Cette prédication sur Jean 16.23-28 a pour sujet la prière au nom du Seigneur Jésus, sa nature, son privilège et les promesses qui s'y rattachent.

 

Source: La paix du Christ au milieu de la tempête - Série de prédications sur Jean 13 à 17. 6 pages.

Jean 16 - Priez au nom du Seigneur Jésus, et vous recevrez, afin que votre joie soit complète

« En ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit complète. Je vous ai parlé ainsi en paraboles. L’heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père. En ce jour-là, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous, car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti d’auprès de Dieu. Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde; maintenant, je quitte le monde et je vais vers le Père. »

Jean 16.23-28

Bien-aimés du Seigneur,

Nous vivons un temps de turbulences. Nous vivons aussi un temps passionnant. Nous vivons au milieu d’épreuves et de souffrances. Nous vivons aussi dans la joie de la communion avec Dieu. Nous vivons entre la première venue du Seigneur et son retour en gloire. Le Seigneur Jésus est venu dans le monde et il est retourné vers le Père. C’est maintenant le temps de l’Esprit. C’est maintenant le temps de la prière. Au milieu des événements bouleversants et passionnants, au milieu des souffrances et des joies, c’est le temps de la prière. Entre la première venue du Seigneur Jésus et son retour en gloire, l’Église est en prière. Pas n’importe quelle sorte de prière. La prière au nom du Seigneur Jésus qui est venu et qui viendra, Jésus qui est là, par son Esprit, et qui nous donne un libre accès auprès du Père. Le Père nous aime, il entend nos prières, il répond. Et alors, il remplit nos cœurs de sa joie. Une joie complète au milieu des turbulences et des souffrances. Oui, c’est le temps de prier. Priez au nom du Seigneur Jésus, et vous recevrez, afin que votre joie soit complète.

1. La nature de la prière🔗

Nous savons ce qu’est la prière. La prière, c’est parler à Dieu. Nous lui parlons pour le remercier, l’adorer, lui confesser nos péchés. Nous lui parlons pour répandre nos cœurs devant lui, chercher secours, lui présenter nos besoins. Jésus ne fait pas un exposé détaillé sur la prière. Il dit simplement « demandez ». Quatre fois le verbe demander est utilisé. « Ce que vous demanderez au Père… » (Jn 16.23). « Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit complète » (Jn 16.24). « En ce jour-là, vous demanderez en mon nom » (Jn 15.26). Oui, la prière consiste à demander. Nous demandons au Père, au nom du Seigneur Jésus. Le faisons-nous régulièrement? Demandons-nous au Père, au nom du Seigneur Jésus?

Le contexte nous éclaire sur la nature de la prière. Dans la chambre haute, Jésus prend le temps de parler avec ses disciples. Il ne leur donne pas un cours magistral : chapitre 1 — ma mort et ma résurrection, chapitre 2 — ma montée au ciel, chapitre 3 — l’Esprit consolateur, chapitre 4 — la mission apostolique, chapitre 5 — l’amour fraternel, chapitre 6 — la prière, chapitre 7 — mon retour en gloire. Non, pas du tout. Jean nous rapporte une conversation, comme une conversation autour de la table. Avec des amis, nous parlons de la température, ensuite le mal de dos, les élections américaines, les enfants qui grandissent, et puis encore le mal de dos, et puis encore les enfants, etc. Une conversation naturelle n’est pas linéaire, elle est en boucles. Jésus et ses disciples ont une conversation naturelle, en boucles. Les disciples ont la liberté de poser des questions, de s’indigner, de s’attrister, de s’interroger. Jésus revient sur les mêmes sujets, il approfondit sous des angles différents.

C’est ce qu’il fait avec le sujet de la prière. Jésus en a déjà parlé précédemment : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai » (Jn 14.13-14). Ensuite, il leur promet son Esprit, il annonce son départ, il promet sa paix, il parle du fruit porté par les branches sur la vigne. C’est alors l’occasion de revenir sur la prière : « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » (Jn 15.7). Et puis, il revient sur le fruit, le commandement de l’amour, la haine du monde, le don de l’Esprit, son prochain départ, et encore une fois il revient à la prière dans notre texte. Jésus et ses disciples ont une conversation en boucles qui permet la communion.

Notez le contexte immédiat. Jésus vient de leur annoncer au verset 16 : « Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez de nouveau. » Eux ne comprennent pas. Que veut dire cette parole énigmatique? Jésus leur dit au verset 23 : « En ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien. » Tout deviendra clair. Vous comprendrez le plan rédempteur de Dieu. Jésus ajoute : « Vous ne m’interrogerez plus sur rien… En vérité, en vérité, je vous le dis, vous demanderez au Père en mon nom. » Voyez le parallèle : Ils n’auront plus d’interrogations. Par contre, ils auront des demandes à présenter. L’incompréhension fera place à la prière.

Qu’est-ce que cela nous enseigne sur la nature de la prière? Tout d’abord, la prière est fondée sur notre compréhension du plan rédempteur de Dieu. Nous connaissons le Seigneur Jésus, nous comprenons son œuvre de salut, nous y croyons et donc nous prions. La prière découle du salut que nous avons en lui. Ensuite, la prière est une conversation qui continue la conversation de la chambre haute, même si elle change d’aspect. Nous ne voyons plus Jésus face à face, mais nous avons beaucoup plus que les premiers disciples. Nous avons une communion beaucoup plus riche. Jésus est présent avec nous par son Esprit et sa Parole. Nous pouvons prier en toute liberté, comme les disciples étaient libres de poser leurs questions. Notre communion avec Dieu est bien meilleure. Dieu nous parle dans sa Parole et par son Esprit, et nous lui parlons dans la prière, dans une conversation normale.

La prière ne consiste pas seulement à présenter nos demandes, comme si c’était une liste d’épicerie. Seigneur, je te demande : un, deux, trois, quatre, cinq… Oui, nous lui demandons bien des choses, mais dans le contexte d’une conversation avec Dieu, en communion avec le Père, par la médiation du Seigneur Jésus et par l’action de l’Esprit dans nos cœurs.

J’ai connu un chrétien qui priait comme un moulin à prières. Seigneur, je te demande : tac, tac, tac, tac… Une fois sa longue liste d’épicerie terminée, amen, voilà, sa prière était terminée. Où est la communion? Où est la conversation?

Jésus en parle au verset 27 : « car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé ». Que c’est beau! La prière se vit dans le contexte de l’amour de Dieu pour nous et de notre amour pour le Seigneur. Jésus parle de cette communion dans l’amour dans le contexte de la prière. Est-ce que l’amour de Dieu nous anime et nous remplit quand nous prions? Présentons-lui nos demandes chaque jour. Nous en avons besoin. Mais pas comme un moulin à prières. Demandons dans une conversation normale, en communion avec Dieu, à la lumière de son amour et avec l’amour de Dieu dans nos cœurs.

Je suis touché de voir mes petits-enfants qui apprennent à prier à table ou avant de s’endormir. Ils ont dans la bouche de belles prières, dans leurs propres mots, comme une conversation normale avec leur Père céleste. Encourageons nos enfants et nos petits-enfants à prier comme dans une conversation avec Dieu qui encourage la communion.

2. Le privilège de la prière🔗

Certes, la prière est un devoir, une responsabilité qui nous est confiée. Le Seigneur nous commande de prier. Cependant, la prière est aussi un privilège.

Écoutons Jésus en parler. Il fait une distinction entre deux temps, entre « jusqu’à présent » et « en ce jour-là ». « Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom » (Jn 16.24). « Et ce jour-là, vous demanderez en mon nom » (Jn 16.26). « Jusqu’à présent », c’est-à-dire pendant que je suis encore sur terre, tant que je n’ai pas donné ma vie pour mes brebis, tant que je n’ai pas remporté la victoire sur le péché, sur le diable et sur la mort, tant que je ne suis pas monté au ciel pour entrer dans mon règne. « En ce jour-là », c’est-à-dire une fois que tout cela sera accompli et une fois que je vous aurai donné mon Esprit Saint Consolateur. À partir de ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien, ce sera clair dans votre tête et dans votre cœur, mais vous prierez, vous demanderez en mon nom. Le verset 28 est une perle : « Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde; maintenant, je quitte le monde et je vais vers le Père. » Maintenant, des événements décisifs vont se produire. Des événements rédempteurs vont changer radicalement la prière de l’Église pour les siècles à venir.

Qu’est-ce que ces événements ont changé à la prière de l’Église? « Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom. […] Et ce jour-là, vous demanderez en mon nom. » Le changement, c’est que nous demandons en son nom. Ce détail peut paraître insignifiant. Valait-il vraiment la peine pour Jésus de faire tout ce travail, depuis sa descente sur terre jusqu’à sa remontée au ciel, pour produire un petit changement liturgique dans la prière de l’Église?

Comprenons bien! Jésus ne dit pas aux apôtres : « Vous n’avez jamais prié de votre vie, maintenant, vous allez commencer à prier. » Non, Jésus leur a déjà enseigné de grandes vérités sur la prière, incluant le Notre Père (Mt 6.6-14). Et bien sûr, ces juifs avaient l’Ancien Testament, rempli de prières, incluant les Psaumes, qui sont de très belles prières. L’Église de l’Ancien Testament prie depuis le commencement du monde. Alors, qu’est-ce qui a changé dans la prière de l’Église depuis la venue du Seigneur? Maintenant, nous demandons en son nom, c’est-à-dire que nous fondons notre prière sur le solide fondement accompli par Jésus-Christ à Noël, à Vendredi saint, à Pâques, à l’Ascension et à la Pentecôte. Nous avons maintenant toute cette richesse qui nous permet de prier avec confiance. Nous avons la liberté de nous approcher du trône de la grâce, car Dieu nous a fait grâce en Jésus-Christ. Jusqu’à présent, les disciples avaient prié Dieu, mais pas au nom de Jésus. À partir de maintenant, ils prieront au nom du Seigneur Jésus, et nous aussi, à leur suite.

Prier au nom de Jésus n’est pas une formule magique. C’est un privilège à cause de tout ce que Jésus a fait pour nous sur terre. Depuis la Pentecôte jusqu’à son retour en gloire, c’est le temps de prier au nom de Jésus. Faisons-le fidèlement. Présentons nos demandes en son nom. Ayons confiance d’être entendus à cause de tout ce qu’il a fait de merveilleux pour nous.

Mais que signifie le verset 26? « En ce jour-là, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous. » Ça semble contredire d’autres passages qui affirment que Jésus prie pour nous auprès du Père (Rm 8.34; Hé 7.25; 1 Jn 2.1). C’est vrai que Jésus prie pour nous, mais dans ce texte, cette parole veut dire qu’il ne veut pas nous remplacer. Si Jésus prie pour nous, ce n’est pas une excuse qui nous permettrait de nous dispenser de prier. Au contraire! Jésus veut que nous présentions nous-mêmes nos demandes, en son nom, bien sûr. Pour cela, nous avons besoin de nous approcher du trône de la grâce. Nous présentons nous-mêmes nos demandes. Pourquoi? « Car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé » (Jn 16.27). Cet amour a besoin d’être nourri par notre engagement dans la prière. Dieu ne veut pas un facteur qui lui livre du courrier à distance. Il veut une communion d’amour avec ses enfants. Il nous donne la liberté de converser avec lui.

N’est-ce pas un immense privilège de prier au nom du Seigneur Jésus? Il n’a fallu rien de moins que sa conception, sa naissance, ses souffrances, sa mort, sa résurrection, sa montée au ciel et le don de son Esprit Saint pour nous permettre de prier le Père en son nom. Profitons de ce privilège! Vivons dans cette communion! Présentons-lui nos demandes en toute liberté!

3. La promesse rattachée à la prière🔗

Le verset 24 exprime cette promesse : « Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit complète. » Une belle promesse, une double promesse : vous recevrez et votre joie sera complète. Oui, vous recevrez, c’est promis. Sauf que mon expérience me dit que nos prières ne sont pas toujours exaucées. Comment est-ce possible? Nous avons déjà présenté des demandes qui n’ont pas été exaucées, n’est-ce pas? Heureux sommes-nous! Non seulement Dieu est tout-puissant, en plus il amour et il est plein de sagesse. Il sait ce qui est bon pour nous, alors que nous ne savons pas toujours. Un enfant de cinq ans peut bien demander à ses parents la permission de conduire la voiture. Cet enfant ne recevra pas la réponse qu’il attend s’il a des parents sages qui aiment leur enfant. En tout cas, il ne recevra pas tout de suite. Il devra être patient. Jésus ne dit pas quand nous recevrons ni comment nous recevrons. Peut-être nous recevrons plus tard, peut-être nous recevrons sous une forme mieux adaptée à nos besoins. Mais demandons et nous recevrons. Telle est la promesse!

Cela s’applique à toutes sortes de demandes matérielles et spirituelles. Cependant, dans le contexte, qu’est-ce que les disciples demanderont et qu’est-ce qu’ils recevront exactement? « Ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom » (Jn 16.23). De quoi s’agit-il? Ce que Jésus promet ici, c’est la connaissance, la connaissance de Dieu, la connaissance du plan rédempteur. Les disciples ne comprenaient pas ce plan, ils s’interrogeaient. Jésus leur dit au verset 23 : « Vous ne m’interrogerez plus sur rien. […] Vous demanderez. » Change-t-il complètement de sujet? Non. Aux versets 23 et 24, il parle de la prière. Puis, au verset 25, il revient à leurs interrogations. « Je vous ai parlé ainsi en paraboles. L’heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père. » Les paroles de Jésus deviendront claires. La connaissance du Père sera limpide. Puis, au verset 26, Jésus revient encore à la prière. « En ce jour-là, vous demanderez en mon nom. »

Que demanderont-ils? Toutes sortes de choses, bien sûr. Mais plus spécifiquement, ils demanderont de grandir dans la connaissance de Dieu. En d’autres mots, Jésus leur dit : « Ça deviendra clair pour vous. Je vous parlerai ouvertement du Père, vous comprendrez, mais vous aurez besoin de toujours plus. Ça deviendra limpide dans votre esprit, mais vous demanderez en mon nom de toujours grandir dans cette connaissance. Vous n’aurez jamais fini de mieux connaître l’amour du Père. Vous n’aurez jamais fini de grandir dans la communion avec le Père, par le Fils, dans le Saint-Esprit. Demandez! Demandez toujours cette connaissance. Et vous la recevrez! » Voilà la promesse!

En Éphésiens 1, Paul se fait l’écho de cette demande. Il prie pour les chrétiens d’Éphèse, « afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître » (Ép 1.17). N’est-ce pas une très belle demande? Oui, demandez « un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître » et vous recevrez, mes amis! Déjà, nous avons reçu! Déjà, nous connaissons les bases de l’Évangile, mais nous avons besoin d’approfondir. Certains passages de la Bible sont difficiles. Certaines vérités bibliques demeurent peut-être confuses. Demandez une plus grande mesure de sagesse, demandez une meilleure connaissance de Dieu, et vous recevrez. L’Esprit Saint vous la donnera par sa Parole. Et alors, votre communion avec Dieu grandira, elle s’épanouira, elle s’affermira, afin que votre joie soit complète. La seule joie qui peut remplir nos cœurs jusqu’à déborder, n’est-ce pas la joie de connaître l’amour de Dieu en Jésus-Christ?

Qui en Beauce possède la connaissance du vrai Dieu? Qui dans notre province, dans notre pays, dans le monde possède la connaissance du vrai Dieu? C’est nous, c’est l’Église du Seigneur! Les chrétiens comprennent la clarté de l’Évangile et vivent en communion avec le Père. Qui maintenant grandira dans cette connaissance? Comment grandir dans cette communion et dans cette joie? En le demandant au nom du Seigneur Jésus.

Chers frères et sœurs, vos cœurs sont-ils troublés par ce monde en turbulence? Êtes-vous attristés par vos souffrances? Vivez en communion avec Dieu, dans une conversation quotidienne. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit complète. La promesse est pour nous et pour nos enfants! Entre l’ascension dans son règne et le retour du Seigneur dans sa gloire, c’est le temps de l’Esprit, c’est le temps de la prière. Amen.