Introduction au livre des Nombres
Introduction au livre des Nombres
- Généralités
- Plan
-
Contenu
a. L’exploration de Canaan
b. Le serpent d’airain
c. Balaam - Message
- Le Christ dans le livre des Nombres
1. Généralités⤒🔗
Le livre des Nombres reçoit son nom de la traduction grecque dite des Septante (LXX), qui le nomme « Arithmoi », à cause des deux dénombrements du peuple rapportés dans les chapitres 1 à 4 et 26. Le texte hébreu lui donne le titre « Bammidbar », c’est-à-dire « Dans le désert », ce qui est plus conforme au contenu du livre rapportant le séjour d’Israël dans le désert du Sinaï et de Paran. D’autres noms juifs donnés au livre des Nombres sont « Chomesh happekoudim », c’est-à-dire volume des dénombrements, ou « Vajedabber », « et il dit », le premier mot du livre, ou encore « Misparim », Nombres, nom qui correspond au titre utilisé par les Septante.
Le titre ne donne qu’une idée bien insuffisante du contenu de ce livre qui renferme le récit des principaux événements arrivés depuis le départ du pied du Sinaï jusqu’à l’arrivée aux plaines de Moab, c’est-à-dire pendant une période de trente-huit ans, du premier jour du second mois de l’an 2 après la sortie d’Égypte, jusqu’au dixième mois de la quarantième année.
Son contenu n’est pas strictement historique, pas plus que purement législatif, mais contient l’un et l’autre de ces éléments. Des portions poétiques telles que la bénédiction sacerdotale (Nb 6.24-26), le chant du puits (Nb 21.17-18), les quatre petits poèmes des chapitres 23.7-10,18-24, et 24.3-9 et 15-19 y figurent aussi.
La période couverte par les trente-six chapitres est celle qui commence avec la fin de l’Exode, quand Israël campe au Sinaï. Les neuf premiers chapitres présentent le compte-rendu des événements qui se sont déroulés pendant l’année qui s’écoula au Sinaï. Pour bien comprendre la marche du peuple dans le désert, rappelons-nous qu’elle se divise comme suit :
- De l’Égypte au Sinaï, 2 mois (Ex 12.37-19.2)
- Séjour au Sinaï, environ une année (Ex 19.3; Nb 10.10)
- Du Sinaï aux plaines de Moab, 38 ans et 10 mois (Nb 10.11; Dt 34)
Si les détails que le livre des Nombres donne sur les débuts et sur l’issue du voyage au désert sont assez circonstanciés, il est presque muet sur la majeure partie de ce voyage, les trente-huit ans qui suivirent la révolte de Kadès et pendant lesquels disparut peu à peu toute la génération qui avait assisté à la sortie d’Égypte. C’est l’une de ces grandes lacunes de l’histoire biblique, analogue à celle qui sépare la fin de la Genèse du commencement de l’Exode. La Bible se tait en général sur les périodes qui n’apportent aucun élément nouveau au développement du règne de Dieu.
On peut dire que ces trente-huit ans et dix mois, avec l’esclavage en Égypte et la captivité babylonienne, figurent parmi les plus lamentables de l’histoire d’Israël.
2. Plan←⤒🔗
Nous ferons nôtre le plan suivant au contenu de ce livre :
1. Préparation (au Sinaï) - 1.1 à 10.10
a. Organisation du camp - 1 à 4
1. Dénombrement (hommes de guerre) - 1
2. Ordre de campement - 2
3. Séparation et dénombrement des Lévites - 3
4. Fonction des Lévites - 4
b. Purification du peuple - 5 à 6
1. Lois sur la pureté - 5.1-4
2. Lois sur le vol - 5.5-10
3. Lois sur le mariage - 5.11-31
4. Lois sur le Naziréat - 6.1-21
5. Bénédiction sacerdotale - 6.22-27
c. Équipement pour le service - 7.1 à 9.14
1. Dédicace du tabernacle - 7
2. Consécration des Lévites - 8
3. Célébration de la Pâque - 9.1-14
d. Lois pour la marche - 9.15 à 10.10
1. La nuée - 9.15-23
2. Les deux trompettes d’argent - 10.1-10
2. Avance (du Sinaï à Kadès) - 10.11 à 14.45
a. Départ du Sinaï - 10.11-36
b. Murmures à Tabéra - 11.1-3
c. Convoitise à Kibroth-Hattava (les cailles) - 11.4-35
d. Révolte d’Aaron et Miriam - 12
e. Exploration du pays de la promesse - 13.1-25
f. Rapport et conseils des espions - 13.26-33
g. Incrédulité et châtiment du peuple - 14
3. Recul ou interruption du voyage - 15 à 19
a. Lois pour l’avenir - 15
b. Révolte de Koré, Datan et Abiram - 16
c. Confirmation du sacerdoce d’Aaron et la prérogative de la tribu de Lévi - 17
d. Fonctions et revenus des sacrificateurs et des lévites - 18
e. Purification des souillures - 19
4. Retour, continuation du voyage - 20 à 36
a. Retour à Kadès, mort de Miriam, eaux de Mériba - 20.1-21
b. Séjour au mont Hor (mort d’Aaron) - 20.22 à 21.3
c. Les serpents brûlants - 21.4-9
d. Arrivée dans les contrées de l’est - 21.10-35
e. Campement à Sittim - 22 à 36
1. Balaam - 22 à 24
2. Idolâtrie - 25
3. Deuxième dénombrement - 26
4. Lois diverses - 27 à 30 et 36
a. Lois sur les héritages - 27.1-11
b. Désignation du successeur de Moïse - 27.12-23
c. Temps fixés pour les sacrifices - 28.1-15
d. Lois sur les fêtes - 28.16 à 29.39
e. Lois sur les vœux - 30
5. Instructions diverses - 31 à 35
a. Concernant les Madianites - 31
b. Concernant le pays de Galaad - 32
c. Catalogue du campement d’Israël - 33.1-49
d. Concernant les habitants de Canaan - 33.50-56
e. Concernant la prise de possession du pays - 34 à 35
3. Contenu←⤒🔗
L’enseignement du livre ne diffère évidemment pas de celui de l’Exode ou du Lévitique, lequel relatait la délivrance d’Israël et sa sortie d’Égypte sous la conduite de Moïse. C’est toujours Moïse qui conduit les tribus avec l’aide assidue de Dieu; comme dans le Lévitique, le Seigneur exige la pureté du camp où il demeure. Ici comme là, il est présent dans la nuée et dans l’arche, et il exige de son peuple la sainteté. Ici comme là, Moïse est le chef et le législateur, le prophète à qui Dieu parle face à face, et non par énigmes. Ainsi s’entretient-il avec le Seigneur dans la tente de l’assignation.
Le livre tout entier est ponctué par ces interventions du Seigneur parlant à Moïse. Mais Moïse se heurte à d’incessantes récriminations; les fils d’Israël murmurent, contestent son autorité, se révoltent et, comme au temps du veau d’or, s’égarent vers l’idolâtrie. Chaque foi Moïse implore la miséricorde du Seigneur et il obtient le retour en grâce du peuple infidèle.
Le livre est encore celui de l’organisation sociale de la communauté, recensée deux fois, et qui reçoit nombre de prescriptions nouvelles ou de précisions sur des lois déjà connues.
Trois faits capitaux relatés dans le livre des Nombres retiendront notre attention :
a. L’exploration de Canaan←↰⤒🔗
On va prendre possession de la terre promise. La vendange était mûre; on pliait sous le poids des grappes; les géants de Canaan allaient s’effondrer sous l’assaut de la foi israélite.
Mais non; il faut reprendre le chemin du sud, demeurer au désert, tourner le dos à toutes les espérances. Pourquoi? Parce que le peuple ne se résout pas à devenir disponible, discute les offres et les ordres divins, se méfie et se croit plus sage que Dieu, a peur de se battre et ne veut pas s’engager.
Ce tableau pitoyable peut faire rentrer en elle-même l’Église de tous les temps. Combien de siècles faudra-t-il pour que l’Évangile soit porté jusqu’aux extrémités de la terre, pour que s’élèvent les asiles que Dieu veut offrir à ses enfants misérables, pour que l’Église devienne un corps uni par le Saint-Esprit et soulevé par une seule foi? Les obstacles sont du même ordre; on est prudent et craintif; on pense qu’on n’arrivera pas à bout de ce que Dieu réclame. On part trop tard, en ordre dispersé.
b. Le serpent d’airain←↰⤒🔗
Après la longue détresse du désert, Israël engage le combat pour la terre promise. Alors se produisent deux événements de portée prophétique : la guérison par le serpent d’airain des Israélites blessés et la venue du devin étranger dont les oracles proclament la prédilection de Dieu pour Israël.
Ainsi, mystérieusement, le peuple est témoin de faits qui prendront un sens nouveau lors de la venue de Jésus. Le serpent antique qui, pour anéantir « le Fils de la femme », c’est-à-dire Jésus-Christ Fils de Dieu, l’a fait clouer sur la croix par les puissances de ce monde, va lui-même être terrassé par la puissance de la croix (Jn 3.14; Col 2.14-15; Ap 12.9). À tous ceux qu’il entraîne vers la perdition, un regard suffira pour recouvrer la vie, devant la certitude de la mort, s’il accepte l’ordre de Dieu, incompréhensible et salutaire.
c. Balaam←↰⤒🔗
Quant à Balaam, non moins mystérieux, il émerge à peine de l’Orient, sage venu comme plus tard les Mages, tout exprès pour rendre hommage à « l’étoile de Jacob » (Nb 24.17). Et malgré les obstacles amoncelés sur la route du peuple de Dieu, le Seigneur poursuit ses desseins; le devin païen est obligé d’entendre le message de son ânesse elle-même et, quoiqu’il lui en coûte, il lui faut répéter ce que l’Esprit dit à son cœur.
Toutefois, tandis que le peuple vaque à ses affaires et se plie aux directives divines, bien au-dessus de lui se joue un grand débat, celui de l’Adversaire contre l’amour de Dieu. Qu’il le sache ou l’ignore, l’issue de la bataille est certaine; ceux que Dieu a choisis sont fils de la promesse et ne seront pas abandonnés. Au terme de l’histoire dramatique d’Israël se lèvera le Fils de David, le dernier héritier du sceptre de Jacob, le Dominateur dont le Royaume vient.
Notons également ce trait de l’organisation sociale du peuple dans le désert. Dieu ne condamne pas les chefs à l’isolement. Pour qu’ils reprennent leur mission plus joyeux, pour qu’après le doute renaisse l’espérance, il leur accorde des compagnons de service. Il offre à son Église une organisation et des ministères qui contribuent à l’édification du corps (Ép 4.11-16). Les anciens sont donnés par Dieu pour un service important et difficile, celui de la direction. L’Esprit lui-même les qualifie pour leurs fonctions et passe de Moïse aux soixante-dix sans qu’aucun soit dépouillé par l’enrichissement des autres (Nb 11.16-17).
Moïse accueille leur consécration avec reconnaissance et soulagement. En bon serviteur, il souhaite que tout le peuple de Dieu soit saisi par l’Esprit de prophétie et de sainteté, et soit ainsi apte à se conduire lui-même! Jérémie prophétisera aussi le temps du sacerdoce universel et du don du Saint-Esprit, tel qu’il sera accompli dans la Pentecôte. Il n’y a plus de prêtres intermédiaires entre nous et Dieu, plus de hiérarchie où des hommes s’instituent censeurs d’autres hommes. Toute responsabilité de direction est désormais un service pour lequel le Saint-Esprit qualifie par les dons qui il veut (Rm 12.6-8).
Mais tant en Israël que dans l’Église chrétienne, le sacerdoce et le gouvernement attitrés n’ont pas gardé l’amour désintéressé pour la cause de Dieu et la hauteur de vues de Moïse. Ceux que Dieu suscite quand et comme il lui plaît ont souvent vu se dresser contre eux les ministres officiels du culte : Amatsia contre Amos (Am 7); les prêtres contre Jésus; le Sanhédrin contre les apôtres; l’Église établie contre Pierre Valdo, Jean Huss, Jean Calvin, etc.
Ainsi, toute institution humaine, même issue d’une volonté divine, menace de se dégrader si l’Église ne demeure vigilante pour l’alimenter de vie et d’esprit. Par exemple, les sacrements institués par le Christ lui-même sont devenus l’occasion de divisions dans la chrétienté! Aussi est-il urgent de réclamer le secours de Dieu et le don du Saint-Esprit sur l’Église assemblée, pour que son nom soit sanctifié au milieu d’un monde qui meurt par sa convoitise.
4. Message←⤒🔗
Dégageons à présent les traits essentiels du message que nous transmet le quatrième livre du Pentateuque, le livre des Nombres.
L’obéissance est la première condition d’appartenance au gouvernement divin. Tout peuple est censé obéir à son prince. Dans le gouvernement théocratique, le prince suprême c’est Dieu. Par conséquent, l’obéissance est un devoir religieux. Israël devait être discipliné de telle sorte qu’il dut apprendre à obéir. Cette discipline ne consistait pas seulement en châtiment du péché. Les règles très strictes données pour les campements, soit pour l’avance qui suivait l’obéissance soit après les défaites qui suivaient la désobéissance, ainsi que les prescriptions ajoutées au culte, étaient aussi des moyens de discipline. Pour Israël désobéissant, un voyage de onze jours aboutit à quarante ans de pérégrination dans le désert!
Un double message, d’avertissement et de consolation ressort des pages de ce livre.
L’avertissement consiste dans la description des effets désastreux de l’incrédulité. Par manque de confiance en Dieu, le peuple a continuellement murmuré, venant même à regretter les poireaux et les oignons d’Égypte! Il est vrai que la situation des Israélites était délicate. Hier, ils étaient esclaves, aujourd’hui ils sont libres; mais il est une sorte de liberté dans l’esclavage que les hommes se prennent souvent à regretter lorsqu’ils connaissent la liberté qui abolit l’esclavage!
Liberté n’est pas synonyme d’anarchie; la liberté ne saurait être jamais un moyen d’échapper à la loi. Or, le peuple élu venait de recevoir la loi divine, mais pas une pleine confiance en celui qui l’avait promulguée; ils ne voulurent pas s’y soumettre et murmurèrent. Le mécontentement, fruit de l’incrédulité, conduit en général à la révolte, et c’est le désastre. Voilà qui explique la scène de Kadès.
Sur les douze espions envoyés pour explorer le pays, dix, entraînant à leur suite tout le peuple, se laissèrent effrayer par la vision de l’adversaire, perdant le clair regard de la foi (Nb 13 et 14). La punition fut terrible : plus de trente-huit ans dans le désert. De ces années, nous ne possédons qu’une sèche énumération des campements. Pourquoi rien de plus? Parce que les années vécues en dehors de la volonté divine ne figurent pas dans le calendrier de Dieu : ce sont des années perdues. Les causes de ce total échec à Kadès n’étaient-elles pas un cœur partagé?
Les murmures sont l’expression de notre égoïsme, et l’égoïsme jaillit d’un cœur partagé. Si les Israélites avaient été tout entiers au Seigneur, conscients d’avoir été mis à part pour être une nation sainte qui le glorifie, il n’y aurait eu aucun mécontentement. Ces causes sont encore à rechercher dans la présence de ce « ramassis de gens qui se trouvaient au milieu d’Israël » (Nb 11.4).
Tout chrétien passe un jour ou l’autre par son Kadès; il sera vainqueur ou vaincu, suivant qu’il laisse la lumière de Dieu éclairer les difficultés ou l’ombre des difficultés lui voiler la face de Dieu. Il en est de même pour l’Église, l’Israël de la Nouvelle Alliance. Mais quel privilège que celui de Caleb et de Josué qui s’écrient : Les Anakim sont là, mais Dieu est là aussi, et en son nom nous remporterons la victoire! Oui, que Dieu suscite de tels hommes qui n’acceptent aucun compromis, des hommes dont le cœur soit tout entier à Dieu!
Or, cette discipline a bien fonctionné. C’est une génération soumise à elle qui lutta et s’engagea à la conquête de la terre promise. Ce fut elle qui demeura soumise à la loi de Dieu.
Mais il y a un autre aspect de l’histoire, celui de l’infinie et inlassable patience du Seigneur. Les dix premiers chapitres nous montrent comment Dieu avait tout prévu pour le peuple, lui donnant des indications précises pour l’ordre du camp, le culte, la marche. Les chapitres suivants nous révèlent la persévérance de Dieu dans la patience. S’il punit son peuple, c’est toujours dans le but de réaliser ses plans divins et de réveiller en eux la foi qui conduit à l’obéissance. Ainsi Dieu n’est jamais vaincu par l’imperfection des instruments qu’il a choisis. Les méthodes de Dieu sont parfaites et justes. Pour le bien du peuple, même un Moïse n’échappe pas au châtiment, et cependant les ressources de Dieu sont toutes suffisantes pour les besoins des siens. Jamais la foi en lui n’a été déçue. Il pourvoit aux besoins de ceux qui se confient en lui et cela selon la richesse de sa gloire.
Dieu soutient son peuple par la manne et le conduit par la nuée. Il consent à demeurer au milieu de lui par l’arche sainte et le tabernacle. Temps bénis des fiançailles du peuple avec son Dieu… Chaque jour, le sacrifice rétablit entre eux les justes relations de repentance et d’amour, et la vie familiale et nationale est mêlée à la présence divine par les offrandes et les sacrifices d’action de grâces qui l’accompagnent.
Israël aurait pu cheminer dans la joie et la fidélité, donnant au monde l’exemple d’une harmonieuse vie de consécration à son Dieu Libérateur. Cependant, les tentations de division et de convoitise sont toujours aussi vives, et le peuple accule presque au désespoir son conducteur Moïse. Oui, le violent d’autrefois est découragé par l’opposition toujours renaissante du peuple qu’il voudrait tant mener fidèlement à Dieu, mais auprès de qui fermeté comme douceur finissent par échouer!
5. Le Christ dans le livre des Nombres←⤒🔗
Sans doute, le portrait le plus clair du Christ dans ce livre est le serpent d’airain qui illustre et préfigure la crucifixion du Sauveur (Nb 21.4-9; voir Jn 3.14).
Le rocher d’où jaillit de l’eau pour désaltérer le peuple est également une autre figure du Christ (1 Co 10.14).
La manne quotidienne, elle, préfigure le Pain de vie descendu du ciel (Jn 6.31-33).
Balaam prophétise la seigneurie du Christ (Nb 24.17). La présence du Christ et la direction qu’il offre sont vues dans la colonne de nuée et de feu, ainsi que le refuge du pécheur en Christ est prophétiquement annoncé par l’institution des six villes de refuge pour ceux qui auraient involontairement commis un homicide. Le sacrifice du bélier dans Nombres 19 est également considéré comme une figure prophétique du Christ.