1 Thessaloniciens 1 - Le Dieu trinitaire à l'oeuvre
1 Thessaloniciens 1 - Le Dieu trinitaire à l'oeuvre
« Paul, Silas et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens qui est en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus-Christ : Que la grâce et la paix vous soient données! Nous rendons continuellement grâces à Dieu pour vous tous, et faisons mention de vous dans nos prières. Nous nous souvenons sans cesse, devant Dieu notre Père, de l’œuvre de votre foi, du travail de votre amour, et de la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus-Christ. Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus, car notre Évangile n’est pas venu à vous jusqu’en paroles seulement, mais aussi avec puissance, avec l’Esprit Saint et une pleine certitude. Vous savez en effet, ce que, à cause de vous, nous avons été parmi vous. Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie de l’Esprit Saint. Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants en Macédoine et en Achaïe. Car la parole du Seigneur a retenti de chez vous, non seulement en Macédoine et en Achaïe, mais votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, à tel point que nous n’avons pas besoin d’en parler. On raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir. »
1 Thessaloniciens 1.1-10
L’histoire de la jeune Église de Thessalonique est exemplaire, car elle nous montre ce que devrait être toute Église remplie de l’Esprit de Dieu : à savoir une Église missionnaire. L’apôtre Paul, qui la fonda lors de son passage en Macédoine, donc au nord de la Grèce, lui écrivit peu après au moins deux lettres, dont la première fera l’objet de notre méditation. Mais avant de nous tourner vers le premier chapitre de cette lettre, voyons comment le livre des Actes des apôtres nous retrace la naissance de cette Église, au milieu de bien des tribulations. Nous lisons, au chapitre 17 du livre des Actes, le passage suivant :
« Paul et Silas passèrent par Amphipolis et Apollonie, et arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il eut avec eux des entretiens, d’après les Écritures; il expliquait et exposait que le Christ devait souffrir et ressusciter d’entre les morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Christ. Quelques-uns d’entre eux furent persuadés et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu’une grande multitude de Grecs craignant Dieu, et plusieurs femmes parmi les plus notables. Mais les Juifs, jaloux, prirent avec eux quelques hommes de rien parmi la populace et provoquèrent des attroupements, ainsi que du tumulte dans la ville. Ils se portèrent à la maison de Jason et cherchèrent Paul et Silas pour les amener devant le peuple. Ils ne les trouvèrent pas; alors ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats en criant : Ceux-ci, qui ont bouleversé le monde entier, sont aussi venus ici, et Jason les a reçus. Ils agissent tous contre les décrets de César et disent qu’il y a un autre roi, Jésus. Ces paroles troublèrent la foule et les magistrats, qui ne relâchèrent Jason et les autres qu’après avoir obtenu d’eux une caution » (Ac 17.1-9).
Voilà donc l’arrière-plan de la première lettre que Paul adresse à cette jeune Église née dans un environnement hostile. Le début de cette lettre nous fera cependant comprendre que la naissance d’une Église comme celle de Thessalonique ne dépendait pas de la volonté d’un ou deux hommes, tels que Paul et Silas, aussi motivés soient-ils, mais plutôt du Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, puissamment à l’œuvre pour rassembler son peuple partout où sa Parole serait prêchée. La lettre commence par identifier ses auteurs et apporte à ses lecteurs une salutation de la part de Dieu : « Paul, Silas et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens qui est en Dieu le Père et dans le Seigneur Jésus-Christ » (1 Th 1.1).
Cela fait deux mille ans que l’Église de Jésus-Christ confesse le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint-Esprit. Or c’est ce même Dieu que nous voyons à l’œuvre pour amener vers lui les Thessaloniciens. Dans le passage que nous venons de lire, nous trouvons un parfait condensé de l’œuvre du Dieu trinitaire en vue du salut de l’homme pécheur.
Commençons par le Père, au nom duquel la salutation de Paul et de ses compagnons aux Thessaloniciens a d’abord été adressée : « Nous savons, frères bien-aimés de Dieu que vous avez été élus… », nous dit le verset 4. Tout commence par l’élection de Dieu le Père, devant qui Paul se souvient sans cesse des Thessaloniciens. Sans l’élection de Dieu, qui précède toute chose, jamais l’Église de Thessalonique n’aurait vu le jour. C’est du reste pourquoi Paul peut appeler ses correspondants « bien-aimés de Dieu ». Ils sont « bien-aimés », car ils ont été aimés avant même d’offrir quoi que ce soit à Dieu. Il les a aimés dans son élection souveraine. Son amour se manifeste pour eux par le don de la foi, cette « foi en Dieu » dont Paul parle au verset 8, lorsqu’il dit « votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu ». En effet, poursuit-il au verset 9, « vous vous êtes convertis, en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai ».
Le fruit de l’élection de Dieu le Père, c’est la conversion à Dieu, et donc le rejet des idoles, qui sont de faux dieux, morts et qui ne signifient que la mort spirituelle de ceux qui les servent. Les Thessaloniciens s’en sont détournés et servent désormais le Dieu vivant et vrai. C’est à ce sujet que Paul rend grâces continuellement : il fait mention d’eux dans ses prières adressées au Dieu vivant et vrai qui élit ses bien-aimés, leur accorde la foi afin qu’ils se détournent des idoles mortes et fausses et le servent.
Mais le Fils, le Seigneur Jésus-Christ, est à l’œuvre avec le Père : c’est son Évangile que Paul a prêché. Et le don de la foi a fait que les Thessaloniciens sont devenus non seulement imitateurs de Paul, mais, bien plus encore, du Seigneur Jésus-Christ lui-même : « Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations… », lisons-nous au verset 6. Accepter l’Évangile, recevoir la Parole signifie en effet devenir un imitateur de Jésus-Christ, le suivre comme un disciple prêt à traverser les tribulations les plus diverses, suivre même parfois Jésus-Christ sur le chemin de Golgotha. Nous avons lu quelle fut la première tribulation de l’Église de Thessalonique, dès sa fondation. Elle était à peine née que la persécution l’atteignait. Il dut y en avoir d’autres par la suite, même si nous n’en percevons qu’un écho dans la lettre de Paul. Dans l’Évangile de Jean, Jésus lui-même dit à ses disciples : « Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jn 15.20).
Malgré ces tribulations, les Thessaloniciens n’ont pas chancelé dans leur espérance. En fait, Paul, au verset 3, se souvient particulièrement de la fermeté de leur espérance « en notre Seigneur Jésus-Christ ». C’est en lui, dans le Fils qui a été donné par le Père pour le salut des hommes, qu’est ancrée l’espérance des Thessaloniciens. Et au verset 10, le contenu de cette espérance est clairement déclaré : « … pour attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir ». Le Fils de Dieu est ici nommé : c’est Jésus de Nazareth, et nul autre. C’est lui que Dieu a ressuscité, et c’est lui qui revient pour juger l’humanité. Mais l’espérance des Thessaloniciens est qu’ils ont été délivrés de la colère à venir, celle qui attend ceux qui n’acceptent pas le Fils comme leur Seigneur et leur Roi.
Le Père, le Fils, mais jamais sans le Saint-Esprit : l’Évangile n’aurait pas pénétré le cœur des Thessaloniciens sans l’action du Saint-Esprit. Voici ce que Paul écrit au verset 5 : « Car notre Évangile n’est pas venu à vous en paroles seulement, mais aussi avec puissance, avec l’Esprit Saint et une pleine certitude. » Sans l’Esprit Saint qui témoigne à chacun que Jésus-Christ est vraiment le Seigneur et le Sauveur, aucune conversion au Dieu vivant et vrai n’est possible. C’est lui aussi qui donne une pleine certitude, cette espérance ferme dont font preuve les Thessaloniciens. Mais il fait davantage encore : il accorde la joie, même au milieu des tribulations. « Vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie de l’Esprit Saint. » Une joie totalement incompréhensible autrement; car quelle joie peut-il y avoir au milieu des tribulations, si Dieu ne remplit pas ses enfants de la certitude de sa présence ineffable?
Voilà donc la jeune Église de Thessalonique sous la protection divine, assurée de la présence du Dieu trois fois saint. Quels fruits peut bien porter une telle Église? Paul les mentionne dès le début de sa lettre : ce sont ces fruits qui font l’objet de sa reconnaissance devant Dieu : « Nous nous souvenons sans cesse, devant Dieu notre Père, de l’œuvre de votre foi, du travail de votre amour, et de la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus-Christ. » Une foi qui œuvre, un amour qui travaille et une espérance qui demeure ferme : voilà bien les trois choses qui demeurent, comme le même apôtre Paul l’enseigne dans ce célèbre passage de la première lettre aux Corinthiens : « Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour; mais la plus grande, c’est l’amour » (1 Co 13.13).
Dotée par le Dieu Père, Fils et Saint-Esprit de ces marques, la toute jeune Église de Thessalonique devient immédiatement ce que toute Église authentique ne peut qu’être, à savoir une Église missionnaire. Aux versets 7 et 8, nous lisons :
« Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants en Macédoine et en Achaïe. Car la parole du Seigneur a retenti de chez vous, non seulement en Macédoine et en Achaïe, mais votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, à tel point que nous n’avons pas besoin d’en parler. »
Le témoignage vers l’extérieur n’était pas pour cette jeune Église quelque chose de forcé, d’imposé; au contraire, sa foi vivante ne pouvait qu’être proclamée, en paroles et en actes : voilà en particulier en quoi consistaient l’œuvre de sa foi et le travail de son amour. Les Thessaloniciens ne réclamèrent pas à cor et à cri des missionnaires pour les tenir en tutelle ou en minorité, ils devinrent immédiatement eux-mêmes une Église missionnaire et Paul peut dire d’eux que c’est leur foi en Dieu qui s’est fait connaître en tout lieu.
Puisse toute jeune Église élue par Dieu le Père, espérant fermement en Jésus-Christ et animée par une pleine certitude et la joie que donne l’Esprit Saint, ressembler à cette Église de Thessalonique; puisse-t-elle posséder la foi, l’espérance et l’amour, et les communiquer en paroles et en actes autour d’elle, dans l’attente du Fils, Jésus-Christ, que Dieu a ressuscité des morts et qui nous délivre de la colère à venir.