2 Corinthiens 4 - De l'Évangile éternel
2 Corinthiens 4 - De l'Évangile éternel
Dans certains cercles chrétiens, on parle actuellement davantage d’exorcisme… que d’évangélisation. Il semble que de nombreux chrétiens se préoccupent davantage d’astrologie, d’horoscopes, de cultes d’idoles, du culte voué à Satan, de meurtres rituels et j’en passe, qu’ils ne s’intéressent â la fidèle proclamation de l’Évangile du Dieu manifesté en Jésus-Christ.
Les phénomènes que je viens de mentionner sont souvent associés à l’usage des drogues hallucinogènes et à la perversion sexuelle. Ils sont toujours sans exception les signes de l’aliénation de l’homme de son Dieu et Créateur, lequel se révèle aussi bien dans le monde que dans sa Parole, la Bible chrétienne, Ancien et Nouveau Testament.
Au moment où l’histoire de l’humanité approche de son point culminant, « l’homme d’iniquité » dont parle Paul dans 2 Thessaloniciens 2.9 semble, lui aussi, sur le point de se manifester.
Or, la Bible déclare que le Seigneur Jésus-Christ renversera l’Antichrist par la puissance de sa Parole de vérité. Lors de son avènement glorieux, il l’anéantira totalement.
Même durant notre période de l’histoire, sa victoire et ses conquêtes sont déjà manifestes. Certes, l’Évangile est contredit et combattu par une intense activité satanique. Satan, le sinistre séducteur, le destructeur par excellence, s’acharne à déformer l’Évangile et à arracher à la souveraine grâce de Dieu les hommes égarés. Mais la puissance de la grâce divine opère avec un pouvoir plus grand que le sien et continue à arracher des hommes à la perdition.
C’est à cette grâce souveraine que saint Paul rendait témoignage dans le passage suivant :
« C’est pourquoi, ayant ce ministère, selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage. Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret, nous n’avons pas une conduite astucieuse, et nous n’altérons pas la Parole de Dieu. Mais en publiant la vérité, nous recommandons notre conscience d’hommes devant Dieu. Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent, pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire du Christ, qui est à l’image de Dieu. Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus. Car Dieu qui a dit : La lumière brillera du sein des ténèbres a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ » (2 Co 4.1-6).
Le message de l’Évangile est tellement riche que Saint Paul doit avoir recours à une variété de phrases pour le décrire. Il mentionne « la Parole de Dieu », la « vérité », notre « Évangile » ainsi que « l’Évangile de la gloire du Christ ». En examinant ces termes, nous pourrons saisir la signification profonde de la foi que nous professons.
1. La Parole de Dieu⤒🔗
Bien que le message soit communiqué par des humains tels que Paul ou Pierre, l’Évangile dérive néanmoins son origine dans la pensée et dans le cœur même de Dieu. Que ce soit Moïse ou Michée, Malachie ou Matthieu, l’autorité de ce message repose en son divin Auteur. Les chrétiens de la ville de Thessalonique, convertis de leur grossier paganisme au Christ Sauveur, reconnurent l’autorité divine dans ce que le grand apôtre et ses collègues missionnaires leur avaient transmis. Ainsi, jetant un regard en arrière sur l’évangélisation qu’il avait effectuée dans cette ville portuaire, saint Paul écrivait :
« Vous savez vous-mêmes, frères, que notre arrivée chez vous n’a pas été sans résultat. Après avoir souffert et reçu des outrages à Philippes, comme vous le savez, nous avons pris de l’assurance en notre Dieu pour vous annoncer l’Évangile de Dieu, au milieu de bien des combats. Car notre prédication ne repose ni sur l’erreur, ni sur des motifs impurs, ni sur la fraude; mais selon que Dieu a jugé digne de nous confier l’Évangile, ainsi nous parlons, non comme pour plaire à des hommes, mais pour plaire à Dieu, qui sonde les cœurs » (1 Th 2.1-3).
En lisant l’Écriture sainte, nous apprenons que Dieu en personne s’adresse à nous. Nous sommes confrontés avec rien de moins que sa Parole, celle qui nous appelle à la repentance sincère, à une foi vivante, à l’obéissance active. C’est à travers la Parole de Dieu que nous parvenons à la véritable connaissance, une connaissance claire, nécessaire et suffisante du Christ Seigneur et Sauveur, celui qui est la Parole incarnée « pour nous et pour notre salut ».
2. La vérité←⤒🔗
La Parole de Dieu est la vérité (Jn 17.7). Elle déclare les grands actes rédempteurs de Dieu, nous dévoile ses saintes exigences, expose devant nous notre état d’hommes et de femmes en condition de chute et fait apparaître au grand jour notre lamentable échec. Sans aucun doute, la Parole de Dieu est vivante et agissante, plus acérée qu’une épée à deux tranchants, ainsi que le décrit l’auteur de la lettre aux Hébreux.
« Elle pénètre jusqu’au tréfonds de notre être et divise l’âme et l’esprit, les jointures et les membres. Elle juge nos pensées les plus intimes et révèle les attitudes les plus secrètes de notre cœur. Rien, dans la création, n’est caché aux yeux de Dieu. Tout est nu devant celui à qui nous devrons rendre compte » (Hé 4.12).
La même vérité dont se sert l’Esprit Saint de Dieu pour anéantir nos présomptions et nous convaincre de péché nous conduit également vers celui qui pardonne les péchés et accorde une vie nouvelle. Les Écritures nous conduisent â Jésus-Christ qui, selon l’Écriture sainte, est la vérité même de Dieu, la vérité exclusive et ultime. Sa connaissance nous affranchit de l’ignorance, de la superstition et des griffes de Satan.
3. Notre Évangile←⤒🔗
Tous ceux qui sont soumis au pouvoir asservissant et dégradant du péché reconnaissent leur besoin de salut. Le message chrétien leur parvient comme l’Évangile, c’est-à-dire comme la Bonne Nouvelle. Il annonce ce que Dieu a accompli en Jésus-Christ en leur faveur, comment il a délivré des hommes et des femmes de leur perdition éternelle, de la malédiction du péché et de la mort définitive.
En quel sens l’apôtre Paul mentionne-t-il ce « notre Évangile »? S’agirait-il d’un message de son cru, totalement différent de l’Évangile proclamé par les apôtres Pierre ou Jean? Nullement. Car il n’y a rien d’étrange ni d’excentrique dans son message. Certes, son tempérament est différent de celui des autres, son vocabulaire et son style aussi. Néanmoins, s’agissant du contenu, son message est identique â celui qu’ont proclamé les autres apôtres. Ainsi, d’un seul cœur et d’une seule voix, ils affirment tous que Jésus-Christ est le Fils éternel de Dieu de même qu’il est l’Homme parfait. Il vint au monde pour sauver les pécheurs, offrit sa personne en sacrifice expiatoire pour ses élus, ressuscita d’entre les morts et fut vu par beaucoup de témoins.
Le salut est accordé à celui qui se repent et qui croit en Christ. Ainsi, après avoir démontré que Christ est mort pour nos péchés et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon le témoignage prophétique biblique, l’apôtre déclare encore ce qui suit dans le passage suivant. « Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous prêchons, et c’est ce que vous avez cru » (1 Co 15.11).
Pourquoi alors parle-t-il de « notre Évangile »? Simplement, parce que la Bonne Nouvelle du pardon des péchés, celle d’une vie transformée, lui a été confiée comme une précieuse possession et comme un dépôt, afin qu’il le propose à l’expérience de l’Église et qu’il le manifeste au monde.
4. L’Évangile de la gloire du Christ←⤒🔗
Dans la Parole de l’Évangile qui nous parvient par la glorieuse révélation de Christ, nous apprenons que Dieu l’a oint et l’a consacré comme Prêtre, comme Prophète et comme Roi, en vue du salut de l’humanité élue.
Prophète par sa Parole et par son Esprit, il nous révèle la volonté de Dieu. Prêtre, il s’offre comme sacrifice expiatoire pour, satisfaire à la justice divine. Roi, il nous soumet à son autorité, afin de nous conduire et de nous protéger, de restreindre l’effet du mal et le pouvoir des iniques. Il surmonte sans faute tous nos adversaires. Le Christ se trouve donc au cœur de l’Évangile et il y est présenté comme l’image de Dieu.
Depuis toute l’éternité, il est l’égal de Dieu. Lorsqu’il naissait dans l’étable de Bethléem, il nous révélait fidèlement le Père. Le rencontrer c’est voir Dieu en personne (Jn 1.1; 1.14; 1.18; 14.9; Ph 2.6; Col 1.15; Hé 1.1). Ainsi, celui qui prêche fidèlement l’Évangile et proclame la vérité présentera le Christ-Jésus comme le Seigneur universel. Il insistera et mettra l’accent majeur sur son prénom humain, Jésus, qui est un Évangile en miniature, puisque ce prénom hébreu signifie salut ou Sauveur.
Mais ce Jésus est également le Seigneur ayant été revêtu d’une autorité suprême sur la terre comme au ciel. Actuellement, il poursuit son œuvre de rédemption. La réponse de notre foi à sa personne (que nous rencontrons sur les pages de l’Écriture) ne peut être que notre louange, notre adhésion et notre soumission totale. Comme Thomas le disciple, nous ne pouvons que nous écrier : « Mon Seigneur et mon Dieu! » (Jn 20.28).
La mission chrétienne consiste depuis l’origine à concentrer l’effort sur la correcte connaissance de l’Évangile glorieux et à le communiquer avec la même exactitude que celle qui fut requise de ses premiers messagers. Quel que soit le continent, quelle que soit la langue, quelles que soient les circonstances historiques, l’Église chrétienne est chargée d’une telle mission : Proclamer la vérité, rien que la vérité et toute la vérité contenue dans l’Évangile éternel.
5. Prêcher fidèlement←⤒🔗
Qu’il me soit permis d’ajouter ceci pour conclure cette partie de mon exposé : Non seulement nous sommes chargés de l’annonce de l’Évangile, mais nous sommes encore informés de la manière dont nous devons l’effectuer.
Ainsi, d’une part, nous devons être enthousiastes, pleins de zèle et de feu pour proclamer l’Évangile du salut. En dépit de l’indifférence généralisée ou de l’hostilité ambiante, nous n’avons pas le droit d’abandonner ni de perdre courage; même pas celui d’être déprimés, car nous sommes assurés que c’est par la grâce de Dieu qu’un tel ministère nous a été confié.
Nous savons, d’autre part, que celui qui nous a appelés à un tel service ne nous abandonnera pas. Sa présence nous accompagnera partout, jusqu’à la fin.
Si nous sommes encouragés par l’appui et le secours divins, nous avons également une conscience aiguë de notre propre responsabilité. Car le jour viendra où nous devrons rendre compte devant Dieu. Si nous cherchons à le servir loyalement nous devons renoncer à des voies secrètes et honteuses et à toute déformation et distorsion de l’Évangile éternel. Car nous devons savoir que l’adversaire déforme la vérité de Dieu depuis l’origine et désinforme les humains, soit en exagérant certains éléments de la vérité au détriment d’autres, soit en adultérant le vrai d’avec le faux. Or, Dieu nous appelle à la vérité pure et éternelle de son Évangile, à le proclamer en toute simplicité, ce qui veut dire le transmettre sans aucune fraude.
Nous n’avons pas â manipuler les esprits, mais à témoigner de la vérité. Une claire communication est de règle lorsque nous traitons des choses divines, célestes et éternelles, car elles dépassent en dignité tout ce qui existe, et la destinée des humains en dépend. Pour convaincre de péché et pour convertir à Christ, nous aurons à parler toute la vérité : c’est-à-dire, présenter aussi bien la justice divine que l’amour infini de Dieu en Christ.
Le message de Dieu, dans son authenticité, se recommande â toute conscience humaine. Il n’a pas à appréhender la falsification. Il n’est pas là pour plaire, pour amuser ni pour remporter des succès, mais pour exposer fidèlement la vérité, pour admonester tout un chacun de la part de Dieu et pour inviter à la foi et à la repentance.
Notre mission s’accomplira devant Dieu. Nous lui sommes redevables de tout. Car c’est lui qui nous confie les talents et lui encore qui nous permet de les faire fructifier. Il ouvre des portes que nul ne peut fermer. Puissions-nous faire un usage diligent et gracieux des dons reçus de Dieu. Notre parole et notre action se font devant celui qui, saint et majestueux, ne tolère pas la moindre profanation de notre part.