Connaître Dieu en vérité
Connaître Dieu en vérité
Beaucoup de gens dans le monde prétendent connaître Dieu et le servir. Aujourd’hui, il est courant d’entendre dire que chacun sert ou adore Dieu à sa manière et que toutes les manières se valent. Toutes les religions sont égales, dit-on, et mènent à Dieu, seul le chemin emprunté est différent, donc on ne doit surtout pas considérer les autres voies comme fausses et chercher à convaincre qui que ce soit que seule la voie que nous empruntons est la bonne. Comment les chrétiens doivent-ils réagir devant ce relativisme? Est-ce que nous sommes intolérants et dangereux si nous disons que la Bible seule révèle de manière satisfaisante qui est Dieu? C’est ce que beaucoup veulent nous faire croire, en essayant de donner mauvaise conscience à tous ceux qui cherchent Dieu dans sa Parole révélée et nulle part ailleurs.
Mais il nous faut tout d’abord nous poser une question de base : Sommes-nous par nous-mêmes capables de connaître Dieu de manière satisfaisante? Pouvons-nous par nous-mêmes, à l’aide de notre intelligence naturelle, avoir accès à Dieu, l’adorer et vivre en communion avec lui? Ou bien en sommes-nous incapables et avons-nous besoin d’un guide sûr, rien moins que Dieu lui-même pour nous mener à lui?
Depuis le début de l’ère chrétienne, les chrétiens croient avec l’apôtre Paul que Dieu se révèle dans la nature, ou, si vous le voulez, dans sa création. Celle-ci est si parfaite, si grandiose, elle témoigne de tant de science et de sagesse, qu’en dépit de la chute de l’homme et de son état de pécheur, il lui est impossible de ne pas voir Dieu à travers le monde. Au verset 20 du premier chapitre de sa lettre aux chrétiens de Rome, dans le Nouveau Testament, Paul dit ceci :
« En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages » (Rm 1.20).
Le grand réformateur et homme d’Église français Jean Calvin parle souvent, dans ses écrits, de la création comme « miroir de la gloire divine ». Il veut dire par là qu’on peut comprendre quelque chose de Dieu et savoir qu’il est l’auteur de l’univers simplement en regardant la manière merveilleuse dont le monde est conçu.
Cela dit, depuis plus de cent ans, l’idée que le monde n’est que le fruit du hasard et que donc rien n’a de sens est partagée par beaucoup, surtout dans les pays occidentaux. Ce que nous voyons en nous et autour de nous n’est qu’une forme de chaos, dit-on, un ensemble d’éléments auquel il ne faut pas chercher à donner sens, car rien dans le monde n’a de sens. Mais alors, il n’y a ni vrai ni faux; et s’il n’y a ni vrai ni faux, pourquoi ce que ces gens disent serait-il vrai? Et s’il n’y a aucun sens dans le monde, ce que ces gens disent n’a pas de sens non plus. Pourquoi devrions-nous les écouter et accepter comme vrai ce qu’ils disent? Pourquoi se donnent-ils même la peine d’essayer de convaincre les autres que ce qu’ils disent est vrai? Car toute tentative d’essayer de convaincre quelqu’un repose sur l’idée qu’on a raison, et que ce qu’on pense a une plus grande valeur et davantage de sens que ce que dit ou pense l’autre. Les chrétiens, eux, croient qu’il y a une vérité et acceptent par la foi la parole de Jésus-Christ lorsqu’il dit : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14.6). Les chrétiens croient aussi que ce qui s’oppose à la vérité, ce n’est pas le hasard ou le chaos, mais tout simplement le mensonge.
Pourtant, notre question de départ demeure entière : Pouvons-nous connaître Dieu par nous-mêmes? Si nous admirons la nature, la manière dont le corps humain est fait, si nous découvrons chaque jour de nouvelles raisons de nous étonner devant les merveilles de la création, est-ce suffisant pour connaître Dieu de manière satisfaisante? Il faut croire que non, car s’il suffisait d’observer la nature pour trouver Dieu, alors tous les hommes et toutes les femmes vivraient en communion parfaite avec Dieu, et le monde serait un paradis perpétuel. Reprenons ensemble ce qu’écrit Paul, dans le passage de sa lettre aux chrétiens de Rome dont nous avons cité un verset :
« En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Les hommes sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous; et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles » (Rm 1.20-23).
Donc, pour l’apôtre Paul, ce que nous pouvons connaître de Dieu par ses œuvres, loin d’amener les hommes à une connaissance satisfaisante de sa personne, ne sert qu’à rendre les hommes inexcusables parce qu’ils ne l’ont pas adoré et servi comme ils auraient dû. Au contraire, ils ont fabriqué des statues d’animaux et les ont adorées comme si elles étaient Dieu.
C’est pourquoi Paul a écrit plus haut dans ce chapitre :
« La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, car Dieu le leur a manifesté » (Rm 1.18-19).
Pour Paul donc, ce qu’on peut connaître de Dieu de manière naturelle aurait dû amener les hommes à adorer le Créateur en vérité. Mais au lieu de cela, les hommes ont « retenu la vérité captive » et déformé la vraie religion en adorant des créatures au lieu du Créateur. Les hommes sont donc inexcusables.
Pour connaître Dieu en vérité, il nous faut donc un autre guide, un guide sûr qui ne nous trompera pas. Les chrétiens croient que la Bible, ce livre composé au cours de plusieurs centaines d’années, est la révélation finale par laquelle Dieu s’est fait connaître aux hommes. Cette révélation progressive concernant le plan de Dieu pour le monde qu’il a créé a d’abord été adressée à un peuple particulier, le peuple d’Israël. Mais elle atteint son point culminant lorsque Dieu vient lui-même habiter parmi les hommes dans la personne de son Fils éternel, Jésus-Christ, vrai Dieu devenu homme. L’auteur de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, commence ainsi sa lettre :
« Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers » (Hé 1.1-2).
Bien que le peuple d’Israël ait toujours reçu la mission de proclamer aux nations païennes la lumière concernant le seul vrai Dieu, ce mandat prend une nouvelle dimension avec la venue de Jésus-Christ. Car le Fils éternel de Dieu venant habiter parmi les hommes envoie ses disciples jusqu’aux extrémités de la terre annoncer une bonne nouvelle : Il est venu pour réconcilier les hommes et femmes éloignés de Dieu avec son Père éternel. Jésus réconcilie le monde avec Dieu par un sacrifice parfait et définitif qu’il accomplit afin que les fautes des hommes, leur désobéissance et leur aveuglement volontaire leur soient pardonnés. Jésus-Christ donne sa vie pour payer une rançon à Dieu qu’aucun homme ou aucune femme ne pourrait payer. Cette rançon, Dieu l’exige pour que les hommes désobéissants soient réconciliés avec lui. Car il y a un prix à payer : notre vie à chacun de nous. Or, ce prix de la réconciliation exigé par notre Créateur, Dieu décide de le payer lui-même pour nous.
Mais qui peut être mis au bénéfice d’une telle réconciliation? Qui peut bénéficier de ce don gracieux de Dieu? N’importe qui, vous et moi. Et que faut-il faire pour en bénéficier? Dieu ne demande qu’une chose : de croire qu’il a effectivement accompli ce salut pour vous et moi en payant lui-même la rançon qu’il exigeait. Dieu est celui qui nous sauve, qui nous réconcilie avec lui, et il le fait gratuitement. Ce n’est pas en accomplissant toutes sortes de rituels, de gestes mécaniques ou en essayant par nous-mêmes d’atteindre Dieu que nous y parviendrons. Au contraire, tous nos efforts seront inutiles et ne feront que nous plonger dans un abîme de doute, de culpabilité et de malheur. Notre libération n’est possible que si nous acceptons par la foi, comme des enfants reconnaissants, que Dieu notre Père a accompli notre salut par le don de son Fils Jésus-Christ. C’est cela l’Évangile.
L’apôtre Paul, après avoir lui-même refusé de croire en ce salut merveilleux, et après avoir même persécuté à mort les premiers chrétiens, écrit dans sa lettre à l’Église d’Éphèse :
« C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Ép 2.8-10).
Vous le voyez, l’offre du salut est une offre gratuite. Mais si nous appartenons désormais à Dieu en Jésus-Christ, et si désormais l’Esprit de Dieu habite en nous après avoir chassé tout autre esprit opposé à Dieu, c’est pour que nous accomplissions les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance pour que nous les pratiquions. Cela veut dire que nous n’accomplissons pas ces œuvres pour mériter notre salut, mais par reconnaissance envers Dieu qui nous a gratuitement sauvés. Nous vivons désormais une vie d’obéissance à la loi de notre Seigneur Jésus-Christ et nous portons des fruits d’obéissance qui plaisent à Dieu. En Jésus-Christ, nous avons désormais une nouvelle vie.
Dans un autre article1, nous verrons que connaître Dieu tel qu’il se révèle à nous, c’est le connaître comme un seul Dieu en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit. Beaucoup d’hommes et de femmes refusent de croire que Dieu peut être à la fois un et en trois personnes, pourtant la Bible témoigne de cela de manière très claire. Nous lirons ensemble plusieurs passages dans la Bible qui nous parlent en ces termes du vrai Dieu.
1Voir mon article Un seul Dieu en trois personnes.