Peuple du Seigneur,

« Satan vous a réclamés » (Lc 22.31)! Une parole qui donne des frissons. Satan veut nous avoir, il veut notre perte. Et bien souvent, on a l’impression qu’il nous a. Regardons nos vies, nos combats, nos tiédeurs, notre manque d’amour. Dieu nous abandonne entre les mains du diable, on dirait bien.

« Satan vous a réclamés », dit Jésus. Et Dieu, que fait-il? Est-ce qu’il dit « oui » à la demande du diable? Satan veut secouer durement les enfants de Dieu, mais Jésus a prié pour ses disciples. Et sa prière a été entendue. Peu importe les circonstances, Satan ne pourra jamais faire périr les brebis du bon Berger. Le Seigneur Jésus est Maître sur le diable. Il nous garantit que sa prière est victorieuse sur le diable! Nous verrons :

1. La réclamation du diable⤒🔗

Jésus s’adresse à Simon Pierre, mais il vise aussi les autres apôtres. « Simon, Simon, Satan vous a réclamés » (Lc 22.31). On se souvient du contexte. Jésus vient d’instituer la sainte Cène. « Ceci est mon corps, qui est donné pour vous » (Lc 22.19). « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est répandu pour vous » (Lc 22.20). Le pain représente le corps de Jésus qui sera bientôt transpercé. Le vin représente son sang qui va couler pour nos péchés. Jésus vient de célébrer ce repas avec ses disciples. Quel beau repas! Le pardon des péchés, la vie éternelle, la communion avec Dieu! Et maintenant, Jésus fait connaître à ses disciples ce qui vient de se passer au ciel. « Satan vous a réclamés. » La mort de Jésus s’en vient, mais juste avant, Jésus leur fait entendre des paroles prononcées au-dessus des nuages, dans la présence même de Dieu. Quelle révélation privilégiée!

Mais que se passe-t-il au ciel? Satan réclame, il revendique! Satan n’est pas Dieu, il est une créature. Il ne peut pas faire ce qu’il veut. Il doit demander la permission. Il ne peut rien faire sans le consentement du Tout-Puissant (rappelez-vous l’histoire de Job). Satan veut les disciples de Jésus. Il les désire. Et vous savez, il n’est pas très poli. Il ne dit pas « s’il-vous-plaît ». Il exige. Il réclame avec insistance. Pourquoi? Parce que le plan de Dieu avance. Le salut progresse. Avec Job, Satan attendait « poliment » avant que Dieu vienne lui parler. C’est Dieu qui a commencé la conversation : « D’où viens-tu? […] As-tu remarqué mon serviteur Job? » (Jb 1.7-8). Ici, Satan est impatient, exaspéré. Pourquoi? Jésus vient d’annoncer qu’il va donner sa vie pour ses brebis. Sa mort va les délivrer de la puissance du diable et les réconcilier avec Dieu. Oh, Satan le sait très bien! Dans quelques heures, il va perdre. Et ça, il ne peut pas l’accepter. Alors, il réclame devant le trône de Dieu : « Je veux les disciples. » Il sait que Jésus se servira de ces hommes pour affermir son Église et développer sa mission. Non, non, il ne faut surtout pas!

Remarquez, Satan ne dit pas : « Je veux Jésus, je réclame le Messie. » Il voudrait bien l’avoir, lui aussi, bien entendu. En fait, il a déjà essayé de l’avoir, dans le désert, avec ses tentations. Mais ça n’a pas marché. Jésus est parfaitement juste et saint, toujours obéissant à son Père. Satan n’a aucune emprise sur lui. Impossible de l’accuser. Alors, dans ce cas, attaquons l’Église. Satan, l’adversaire, l’accusateur des frères. « Regarde, Dieu. Regarde leurs péchés, leurs faiblesses. À quoi ces gens peuvent-ils bien te servir? Des enfants de Dieu, eux? Voyons! Soyons sérieux! Ils sont indignes de toi. De misérables pécheurs! Quelle place peuvent-ils avoir dans ton Royaume? Je les réclame. Ils sont à moi! »

Pourquoi les réclame-t-il? Jésus l’explique. C’est « pour vous passer au crible comme du blé » (Lc 22.31). C’était la coutume, après la moisson, de passe le blé au crible, c’est-à-dire de placer le blé sur un grand tamis et le secouer très fort pour séparer le grain d’avec la paille. On gardait le bon grain et on se débarrassait de la paille. L’idée c’est qu’il fallait secouer très fort.

Satan demande à Dieu la permission de secouer violemment les disciples. D’après le contexte, Dieu lui dit : « D’accord, permission accordée. » Satan veut secouer les disciples jusqu’à les perdre. Il veut ôter la bonne graine que Jésus a semée dans leurs cœurs. C’est la paille qu’il veut garder, pas le bon grain. Et regardez toute cette paille! À commencer par Judas. « Or, Satan entra dans Judas » (Lc 22.3). Et ensuite, Judas alla s’entendre avec les chefs religieux pour livrer Jésus. Et puis regardez les onze autres. Ils viennent de participer à la sainte Cène. Et maintenant, qu’est-ce qu’ils font? « Il s’éleva aussi parmi eux une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand? » (Lc 22.24). Ils se chicanent pour savoir qui est le plus grand! Au lieu de se souvenir de Jésus, lui, le plus humble des serviteurs. Eux ne pensent qu’à eux-mêmes, à leur ego, à leur bien-être, à leur prestige. Ils sont tombés dans le piège du diable. Oh! comme il y en a de la paille dans leur cœur! À ce moment précis, Jésus les avertit : « Satan vous a réclamés pour vous passer au crible. »

Mais ce n’est pas tout. Dans les heures suivantes, ça va brasser encore plus. Jésus l’annonce à Pierre. Pierre l’intrépide. « Je suis prêt à aller avec toi en prison et à la mort. Et Jésus dit : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui, que tu n’aies nié trois fois de me connaître » (Lc 22.33-34). Eux, des piliers de l’Église? Eux, de grands missionnaires? Eux, des chrétiens forts et solides dans la foi? Voyez comme ils sont faibles! Eux, des hommes justes et intègres? Capables de se tenir droits devant le trône de Dieu? Des ambassadeurs dont Jésus peut être fier? Ils vont tous le déserter. Pierre va blasphémer contre Dieu. Et Jésus va mourir pour des gens comme eux!

Satan l’accusateur se présente en force devant le tribunal de Dieu. Il a toutes les preuves qu’il lui faut pour accuser les disciples et réclamer leur condamnation. Le sacrifice de la croix s’en vient et Satan est désespéré. C’est pourquoi il réclame au plus vite.

Et nous? Regardez toute la paille qui est dans nos vies. Tous les péchés qui sont encore là, chaque jour. Nous avons tant de mal même à lutter. Satan a toutes les preuves qu’il faut contre nous. Il veut nous secouer violemment. « Malheur à la terre et à la mer! Car le diable est descendu vers vous, plein de fureur, sachant qu’il a peu de temps » (Ap 12.12). Ses heures sont comptées, il le sait. Que fait-il quand il se sent coincé? Il est plein de fureur. Malheur à nous! Comment pourrions-nous tenir devant un ennemi si redoutable et si désespéré? Il prend tous les moyens pour nous secouer. Le bon grain que Jésus a semé dans nos cœurs, il veut s’en débarrasser au plus vite. De la paille! Uniquement de la paille!

Mais voici la parole de Jésus. « Mais j’ai prié pour toi [Simon], afin que ta foi ne défaille pas » (Lc 22.32). J’ai prié pour toi!

2. La prière de Jésus←⤒🔗

Satan réclame, mais Jésus s’interpose. Il a déjà prié son Père. Ensuite, il fait connaître sa prière à ses disciples. Jésus garde encore un moment le ciel ouvert au-dessus de leur tête, pour qu’ils entendent la suite. Écoutez attentivement! Voilà ce qui vient de se passer devant le trône de Dieu. « Satan vous a réclamés, mais j’ai prié pour vous. » Jésus Médiateur entre Dieu et ses disciples, devant Satan qui réclame. Quel réconfort! Quelle est sa prière? « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Lc 22.32). Littéralement : « afin que ta foi ne s’éclipse pas ». Une éclipse de foi! Jésus n’a pas prié pour que Pierre soit infaillible, sans erreur. Il n’a pas prié non plus pour qu’il ne pèche jamais. Il a prié pour que Pierre ne perde pas la foi. « Père, garde-les, protège-les devant les attaques du diable. »

Il faut bien l’admettre, nous aurions préféré une autre prière. Oh! pourquoi Jésus n’a-t-il pas demandé : « Père, empêche que Satan les secoue brutalement »? « Père, arrange les choses pour que mes disciples ne pèchent plus jamais et qu’ils n’aient plus jamais de problèmes »? Mais non, hélas! Ce n’est pas ce que Jésus a demandé. Simon Pierre va pécher. Jésus le sait : « Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui que tu n’aies nié trois fois de me connaître » (Lc 22.34). Les gardes sont venus arrêter Jésus. Les disciples ont été durement secoués. Pierre a été secoué violemment. Il a péché, il a renié son Maître. Et le coq chanta, et le Seigneur regarda Pierre, et son regard pénétra jusque dans son cœur. « Il sortit, et dehors, il pleura amèrement » (Lc 22.62). Des larmes de repentance! Produites par le Saint-Esprit! Jésus n’a pas prié pour que Pierre soit sans problème et sans péché. Il a prié pour qu’il soit repentant, qu’il demande pardon pour ses péchés. Jésus a prié pour qu’aucune de ses brebis ne périsse, excepté Judas, le fils de perdition, pour qui Jésus n’a pas prié.

Les disciples ont été secoués, ébranlés, brassés de tout bord tout côté. Par eux-mêmes, ils étaient perdus, ils seraient tombés pour toujours… Mais la prière de Jésus les a présentés devant le trône de Dieu. Ils ont été gardés, protégés, jusqu’à la fin. Ils sont devenus les piliers de l’Église. Leur enseignement apostolique est devenu le fondement de notre foi. Le don de la foi est un miracle, c’est l’œuvre de la grâce, uniquement. La persévérance dans la foi est aussi un miracle, c’est l’œuvre de la grâce, uniquement. Notre persévérance est le fruit de la prière victorieuse de Jésus!

« Simon, Simon…, j’ai prié pour toi. » Une prière personnalisée, spécifiquement pour Pierre, une prière remplie d’émotion et de compassion. Dans l’Ancien Testament, le grand-prêtre portait sur son vêtement le nom des douze tribus d’Israël. Leurs noms étaient inscrits sur le pectoral, sur son cœur. Voilà notre réconfort : Jésus-Christ, notre Grand-Prêtre, porte le nom de tous les siens dans son cœur. Il y a une grande émotion, une grande place dans son cœur, pour chacune de ses brebis.

« C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi. […] Ce n’est pas pour eux seulement que je prie [c’est-à-dire les apôtres], mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole » (Jn 17.9,20).

Sa prière sera exaucée, Jésus en est certain. Pourquoi donc? Parce que la rançon qu’il va payer, il est certain qu’elle suffira pleinement. La croix s’en vient et toute la dette de nos péchés sera remboursée. Jésus le sait, il en est convaincu.

Jésus a prié et ensuite il est allé travailler, il s’est rendu jusqu’à la croix. Résultat? Satan est tombé du ciel. L’apôtre Jean, dans l’Apocalypse, nous dit qu’il n’y avait plus de place pour le dragon et ses anges dans le ciel, car le règne de Jésus-Christ est arrivé.

« Il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre habitée; il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. […] Maintenant est arrivé le salut, ainsi que la puissance et le règne de notre Dieu et l’autorité de son Christ. Car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit » (Ap 12.9-10).

Satan ne peut plus aujourd’hui nous réclamer devant le trône de Dieu. Il ne peut plus nous accuser. Il n’est même plus autorisé à se présenter devant Dieu. Il est tombé du ciel! Parce que Jésus règne avec puissance. Mais que fait Satan maintenant? Il nous secoue sur la terre. « Malheur à la terre et à la mer! Car le diable est descendu vers vous, plein de fureur, sachant qu’il a peu de temps » (Ap 12.12). Il est coincé, il a peu de temps, il sait qu’il est perdu. Et que fait-il? Il est furieux, enragé, exaspéré. Ça donne des frissons. Il secoue violemment l’Église du Seigneur, de tout bord tout côté. Que veut-il? Arracher le bon grain que Jésus a semé dans nos cœurs et garder uniquement la paille. Il fait tout ce qu’il peut pour nous perdre. Mais, confiance et consolation! Jésus, notre Médiateur, s’interpose. Il prie encore pour nous. Une prière personnalisée pour chacune de ses brebis. Tous les jours, il intercède fidèlement. « Regarde, Père, mon sacrifice accompli une fois pour toutes. » Satan l’accusateur n’a plus rien à dire. Nous sommes acquittés, libérés de toute accusation! En paix avec Dieu! Quel grand réconfort!

3. Notre affermissement←⤒🔗

Jésus ne s’arrête pas là. Il ne dit pas : « Pierre, je vais prier pour toi, alors toi tu vas tomber en chômage. Tout est par grâce, donc tu n’auras rien à faire. » Non. Jésus lui dit : « Quand tu seras revenu [à moi], affermis tes frères » (Lc 22.32). Il y a dans cette parole une promesse et un commandement. La promesse : « Quand tu seras revenu. » Pierre va tomber, quelle misère!, mais il va revenir. Il va pécher, hélas!, mais il va se repentir. Oui, car Jésus a prié pour lui! Il est mort pour lui. Il l’a ramené par la puissance de son Esprit. Les disciples sont faibles, le Seigneur est fort!

L’Esprit qui ramène un pécheur produit du bon fruit dans sa vie. Le bon grain s’enracine et porte du fruit. C’est pourquoi, dans l’alliance, la promesse s’accompagne toujours d’un commandement : « affermis tes frères ». De quelle manière Pierre affermira-t-il ses frères? Il le fera en leur disant : « Regardez la merveilleuse grâce du Seigneur! Voyez! Il m’a pardonné! Voyez ma misère et mon orgueil, trois fois je l’ai renié! Et j’ai été lavé, guéri, restauré! » N’est-ce pas un grand encouragement? L’œuvre de la grâce dans la vie d’un pécheur!

Pourquoi Jésus n’a-t-il pas prié : « Père, arrange donc les choses pour que mes brebis ne pèchent plus jamais, qu’elles n’aient plus jamais de problèmes »? Parce qu’il veut que tout le monde sache une chose : Jésus construit son Église avec de pauvres pécheurs pardonnés, incapables de se tenir debout par eux-mêmes.

Ne désespérons pas quand Satan nous attaque et nous secoue. Jésus est victorieux! Sa prière a été entendue! Il est mort sur la croix. Il a payé la dette de mes péchés. Ciel, réjouis-toi! Et vous qui habitez dans les cieux, réjouissez-vous! Satan ne peut plus nous accuser. L’accusateur est tombé du ciel. Il est furieux. Malheur à la terre! Nous sommes encore secoués aujourd’hui. Durement, violemment, oui. Mais loué soit Dieu! Le Seigneur garde ses enfants! Le diable ne peut rien faire sans permission spéciale. Jésus prie pour nous encore aujourd’hui. Et Dieu entend sa prière. Jamais il ne permettra que nous soyons arrachés des mains du bon Berger.

Que reste-t-il à faire? Nous encourager ensemble. Nous affermir les uns les autres. Toi qui es tombé et toi qui as été relevé, va affermir tes frères! N’ayons pas peur de nous dire les uns aux autres : « Regardez comme je suis misérable. Voyez mon orgueil, mes rancunes, mes jalousies. Regardez ma famille, ça ne va pas toujours bien. Mais voyez! J’ai été lavé, j’ai été pardonné, le Seigneur m’a fait grâce! Je peux venir au trône de la grâce pour être fortifié. » Oh oui! Il reste encore beaucoup de paille dans ma vie. Mais n’est-ce pas encourageant? La bonne graine de sa Parole est précieusement conservée dans mon cœur. L’Esprit Saint fait pousser de bons fruits dans ma vie.

N’est-ce pas pour ça que Dieu nous a mis ensemble, pour nous affermir les uns les autres? Voyez, je suis tombé, mais le Seigneur m’a relevé. Si ça vous arrive, alors vous êtes exactement le genre de personne dont Dieu veut se servir. Vous êtes la bonne personne pour encourager, conseiller, avertir vos frères et sœurs des dangers du péché, avec douceur et humilité. Le Seigneur construit son Église avec des gens faibles, comme vous et moi. Ne soyons pas découragés par nos faiblesses et nos péchés. Ne soyons pas accablés par les problèmes qui nous secouent. Encourageons-nous par ces paroles : Je suis faible, mais le Seigneur est fort. Je suis durement secoué, mais la prière de Jésus est toujours victorieuse! Amen.