La mort physique et l'état intermédiaire
La mort physique et l'état intermédiaire
- La mort physique
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L’état intermédiaire
a. L’idée moderne du shéol-hadès
b. Le purgatoire, le limbus patrum et le limbus infantum
c. Le sommeil des âmes
d. L’annihilation et l’immortalité conditionnelle
e. Une deuxième probation - Textes bibliques
- Étude personnelle
- Questions
1. La mort physique⤒🔗
La mort physique est représentée de différentes manières dans l’Écriture. Elle est souvent appelée la mort du corps, en distinction de celle de l’âme (Mt 10.28; Lc 12.4), ou la fin de la vie animale (Lc 6.9; Jn 12.25) ou la séparation du corps et de l’âme (Ec 12.7; Jc 2.26). Elle n’est jamais considérée comme une annihilation, mais peut se décrire comme la fin de la vie physique par la séparation du corps et de l’âme. Certains (pélagiens et sociniens) pensèrent que l’homme avait été créé pour mourir, mais cette idée n’est pas en accord avec l’Écriture. L’Écriture enseigne que la mort résulte du péché et qu’elle en est le châtiment (Gn 2.17; 3.9; Rm 5.12,17; 6.23). Au lieu d’être un événement naturel, elle est l’expression de la colère divine (Ps 90.7,11), un jugement (Rm 1.32), une condamnation (Rm 5.16), une malédiction (Ga 3.13) remplissant le cœur des hommes de crainte et d’angoisse. Mais parce que la mort est un châtiment pour nos péchés et que les croyants sont rachetés de la malédiction du péché, la question surgit : Pourquoi les croyants doivent-ils encore mourir? Il est certain qu’elle ne saurait être considérée comme un châtiment, en ce qui les concerne, mais comme un élément important dans le processus de leur sanctification. La mort est l’achèvement de leur mort quant au péché.
2. L’état intermédiaire←⤒🔗
Les opinions divergent quant aux conditions de l’homme entre sa mort et la résurrection générale. Les théories les plus importantes doivent être brièvement discutées.
a. L’idée moderne du shéol-hadès←↰⤒🔗
Cette idée se rencontre fréquemment. Selon elle, les âmes des pieux et des iniques descendent, après leur mort, dans un état intermédiaire que l’Ancien Testament appelait « shéol » et que le Nouveau Testament appelle « hadès ». Ce lieu n’est pas un lieu de récompense ou de punition, mais un endroit où tous partagent le même sort, un lieu de séjour redoutable où la vie n’est qu’un pâle reflet de la vie sur terre, un lieu où l’état de conscience est affaibli, un lieu d’inactivité, où la vie a perdu tout intérêt et où les joies de vivre se sont tournées en tristesse.
Cependant, cela n’est pas vraiment biblique. Si les termes « shéol » et « hadès » dénotent toujours un endroit où descendent aussi bien les gens pieux que les gens méchants, comment cette descente peut-elle servir d’avertissement aux méchants? (Ps 9.18; Pr 5.5; 7.27; 9.18; 15.24; 23.14). Pourquoi l’Écriture parlerait-elle de la colère de Dieu comme consumant à cet endroit? (Dt 32.22). Ce fut dans l’hadès que l’homme riche leva les eux (Lc 16.23), et il l’appelle un endroit de tourment (Lc 16.28). Il est plus vraisemblable de supposer que les termes shéol et hadès ne sont pas toujours employés dans le même sens. Parfois, ils dénotent la tombe (Gn 42.38; Ps 16.10), parfois l’état, la condition de la mort, représentée comme une place (1 S 2.6; Ps 89.49) et parfois l’endroit du châtiment éternel (Dt 32.22; Ps 9.18; Pr 9.18).
b. Le purgatoire, le limbus patrum et le limbus infantum ←↰⤒🔗
Selon Rome, les âmes de ceux qui sont parfaits au moment de la mort sont aussitôt admises au ciel (Mt 25.46; Ph 1.23), mais ceux qui ne sont pas parfaitement purifiés au moment de leur mort, et c’est la condition de la plupart des croyants, entrent dans un endroit de purification appelé purgatoire. La longueur du séjour varie selon les cas individuels et selon le besoin de purification, et peut être écourtée par les prières, les bonnes œuvres et les messes que les gens pieux, amis ou familles font célébrer à leur intention. Cette doctrine n’a absolument pas de fondement biblique. Le limbus patrum est l’endroit où, selon Rome, les âmes des croyants de l’Ancien Testament seraient retenues jusqu’à ce que le Christ les ait libérées entre sa mort et sa résurrection. Le limbus infantum est l’endroit de séjour supposé des enfants non baptisés. Ils y entrent sans aucune espérance de délivrance, sans souffrance ni punition positive, mais exclus des bénédictions du ciel. Aucune de ces théories ne trouve de véritable fondement dans la Bible.
c. Le sommeil des âmes←↰⤒🔗
Cette idée selon laquelle l’âme entre, à la mort, dans un état d’inconscience ou de sommeil a été défendue par des sectes dans le passé, et actuellement, elle jouit d’une grande audience dans de nombreux cercles théologiques. Cette théorie trouve l’approbation de ceux qui ont de la peine à admettre une conscience permanente sans l’activité cérébrale. Ses tenants s’appuient sur des textes qui parlent de la mort comme d’un sommeil (Mt 9.24; Ac 7.59; 1 Th 4.13) ou qui semblent dire que les morts sont inconscients (Ps 6.6; 30.10; 115.17; 146.4). Mais si les premiers parlent de la mort comme d’un sommeil, c’est à cause de la similarité entre un corps mort et un corps endormi. Quand aux derniers, ils soulignent simplement le fait que les morts ne peuvent plus participer aux activités du monde présent. Les croyants sont représentés comme jouissant d’une vie consciente immédiatement après leur mort (Lc 16.19-31; 23.43; 2 Co 5.8; Ph 1.23; Ap 6.9-10).
d. L’annihilation et l’immortalité conditionnelle←↰⤒🔗
Selon ces enseignements, il n’existe pas d’existence consciente, si existence il y a, pour le méchant après la mort. La doctrine de l’annihilation enseigne que l’homme a été créé immortel, mais ceux qui continuent à pécher sont, par un acte positif de Dieu, privés de l’immortalité et finalement détruits ou privés pour toujours de toute conscience. Cependant, selon la doctrine de l’immortalité conditionnelle, l’homme a été créé mortel, et il n’y a que les croyants qui reçoivent le don de l’immortalité en Christ. Les méchants iront périr définitivement ou perdront toute conscience. Le résultat est le même dans les deux cas. Les tenants de ces enseignements croient trouver un appui dans le fait que la Bible représente la vie éternelle comme un don de Dieu en Christ (Jn 10.27-28; Rm 2.7; 6.23) et menace les pécheurs de mort et de destruction (Ps 73.27; Ml 3.19; 2 Pi 2.12). Cependant, la Bible enseigne clairement que les pécheurs continueront à exister (Mt 25.46; Ap 14.11; 20.10), et qu’il y aura un degré de punition pour les méchants (Lc 12.47-48; Rm 2.12).
e. Une deuxième probation←↰⤒🔗
D’après certains, ceux qui meurent dans leurs péchés auront une autre occasion après la mort pour accepter le Christ. Aucun homme ne périra définitivement sans avoir reçu une occasion favorable pour connaître et pour accepter le Seigneur et le Sauveur. Ils font appel à certains textes bibliques (1 Co 15.24-28; Ép 4.8-9; Ph 2.9-11; Col 1.19-20; 1 Pi 3.19; 4.6), mais ces textes ne prouvent pas une telle doctrine. En outre, l’Écriture représente l’état des incroyants après leur mort comme un état fixé sans possibilité de changement (Ec 11.3; Lc 16.19-31; Jn 8.21,24; 2 Pi 2.4,9; Jude 1.7,13). Le jugement subi dépend de leur conduite dans la vie présente (Mt 7.22-23; 10.32-33; 25.34-46; 2 Co 5.9-10; 2 Th 1.8).
3. Textes bibliques←⤒🔗
a. La mort comme châtiment pour le péché←↰⤒🔗
« C’est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort est passée sur tous les hommes, parce que tous ont péché… » (Rm 5.12). « Car le salaire du péché c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 6.23).
b. Les croyants sont victorieux sur la mort←↰⤒🔗
« Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon? L’aiguillon de la mort, c’est le péché; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! » (1 Co 15.55-57).
c. Le « shéol-hadès » est dans certains cas un lieu de châtiment←↰⤒🔗
« Les méchants se tourneront vers le séjour des morts, toutes les nations qui oublient Dieu » (Ps 9.18). « Pour celui qui a du discernement, le sentier de la vie mène en haut, afin qu’il s’écarte du séjour des morts qui est en bas » (Pr 15.24). « Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, en proie aux tourments, il vit de loin Abraham et Lazare dans son sein » (Lc 16.23).
d. Les croyants sont unis au Christ aussitôt après leur mort←↰⤒🔗
« Nous sommes pleins de courage et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur » (2 Co 5.8). « Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, de qui est de beaucoup le meilleur » (Ph 1.23).
e. Les non-croyants continuent à exister après la mort←↰⤒🔗
« Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle » (Mt 25.46). « Le serviteur qui aura connu la volonté de son maître, qui n’aura rien préparé et n’aura pas agi selon sa volonté, sera battu d’un grand nombre de coups. En revanche, celui qui ne l’aura pas connue et aura commis des actes dignes de châtiments sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné et on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié » (Lc 12.47-48). « La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles, et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui se prosternent devant la bête et devant son image, et quiconque reçoit la marque de son nom » (Ap 14.11).
f. Il n’y a pas moyen d’échapper au châtiment éternel après la mort←↰⤒🔗
« En plus de tout cela, entre nous et vous se trouve un grand abîme afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous ne puissent le faire, et qu’on ne parvienne pas non plus de là vers nous » (Lc 16.26). « C’est donc que le Seigneur sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux et réserver les injustes pour les châtier au jour du jugement » (2 Pi 2.9).
4. Étude personnelle←⤒🔗
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Examiner l’enseignement des textes suivants concernant la mort (1 Co 15.53-57; 2 Tm 1.10; Hé 2.14).
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Les textes suivants soutiennent-ils l’idée d’un purgatoire? (És 4.4; Mi 7.8; Za 9.11; Ml 3.2; Mt 12.32).
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La parole du Christ au brigand sur la croix admet-elle l’idée du sommeil de l’âme? (Lc 23.43).
5. Questions←⤒🔗
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Comment la mort physique est-elle représentée dans l’Écriture?
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Prouver que la mort n’est pas un événement naturel.
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Établir le lien entre péché et mort.
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La mort est-elle châtiment pour les croyants?
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Expliquer les termes « shéol-hadès ».
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Expliquer les différentes théories concernant la vie après la mort.
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Qu’est-ce que la doctrine du sommeil de l’âme?