Introduction à la deuxième épître aux Corinthiens
Introduction à la deuxième épître aux Corinthiens
- Que s’est-il passé entre la rédaction des deux lettres?
- Date de composition
- Message
- Analyse du contenu
- Questions
La deuxième lettre de Paul aux Corinthiens présente bien plus de problèmes que la première. Dès la première page, nous nous trouvons dans une atmosphère différente de la précédente. L’apôtre la rédige sur un ton différent. Il fait allusion à des sujets qui étaient inconnus de la première. Il laisse entendre qu’une grave crise ayant secoué l’Église était à présent résolue. En reconstituant la situation, nous nous rendons compte que nous n’avons en notre possession que quelques bribes seulement et de vagues allusions. La première lettre, ainsi que nous l’avons dit, est en réalité la deuxième que l’apôtre avait adressée à l’Église. Les chapitres 1 à 9 de la seconde — c’est-à-dire la présente lettre — feraient partie d’une troisième. Tel est du moins l’avis de certains spécialistes du Nouveau Testament.
1. Que s’est-il passé entre la rédaction des deux lettres?⤒🔗
a. La réception de la première lettre←↰⤒🔗
Comme nous l’écrivions plus haut, lorsque l’apôtre apprit les irrégularités commises par les Corinthiens, il les informa qu’il leur dépêchait Timothée, chargé d’un message. En même temps, il expédia par voie maritime notre actuelle première lettre, se rappelant que Timothée devrait traverser toute la Grèce pour se rendre de la Macédoine jusqu’à Corinthe. Timothée devait principalement s’occuper des Macédoniens et il n’est pas absolument certain qu’il put aller jusqu’à Corinthe. La collecte, organisée peut-être par les soins de Tite, avait aussi eu lieu, et des nouvelles encourageantes de cette œuvre étaient parvenues aux oreilles de l’apôtre, ce qui lui donnera une raison pour louer la générosité des Corinthiens. Après que Tite eut achevé sa mission, il se rendit auprès de Paul à Éphèse, et lui fit un rapport circonstancié sur la situation corinthienne.
b. L’influence croissante du parti appelé « du Christ »←↰⤒🔗
Peu après ces faits, il semble que l’influence de la faction de ceux qui se réclamaient du Christ s’accrut. Il y eut également durant une brève période une tentative d’imposer certaines pratiques légalistes juives et de mener surtout une campagne de dénigrement contre l’apostolat de Paul. Nos informations sur le problème ne sont ni nombreuses ni très précises. Nous comprenons quelque chose à cette situation presque explosive par les allusions sporadiques que Paul fait et la défense qu’il prend de son apostolat. Il réfute systématiquement les fausses accusations dont il est la victime. Les chefs de file de ce parti anti-paulinien arrivé peut-être récemment à Corinthe prétendent parler au nom du Christ de manière différente, voire opposée à celle de Paul. C’étaient des Hébreux (2 Co 12.22) qui prétendaient être des apôtres, mais ils annonçaient un Évangile différent et même un autre Jésus (2 Co 11.4). Paul les appelle de faux apôtres (2 Co 11.3), des ouvriers trompeurs, des ministres de Satan. Il semble qu’ils proposaient l’acceptation du judaïsme comme condition indispensable d’entrée dans la foi au Christ. Ils n’insistaient peut-être pas sur la circoncision, mais ils exigeaient l’obéissance à la loi cérémonielle juive, en imitant Jésus (Mt 3.15; 5.17). Ils insistaient également avec force sur le maintien des normes légales de la justice de l’Ancien Testament.
Par conséquent, ils s’opposaient ouvertement à la théologie de Paul dont la doctrine de la justification par la foi seule était aux antipodes du légalisme juif. Peut-être s’en prenaient-ils aussi à l’apôtre du fait que certains Corinthiens menaient une vie licencieuse et tenaient le grand apôtre pour responsable de ce grave malentendu doctrinal et moral. Ils l’accusaient également de lâcheté et d’inconstance et d’être incapable de soutenir avec autorité ce qu’il prêchait (2 Co 11.7). Ils lui reprochaient d’écrire des lettres fortes, mais de manquer d’autorité réelle. Ils l’accusaient gravement de tromper les convertis, d’être vaniteux, allant jusqu’à le traiter d’insensé.
Ces judaïsants cherchaient à discréditer Paul. Peut-être attirèrent-ils vers eux ceux qu’on appelait le parti de Pierre et ceux de la faction du Christ. En tout état de cause, ils exercèrent une profonde influence jusqu’à constituer au sein de la communauté un corps imposant. Ils se présentaient comme les serviteurs des chrétiens, prêchaient le Christ en tant que le Messie selon la chair et se glorifiaient de leur association avec ceux qui avaient effectivement vu le Seigneur (2 Co 10.7; 11.23; 12.1).
Il est hors de doute qu’ils remportèrent un succès considérable. Ils réussirent à dresser toute l’Église contre l’apôtre. Les Corinthiens les accueillirent sans soupçonner le mal, les écoutèrent volontiers, prêtèrent foi à leurs calomnies, et finalement répudièrent celui qui avait été leur véritable père spirituel (2 Co 7.2; 11.3; 13.2,10).
Des membres de l’Église étaient tellement infatués de leurs nouveaux théologiens qu’ils se laissaient placer sous un joug nouveau (2 Co 11.20). Plus ces nouveaux venus exigeaient, plus ils étaient heureux! Tout ce que Paul avait accompli pour eux fut pendant un certain temps oublié, et leur sympathie se plaça sur de véritables faux docteurs…
c. La visite non mentionnée de Paul←↰⤒🔗
Les nouvelles de cette révolte parvinrent rapidement aux oreilles du pasteur Paul. Il se pourrait que Timothée, se rendant vers le Midi selon les instructions reçues de son aîné, eût également pris connaissance de cette révolte et, dans une tentative de leur transmettre un message de la part de l’apôtre, ait été gravement insulté. Ou bien encore l’apôtre reçut-il des nouvelles de cette insubordination d’une autre source. Quoi qu’il en soit, il estima qu’il devait personnellement régler une situation devenue intolérable. Aussi rendit-il une brève visite aux Corinthiens pour rétablir son autorité.
Le livre des Actes ne mentionne pas cette visite et d’autres lettres de Paul ne la mentionnent pas davantage. On n’en trouve de référence qu’ici. Dans 2 Corinthiens 2.1, il parle ouvertement de sa tristesse. Dans 12.14 et 13.1, il annonce qu’il ira vers eux pour la troisième fois. Du fait que la seule visite dont il est fait état dans le livre des Actes et dans la première aux Corinthiens concerne la fondation de l’Église, il devient manifeste qu’une seconde visite dut leur être rendue dans l’intervalle, avant qu’on mette par écrit les passages en question. Dans 13.2, Paul fait distinctement mention de celle-ci et rappelle qu’il avait dit à l’occasion que, s’il venait et les trouvait sans repentir, il ne les épargnerait sûrement pas. Une visite leur fut certainement rendue aussitôt que furent reçues les mauvaises nouvelles, le voyage s’étant effectué par voie maritime. Cependant, son apparition à Corinthe ne produisit pas l’effet escompté. L’Influence des judaïsants y était encore prépondérante. Un accès de maladie dont il était fréquemment sujet l’accabla encore plus. Cette défaillance physique fut interprétée par ses adversaires comme le signe d’une défaveur divine. Nouvelle occasion donc pour discréditer son apostolat (2 Co 12.7-10). Alors, il dut se retirer à Éphèse découragé sans doute d’avoir été insulté en présence de toute l’Église par un membre violent de celle-ci (la référence n’est pas faite à Timothée, mais à lui-même dans 7.12).
d. La visite de Tite←↰⤒🔗
En atteignant Éphèse, Paul écrivit de nouveau une lettre à l’Église rebelle dans laquelle il chercha à amener les égarés à de meilleurs sentiments. Il y fait allusion dans 2.3-4 et 7.8. Elle fut écrite dans une grande affliction et avec beaucoup de larmes. Elle était sévère et elle cherchait à les attrister pour les amener à la repentance. Les termes furent tellement durs que Paul regretta de l’avoir écrite. Certains pensent qu’une grande partie de cette lettre (la troisième?) forme les chapitres 10 à 13 de notre actuelle seconde lettre. Cette théorie résout nombre de problèmes. Quoi qu’il en soit, elle fut expédiée à partir d’Éphèse par l’intermédiaire de Tite, qui semble avoir été considéré par Paul comme étant plus apte à faire face à la situation que le jeune Timothée. En la recevant, la conscience des Corinthiens se troubla, et ils se repentirent de leur attitude ingrate envers leur père spirituel. Ils expulsèrent celui qui l’avait insulté (ou son messager) et reconnurent de nouveau leur père fondateur. Tite dut contribuer sérieusement au rétablissement de la situation. Sans doute se réjouit-il des résultats positifs (2 Co 7.6-7).
e. Rencontre de Paul avec Tite←↰⤒🔗
Entre-temps, Paul quitta Éphèse et traversa la mer pour se rendre à Philippes, et de Troas il débarqua en Europe. Troas lui offrait une excellente occasion d’entreprendre une nouvelle mission (2 Co 2.12). Mais Tite ne vint pas et l’angoisse au sujet de Corinthe s’accrut chez Paul au point de vouloir s’y rendre. Ce fut en Macédoine (peut-être à Philippes) que les deux hommes se rencontrèrent (2 Co 2.13; 7.5-6). L’esprit de Paul fut apaisé par les nouvelles rassurantes.
Dans cette nouvelle joie, il forma le projet de rendre une nouvelle visite à ses amis de Corinthe, comme il leur en avait déjà fait part dans sa première lettre (2 Co 16.5). Auparavant, il envoya Tite avec une nouvelle lettre exprimant sa reconnaissance. Celle-ci est notre actuelle seconde lettre ou, selon des critiques, les chapitres 1 à 9 de celle-ci. Le projet de visite se réalisa. Mais des circonstances imprévues modifièrent quelque peu ce projet et il dut d’abord se rendre en Macédoine avant d’aller à Corinthe.
f. La lettre de reconnaissance←↰⤒🔗
Notre actuelle seconde lettre aux Corinthiens constitue la lettre de reconnaissance au sujet des bonnes nouvelles. Tite fut chargé de la transmettre; c’est pourquoi son nom est fréquemment mentionné avec une grande appréciation de la part de l’apôtre. Paul put personnellement revisiter son ancienne Église. Sans le moindre doute, notre seconde lettre est une lettre authentique de l’apôtre. Les seules questions qu’on puisse soulever à son sujet sont relatives à son caractère, jugé composite. Donnons ici l’avis de J. Cambier :
« Il est exact que le ton sévère des chapitres 10 à 13 pose un problème, mais ce n’est pas un problème critique… c’est plutôt un problème psychologique. Un esprit comme Paul peut agir d’une manière inattendue. Ainsi, les salutations finales de la lettre aux Romains sont brusquement interrompues par une sévère mise en garde, dont personne ne conteste pourtant l’authenticité. Paul n’est pas un théologien qui construit des exposés systématiques. Il est un chef religieux très pratique et un organisateur. Pouvant témoigner son affection, il sait aussi à l’occasion défendre ses droits. Ceux qu’il vise ne sont pas seulement les intrus judaïsants, mais l’ensemble des fidèles qui se laissent entraîner par ces super-apôtres et sont tentés de méconnaître l’autorité de leur apôtre et père. Aussi s’adresse-t-il à eux directement en les interpellant, tandis qu’il parle des missionnaires judaïsants à la troisième personne. Remarquons en outre que Paul parle de ses projets (à la fin de l’addition supposée) comme il le fait à la fin de toutes ses lettres; ce détail soude plus étroitement les chapitres 10 à 13. Bref, les scrupules des critiques modernes peuvent nous rendre plus sensibles à certaines caractéristiques de la composition qui n’avaient pas totalement échappé aux anciens; indépendance relative des diverses parties et absence de transitions. Mais on doit demeurer sur sa réserve devant les reconstructions qui se fondent sur deux postulats : Paul ne devait pas adopter une manière aussi libre et aussi inhabituelle de composer, il ne pouvait pas se départir des règles élémentaires de la composition littéraire. »
2. Date de composition←⤒🔗
La carrière de Paul à Corinthe débute avec la période où Gallion le proconsul y commence son administration. D’après une inscription trouvée à Delphes et portant une proclamation de Claude, ce fut aux environs du mois de juillet de l’an 51. Peut-être douze mois plus tard? Ce qui nous permet de situer les 18 mois du séjour de Paul à Corinthe à partir de 50 jusqu’à l’automne 52. La Pentecôte mentionnée dans la première (2 Co 16.8) pourrait être celle de l’an 55, les événements remplissant l’intervalle entre les deux lettres ayant eu lieu durant le reste de 55. La référence à la collecte dans 2 Corinthiens 8 et 9, qui avait eu lieu un an avant ou durant l’année écoulée, peut faire supposer que l’intervalle de la rédaction entre les deux lettres est de l’ordre de 9 à 15 mois.
3. Message←⤒🔗
La théologie de cette lettre comme celle de la première est consacrée à l’unité des chrétiens et à l’union du fidèle avec le Christ. Les souffrances de Paul sont celles du Christ et les consolations reçues celles qu’il accorde. Il pardonne au nom du Christ; l’Évangile qu’il proclame est prêché devant Dieu, en Christ. Il porte dans son corps la mort du Seigneur Jésus et il est livré à la mort par amour pour lui afin que la vie de Jésus soit manifestée dans la sienne. Cette union avec Christ est une union qu’il désire aussi pour tous les fidèles. « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création » (2 Co 5.17).
Appuyé sur cette théologie essentielle, il demande qu’on exerce le pardon réciproque, il encourage à la persévérance et il exhorte à la réconciliation avec Dieu, à mener une vie de pureté et de sainteté. Une partie considérable de la lettre est consacrée à la collecte.
Les chapitres 10 à 13 traitent de la défense de son apostolat. Leur intérêt principal consiste à nous informer au sujet des agissements des fauteurs de troubles dans l’Église. Mais ils nous informent aussi sur la vie personnelle et sur les expériences de l’apôtre. Il y est fait mention d’incidents de sa vie dont nous n’aurions aucune connaissance par ailleurs : persécutions, mauvais traitements subis et naufrages autres que celui d’Actes 27. Durant l’un d’entre eux, il passa une nuit et un jour entiers au fond de la mer, sans doute accroché à une épave. Il rappelle aussi sa fuite hors de Damas, confirmant ainsi le passage des Actes (Ac 9.25).
Tout ceci nous renseigne sur la vie et la carrière exceptionnelle du grand missionnaire et serviteur du Christ, sur ses voyages aussi bien que sur ses tribulations et privations pour la cause de son Seigneur.
Dans son introduction au commentaire de 1 et 2 Corinthiens, F. Baudraz écrit :
« Beaucoup de chrétiens ne retiennent des épîtres aux Corinthiens que l’hymne à la charité et la promesse des biens éternels, ce dernier texte étant souvent lu lors des services funèbres. Le reste, pensent-ils, ne peut intéresser que les historiens et les théologiens; en quoi des problèmes qui ne se posent plus et un conflit réglé depuis longtemps concernent-ils les croyants d’aujourd’hui? »
Il faut dépasser ce jugement superficiel et prendre la peine de lire attentivement les deux épîtres dans leur totalité. On découvre alors que l’apôtre, placé devant une question pratique, ne la résout pas par quelque bon conseil, mais remonte toujours à la source de la vérité à la révélation de Jésus-Christ; il fait entendre dans sa sainteté et son autorité la parole qui fonde l’Église et qui la dirige. C’est à l’occasion des problèmes concrets des croyants et de l’Église que Paul exprime la théologie de la croix et de la résurrection, le contenu du ministère de la parole et la manière dont il faut l’exercer. La connaissance du Christ a pour conséquence nécessaire l’obéissance de la foi; quand les fruits sont mauvais, l’apôtre combat en même temps les idées fausses et la conduite déréglée des croyants.
D’ailleurs, les erreurs et les péchés des Corinthiens ne leur appartiennent pas tous en propre. L’unité interne d’une communauté est menacée par des querelles de personnes et de parties, et l’éthique du corps et de la vie sexuelle sont, par exemple, des problèmes d’une actualité permanente. Mentionnons encore deux points sur lesquels l’enseignement de l’apôtre sera particulièrement utile en notre temps :
a. La question des dons de l’Esprit et celle de la valeur de la glossolalie, constamment posée par les milieux d’inspiration pentecôtiste.
b. L’apôtre apprend aux croyants comment une communauté chrétienne minoritaire doit vivre dans un monde païen. Que Dieu, par l’intermédiaire de l’apôtre, s’adresse à nous, nous aide à écouter sa Parole!
4. Analyse du contenu←⤒🔗
1. Introduction (1.1-11)
Selon son habitude, Paul commence en mentionnant les noms de ses collaborateurs et celui des destinataires et de ceux qui se trouvent à proximité de la ville.
Il exprime ensuite sa reconnaissance envers Dieu. Deux faits la motivent :
- Dieu lui a accordé la consolation dans ses nombreuses tribulations.
- Dieu a rétabli sa santé. En Asie, Paul était tombé gravement malade, au point qu’il désespérait de se rétablir. Ses amis à Corinthe avaient prié pour lui et Dieu avait exaucé leurs prières.
2. Révision des récents rapports entre Paul et Corinthe (1.12 à 7.16)
a. Il se défend contre l’accusation d’être instable et inconstant
Il avait formé le projet de leur rendre visite, mais il avait changé d’idée non par suite d’inconstance, mais parce qu’il voulait leur épargner un sujet de tristesse. Aussi longtemps que les conditions dans cette Église seraient insatisfaisantes, Paul ne pourrait que les visiter dans un esprit accablé. Aussi, par pur amour envers eux, il remet cette visite à plus tard, jusqu’à la disparition des maux dont souffre la communauté.
b. Il conseille de mettre un terme à l’activité de la personne convaincue d’inceste
Le coupable ayant reconnu sa faute, il devra être pardonné et réintégré dans la communion fraternelle. L’offense ne devra pas lui être imputée, et il ne doit plus être blâmé. Il convient de pardonner et d’oublier.
c. Il aborde ensuite la gloire du ministère apostolique (2.14 à 6.10)
Paul est enthousiaste au sujet de son ministère. Il a été appelé par Dieu. Sa mission est celle de la réconciliation, qui par la médiation du Christ Sauveur réunit l’homme pécheur et Dieu. L’amour envers lui l’oblige à accomplir ce ministère. Il y a une souffrance attachée à une telle mission, mais il l’oublie lorsqu’il pense que sa récompense, une maison non pas faite de mains d’hommes, mais éternelle, lui est réservée au ciel.
d. Il demande qu’on le traite avec justice (6.11 à 7.16)
Il est d’une grande sensibilité. Il est peiné lorsqu’on le calomnie. On cherche à ruiner sa réputation. Il leur demande d’être ouverts d’esprit et de faire preuve d’amour. Ensuite, il avertit au sujet des mariages et des associations mixtes. Dans l’Église, il existe des éléments incroyants. Il n’est pas étonnant qu’il y ait eu autant de troubles et de désordre. Il parle de la venue de Tite (2 Co 7.5-16). Il est heureux d’apprendre que le pécheur s’était enfin repenti. L’honneur de Dieu a été restauré et la cause du Christ grandement avancée. Grâce à l’exercice de la discipline, l’Église a été purifiée de ses maux.
3. Directives concernant l’offrande en faveur de Jérusalem (8 et 9)
L’offrande en faveur des pauvres de Jérusalem se faisait attendre. L’Église de Corinthe avait promis de collecter des fonds pour aider les membres de l’Église mère. À présent, ils doivent tenir leur promesse avec la même générosité que les Églises de Macédoine, même si cela doit leur coûter des sacrifices. Un exemple plus éloquent encore que celui des Églises est celui du Christ en personne; il s’est fait pauvre alors qu’il était en possession de toutes les richesses divines. L’amour du Christ et l’amour envers les frères souffrants devraient inciter les Corinthiens à donner avec générosité, à donner volontairement, sans contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. Il conclut cette section avec un rappel du grand don de Dieu en comparaison duquel les nôtres ne sont que d’infimes imitations.
4. Défense de l’apostolat (10 à 13.10)
Cette section ne contient aucune louange. Le ton est dur, ce qui n’est pas étonnant puisque Paul prend la défense de son apostolat contre les faux docteurs, très actifs à Corinthe. On le traitait de timoré et même de lâche. On disait qu’il osait écrire de loin, mais était timide de près. L’apôtre mentionne alors des faits qui parleront éloquemment en sa faveur. S’il avait été lâche de nature, il ne serait pas resté inébranlable en face des plus hauts officiels Romains en leur annonçant l’Évangile. Aurait-il osé s’en prendre aux forteresses du paganisme pour proclamer l’Évangile? La réponse est claire.
Paul se compare alors aux faux docteurs; il se vante non pas de manière stupide ou égoïste, mais pour montrer qu’il avait toutes les compétences pour accomplir sa mission. Pourtant, une écharde dans sa chair le trouble, afin de le garder dans l’humilité. Mals â ses yeux l’écharde devient une grâce divine, une bénédiction. Nous ignorons la nature exacte de cette souffrance. Selon certains, ce serait une maladie physique, comme la malaria ou des rhumatismes, des maux de tête ou des fièvres, l’épilepsie ou des troubles de la vue... Cette dernière hypothèse semble la plus vraisemblable.
Afin de mieux prouver qu’il est un ministre authentique de Dieu, Paul énumère ses compétences :
- Il avait souffert à cause de l’Évangile.
- Il avait reçu une révélation merveilleuse de la part de Dieu.
- Il avait accompli de grands actes pour le Seigneur.
5. Conclusion (13.11-14)
Outre les salutations finales, ce passage contient l’une des bénédictions les plus familières des Églises; elle comporte trois parties :
- La grâce du Christ est le don immérité du salut.
- L’amour de Dieu le Père offre ses dons.
- La communion du Saint-Esprit applique ses dons à la vie du chrétien.
5. Questions←⤒🔗
- Quel est le thème principal de la prédication de Paul?
- Quel est le double effet de la prédication? (1 Co 2.16).
- Quelles sont les factions qui divisent l’Église de Corinthe?
- Qu’est-ce que la sagesse divine, la sagesse humaine?
- Résumer la pensée de Paul au sujet du mariage chrétien.
- Quel est le rôle de la femme dans l’Église?
- Prouver que la résurrection d’entre les morts est un article essentiel de notre foi.
- Expliquer les abus relatifs à la pratique de la Cène.
- Expliquer le bon usage des dons de l’Esprit.
- Expliquer le pourquoi de la discipline ecclésiastique.
- Quels sont les principes directeurs de l’offrande chrétienne?
- Faire une évaluation générale du ministère de Paul.