Les deux cités
Les deux cités
6e jour du 8e mois
Lecture : Ésaïe 1.10-15 et 2.1-4
Voilà pourquoi il y a deux cités, une des injustes, l’autre des justes. Elles poursuivent leur marche depuis l’origine du genre humain jusqu’à la fin du monde. Elles sont mêlées quant à leurs corps, mais distinctes par leurs volontés. Au jour du jugement toutefois, même leurs corps seront séparés. Tous les hommes en effet qui, avec une vaine insolence et une fastueuse arrogance, aiment l’orgueil et la domination temporelle, ainsi que tous les esprits qui ont le même amour et cherchent leur gloire à s’assujettir les hommes, sont liés ensemble en une même société. Mais ils ont beau se combattre souvent les uns les autres pour ces biens, ils n’en sont pas moins précipités par une même pesanteur de cupidité dans le même abîme, et ils restent unis entre eux par la similitude de leur conduite et de leur responsabilité. En retour, tous les hommes et tous les esprits qui cherchent humblement la gloire de Dieu, non la leur, et qui le suivent avec piété, appartiennent à une même société. Et pourtant, dans son immense miséricorde, Dieu est patient à l’égard des impies et leur offre le moyen de faire pénitence et de s’amender…
Le peuple d’Israël fut conduit à la terre de la promesse où il devait régner temporellement et charnellement dans la mesure de son désir. Pourtant, ce royaume terrestre fut la figure du royaume spirituel. Là fut fondée Jérusalem, la très illustre cité de Dieu, cité esclave qui annonçait la cité libre, appelée Jérusalem céleste, mot hébreu qui signifie vision de paix. Cette dernière a pour citoyens tous les hommes qui furent, sont et seront sanctifiés, ainsi que tous les esprits sanctifiés, jusqu’à ceux, n’importe lesquels qui, dans les parties les plus hautes des cieux, loin d’imiter l’orgueil impie du diable et de ses anges, obéissent à Dieu avec un pieux dévouement. Le roi de cette cité est Jésus-Christ, qui, comme Verbe de Dieu, a le commandement des anges d’en haut, et comme verbe assumant l’humanité, a voulu prendre aussi le commandement des hommes, en vue de les faire régner tous ensemble avec lui dans l’éternelle paix… Cependant, après quelques générations… la cité juive fut réduite en captivité et une grande partie de ses citoyens furent emmenés à Babylone. Or, de même que Jérusalem désigne la cité et la société des justes, de même Babylone désigne la cité et la société des injustes.
Ces deux cités, qui, depuis l’origine de l’humanité jusqu’à la fin des siècles, cheminent entremêlées l’une dans l’autre, à travers les divers âges, doivent être séparées au jugement dernier.
Prière
Notre Père…