psalmiste dit que les pensées des rebelles sont « vaines » (Ps 2.1). Dieu est au courant du complot, et il rigole (Ps 2.4) parce que tout est déjà décidé. Le sort du monde est déjà décidé; personne ne peut rien y changer. Dieu a un plan qu’il a décrété depuis l’éternité. Dieu est en parfait contrôle de la situation; il est Dieu : il a les moyens de faire valoir ses décisions. Il a le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif (il décide, il exécute).
b. Illustration : le maire contre le président←↰⤒🔗
Vous êtes maire d’une petite commune de 500 habitants… tellement repliée sur elle-même que vous en finissez par croire que vous êtes indépendant. Votre programme : construire une frontière, augmenter les impôts, chasser les étrangers, rétablir la peine de mort, acquérir l’arme nucléaire… Même avec vos 500 habitants, vous ne pourrez rien contre le président de la République. N’oubliez pas qu’il existe et qu’il a les moyens de contrecarrer vos projets!
c. Application : voir plus loin que le bout de son nez←↰⤒🔗
Nous avons tendance à oublier que le président existe. Non seulement Dieu est le Créateur tout-puissant de tout ce qui existe, mais la Bible explique que Dieu a manifesté sa puissance aux yeux du monde en vainquant le plus puissant des ennemis. Comment? Il a ressuscité Jésus, et il a placé son champion, son Roi, sur un trône au-dessus de toute autre puissance.
« Et quelle est la grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons selon l’action souveraine de sa force. Il l’a mise en action dans le Christ, en le ressuscitant d’entre les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds, et l’a donné pour chef suprême à l’Église » (Ép 1.19-22).
C’est la signification de l’ascension.
Il faut donc arrêter de loucher, et regarder plus loin, et plus haut. Dieu a déjà établi une autorité supérieure. C’est ce que dit le psalmiste : « C’est moi qui ai sacré mon Roi sur Sion, ma montagne sainte! » (Ps 2.6). Depuis son ascension, Jésus règne. Tout a déjà été mis sous ses pieds. Il est l’autorité suprême, invincible, et c’est pour cette raison que notre rébellion est complètement impuissante. Elle est vouée à l’échec. Mais ça ne s’arrête pas là.
4. Le Roi va reconquérir ses terres (Ps 2.7-9)←⤒🔗
a. La promesse de Dieu : les nations pour héritage←↰⤒🔗
Le psalmiste nous explique que ce Roi, sacré par Dieu sur sa montagne sainte, est aujourd’hui en campagne. Il est en activité, en train d’accomplir le plan de Dieu. Ce plan est clair, si nous considérons le message de la Bible. Dieu veut se racheter sa propre création qui lui a tourné le dos; pour cela, Dieu a payé le prix fort, celui de la vie de son propre Fils. Jésus a payé la rançon, et maintenant, Dieu lui donne tout en héritage.
« Je publierai le décret de l’Éternel; il m’a dit : Tu es mon fils! C’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui. Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, et pour possession les extrémités de la terre. » (Ps 2.7-8).
« Il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom. » (Ph 2.8-9).
b. Le territoire occupé : à qui appartient-il?←↰⤒🔗
Dieu a tout mis sous les pieds de Jésus. ‘En lui soumettant ainsi toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui reste insoumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises.’ (Hé 2.8). Nous vivons donc en territoire occupé. Il est occupé par l’ennemi, mais il n’appartient pas à l’ennemi. Souvenez-vous de la France occupée par les nazis. Le lendemain de l’armistice accordé par le maréchal Pétain, de Gaulle a pris le micro depuis Londres pour dire, non, la France n’est pas allemande, elle n’appartient pas aux nazis. Les combattants de la résistance voulaient chasser de leur territoire un occupant illégitime.
c. Le but de l’histoire, Christ triomphant←↰⤒🔗
Le message de De Gaulle pour la France, c’est, toutes proportions gardées, celui de Dieu pour la terre. L’issue de la guerre a été déterminée au moment du débarquement en Normandie. De la même façon, la résurrection de Jésus et son ascension ont déterminé avec certitude l’issue de l’histoire du monde. Christ a vaincu et tous les royaumes lui sont déjà assujettis. Nous ne le voyons pas encore, mais l’histoire du monde court vers ce but.
Jésus règne déjà, et son règne se manifeste dans le monde à travers l’Église, la montagne sainte de Dieu (voir Ép 1.22). Depuis des siècles, pour ne pas dire des millénaires, Dieu est en train de bâtir son royaume, incarné par son peuple ici-bas. Le prophète Daniel (550 av. J.-C.) a eu cette vision : ‘Le royaume, la domination et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous le ciel seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son royaume est un royaume éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront.’ (Dn 7.27). Paul dit : ‘Christ remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir aboli toute principauté, tout pouvoir et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds.’ (1 Co 15.24-25). Alors, dernière question : que faire de tout cela?
5. Une invitation à la sagesse (Ps 2.10-12)←⤒🔗
a. Dans quel camp veut-on être?←↰⤒🔗
Face à cette constatation, il faut peut-être se poser quelques questions cruciales! Un peu de sagesse! Un peu de discernement! C’est l’exhortation du psalmiste : ‘Et maintenant, rois, ayez du discernement! Recevez instruction, juges de la terre!’ (Ps 2.10). Il n’y a pas de neutralité possible, la rébellion est vouée à l’échec, le Roi est en train de reconquérir son territoire, alors dans quel camp vaut-il mieux être, celui de l’occupant illégitime, ou celui du Roi qui arrive, et dont le règne est déjà établi?
b. Rencontrer Jésus comme juge ou comme ami←↰⤒🔗
La question se pose en d’autres termes : vaut-il mieux accueillir le règne de Jésus-Christ comme celui de notre juge ou comme celui de notre ami? Il arrive, pour revendiquer son territoire; va-t-il me trouver ici comme son ennemi ou comme son allié? Comme collaborateur de l’occupant ou comme résistant à l’occupant? Est-ce qu’il va me trouver confortablement assis à la table de l’ennemi, ou bien fidèlement occupé à faire valoir son règne?
c. Comment changer de camp←↰⤒🔗
La réponse est évidente. Mais que faire, alors, pour soumettre mon royaume à celui de Jésus-Christ? Faut-il signer un pacte de non-agression? Faut-il payer un impôt? Faut-il compenser ma rébellion par quelques années de service obligatoire? La réponse est troublante de simplicité et de générosité : ‘Embrassez le Fils, de peur qu’il ne se mette en colère et que vous ne périssiez dans votre voie, car sa colère est prompte à s’enflammer. Heureux tous ceux qui se réfugient en lui.’ (Ps 2.12). C’est une relation d’affection et de confiance. Dieu n’est pas un tyran. Il nous propose simplement de placer notre confiance en lui. De remettre notre royaume, et tous nos royaumes, entre ses mains bienveillantes.
6. Conclusion←⤒🔗
Ce psaume nous a montré qu’il y a une tendance universelle, chez tous les hommes, celle de rejeter nos obligations vis-à-vis de Dieu et de chercher l’autonomie. C’est normal d’hésiter à être un chrétien, de se demander si c’est bien raisonnable : se placer dans une relation de dépendance de Dieu, ce n’est pas quelque chose que nous cherchons naturellement! Mais nous avons vu que cette rébellion innée est vouée à l’échec; elle est vaine. Elle est impuissante. Dieu nous annonce qu’il a déjà établi une autorité supérieure et invincible, celle de Jésus son Fils, qui a vaincu l’ennemi ultime, la mort, et qui est ressuscité et monté au ciel pour siéger à la droite de Dieu le Père, et qui est en train de déployer son autorité sur toute la création, nous y compris!
Un jour, tout royaume lui sera remis, et les royaumes qui s’opposent au sien seront mis en pièces (Ps 2.9). Dieu l’a annoncé; il a promis à Jésus les nations pour héritage et pour possession les extrémités de la terre (Ps 2.8). Chose promise, chose due. Alors comment est-ce que je me positionne, ce matin, dans ce plan? Le Roi nous tend la main, c’est une main généreuse, miséricordieuse, pleine de grâce et de tendresse. Le Roi tout-puissant nous invite dans son royaume, un royaume éternel qu’il a acquis pour nous. Il veut partager son héritage avec nous.
La Bible dit que Dieu veut nous arracher au pouvoir des ténèbres et nous faire entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1.13); il veut nous ressusciter ensemble et nous faire asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus (Ép 2.6). L’héritage que Dieu nous promet est si grand, si précieux, que c’est pour cette raison que des hommes et des femmes sont prêts à se mettre en danger et à mourir pour leur foi. C’est pour cette raison que ça vaut le coup. La victoire est assurée. C’est cela la promesse de l’ascension. Et si nous acceptons l’invitation de Dieu à soumettre à Jésus tous les domaines de notre vie, simplement en l’embrassant, en l’accueillant comme un ami proche et fidèle, alors nous serons remplis de ce sentiment étrange, la crainte et l’allégresse en même temps (Ps 2.11), la crainte devant un Roi puissant et terrible, l’allégresse devant un salut si généreux.