Les Karimojongs ont besoin de Jésus plus que de toute autre chose
Les Karimojongs ont besoin de Jésus plus que de toute autre chose
1. La réputation des Karimojongs⤒🔗
Un homme à Entebbe, en Ouganda, m’a dit : « Le problème avec le Karamoja, c’est que les gens ne sont pas civilisés. Ils ne portent pas de vêtements, attaquent des vaches et tuent des gens. Ah, ces Karimojongs! » C’est la réponse que j’ai reçue récemment quand j’ai dit que je vivais dans le Karamoja. Ce n’était pas la première fois que j’entendais une telle chose. L’homme a poursuivi en suggérant que l’éducation et le désarmement sont les deux choses qui aideraient le plus les Karimojongs. « Prenez toutes leurs armes et mettez les enfants à l’école. » C’était son programme en vue d’un changement.
Quand je dis aux gens qui vivent dans d’autres régions de l’Ouganda que je suis de la région de Karamoja, ils ne me croient pas toujours. Les gens rient. « Vous ne pouvez pas vivre là-bas. » « Ils vont vous tuer. » « Ils vont vous manger. » Voilà des exemples de remarques qui m’ont été faites. Habituellement, quand je dis que c’est là que j’habite, je vois sur le visage des gens une expression de choc total.
Il est vrai qu’il y a des antécédents de violence dans la région. La réputation du Karamoja est méritée, même si elle est exagérée. Les Karimojongs vivent dans des parties reculées du pays, dans le nord de l’Ouganda. Ils aiment posséder toujours davantage de vaches. Leur pratique du vol de bétail est bien connue. Dans le passé, ils ont ouvertement rejeté les efforts qui avaient été faits pour promouvoir l’éducation dans la région. Il n’y a pas si longtemps, beaucoup de gens se déplaçaient sans vêtements. Certains le font encore.
Ces gens, qui ne connaissent pas la grâce de Dieu, sont asservis à divers péchés : l’ivrognerie, le vol, le mensonge, la violence, la paresse et la jalousie. La polygamie est une pratique répandue. Ils sont animistes et des superstitions de tous genres ont capturé leur cœur et dirigent leur conduite.
Et… ils sont simplement comme vous et moi.
2. Mais par la grâce de Dieu←⤒🔗
« Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis », a écrit l’apôtre Paul (1 Co 15.10). Ce qui est bon découle uniquement de la grâce. Les gens qui sont dominés par le péché et qui souffrent à cause du péché n’ont qu’une seule espérance : Jésus-Christ. Le péché est le facteur commun qui nous rend tous égaux : nous sommes tous en grande difficulté et nous avons tous besoin d’aide. L’Évangile est le seul message universel d’espérance : l’espérance de la délivrance du programme de destruction massive du péché. Gloire à Dieu pour le don ineffable de son Fils! (2 Co 9.15).
C’est pourquoi la mission presbytérienne orthodoxe en Ouganda s’est engagée à développer un ministère basé sur la proclamation de la Parole, joint à des œuvres de miséricorde. Nous qui faisons partie de cette mission cherchons à aimer nos prochains de plusieurs façons. C’est pourquoi nous avons une clinique, une ferme et un atelier. C’est aussi la raison pour laquelle nous creusons des puits, donnons des cours d’alphabétisation et offrons un enseignement en santé communautaire. Cependant, dans tous ces projets, nous voulons aimer les gens de la meilleure manière possible. Les Karimojongs ont besoin d’abord et avant tout de Jésus. Nous avons Jésus et nous voulons le leur donner.
Mais comment accomplir le travail? Quelle direction la mission devrait-elle prendre? Comment choisir les endroits pour exercer le ministère? Combien de temps devrions-nous travailler dans tel ou tel champ missionnaire avant de passer à un autre? Ce sont là des questions que nous nous sommes posées il y a plus d’une dizaine d’années, lorsque nous avons commencé notre travail ici, et nous continuons de nous poser ces mêmes questions. Les besoins des gens sont profonds et les possibilités de ministère sont vastes. L’ouverture dont les Karimojongs ont fait preuve dans leur façon de nous accueillir parmi eux et dans leur écoute de notre message est tout simplement incroyable. Ils aiment tellement nous accueillir! Alors, comment choisir? Comment s’y prendre pour accomplir le travail?
Il y a plus d’une façon de répondre à ces questions. À l’heure actuelle, il y a huit villages où se tiennent des études bibliques ou est prêché l’Évangile sur une base régulière : Nakaale (le village où nous avons élu domicile), Kopetatum Ouest, Kopetatum Est, Moruathia, Atedeoi, Akuyam, Namalu et Nakathian. D’autres endroits, comme Okudud et Namorupus, sont visités à l’occasion. Le ministère accompli dans chaque village est unique et a sa propre histoire. De plus, les villages sont tous à des stades différents de développement. Il nous est arrivé à l’occasion de prendre la décision difficile de « secouer la poussière » (Mt 10.14) et de mettre fin à une œuvre qui ne semblait pas porter de fruits. Voici quelques profils d’œuvres en cours.
3. De Nakaale à Namalu←⤒🔗
À Nakaale, il y a une Église de soixante-quinze personnes sous la supervision de la mission. Puisqu’il s’agit du premier poste de prédication développé par la mission, cette Église est naturellement devenue en quelque sorte l’Église d’origine fréquentée par les missionnaires. L’Église se réunit dans une structure construite par la mission, de l’autre côté du chemin menant aux complexes résidentiels. Nous nous attendons à ce que cette œuvre continue de se développer et nous prions que Dieu suscite des leaders autochtones qui pourront paître le troupeau.
Il y a environ sept ans, certaines personnes qui se réunissaient à Nakaale ont demandé à la mission de commencer des rencontres à Kopetatum — un village situé à deux kilomètres de là. Il a semblé judicieux de le faire et, jusqu’à ce jour, nous organisons dans ce village des cultes le dimanche et des études bibliques le vendredi après-midi. Le travail est bien petit et nous le réévaluons de temps en temps, en nous interrogeant sur sa viabilité.
En 2010, un homme de Kopetatum, nommé Mariko, a participé à notre programme de « travail contre nourriture ». Il nous a demandé de venir chez lui à Kopetatum Est. Cet endroit est devenu un lieu de rencontre habituel les vendredis et certains dimanches. Nous y avons vécu des rencontres d’une très grande richesse. Quand viendra le temps pour les dirigeants locaux de continuer eux-mêmes une partie du travail, Mariko sera peut-être l’un d’eux.
En 2007, nous avons organisé une campagne d’évangélisation d’une semaine à Nakathian, là où se trouve une école secondaire fréquentée par certains élèves de l’Église. Deux des hommes présents cette semaine-là se sont joints à notre groupe de lecteurs qui se réunissait une fois par mois le samedi matin. Lors de ces réunions, nous lisions des leçons bibliques dans la langue karimojong avec des amis de différents villages et nous encouragions les hommes à repartir avec les leçons pour en faire profiter les gens de leur entourage. Bien que les réunions de Nakathian à l’emplacement d’origine aient pris fin, un autre ministère a débuté pendant que nous étions là.
Nous avons demandé aux deux hommes de Nakathian (Abram et Francis) où ils pensaient que nous devrions aller par la suite. Sans hésiter, ils ont suggéré Okudud, un nouveau village à une vingtaine de kilomètres au sud de Nakaale. Nous avons présenté l’Évangile aux gens de cet endroit pendant une semaine. L’année suivante, nous avons foré un puits pour eux. Depuis ce temps, nous avons eu des réunions d’évangélisation à cet endroit le dimanche. La première fois que j’ai visité l’endroit après que le puits fut terminé, j’ai commencé la réunion en posant la question : « Que pensez-vous de l’eau? » J’ai dû attendre un bon moment avant que les applaudissements se calment et que je puisse leur apporter la Parole de Dieu. Les réunions d’Okudud comptaient parfois jusqu’à une centaine de personnes.
Notre travail dans le village de Namalu (à dix kilomètres de Nakaale) est tout à fait unique. Nous y travaillons en lien avec une Église établie et son pasteur, le pasteur Zachary Emuron. Emuron (comme il aime se faire appeler) est un croyant solide et un ami de la mission. Il nous a aidés à traduire notre livret de présentation de l’Évangile et il aime nous inviter à prêcher dans l’Église qu’il sert. Nous le faisons une fois par mois. Les mardis, nous nous joignons à lui pour des leçons d’alphabétisation et d’éducation à la santé (fournies par Martha Wright et Leah Hopp), ainsi que pour l’enseignement de la Bible.
Nous ne savons pas ce qui résultera de cette relation, mais nous prions que l’influence de la mission là-bas ainsi que le ministère important qu’Emuron exerce envers nous, continue de nous unir. Peut-être, si le Seigneur le veut, se joindra-t-il à nous de façon plus formelle dans le futur.
Ainsi, parfois nous rencontrons une personne qui nous invite à venir dans son village. Parfois, des liens s’établissent avec des membres de l’Église, avec des étudiants que nous soutenons ou avec des voisins qui posent des questions. Parfois, une demande vient de quelqu’un qui a été aidé à travers notre ministère diaconal. Parfois, un emplacement pour un puits est trouvé et nous dirigeons des rencontres pour en discuter. Parfois, une idée nous vient et parfois nous demandons à des amis en lien avec notre ministère s’ils ont des idées. Voilà quelques-unes des façons dont Dieu nous a conduits à apporter l’Évangile à tel ou tel village karimojong particulier.
4. Regard vers l’avenir←⤒🔗
Parmi tous les groupes, le groupe qui se réunit à Nakaale est celui qui a la plus grande maturité. Au fil des ans, nous avons identifié un certain nombre d’hommes comme leaders potentiels, mais nous avons été déçus de les voir tous nous quitter, sauf un. Nous avons actuellement deux jeunes hommes faisant de la traduction pour nous qui pourraient être un jour des candidats à des postes de direction. Nous prions à cet effet et nous vous invitons à faire de même. Nous sommes également reconnaissants des liens fraternels que nous avons avec un frère kényan, qui est un croyant affermi dans sa foi et qui a récemment commencé à enseigner dans l’Église.
Le niveau de développement des autres groupes est à un stade élémentaire. On retrouve des leaders potentiels dans certains de ces groupes. À ce stade-ci, le travail dans le Karamoja consiste surtout à semer. Nous continuons à profiter des occasions qui se présentent à nous du mieux que nous pouvons et nous implorons le Seigneur de bénir notre travail par une récolte abondante, à sa gloire.
J’ai dit à l’homme d’Entebbe que je crois en l’éducation et que je m’oppose à la violence et à l’utilisation d’armes illégales. Je lui ai aussi dit que ce ne sont pas l’éducation et le désarmement qui apporteront le changement le plus important. Les Karimojongs ont besoin de Jésus plus que de toute autre chose. Ils ont besoin de se détourner de leurs idoles et de servir le Dieu vrai et vivant (1 Th 1.9). Ils ont besoin de découvrir la joie de vivre sous la direction d’un bon Maître. Ils ont besoin d’espérer le ciel à venir, tout en vivant dans la justice, la paix et la joie en attendant que le moment arrive. Il ne semblait pas contre.
S’il vous plaît, priez pour que le Seigneur bénisse la proclamation de son Évangile dans le Karamoja. Nous attendons avec impatience de voir les gens renouvelés par la grâce et engagés à vivre dans la sainteté. Nous voulons proclamer fidèlement Jésus et vivre pour Jésus. Nous voulons que les Karimojongs se voient comme Dieu les voit : pécheurs, misérables, dans le besoin et aimés. Nous voulons que le nom du Christ soit connu, qu’il soit chéri comme un trésor et qu’il soit glorifié. S’il vous plaît, faites monter vers le ciel vos prières en abondance, non seulement pour le Karamoja, mais aussi pour Mbale, pour nos autres champs de mission et pour la récolte à travers le monde entier.