Nos relations avec d'autres Églises
Nos relations avec d'autres Églises
Quels sont les principes qu’il faudrait appliquer pour établir et maintenir des relations fraternelles avec d’autres fédérations d’Églises?
Au début de notre étude1, nous avons expliqué les raisons qui font de nous une Église réformée confessante. N’y a-t-il pas des raisons pour s’associer ou collaborer avec d’autres fédérations d’Églises réformées?
Répondons, pour commencer, que notre Église fait partie de la grande Église universelle de Jésus-Christ. Elle ne prétend nullement être la seule Église au monde. Une telle prétention, courante hélas même dans des Églises réformées, ne manque pas. Assemblés autour de la Parole, par l’Esprit qui nous unit, nous adorons le Dieu trinitaire avec la multitude des élus « de toute langue et de toute tribu ». Nous sommes une fédération à côté d’autres fédérations; nous reconnaissons que Dieu a des enfants ailleurs que chez nous. Parfois, nous pourrions même apprendre des leçons quant au zèle et au service déployés dans celles-ci.
Néanmoins, nous estimons que notre Église réformée confessante manifeste mieux que d’autres confessions, en principe au moins, la pureté de l’Évangile. Même si nous admettons la présence des enfants de Dieu dans d’autres Églises et confessions, nous ne pouvons placer celles-ci au même niveau, car nombre d’entre elles ne sont pas fidèles à la Parole.
Les trois caractéristiques ou propriétés d’une Église chrétienne fidèle selon la Réforme sont les suivantes :
- La prédication fidèle de la Parole.
- L’administration correcte des sacrements.
- Le bon exercice de la discipline.
Ces marques indiquent notre fidélité, même si des membres individuels de notre Église sont, à titre personnel, faillibles.
Même si nous considérons notre Église plus fidèle que d’autres Églises, nous ne devons pas vivre isolés à l’égard des autres fédérations d’Églises. Hélas, nombre d’Églises, se considérant comme les seules vraies, rompent tout lien avec toutes les autres Églises. Il existe des points de contact et des terrains communs qui peuvent nous rapprocher, notamment entre Églises réformées qui souscrivent aux mêmes articles de foi, confessions et livres symboliques, mais qui diffèrent quant à la discipline ecclésiastique. Une coopération peut s’instaurer entre nous et celles-ci, pourvu qu’elle ne soit pas aux dépens de la vérité biblique et de notre attachement indéfectible au seul Seigneur.
Ainsi, il existe dans le monde chrétien des conseils, des alliances, des fédérations et des unions d’Églises dont nous ne ferons pas partie, car ils n’ont pas les mêmes fondements bibliques et théologiques que nous. Il existe aussi des organismes interecclésiastiques réformés, malheureusement peu nombreux, qui réunissent toutes les conditions requises pour une collaboration fraternelle entre nous et les Églises qu’ils représentent. Lorsque des propositions de coopération nous sont adressées, il faut les examiner avec le plus grand sérieux chaque cas séparément, sans toutefois virer dans la manie de l’unité à tout prix; nous étudierons les bases sur lesquelles nous pouvons accepter une telle association.
L’essentiel est que chacun d’entre nous soit convaincu qu’il doit appartenir à l’Église qui exprime le mieux les vérités bibliques et qui, même sur des points secondaires, cherche à préserver la vérité. Veillons à ne pas nous laisser emporter par tout vent de doctrine. Discernons les esprits; ne quittons pas notre Église à la légère, car nous courons le grave danger de nous unir à une autre dont les faiblesses et les erreurs rendent un mauvais témoignage à l’Évangile. Lorsque nous faisons profession de foi dans notre Église, soyons persuadés que, dans sa providence, Dieu nous donne un nom et une place dans son Église, laquelle, en dépit de ses faiblesses, s’efforce de rester fidèle à sa Parole même dans les détails.
Note
1. Voir mon article intitulé Pourquoi sommes-nous réformés?