Les nantis et les démunis
Les nantis et les démunis
Depuis que Karl Marx et Friedrich Engels ont proposé une société qui permettrait d’éliminer la distinction entre les « nantis » et les « démunis », nous assistons à la montée de la tension entre ces deux groupes, souvent vus comme étant les riches et les pauvres. Les « nantis » sont ceux qui possèdent plus de choses et les « démunis » ceux qui en possèdent moins. Nous entendons dire que l’écart entre ces deux groupes ne cesse de croître. Ceci donne des munitions à beaucoup de politiciens qui veulent éliminer cet écart en forçant ceux qui ont gagné et économisé davantage à donner à ceux qui, pour une raison ou une autre, ne l’ont pas fait. C’est une position qui leur permet d’aller chercher beaucoup de votes.
Au cœur de la tourmente économique actuelle, les chrétiens vont devoir considérer de près les besoins des pauvres, en évitant toutefois d’être engloutis par les idéologies socialistes des politiciens. La communion des saints décrite en Actes 2 devra être distinguée du socialisme. Actes 2.44-45 dit : « Tous ceux qui avaient cru étaient ensemble et avaient tout en commun. Ils vendaient leurs biens et leurs possessions et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. » Cette distribution était motivée par le fait que tous les croyants faisaient partie d’un même corps : l’Église (1 Co 12.25-27). Personne ne les forçait à partager ainsi (Ac 5.4), cependant ils l’ont fait par amour pour le corps.
Ce qui s’est fait dans l’Église était très différent de ce qui se fait aujourd’hui dans notre société laïque socialiste. Selon les principes bibliques, nous avons le droit et la responsabilité de faire ce que nous voulons des bénédictions que Dieu nous accorde. Toutefois, « ce que nous voulons » doit être défini par un cœur renouvelé, rempli d’amour, de miséricorde et de compassion envers notre prochain, en particulier « envers les frères en la foi » (Ga 6.10). Ce que nous voulons doit être déterminé par le commandement de Dieu d’aimer notre prochain. L’Ancien Testament est rempli d’expressions de la colère de Dieu contre ceux qui ne tiennent aucun compte des pauvres parmi le peuple de Dieu ou qui les oppriment.
Le socialisme s’en prend à la providence de Dieu, qui donne à tous selon ce qu’il juge être le meilleur. Le socialisme enfreint l’éthique biblique du travail en récompensant la paresse (2 Th 3.10) et finit par détruire une société, alors qu’il prétend en régler les problèmes. En fin de compte, tout le monde finit par devenir pauvre. La compassion envers les autres ne peut pas être légiférée par des hommes pécheurs, c’est un don de Dieu qui nous est accordé par son Saint-Esprit.
Au fil des années, nos gouvernements ont progressivement cherché à remplacer l’aspect diaconal de la vie de l’Église, malgré le fait que les organismes de charité et de bienfaisance liés à l’Église font beaucoup plus de bien que les organismes laïques. Les adeptes d’une vision laïque de la société ont imposé leur « seigneurie » dans la vie de bien des personnes. Les gens se sont habitués à cela. Le premier cri à l’aide que lancent les hommes s’adresse rarement à Dieu, mais les gens n’ont aucune hésitation à crier à l’aide pour recevoir davantage d’aide des gouvernements fédéral ou provincial. La reconnaissance pour cette aide gouvernementale s’exprime dans l’isoloir le jour de l’élection, comme le savent très bien tous les politiciens.
L’Église peut-elle rester neutre dans ce domaine? Certainement pas. Le problème auquel nous faisons face est un problème d’ordre spirituel. C’est une question qui touche notre relation avec Dieu et celle avec nos frères dans le Seigneur. Au cœur d’une économie défaillante, je crois que les diacres dans les Églises locales doivent devenir de plus en plus proactifs. Ils vont devoir porter une attention particulière à la bonne gestion des biens dans la vie des chrétiens. La tâche de trouver des fonds pour le bon fonctionnement de l’Église ainsi que pour l’accomplissement de sa mission leur a été assignée. Ils doivent être conscients des besoins des membres de leur Église. Il faudra enseigner aux gens comment vivre durant les années de vaches maigres, car notre société d’abondance nous a gâtés en nous amenant à croire que nous avons tous droit à la prospérité. Comment aider ceux qui souffrent financièrement devra être mis à l’ordre du jour des réunions des conseils locaux. Comment économiser davantage, dépenser moins et utiliser ce que nous avons en vue d’aider ceux qui souffrent devra être enseigné clairement. La vocation du diacre est d’encourager le principe de la bonne gestion et des dons faits avec joie.
Dans une société fondamentalement hostile aux principes chrétiens, vivant de plus en plus dans l’obscurité et attirant ainsi la colère de Dieu sur notre nation en faillite, l’Église doit briller de tout son éclat. Elle a beaucoup de choses à dire au sujet du corps et de l’âme. La Parole de Dieu aborde ces deux aspects de manière équilibrée. Nous avons là toute une occasion de proclamer la lumière de la vie à tous ces gens sans espoir qui sont si nombreux aujourd’hui! Nous avons là toute une occasion de laisser briller la lumière de cette vie à travers nous devant ces gens!
Matériellement parlant, nous, chrétiens, pouvons être « nantis » ou « démunis », mais spirituellement nous possédons tout. Rappelons-nous tous que les choses que nous voyons périront toutes et que les choses que nous ne voyons pas dureront toujours (2 Co 4.18). C’est dans la parabole des talents que Jésus a enseigné le principe suivant : « Car on donnera à celui qui a et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a » (Mt 25.29) Les « nantis » le seront encore davantage. Ce que nous possédons maintenant par la foi sera encore plus magnifique à l’avenir.
Dans un monde déroutant, ne perdons pas de vue la réalité. C’est parce que nous avons tout en Christ que nous sommes capables d’apprendre à être contents de l’état où nous nous trouvons. C’est vrai. Les anciens de l’Église doivent l’enseigner et les diacres doivent se servir de cette vérité pour aider les membres de l’Église qui ont des difficultés sur le plan matériel. Paul dit en Philippiens 2.4 : « Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. »
C’est ce que Jésus a fait pour nous. « Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis » (2 Co 8.9).