« Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l’aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. »

Jean 14.1-3

Avez-vous déjà remarqué ce refrain qui, telle une douce musique à nos cœurs, revient sans cesse dans la Parole de Dieu? « Ne soyez pas inquiets… » « Ne crains rien… » « Ne promène pas des regards inquiets… » « Ne vous inquiétez pas du lendemain… » Cette même parole apaisante retentit encore ici de la bouche de celui qui connaît nos cœurs naturellement portés à s’inquiéter de tout et de rien, des moindres détails quotidiens comme des grands enjeux de la vie. « Que votre cœur ne se trouble pas… » Après la phrase-clé de l’alliance qui affirme « Je serai ton Dieu et tu seras mon peuple », il apparaît tout naturel que sa contrepartie pour nous, son peuple, soit : « Ne crains rien, car je suis avec toi. » Avec la nuance notable qu’ici Jésus ne dit pas à ses disciples « Je suis avec vous », mais plutôt « Je m’en vais… » « Que votre cœur ne se trouble pas, […] je m’en vais vous préparer une place. »

Son absence physique, loin de la terre et de nos préoccupations, serait-elle vraiment source de réconfort? Je répondrai oui, sans équivoque. Que nous en soyons conscients ou non, sa présence physique au ciel, à la droite du Père, est pour nous une source d’immenses bienfaits. Et l’un de ces bienfaits nous est présenté ici avec éclat par le Seigneur lui-même. Jésus, au ciel, corporellement loin de nous, n’est pas inactif, au contraire. Il est très occupé. Il prépare la maison que nous allons habiter pour l’éternité! Aujourd’hui, nous ne le voyons pas, mais il prépare soigneusement notre éternité. Nous sommes encore sur terre, dans notre misère et avec nos soucis, et lui, il est au ciel, dans la gloire. Tout un contraste! Oui, c’est vrai. Il a toutefois également promis de ne pas nous laisser orphelins, mais d’être avec nous tous les jours par son Esprit. Et puis, notre séparation physique est seulement temporaire. « Si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi. » Quel apaisement lorsque nous pleurons le deuil d’une sœur ou d’un frère dans la foi!

Telle une bague au doigt de la fiancée est le gage qu’un mariage se prépare bientôt, de même, le corps ressuscité de notre Sauveur Jésus-Christ au ciel est le gage que nous serons aussi dans la joie d’être avec lui un jour. C’est pour cela que, d’une certaine manière, nous pouvons déjà nous considérer au ciel avec lui, comme nous dit l’apôtre Paul : « Dieu nous a rendus à la vie avec le Christ. […] Il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus-Christ » (Ép 2.5-6).

Oui, pourtant, nous sommes encore sur terre. De plus, nous avons tendance à regarder vers le bas. C’est notre tendance naturelle. Nous pensons à nos plaisirs et à nos richesses. Nous pensons à nos problèmes et à nos inquiétudes. Nos conversations tournent souvent autour de sujets terre à terre : le travail, la maison, l’auto, le sport, les vacances, les finances. Notre centre d’attention, c’est la terre. Nous nous surprenons même parfois à nous demander ce qu’il y aura de si intéressant au ciel, à louer Dieu sans cesse, tellement nos cœurs sont lourds et peu portés à l’adoration.

Dieu aussi s’intéresse à tout ce qui se passe sur la terre. Ne pensons pas que, loin de nous, dans la béatitude de sa sphère céleste, il soit indifférent à nos peines ou à nos projets. « L’Éternel a son trône dans les cieux; ses yeux regardent, ses paupières sondent les êtres humains » (Ps 11.4). Mais si Dieu s’intéresse intensément à la terre, c’est dans la perspective où Jésus-Christ, son Fils, est au ciel et y règne! Il nous lance l’appel pressant d’embrasser le Fils, de peur qu’il ne se mette en colère (Ps 2.12). C’est là, au ciel, que son Fils nous prépare notre vrai chez nous. En réalité, par sa mort expiatoire à la croix, il nous a déjà obtenu le salut, le pardon des péchés, la réconciliation et la paix avec Dieu. Nos places sont déjà toutes prêtes au ciel, comme le fut la place réservée au brigand sur la croix dès le moment où Jésus expia ses péchés, d’où la promesse certaine de Jésus : « Je te le dis en vérité, aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23.43). Nos places sont également prêtes! C’est nous qui devons nous y préparer!

Ne devrions-nous pas nous efforcer, dans nos pensées, dans nos conversations, dans nos projets, dans nos épreuves, de tout regarder avec cette perspective?

« Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera. C’est pourquoi, bien-aimés, dans cette attente, efforcez-vous d’être trouvés par lui sans tache et sans défaut dans la paix » (2 Pi 3.13-14).

Jésus, notre Seigneur, est au ciel. Il est sans cesse actif et besogne à rassembler de jour en jour son Église. Il nous prépare sans cesse et nous perfectionne pour que nous soyons prêts à entrer dans la demeure royale qu’il nous a acquise et promise. N’est-il pas, lui, notre plus grand centre d’intérêt? Nous sommes unis à lui par la foi. C’est là, au ciel, que se trouve cachée, en lui, notre vraie vie aujourd’hui et notre espérance pour l’avenir. « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col 3.1).