Apocalypse 16 - Les signes des temps (6) - Vigilance et fermeté dans l'espérance du retour de Jésus-Christ
Apocalypse 16 - Les signes des temps (6) - Vigilance et fermeté dans l'espérance du retour de Jésus-Christ
Apocalypse 16
Jésus-Christ a promis à ceux qui lui resteraient attachés jusqu’à la fin de les compter parmi les siens, lorsqu’il reviendra dans la gloire. Ceci s’adresse à tous, mais certainement en particulier à ceux qui sont en butte aux persécutions à cause de son nom, comme on le voit un peu partout dans le monde, et de manière croissante. Son retour s’effectuera alors que personne ne s’y attendra.
Au chapitre 16 de l’Apocalypse, nous l’entendons déclarer, en droite ligne de ses paroles à ses disciples à la fin de l’Évangile selon Matthieu : « Voici, je viens comme un voleur! Heureux celui qui se tient éveillé et qui garde ses vêtements, afin de ne pas aller nu, en laissant apparaître sa honte aux yeux de tous! » (Ap 16.15). Garder ses vêtements, ceux accordés par le Christ lui-même, c’est persévérer dans la foi, quelles que soient les tribulations. C’est surtout résister à la séduction des faux prophètes, des esprits impurs qui égarent les nations et les entraînent à leur suite dans une coalition et une conjuration insensée contre Dieu et son Messie, Jésus-Christ. Les croyants garderont-ils leurs vêtements blancs, qui leur donneront accès au repas de noces célébré en l’honneur de l’époux lors de son retour? Ou bien seront-ils peu à peu absorbés dans ce large courant qui prétend rassembler l’humanité autour d’un but commun? Prisonnier des mensonges proférés par les faux prophètes et les esprits impurs, il se prétend dominant et croit marcher sur le chemin de la victoire, alors qu’en fait il se dirige en fanfaronnant vers le champ de bataille préparé par Dieu lui-même pour sa destruction définitive…
Les croyants demeureront-ils dans la sphère de l’Alliance avec Dieu, celle à laquelle l’Écriture les appelle, ou bien tomberont-ils dans toutes sortes de compromis pour apparaître acceptables aux yeux du monde hostile à Dieu? L’Église restera-t-elle fidèle à la Parole de son Seigneur, ou bien se fardera-t-elle avec toutes sortes de maquillages en laissant tomber peu à peu ses habits sacrés pour plaire à une société qui se moque bien de son allégeance à Jésus-Christ? Heureux celui qui se tient éveillé et qui garde ses vêtements, afin de ne pas aller nu, en laissant apparaître sa honte aux yeux de tous! Cette béatitude prononcée au verset quinze, rend claire l’alternative : soit être déclaré heureux, bienheureux, soit être dépouillé de ses vêtements à sa propre honte devant Dieu, son Messie et ses anges. Lorsque le jugement de Dieu vis-à-vis de son Église interviendra, ce sera la seule alternative…
Mais relisons la fin de ce chapitre 16 du livre de l’Apocalypse :
« Le septième ange enfin versa sa coupe dans les airs. Une voix forte, venant du trône, sortit du Temple. “C’en est fait”, dit-elle. Alors il y eut des éclairs, des voix et des coups de tonnerre, et un violent tremblement de terre; on n’en avait jamais vu d’aussi terrible depuis que l’homme est sur la terre. La grande ville se disloqua en trois parties et les villes de tous les pays s’écroulèrent. Alors Dieu se souvint de la grande Babylone pour lui donner à boire la coupe pleine du vin de son ardente colère. Toutes les îles s’enfuirent et les montagnes disparurent. Des grêlons énormes, pesant près d’un quintal, s’abattirent du ciel sur les hommes; et ceux-ci insultèrent Dieu à cause du fléau de la grêle, car il était absolument terrible » (Ap 16.17-21).
Le tremblement de terre qui accompagne le versement de la septième coupe de la colère divine ne peut cependant pas déstabiliser ceux qui ont pris au sérieux la prophétie de l’Apocalypse. Comme il est dit au début du chapitre 15 — nous l’avons vu dans un article précédent —, ceux-là se tiennent sur la mer cristalline mêlée de feu; s’accompagnant de harpes divines, ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau. Ce sont ceux qui ont vaincu la bête, son image et le nombre de son nom. Ils ne chancelleront pas, car Dieu est pour eux un abri.
Ici, le Psaume 46 nous revient en mémoire :
« Dieu est pour nous un rempart, il est un refuge, un secours toujours offert lorsque survient la détresse. Aussi, nous ne craignons rien quand la terre est secouée, quand les montagnes s’effondrent, basculant au fond des mers, quand, grondants et bouillonnants, les flots des mers se soulèvent et ébranlent les montagnes » (Ps 46.2-4).
En contraste, la chute de la grande puissance politique et économique humaine, répondant au nom symbolique de Babylone, est proche. Déjà au chapitre 14, cette chute a été prophétisée en ces termes : « Elle est tombée, la grande Babylone est tombée, celle qui a fait boire à toutes les nations le vin de sa furieuse prostitution » (Ap 14.8). Babylone, sans doute identifiée à la Rome païenne qui persécutait violemment les premiers chrétiens, se disloque en trois parties. Toutes les villes qui vivent de commerce avec elle, qui se sont prostituées avec elle dans ses cultes païens et avant tout dans le culte d’elle-même qu’elle a imposé aux autres nations, toutes ces villes s’écroulent. Car elle les entraîne avec elle dans sa chute fatale. Et au moment de cette chute, les habitants de la terre, frappés du fléau terrible de la grêle, continuent pourtant à blasphémer le nom de Dieu…
La lecture du chapitre 16 de l’Apocalypse a bien de quoi nous faire méditer sur notre condition présente, sur le moment de l’histoire que nous vivons. Certes, les premiers lecteurs de ce livre, il y a presque vingt siècles, pouvaient eux aussi identifier les signes des temps qui leur étaient donnés dans ce livre prophétique. Il n’a cependant rien perdu de son actualité, car il nous présente des archétypes dont nous voyons chaque jour l’incarnation justement dans notre propre actualité : nations arrogantes détrônées de leur pouvoir oppresseur; humanité rebelle s’assemblant dans de vaines coalitions; blasphèmes proférés quotidiennement contre le Très-Haut; plaies déversées sur des hommes et femmes qui refusent de se repentir et s’enfoncent toujours plus dans leur fange idolâtre; mensonges démultipliés par le pouvoir tentaculaire de tant de médias qui déforment la vérité pour soutenir des causes injustes…
Le message de l’Apocalypse, lui, est ancré dans l’éternité divine et décrit parfaitement la condition humaine en attente du jugement dernier. Si nous pensons voir à notre époque, à juste titre d’ailleurs, une accumulation des signes des temps qui nous sont ici donnés, restons avant tout fermes dans l’espérance du retour de Jésus-Christ, qui est le point où se concentre tout ce message. Après tout, signe de la toute-puissance du Père céleste qui ne se laisse dicter par personne ce qu’il doit faire, personne ne connaît ni le jour ni l’heure, si ce n’est lui-même.
Avant toute chose, ce message nous appelle à rester vigilants. Certains s’efforcent de deviner toutes sortes de détails derrière les symboles et les images employées dans l’Apocalypse; comme s’il y avait ici un code secret à décrypter qu’on pourrait déchiffrer à l’aide d’une sagacité hors du commun. Bien des livres de ce genre remplissent les rayons des librairies ou des bibliothèques. Le sensationnalisme est à la mode et alimente le marché du livre, procurant des recettes juteuses à ceux qui savent l’exploiter. Lire l’Apocalypse de Jean parce qu’on est en quête de sensationnalisme, c’est manquer complètement le but de ce livre avant tout prophétique : prophétique au sens où il appelle le peuple de Dieu à la fidélité renouvelée envers Jésus-Christ. Toute autre lecture ne servira qu’à condamner ceux qui s’y seront adonnés avec délectation, mais sans aucun discernement spirituel.
En voulez-vous la preuve? Lisons donc le tout début du premier chapitre :
« Apocalypse de Jésus-Christ. Cette révélation, il l’a confiée à Jésus-Christ pour qu’il montre à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt; et Jésus-Christ, en envoyant son ange, l’a fait connaître à son serviteur Jean. En tant que témoin, celui-ci a annoncé la Parole de Dieu que Jésus-Christ lui a transmise par son propre témoignage : il a annoncé tout ce qu’il a vu. Heureux celui qui donne lecture des paroles de cette prophétie et ceux qui les entendent, et qui obéissent à ce qui est écrit dans ce livre, car le temps est proche » (Ap 1.1-3).
Avez-vous noté l’utilisation de l’adjectif « heureux »? Comme au chapitre 16, comme dans les béatitudes : heureux, bienheureux… Dans le livre de l’Apocalypse, cet adjectif est prononcé sept fois — chiffre symbolique de la perfection tout au long de la Bible. Au tout dernier chapitre, il apparaît deux fois. Je voudrais vous citer ces deux béatitudes en guise de conclusion non seulement de cet article, mais de toute notre série sur les signes des temps.
Le verset 7 du chapitre 22 fait écho au passage que je viens de lire : « Voici, dit Jésus, je viens bientôt! Heureux celui qui garde les paroles prophétiques de ce livre. » Quant aux versets 12 à 15, ils nous présentent l’alternative décrite précédemment et à laquelle il convient de bien prendre garde :
« Oui, dit Jésus, je viens bientôt. J’apporte avec moi mes récompenses pour rendre à chacun selon ce qu’il aura fait. Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs vêtements. Ils auront le droit de manger du fruit de l’arbre de vie et de franchir les portes de la ville. Mais dehors les hommes ignobles, ceux qui pratiquent la magie, les débauchés, les meurtriers, ceux qui adorent des idoles et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge » (Ap 22.12-15).