Romains 5 - La fierté des enfants de Dieu
Romains 5 - La fierté des enfants de Dieu
« Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ; c’est à lui que nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la persévérance, la persévérance une fidélité éprouvée, et la fidélité éprouvée l’espérance. Or, l’espérance ne trompe pas, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. À peine mourrait-on pour un juste; quelqu’un peut-être aurait le courage de mourir pour un homme qui est bon. Mais en ceci, Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. À bien plus forte raison, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à bien plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Plus encore, nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. »
Romains 5.1-11
Quels sont vos sujets de fierté? De quoi aimez-vous vous vanter? Étrange question, n’est-ce pas? Un chrétien a-t-il le droit de se vanter de quelque chose? Je suis fier de mes exploits au ping-pong et aux échecs, mais peut-être ferais-je mieux d’avoir un peu plus d’humilité. Nous aimons bien nous vanter de nos exploits, de notre travail bien fait, de nos habiletés. Les enfants sont fiers et contents de nous montrer leur beau dessin, leur bricolage bien construit, leur pirouette en gymnastique ou leur pièce musicale.
Il y a certainement une place pour être contents et reconnaissants des talents que Dieu nous accorde et des belles choses que nous pouvons réussir par sa grâce. Rappelons-nous toutefois que rien ne vient de nous-mêmes et que tout vient de Dieu. Nous devons rendre à Dieu seul toute la gloire en toute chose! L’apôtre Paul s’est vanté d’avoir travaillé plus que tous les autres apôtres, en prenant bien soin d’ajouter : « Non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi » (1 Co 15.10). Les juifs se glorifiaient d’être les meilleures personnes au monde. Ils ne rendaient pas gloire à Dieu. Ils voulaient leur gloire personnelle. Paul réplique en disant : « Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur » (1 Co 1.31).
Dans notre texte, Paul trouve de bonnes raisons de « se glorifier ». Trois fois il utilise l’expression « Nous nous glorifions… » Ce mot veut dire : « Nous nous réjouissons », « nous mettons notre orgueil dans ces choses », « nous en faisons notre fierté ». Je vous annonce aujourd’hui ce qui fait la fierté des enfants de Dieu. Qu’est-ce qui, d’après notre texte, fait notre fierté?
Voyez à la fin du verset 2 : « Nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire. » Puis au verset 3 : « Bien plus, nous nous glorifions même dans les tribulations » (ou les épreuves). Puis au verset 11 : « Plus encore, nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » Trois sujets de grande fierté : l’espérance de la gloire, les épreuves, Dieu lui-même par Jésus-Christ.
1. Notre fierté dans l’espérance de la gloire⤒🔗
L’épître aux Romains présente l’Évangile de manière très structurée. Dans Romains 5.1-11, Paul nous présente les fruits de notre justification. Le verset 1 dresse la table pour nous présenter ces beaux fruits : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu », etc. Dans les chapitres précédents, Paul s’est assuré de nous ôter toute raison d’être fier de soi. Personne ne peut se vanter de quoi que ce soit de bon en lui-même. Les païens loin de Dieu rejettent la lumière de Dieu dans la création et refusent d’adorer le vrai Dieu. Ils se tournent vers les vaines idoles et se livrent à leurs passions mauvaises. Les juifs proches de Dieu se vantent d’être les meilleurs parce qu’ils ont la révélation spéciale de Dieu dans l’Ancien Testament, mais au fond, même s’ils sont très religieux, ils sont pécheurs eux aussi. Paul conclut au chapitre 3 : « Il n’y a pas de juste, pas même un seul. […] Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul » (Rm 3.10,12). Devant Dieu, personne ne peut se vanter. Paul enchaîne aux chapitres 3 et 4 en expliquant la nécessité du salut en Jésus-Christ : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ » (Rm 3.23). Il n’y a qu’un seul moyen de salut. C’est par Jésus seul, par la foi en lui, que nous sommes justifiés devant Dieu. Et voilà que nous pouvons maintenant, au chapitre 5, déguster les bons fruits de notre justification gratuite.
Paul énumère trois fruits : Premièrement, nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ (verset 1). Deuxièmement, par la foi, nous avons accès à cette grâce, nous sommes établis dans cette grâce (verset 2a). Troisièmement, nous mettons notre orgueil dans l’espérance de la gloire de Dieu (verset 2b). Trois fruits : la paix, la grâce, la gloire.
La paix avec Dieu nous parle de l’effet immédiat de la justification. Nous étions ennemis de Dieu, et nous voilà pardonnés, réconciliés avec Dieu. Quel bonheur, chers frères et sœurs, de goûter à ce fruit! Ensuite, la grâce en laquelle nous sommes établis nous parle de l’effet permanent de la justification. Jésus est toujours disponible, toujours plein de compassion, il est notre Avocat auprès du Père qui prie en notre faveur. Nous avons accès à sa grâce tous les jours. Et puis, la gloire de Dieu que nous espérons nous parle de l’effet ultime de la justification. Un jour, la gloire de Dieu sera pleinement révélée devant nos yeux. Nous serons pleinement transformés, nous refléterons sa gloire dans toute sa beauté. Nous espérons cette gloire.
Il y a de quoi être fiers, n’est-ce pas? « Nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu » (verset 2). Notre espérance est tellement belle! Un jour, nous verrons le Seigneur Jésus dans toute sa splendeur, et nous-mêmes serons rendus semblables à lui. Nous serons éclatants, plein de force, glorieux, incorruptibles. N’est-ce pas un sujet de grande joie et de grande fierté? Certainement! Et pourtant, nous n’en faisons pas toujours notre fierté. Nous sommes trop préoccupés par le moment présent, trop absorbés par nos soucis. Chaque jour, au milieu de nos activités, eh bien, relevons la tête et pensons à notre espérance de la gloire de Dieu. Soyons-en fiers. Fiers de nous-mêmes? Non! Fiers de l’œuvre que Dieu a promis d’accomplir parfaitement en nous et pour sa gloire. Apprenons à faire de notre espérance notre sujet de fierté.
Mais Paul ne s’arrête pas là. Il ne fait pas que se réjouir de l’avenir. Il est fier également de ce qui se passe aujourd’hui même, dans notre vie quotidienne.
2. Notre fierté dans les épreuves←⤒🔗
Paul dit au verset 3 : « Bien plus, nous nous glorifions même dans les tribulations. » Bien plus! Plus que la fierté de notre espérance de la gloire, nous nous glorifions même dans les épreuves! Étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu, nous sommes établis dans la grâce, nous avons l’espérance certaine d’un avenir radieux. Nous en sommes très fiers. La vie chrétienne avec Dieu est vraiment très belle et sera magnifique à la fin! Pourtant, notre route n’est pas toute garnie de pétales de roses, sans aucune épine. Les épreuves et les souffrances font partie du programme. Nous le savons par expérience. Paul le savait, lui aussi. Il a beaucoup souffert. Il a traversé tant d’épreuves. Oui, la souffrance fait partie de la vie chrétienne.
Mais ce qui est tellement surprenant, c’est que Paul puisse dire : « Bien plus, nous nous glorifions même dans les tribulations. » Nous trouvons notre fierté même dans les épreuves! Oui, nous mettons notre gloire dans notre espérance. Elle fait déjà notre joie. Plus encore, nous mettons notre gloire dans les souffrances présentes. Si nous nous réjouissons dans notre espérance de la gloire, nous nous réjouissons également et même plus dans nos souffrances. Les souffrances présentes et la gloire à venir sont toutes les deux des sujets de joie et de fierté pour le chrétien.
Mais comment est-ce possible? Comment pouvons-nous vraiment nous réjouir dans nos épreuves? Être fiers dans nos souffrances? Par définition, une épreuve cause peine et douleur. Une maladie nous affaiblit, un accident nous frustre, un conflit nous abat, un échec nous décourage, une moquerie nous blesse. Une épreuve, en général, nous humilie, nous abaisse. Qui parmi nous peut dire à son ami : « Je suis fier de t’annoncer qu’en ce moment je traverse une très dure épreuve »? Un enfant va-t-il présenter fièrement son bricolage à ses parents si son bricolage est tout brisé? La souffrance nous courbe et nous humilie. Alors, comment peut-on dire : « Bien plus, nous nous glorifions même dans les tribulations »?
Comprenons bien. Notre joie ou notre fierté n’est pas dans la souffrance elle-même. Elle est dans les effets produits par la souffrance. Nous n’allons pas nous plaire et nous complaire dans la souffrance, nous ne courons pas après les problèmes, nous ne sommes pas masochistes. Mais à travers nos souffrances, nous voyons la main de Dieu accomplir son plan bienveillant envers nous. En elle-même, la souffrance ne produit pas de bons effets. L’épreuve peut produire une profonde amertume qui nous empoisonne et qui empoisonne ceux qui nous entourent. La souffrance peut produire un mécontentement chronique qui nous fait perdre notre joie et qui fait fuir les autres autour de nous. La souffrance ne possède pas de vertu en elle-même. Pour que l’épreuve produise un effet bénéfique, il faut la paix avec Dieu par Jésus-Christ, il faut goûter à sa grâce, il faut se réjouir de l’espérance de la gloire. L’épreuve produit en nous un bon effet seulement quand l’Esprit de Dieu agit puissamment dans nos cœurs, pour nous transformer à l’image de Jésus.
Quels sont donc les effets produits par la souffrance? Lisons les versets 3 et 4 : « Sachant que la tribulation produit la persévérance, la persévérance une fidélité éprouvée, et la fidélité éprouvée l’espérance. » Trois étapes :
Première étape : L’épreuve produit la persévérance. Autrement dit, la persévérance dont nous avons besoin dans l’épreuve est produite par l’épreuve elle-même. C’est un peu comme les anticorps. Si j’attrape une infection, mon corps est fait pour se mettre à produire des anticorps qui combattront l’infection. Si je vis une souffrance, Dieu se servira de cette souffrance pour produire la persévérance dont j’ai besoin pour passer à travers la souffrance. Sans épreuve, il n’est pas possible d’apprendre à persévérer. L’épreuve produit la persévérance.
Deuxième étape : La persévérance produit la fidélité éprouvée. La fidélité éprouvée c’est la qualité de quelqu’un ou de quelque chose qui a été testé et qui a résisté à l’épreuve. Les compagnies font des contrôles de qualité pour vérifier si leurs produits qu’ils nous vendent sont de bonne qualité. La voiture qu’on nous propose est-elle confortable? Est-elle performante, économique, sécuritaire, non polluante? Des tests de qualité sont effectués pour vérifier si la voiture est conforme. La souffrance du chrétien est un contrôle de qualité pour vérifier si notre foi est authentique, ou bien si nous sommes des hypocrites qui font semblant d’être chrétiens sans vraiment l’être. Quand un enfant de Dieu est affligé par une épreuve, la grâce de Dieu lui permettra d’en sortir victorieux. Le contrôle de qualité sera concluant. « L’épreuve produit la persévérance, la persévérance produit une fidélité éprouvée. »
Troisième étape : La fidélité éprouvée produit l’espérance. Nous revenons à l’espérance. Mais pourquoi encore l’espérance? Qu’est-ce que les effets produits par l’épreuve ont à voir avec notre espérance? Voyez-vous, quand nous traversons une épreuve et que nous en sortons victorieux, le contrôle de qualité est réussi. Et alors, nous sommes heureux et fiers de ce que Dieu fait en nous. Par nous-mêmes, nous aurions été incapables de réussir l’épreuve. Nous n’en avions pas la force. Il est bien évident que c’est Dieu qui nous donne la victoire dans l’épreuve. N’est-ce pas encourageant de voir Dieu à l’œuvre dans nos vies? S’il fait cette œuvre au milieu du feu de l’épreuve, il va certainement continuer cette œuvre en nous. S’il nous a tenu la main pendant que nous étions malades, ou en dépression, ou découragés de nos échecs, n’est-ce pas qu’il va continuer de nous tenir la main jusqu’au bout? En voyant Dieu travailler en nous pour transformer notre caractère, cela nous donne l’espérance qu’il nous conduira en toute sécurité jusqu’à la gloire éternelle. « La fidélité éprouvée produit l’espérance. »
N’est-ce pas un grand sujet de fierté? Êtes-vous fiers et contents de ce que Dieu fait en vous à travers vos épreuves? Ou bien, êtes-vous perpétuellement mécontents et abattus? « Nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire », oui, certainement. « Bien plus, nous nous glorifions même dans les épreuves. » Nous sommes fiers, non pas de nos souffrances ou de nos humiliations. Nous sommes fiers de ce que Dieu fait avec nous et en nous à travers nos souffrances. C’est comme un enfant qui a son bricolage tout brisé, mais qui voit ses parents le recoller patiemment avec lui et qui, finalement, est fier du bricolage réparé. Ce n’est peut-être pas un exemple parfait, mais c’est pour nous encourager : Soyons fiers de la belle œuvre de transformation que Dieu fait en nous à travers l’épreuve!
3. Notre fierté en Dieu par Jésus-Christ←⤒🔗
Paul ajoute au verset 11 : « Plus encore, nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. » « Plus encore » : nous arrivons au sommet. Plus encore que notre espérance de la gloire à venir, plus encore que dans nos souffrances actuelles à travers lesquelles Dieu agit, nous avons une autre raison, plus grand encore, d’être fiers. Fiers de quoi ou fiers de qui? Fiers de Dieu lui-même. Fiers de notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ. Fiers de son œuvre de rédemption à la croix.
Aux versets 1 à 5, nous avons vu les fruits de la justification : la paix avec Dieu, l’accès à la grâce de Dieu, l’espérance de la gloire à venir; entretemps, nos souffrances actuelles font partie du processus vers la gloire à venir. Aux versets 6 à 11, nos regards se tournent, non plus sur ce que Dieu fait en nous aujourd’hui par son Esprit, mais sur ce que Dieu a déjà fait pour nous autrefois par Jésus-Christ. Il est question, non pas de nos joies ou nos souffrances actuelles, mais des souffrances et de la mort de Jésus lui-même. Le verset 5 nous fait regarder à maintenant, au présent : « L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. » Le verset 8 nous fait regarder au passé : « Mais en ceci, Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. » Aujourd’hui, le Saint-Esprit déverse à grands flots dans nos cœurs l’amour de Dieu pour nous — comme c’est bon et délicieux! L’Esprit le fait parce qu’autrefois Dieu nous a prouvé son amour pour nous quand Jésus est mort pour nous — comme ce fut pénible et douloureux pour lui!
Quel est donc notre plus grand sujet de joie et de fierté? L’espérance de la gloire à venir? C’est une très belle raison d’être fiers, très certainement. Les épreuves actuelles à travers lesquelles Dieu nous transforme? C’est une autre bonne raison d’être fiers, bien sûr. Mais la raison ultime de notre fierté, c’est Dieu lui-même, c’est Jésus en personne, à cause de tout ce qu’il a fait pour nous à la croix. Suprême manifestation de l’amour de Dieu, afin qu’il soit notre Dieu et que nous soyons ses enfants. Suprême raison d’être fiers!
Aux yeux des sages philosophes, la croix du Christ est une folie. Aux yeux des grandes religions, la croix du Christ est un sujet de honte. Aux yeux de plusieurs autour de nous, la croix du Christ est sujet d’indifférence ou de moquerie. Mais pour nous, Jésus-Christ est notre plus grande joie, notre fierté suprême.
Chers frères et sœurs, nous arrive-t-il d’avoir honte de nous-mêmes? À cause d’un péché persistent, ou d’un échec humiliant? Passons-nous par un découragement qui nous garde abattus? Sommes-nous mécontents de notre sort ou mécontents des autres? Avons-nous de la difficulté à garder notre joie en Jésus-Christ? Avons-nous peut-être même perdu cette joie? Je vous invite à considérer ce que Dieu nous dit aujourd’hui dans sa Parole. Le Saint-Esprit déverse dans nos cœurs l’amour que Dieu a pour nous depuis toute éternité. Cet amour, il nous l’a prouvé hors de tout doute à la croix, pour nous réconcilier pleinement avec lui.
Alors, relevons nos têtes et soyons fiers de Dieu, fiers de Jésus-Christ, fiers de son œuvre de rédemption. « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur », nous dit sa Parole (Ph 4.4). Pas dans les circonstances changeantes et fluctuantes, mais dans le Seigneur. Oui, nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire… Bien plus, nous nous glorifions dans les épreuves… Plus encore, nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ! Amen.