Connaissance de l'islam - Tolérance ou trahison
Connaissance de l'islam - Tolérance ou trahison
Le monde occidental semble soudain s’éveiller de l’une des torpeurs morales et spirituelles les plus profondes et les plus inexcusables de toute son histoire. Il se trouve en face d’un phénomène qui le menace aussi dangereusement qu’une conflagration atomique, des conflits idéologiques, l’épidémie du sida ou encore une récession économique à l’échelle mondiale, de New York à Tokyo, de Bonn à Johannesburg…
Aux 16e et 17e siècles, ça avait été les armées ottomanes qui, parvenues aux portes de Vienne, menaçaient ce même Occident, jetant dans la panique, comme lors d’une épidémie de peste noire, aussi bien les États que les Églises chrétiennes. Aujourd’hui, le danger est tout aussi grave, d’autant plus qu’il ne s’est pas arrêté aux portes de Vienne, mais qu’il menace nos rues et enserre nos résidences. Et naïf, surpris, décontenancé, l’Occident se demande pourquoi il a mérité une situation qui risque de le faire sombrer corps et biens…
Nommons-le ce danger : il s’agit ni plus ni moins que du réveil de certaines religions non chrétiennes. Il est à craindre qu’un Occident jadis chrétien, en tout cas christianisé dans ses structures, mais à présent spirituellement anémié et moralement vacillant, ne s’effondre sous l’assaut de celles-ci, qui arrivent fraîches et vigoureuses, agressives même, animées de fortes convictions et d’un zèle redoutable… Ceci devrait faire réfléchir les esprits occidentaux.
Importées de l’Extrême-Orient ou bien originaires du Proche et du Moyen-Orient, ces religions ne se bornent pas à affirmer leur droit de coexister à côté de celles des pays qui les accueillent, mais elles manifestent encore violemment sur nos places publiques! La bonne et vertueuse conscience de nos démocraties, dont une certaine conception de la tolérance reste le dogme déroutant et infaillible, est, à sa grande désolation, mise à rude épreuve.
L’Occident, veuf de ses anciennes convictions, a du mal à comprendre que des religions et des forces religieuses puissent, en cette fin de siècle, devenir un tel danger pour sa survie en tant que civilisation. Il cherche à analyser logiquement ce phénomène, tout en restant incapable de l’expliquer, de saisir le pourquoi d’une agressivité religieuse digne d’époques révolues, alors que lui, il pensait benoîtement que le monde entier, tout au moins sur ce chapitre, était sur le point de devenir une mare de tolérance…
La cause de l’attrait de ces religions pour les Occidentaux, qui se convertissent à elles par milliers, il faut la chercher en tout premier lieu dans un christianisme essoufflé, qui a perdu le sel évangélique. Et lorsque le sel perd sa saveur, il ne sert à rien, juste à être jeté par terre et foulé aux pieds, comme dit l’Évangile.
Mais notre Occident libéral et généreux, tolérant à souhait, vertueux d’un humanisme se dépensant sans compter pour les défavorisés du Tiers et du Quart-mondes, ne comprend toujours pas la cause profonde de ce qui lui arrive. Il s’était imaginé que les derniers vestiges des illuminismes religieux étaient sur le point de se dissiper sous le souffle impétueux de nos révolutions permanentes, et que bientôt, peuples et nations, races et tribus, serrant les rangs autour de notre illustre UNESCO, allaient allégrement s’intégrer à son système de pensée politique et réciter les litanies de son missel sociopolitique à la langue de bois; bref, inaugurer le troisième millénaire sous les auspices d’une raison encore positiviste et fière des conquêtes remportées sur des âges dits sombres.
Oui, le réveil de notre Occident est bien douloureux. Mais faut-il le plaindre, compatir à son malheur? C’était un japonais non chrétien qui faisait la remarque que nous ferons nôtre : « Nos dieux sont morts, mais nos démons vivants et bien portants. »
Évoquons un instant la sacro-sainte doctrine occidentale et humaniste de la tolérance. Le chrétien que je suis serait le dernier à refuser aux nouveaux venus le droit à s’exprimer, quelles que soient leur origine ethnique ou leurs croyances religieuses. Je me félicite même que les adeptes des religions non chrétiennes puissent trouver chez nous la protection des lois et exercer librement leurs rites, dans la mesure où ils ne nuisent ni aux individus ni à la société. L’Évangile ne nous exhorte-t-il pas à accueillir l’étranger qui est à nos portes? Et c’est bien à cet Évangile-là que nous devons l’idée même de la liberté de conscience, et non aux Déclarations universelles des droits de l’homme!
Qu’ils aient donc la possibilité, ces allogènes, d’exprimer en toute quiétude leurs croyances et de jouir des mêmes privilèges que nous. À ceci, il n’y a rien à redire. Même si les plus farouches d’entre eux brandissent, particulièrement en ce moment, de graves menaces sur nos pays, nous ne devrions pas céder sur le principe de la tolérance.
Une première leçon élémentaire s’impose pourtant à cet endroit. Ce n’est ni le régime politique ni les forces économiques qui, en définitive, décident du comportement de l’homme; ce sont ses convictions religieuses, même lorsqu’elles sont aberrantes. Certains de nos politiciens, à la vue courte et à la démagogie longue, devraient s’en rendre compte s’ils ne veulent pas se tromper de carrière politique et manquer l’occasion de nous servir, comme c’est leur devoir.
Ce n’est donc pas la démagogie, mais tout simplement la charité chrétienne qui nous dictera la vraie tolérance en vue de faire bénéficier les plus démunis des privilèges qui sont les nôtres, leur enseigner notre langue et notre histoire, leur faire aimer notre pays et les initier à notre civilisation dans ce qu’elle a conservé de plus précieux. Nous serions aussi bien inspirés d’accorder à tous, sans distinction aucune, la liberté de conscience; l’Évangile du Christ nous impose ce devoir.
Cependant, ni notre réflexion ni notre devoir ne s’arrêteront à ce point. Une tolérance et une générosité invertébrées ne devraient pas balayer du revers de la main les convictions chrétiennes et bibliques qui ont donné naissance à l’Occident. Car il faut bien souligner que l’Occident, dans ce qu’il a eu de meilleur, est né du christianisme, même s’il se comporte actuellement comme une chèvre rebelle se livrant, consciemment ou inconsciemment, à mille adultères spirituels, religieux et moraux. Je veux donc rendre clair que, lorsque je parle de tolérance, je ne parle pas de démission, de bêtise, ni de masochisme.
Or, que constatons-nous? Ces religions, qui réclament à cor et à cri leurs droits et exigent des privilèges quasi inouïs chez nous, sont les mêmes qui refusent aux chrétiens les droits les plus élémentaires dans les régions du monde où elles dominent. Nous n’avons qu’à parcourir la grande presse pour nous rendre compte de la manière dont les chrétiens sont traités dans tel ou tel pays où la religion officielle, prenons le cas de l’islam, ne tolère aucune manifestation chrétienne libre. Puis-je en rappeler un exemple tragique?
Chrétien d’origine arménienne et fils de rescapés du premier génocide du 20e siècle, perpétré par les Turcs ottomans durant les années 1915-1922 (sans parler des pogroms et autres massacres qui l’avaient devancé et préparé), je suis bien placé pour savoir que le crime des populations arméniennes de ces contrées était avant tout celui de s’accrocher fermement à la foi au Christ Sauveur, dont ils avaient été les premiers à confesser le nom à partir de l’an 301, date de leur conversion nationale. Aussi durent-ils payer de leurs vies, fauchées sous les yatagans turcs, le fait de ne pas trahir leur foi au Fils de Dieu.
Comme les Ottomans du passé, les Turcs Azéris d’Azerbaïdjan chassent actuellement l’arménien « ghiavour », l’infidèle, avec le même fanatisme et la même violence meurtrière que jadis leurs congénères, pour les livrer encore à la mort.
Plus près de nous, citons le cas de tel ou tel pays à prédominance islamique qui interdit toute activité chrétienne sur son territoire… Tel autre, comptant plus de quinze millions d’habitants, n’a que cent cinquante protestants d’origine indigène, vivant clandestinement, parmi lesquels mes propres auditeurs à la radio. Ailleurs, les minorités chrétiennes sont sans cesse harcelées. Dans tel autre pays, la conversion à la foi évangélique est passible de la peine capitale. Dans un autre pays où coulent les pétrodollars, les chrétiens étrangers ne peuvent se réunir pour célébrer leur culte que dans les salles de leurs ambassades. Dans la Turquie actuelle, on ne compte qu’une cinquantaine de Turcs ou de Kurdes chrétiens.
Certes, nous n’envisagerons, même pas pour un instant, des mesures de rétorsion visant leurs coreligionnaires échouant sur nos rives. Mais lorsque ces derniers exigent comme un dû tous nos privilèges, et parfois même davantage, nous avons le droit de nous demander pourquoi ils ne font pas preuve du même esprit de tolérance là où ils sont majoritaires!
Mais l’essentiel de notre propos ne sera ni politique ni sociopsychologique, car la question de fond n’est pas de savoir tout d’abord si nous devons exercer un régime de tolérance ou d’intolérance, chasser l’Arabe ou honnir l’hindou, mais de savoir, une fois pour toutes, de quel côté se trouve la vérité.
On peut se demander quel est le politicien qui oserait déclarer que la foi chrétienne est l’expression même de la vérité! Nous serions bien naïfs de nous attendre à une prise de position aussi courageuse qu’impopulaire de la part de ceux dont la profession s’exerce en général, sous prétexte de diplomatie, avec une telle couardise…
Je serai plus exigeant pour nos dignitaires ecclésiastiques. Mais que peut-on espérer de ceux qui, dans leur délire, sont allés jusqu’à se déclarer, entre autres choses, des « chrétiens athées »? Ces hommes d’Église se sont trompés de vocation et leurs communautés socialisantes anémiques, se solidarisant avec n’importe qui et avec n’importe quoi, seront incapables de faire face à des religions non chrétiennes dont l’essence est l’intolérance la plus violente. On ne leur demandera certes pas de s’enrôler dans une nouvelle croisade, mais ils pourraient tout au moins confesser sans rougir le seul nom donné dans les cieux et sur la terre pour le salut des hommes : Jésus-Christ, le Seigneur universel, le Fils incarné de Dieu, le Sauveur du monde. Ils sont même payés par les fidèles pour le prêcher, lui et nul autre, pas plus Bouddha que Mahomet, le Mahatma Gandhi que Martin Luther King.
C’est le minimum qu’on leur demande. Face à eux, voici une religion de guerriers fanatiques, celle dont nous allons nous entretenir dans les pages suivantes, prêts à se sacrifier pour défendre leur erreur. Il est évident que ce ne seront pas les feuilles de vigne de la tolérance ramollie dont se parent de tels conducteurs qui pourront protéger l’Église des barbares modernes, cette Église dont pasteurs et évêques ont pourtant été choisis comme conducteurs.
Quant à nous, nous persisterons non seulement à croire du fond du cœur, mais encore à confesser et à proclamer haut et fort que hors de Jésus-Christ il n’y a point de salut, et en dehors de son Évangile, nulle espérance. Il est le Pain descendu du ciel, la Source des eaux vives, l’unique Chemin, la Vérité totale, la Vie éternelle. Nul ne va à Dieu le Père si ce n’est grâce à sa médiation. Nous n’avons pas à le comparer à tel ou tel fondateur de religion. Ce serait blasphémer contre sa divine personne et récuser et renier sa mission rédemptrice. Tolérance oui, trahison à son saint nom, jamais.
Nos cœurs aspirent au Christ des Évangiles selon l’Évangile. Nous prêchons le Christ du Calvaire et exaltons le Ressuscité du matin de Pâques. C’est ce Jésus-Christ-là que nous aimons, que certains d’entre nous ont appris à aimer dès leur plus tendre enfance; sa paix dépasse toute intelligence, elle emplit nos cœurs et nous rassure; en dehors du Fils de Dieu, l’homme parfait, nous serions encerclés de ténèbres. Mais son Esprit et sa Parole nous arrachent à toutes les servitudes, notamment aux asservissements religieux des pseudo-prophètes; ils fondent nos libertés, nous inspirent l’amour envers le prochain et nous rendent capables, dans la vie et en dépit de l’ombre de la mort, de célébrer son nom glorieux.
Les pages qui suivent ont été rédigées pour exprimer ces convictions. Elles ne sont pas une étude complète sur l’islam. Nous avons cherché, tout simplement, à partager avec le lecteur la connaissance des faits fondamentaux relatifs à cette religion appelée monothéiste. Ni étude exhaustive ni travail d’érudit, ces pages sont en grande partie le fruit d’une recherche auprès de sources autorisées. La bibliographie en indique les principales.