Connaissance de l'islam - Qui se consacrera à l'évangélisation du monde musulman?
Connaissance de l'islam - Qui se consacrera à l'évangélisation du monde musulman?
« Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il restera seul; mais sil meurt, il porte beaucoup de fruit », déclarait Jésus dans l’un de ses discours johanniques (Jn 12.24). Parler de mission parmi les musulmans présuppose cette même expérience. « Qui se consacrera aujourd’hui à l’évangélisation du monde musulman? », s’interrogeait le grand missionnaire réformé en terre arabe, Samuel Zwemer (1867-1952). « Qui placera sa vie entre les mains de Dieu pour être ainsi semé? » Ces propos nous guideront dans notre propre réflexion sur la mission actuelle dans le même champ. Citons encore S. Zwemer :
« À moins que l’amour premier du missionnaire soit pour le Christ crucifié et exalté, il le perdra, il se tiédira, se refroidira lorsqu’il se verra entouré du paganisme. Le vrai esprit missionnaire est celui du Saint-Esprit. Il nous a en personne donné le message dans les Écritures et en Christ, il nous rend capables de les interpréter auprès d’autrui. Jusqu’à ce que l’existence d’une personne soit transformée par la puissance du message, le missionnaire ne sera pas disposé à endurer la difficulté et à être patient dans l’adversité, ce qui est l’expérience missionnaire authentique. Il doit apprendre que la foi chrétienne est une réalité, que sa foi est la substance des choses qu’il espère, l’évidence de celles qui ne sont point visibles. Il croit que Dieu a accompli des miracles dans le passé et peut en accomplir aujourd’hui. Il sait que la foi chrétienne a ses origines, son histoire et ses effets dans l’ordre du surnaturel. Celui qui en nie le caractère surnaturel ne fera jamais un vrai missionnaire du Christ, même s’il se rend sur le champ missionnaire. L’esprit missionnaire ne peut durer sans le message missionnaire. Les géants de la foi furent des géants dans la fidélité. »
On a prétendu que le zèle religieux missionnaire des musulmans devrait rendre les chrétiens honteux. Cependant, nul n’a besoin d’être animé du même zèle religieux pour être témoin du Christ. On ne devrait pas se sentir inférieur du fait que l’islam connaît un renouveau sans précédent, car notre motivation, elle, sera tirée du Seigneur, et c’est par obéissance à lui que nous devons nous atteler à la mission, et non par esprit de compétition. Ce ne sont pas les crises de la société, d’ailleurs toutes semblables depuis la nuit des temps, qui dicteront l’urgence de la mission, qu’il s’agisse de celle parmi les musulmans ou de celle chez des Occidentaux repaganisés.
L’islam, avons-nous dit, peut montrer un visage aimable et pacifique, mais également montrer un caractère agressif d’une extrême virulence. Le Coran contient des passages justifiant tout aussi bien l’extrême agressivité qu’un extrême pacifisme.
En 1916, Samuel Zwemer publiait son Mahomet ou Christ, dans lequel il examinait la situation contemporaine, laquelle, à ses yeux, était propice pour entreprendre une mission en terre islamique. Nous le citerons longuement dans ce prochain paragraphe.
Occasions passées, occasions présentes. « Et Jésus lui dit : aujourd’hui, le salut est venu sur cette maison, car celui-ci est aussi un fils d’Abraham » (Lc 19.9). Les occasions de convertir manquent-elles aujourd’hui? Oui et non. Celles du passé sont révolues, parties pour toujours, mais Dieu nous conduira vers de nouvelles occasions. Des millions de musulmans ont envahi l’Occident où se trouvent, en principe, les Églises les mieux organisées. Si nous ne pouvons nous rendre en pays musulman, le Seigneur nous envoie des adeptes jusque devant nos portes. Jamais l’occasion d’évangéliser des non-chrétiens n’a été aussi grande et aussi remarquable qu’à l’heure actuelle. Les portes sont grandes ouvertes et c’est notre responsabilité que d’envahir le champ sur lequel elles s’ouvrent. « Levez les yeux et regardez les champs qui sont blancs pour la moisson », déclarait encore le Seigneur de la moisson (Jn 4.35).
Sur l’Arabie où il avait été missionnaire pendant près de 20 ans, S. Zwemer écrivait :
« L’avenir est aussi brillant que les promesses de Dieu. Il n’y a pas d’autre pays ou de peuple, excepté la Palestine et les juifs, qui soit aussi proche de la relation de l’alliance divine et de l’Ancien Testament comme l’Arabie et les Arabes. Les promesses de Dieu pour la victoire finale du Royaume sont nombreuses, définies, glorieuses. Elles se regroupent autour de sept noms connus, familiers depuis des siècles, et identifiés avec la péninsule arabique : Ismaël, Kédar, Nehaioth, Shaba, Madian, Epha. Le chapitre 16 du prophète Ésaïe est la gemme de la prophétie missionnaire de l’Ancien Testament, et une large portion consiste en des promesses spéciales relatives à l’Arabie. “La multitude des chameaux te couvrira, les dromadaires de Madian et d’Epha, tous venant de Sheba (l’Arabie du Sud ou le Yémen), viendront”. »
« Je m’étonne que vous vous détourniez aussi vite de celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour passer à un autre évangile. Non pas qu’il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent et veulent pervertir l’Évangile du Christ » (Ga 1.6-7).
Engagés dans notre mission, nous devons être absolument certains que le message que nous proclamons est unique. Sans sous-estimer l’opposition qu’il rencontrera, et qui risque d’être violente, celui qui s’attend à un succès facile sera pris au dépourvu. Nous ne pouvons séparer la réconciliation et le rapprochement entre Dieu et les hommes en dehors du Christ, ce que précisément nous ont appris les premiers témoins, apôtres de l’Évangile. Si nous cherchons le syncrétisme, ou le monisme, ou des explications purement rationnelles de la religion, ou l’impressionnisme religieux, nous aurons ouvertement répudié l’exclusivisme du message du Nouveau Testament.
L’histoire de la propagation de l’islam est surtout une histoire tragique par la lumière même qu’elle jette sur la condition réelle du christianisme environnant.
La situation présente est un appel impératif à répondre à l’ordre du Seigneur et à se préparer à la tâche : « Allez faites de toutes les nations des disciples; […] enseigner-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28.19). « C’est moi qui vous ai choisis et vous ai ordonnés » (Jn 15.16).
« N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais du monde. Or le monde passe comme aussi sa convoitise; mais celui qui fait la volonté de Dieu y demeure pour toujours » (1 Jn 2.15-17).
Dans Le message et l’homme, Zwemer écrit :
« Le missionnaire n’est pas seulement celui qui est envoyé, mais encore quelqu’un qui porte un message, et le vrai missionnaire n’a pas seulement un message, mais il doit encore vivre intégralement ce message. Tel un ambassadeur auprès d’une cour étrangère, il présentera non seulement ses lettres de créances de la part de son gouvernement, mais en outre il devra lui rester loyal, en représenter les idéaux et idées devant ceux au milieu desquels il va. La connaissance et l’expérience de la vérité biblique font du disciple un apôtre. Témoin de la vérité qu’il possède et qu’il proclame, par sa vie autant que par ses lèvres. Celui qui ne croit ni en la révélation ni en l’inspiration de l’Écriture et qui rencontrera le musulman, qui, lui, croit en un Dieu qui a parlé, sera regardé avec commisération, n’ayant aucun véritable message à annoncer. »