Christ ou Mahomet (1) - Les débuts de l'islam
Christ ou Mahomet (1) - Les débuts de l'islam
La série d’articles que je vous propose sur l’islam s’intitule « Christ ou Mahomet? ». Elle n’a pas pour but de décrire l’islam en détail (il faudrait toute une encyclopédie pour ce faire), mais plus simplement de comparer et contraster l’enseignement de l’islam avec celui de l’Évangile. Ne vous y trompez pas : il s’agit bien de proclamer que le seul chemin vers Dieu c’est Jésus-Christ, le Fils éternel de Dieu devenu homme. Il s’est volontairement abaissé jusqu’à une mort injuste et dégradante afin de procurer le salut et la réconciliation avec Dieu à tous ceux qui accepteraient par la foi son sacrifice rédempteur unique.
Nous tâcherons de parler de l’islam en obéissant à la parole exprimée dans la Bible :
« Si l’on vous demande de justifier votre espérance, soyez toujours prêts à la défendre, avec humilité et respect, et veillez à garder votre conscience pure. Ainsi ceux qui disent du mal de votre bonne conduite, qui découle de votre consécration au Christ, auront à rougir de leurs calomnies » (1 Pi 3.15-16).
Inutile d’ajouter que le but de ces articles n’est aucunement de justifier les entreprises militaires de certaines puissances occidentales contre des pays à majorité musulmane, entreprises dont les motivations n’ont rien à voir avec la question de la connaissance du vrai Dieu.
L’islam est avec nous depuis quelque 1400 ans : aujourd’hui, plus d’un milliard de musulmans répartis en majorité sur les continents asiatique et africain (dans une moindre mesure sur le continent européen) rendent la présence et l’influence de l’islam déterminantes dans la vie de nombreuses sociétés. Si en Europe l’islam provoque souvent des réactions de rejet plus ou moins avouées de la part des non-musulmans, en Afrique en revanche, il semble se marier assez bien avec les religions traditionnelles animistes : paganisme et monothéisme musulman se mêlent dans une forme de synthèse, de syncrétisme, et cela alors même qu’originellement l’islam rejette toute forme de paganisme. Reconnaissons cependant que cet islam « populaire » n’est pas le seul dans son genre : en Afrique, l’on peut malheureusement voir de tels mélanges et une telle confusion dans bien des milieux qui officiellement se disent chrétiens.
Mais tâchons d’abord de raconter de manière succincte quels ont été les débuts de l’islam : le christianisme était connu depuis 600 ans lorsque l’islam a fait son apparition sur la scène religieuse du monde, avec la personne de Mahomet. Les derniers livres qui composent le Nouveau Testament étaient écrits depuis cinq siècles déjà, et ils étaient répandus dans une grande partie de l’Europe, de l’Afrique du Nord et du Proche et Moyen-Orient. Des traductions de la Bible en plusieurs langues existaient déjà : en langue copte, en arménien, en latin, en syriaque. La traduction syriaque était d’ailleurs utilisée par des tribus arabes vivant au sud de la péninsule arabique. La foi chrétienne était définie par des confessions de foi admises par la majorité des chrétiens, même si pour certains il subsistait des conceptions différentes au sujet de Jésus-Christ.
Mahomet, né en Arabie vers l’an 570 et mort en 632, a eu dans sa jeunesse des contacts avec des chrétiens et a recueilli des informations sur la doctrine chrétienne par leur intermédiaire. Mais tout semble indiquer que ceux qu’il a rencontrés n’étaient eux-mêmes pas très instruits et n’ont pas su lui parler de Jésus-Christ comme l’Évangile nous le présente. De son vivant, il y avait également trois importantes tribus de juifs en Arabie, dans la ville de Médine, qui disposaient du texte de l’Ancien Testament et le lisaient entre eux. Ils étaient culturellement et économiquement bien au-dessus des tribus arabes, mais ils n’étaient pas enclins à partager leur connaissance avec ceux qui ne faisaient pas partie de leur groupe. De son côté, Mahomet recherchait Dieu et savait où il pouvait apprendre auprès de ceux qui disposaient des Écritures sacrées et qui les lisaient régulièrement. Cependant, il n’a pas fait d’efforts pour aller soit en Syrie, soit en Éthiopie ou au sud de l’Arabie pour s’enquérir plus avant du contenu de la Bible. Pourtant, il a déclaré plus tard que tout ce que les Écritures enseignent est vrai et digne de foi.
Déjà du vivant de Mahomet, La Mecque était un centre religieux très important pour les Arabes. La Qa’aba, un bâtiment cubique, était considérée comme la maison d’Allah, c’est-à-dire de Dieu. Allah était vénéré comme le Dieu suprême, mais à côté de lui un grand nombre d’images d’autres divinités étaient adorées dans la Qa’aba. Les Arabes venaient à La Mecque à l’occasion des grandes foires commerciales qui s’y tenaient, et ils accomplissaient les rites habituels, comme de tourner sept fois autour de la Qa’aba et de toucher la pierre noire enchâssée dans un des murs. Cette pierre était une météorite à laquelle on attachait une grande signification religieuse.
Mahomet avait l’habitude d’aller se recueillir de temps en temps dans une grotte aux environs de La Mecque pour y méditer. D’après la tradition musulmane, il se trouvait dans cette grotte un jour de l’an 610, et c’est là que l’ange Gabriel lui serait apparu pendant qu’il dormait, lui commandant par trois fois de réciter ses paroles. À son réveil, grandement troublé par cette apparition, Mahomet se demandait ce qu’elle signifiait, et si elle lui était venue d’Allah ou des djinns, ces créatures supposées inspirer les devins. Il avait entendu dire que Dieu avait envoyé des prophètes au peuple d’Israël, mais savait qu’aucun prophète n’avait jamais été envoyé aux descendants d’Ismaël, c’est-à-dire aux Arabes. Se pouvait-il qu’Allah l’envoie vers son peuple comme prophète et apôtre? Se confiant à son épouse, il reçut d’elle des encouragements et se vit conforté dans l’idée qu’il venait de recevoir une vocation prophétique.
Ce n’est pourtant que deux ans plus tard qu’il recommença à recevoir des révélations sous diverses formes : dans des rêves, sous forme de pensées, au moyen d’une voix. Ces messages lui venaient toujours en langue arabe, et souvent au milieu de transes. Il les répétait et ils étaient mis par écrit par ceux qui les recueillaient de sa bouche. On pense généralement que Mahomet était analphabète et ce n’est qu’après sa mort que tous ces messages furent incorporés dans le Coran, mot qui en arabe signifie « récitation ». Mahomet était en effet convaincu que les paroles qu’il avait reçues n’étaient pas les siennes, mais celles de Dieu, et qu’il n’en était que le récitant. Ainsi, les musulmans croient que le Coran n’est pas le livre de Mahomet, mais celui de Dieu.
Mais quel est le cœur du message du Coran? Il tient en quelques points : il n’y a qu’un seul Dieu, Allah, créateur du ciel et de la terre et de tout ce qu’ils contiennent. Mahomet est son prophète, le dernier des prophètes envoyés par Dieu, celui qui apporte la révélation finale de la part de Dieu. L’homme est l’esclave de Dieu et son devoir est avant tout de se soumettre à Allah et de lui obéir. Allah est miséricordieux, ce qu’on peut voir par le fait qu’il pourvoit aux besoins des hommes. Ceux-ci doivent lui être reconnaissants. Un jour terrible de jugement vient, durant lequel Allah fera revivre les morts pour les juger. Ceux qui l’adorent et font de bonnes œuvres seront récompensés en allant dans un paradis fait de plaisirs sensuels, et ceux qui commettent de mauvaises œuvres seront condamnés au feu de l’enfer. La pire des mauvaises actions que peuvent commettre les hommes c’est d’associer d’autres divinités à Allah. On peut percevoir derrière ces doctrines une certaine influence du judaïsme et du christianisme.
Tout aussi important, l’islam (mot qui signifie « soumission ») est autant une forme de régime politique qu’une religion. La vie entière des musulmans doit être réglée par les préceptes de l’islam. Autrement, il n’y a pas vraiment de soumission. En arabe, le mot « musulman » signifie justement « celui qui se soumet ».
Les efforts de Mahomet et de ses disciples pour convertir les habitants de La Mecque à cette nouvelle religion furent vains. On se moqua d’abord d’eux, puis ils furent ouvertement persécutés, ce qui amena Mahomet à aller se réfugier dans la ville de Médine au nord de La Mecque. Il y reçut un accueil plus favorable et y fit des disciples en nombre croissant. En l’an 622, il se rendit de nouveau à La Mecque pour tenter de détourner ses habitants de l’idolâtrie et les convertir à la nouvelle religion qu’il proclamait. S’attirant l’hostilité déclarée de la population locale, il dut, avec ses compagnons, se cacher et s’enfuir, retournant finalement à Médine. Aujourd’hui encore, l’année 622 marque le début du calendrier musulman.
Au début, Mahomet avait déclaré qu’aucune conversion à l’islam ne devrait se faire par la force. Cependant, à mesure que ses disciples augmentaient et que les tribus arabes environnantes lui prêtaient serment d’allégeance, il eut recours à la force pour étendre son pouvoir politico-religieux. Entre autres, les tribus juives demeurant à Médine, ville dont il était devenu le chef, furent dépossédées de leurs biens lorsqu’elles refusaient de se convertir. Certains furent même massacrés, des femmes et des enfants furent vendus comme esclaves. Seuls les chrétiens du sud de l’Arabie purent conserver leur religion, en échange d’un lourd tribut. Les adeptes de Mahomet battirent les troupes des Mecquois une première fois, après avoir pillé plusieurs de leurs caravanes. Les habitants de La Mecque, effrayés par le pouvoir montant de Mahomet, envoyèrent à leur tour une armée de 10 000 hommes contre lui et remportèrent une grande victoire, le blessant même, sans toutefois parvenir à écraser ses forces.
Après un conflit de plusieurs années, Mahomet parvint à entrer dans La Mecque, dont les habitants se soumirent sans résistance à son pouvoir politico-religieux. Il y instaura le nouveau culte dont il était le prophète, en commençant par détruire les images des idoles qui se trouvaient dans la Qa’aba, tout en préservant certaines coutumes du passé et en donnant à ses adeptes la forme définitive du pèlerinage à La Mecque.
Mahomet tomba gravement malade en l’an 632 et mourut peu après. Sa mort fut immédiatement suivie par des luttes de succession entre son gendre Ali et son ami Abou Bakr, luttes marquées par de nombreux assassinats. Ceci n’empêcha pas les armées musulmanes de se lancer à la conquête du monde, battant les armées perses et byzantines, conquérant la Syrie et l’Égypte, occupant toute l’Afrique du Nord qui jusque là avait été chrétienne. Ils occupèrent même la plus grande partie de l’Espagne, où les Arabes demeurèrent pendant plusieurs siècles. Leur avance en Europe occidentale fut arrêtée exactement un siècle après la mort de Mahomet, en l’an 732, lorsque les armées franques commandées par Charles Martel les refoulèrent au-delà des Pyrénées.
Dans l’article suivant, nous verrons comment l’islam considère la Bible et l’idée que les musulmans se font de Jésus-Christ, d’après ce qu’en dit le Coran.