Des pronoms préférés?
Des pronoms préférés?
- Les normes de la création
- La rébellion
- Comment aborder notre prochain?
- Amour et respect
- Bonté et vérité
- Rester ferme
Alors que l’idée du transgenrisme s’impose dans notre société, nous, chrétiens, sommes de plus en plus confrontés à ses conséquences. Nous voyons un jeune homme emballer des sacs à l’épicerie avec des rubans roses dans les cheveux et des vêtements de petite fille. Une amie sur Instagram indique désormais dans sa biographie qu’elle est bisexuelle. Une collègue de travail nous dit qu’elle est en train de devenir un homme et nous demande d’utiliser les pronoms qu’elle préfère, il/elle. Lors des présentations en classe, un camarade de l’université annonce que son genre est « fluide » et que ses pronoms préférés sont iel/ielle. C’est la réalité de notre monde occidental et de nombreux chrétiens se demandent : comment dois-je réagir à cela? Dois-je utiliser les pronoms préférés de quelqu’un?
1. Les normes de la création⤒🔗
Avant de comprendre comment réagir de la meilleure façon, nous devons être au clair sur ce que Dieu dit à propos de ces questions. Alors que le monde nous bombarde de ses idées, nos pensées peuvent devenir floues et nous ne sommes plus très sûrs de ce qui est biblique et de ce qui ne l’est pas. Des questions surgissent : que dit la Bible au sujet du genre? Combien y a-t-il de genres? Une femme peut-elle vraiment devenir un homme comme on nous le dit? Est-il possible qu’un homme devienne une femme? Devons-nous parler d’une « personne » (plutôt que d’une « femme ») enceinte ou ayant ses règles? Un homme peut-il donner naissance à un enfant, comme on le prétend?
Une partie de notre incertitude peut venir du fait que la Bible n’utilise jamais le mot « genre ». Cependant, elle utilise exclusivement des pronoms masculins ou féminins pour désigner les êtres humains, ce qui est la même catégorie que le genre. Contrairement aux idées reçues, le genre dans la Bible est binaire : Dieu n’a créé qu’un « il » et une « elle » en tant qu’êtres humains, mâle et femelle (Gn 1.27). C’est de cet homme et de cette femme qu’est issue la race humaine tout entière, composée uniquement de filles et de garçons, de femmes et d’hommes1. Jusqu’à ces dernières décennies, c’est ainsi que le monde entier comprenait le genre — une réalité de type « ou bien, ou bien » basée sur notre sexe biologique2. Toutefois, depuis peu, certains penseurs influents aiment « soutenir que le genre n’est pas un attribut fixe, mais une variable flottante qui évolue en fonction des préférences personnelles3 », au point que le genre est une « fiction » ou un « fantasme » que l’on peut faire et refaire à volonté.
Cependant, la réalité ne peut être changée. Depuis le début, le Créateur a conçu la race humaine comme un homme ou une femme, et l’un ne peut pas devenir l’autre. Le transgenre est une contradiction en soi, car aucune femme ne peut modifier ses chromosomes, son patrimoine génétique ou ses organes génitaux pour devenir un homme fonctionnel. Aucun homme ne peut avoir ses règles, tomber enceinte ou donner naissance à un enfant. Il s’agit de faux-semblants ou, pire encore, de mensonges. Il s’agit là de l’imagination d’individus qui croient que le genre est ce que l’on ressent. Cependant, Dieu dit dans les Écritures que le genre est ce qu’il a fait de notre corps, et qu’il n’y en a que deux : mâle ou femelle. Les normes de la création de Dieu ne peuvent pas être renversées.
2. La rébellion←⤒🔗
Ce que nous devons voir clairement en tant que chrétiens, c’est que le transgenrisme, comme l’homosexualité, est en première ligne de la rébellion contre Dieu. Certes, l’humanité s’est révoltée contre le Créateur de toutes sortes de manières depuis le jardin d’Eden, mais cela n’est jamais aussi évident que lorsque les humains essaient de saper ou d’inverser les fondements établis par Dieu au commencement. C’est ce que fait l’homosexualité lorsqu’elle prône que deux personnes du même sexe peuvent non seulement avoir des relations sexuelles, mais aussi se marier, alors que Dieu a accordé le don du mariage à un homme et à une femme et n’a accordé qu’à ces couples le droit à l’intimité sexuelle (Gn 2.18-25). C’est ce que fait le transgenrisme lorsqu’il nie que le corps d’une personne, sa biologie créée, n’a rien à voir avec son genre, que la « masculinité » et la « féminité » sont simplement des catégories inventées (parmi une foule d’autres genres) que nous sommes libres de choisir en fonction de nos sentiments, alors que Dieu a créé l’humanité mâle et femelle (Gn 1.27). Alors que l’homosexualité est une attaque directe contre l’institution divine du mariage, le transgenrisme est une attaque directe contre la création du corps humain par Dieu.
3. Comment aborder notre prochain?←⤒🔗
Alors que nous, chrétiens, devenons lucides sur le mal que représente le transgenrisme, notre voisin incroyant n’en a peut-être pas la moindre idée. Notre collègue transgenre ou notre camarade de classe peut être très gentil, facile à vivre et ne sembler aucunement vivre dans un esprit de rébellion. Même s’ils sont antagonistes ou s’ils s’obstinent à garder le style de vie qu’ils ont choisi, nous voulons quand même les rejoindre avec l’Évangile, alors comment faire? Devons-nous nous contenter de nous entendre avec les autres? Devrions-nous essayer une approche douce en utilisant les pronoms qu’ils préfèrent jusqu’à ce que nous apprenions à mieux les connaître? Devrions-nous chercher à comprendre leur histoire et à établir une relation de confiance avant de leur expliquer que leur adhésion au transgenrisme est un péché dont ils doivent être sauvés? La question la plus importante à se poser est la suivante : cette approche plaît-elle au Seigneur?
Examinons ce qu’une personne transgenre nous demande lorsqu’elle nous demande d’utiliser les pronoms qu’elle préfère. Il ne s’agit pas simplement de l’utilisation d’une étiquette ou d’un surnom qui n’a que peu de sens et qui n’est rien d’autre qu’une préférence (par exemple, Élisabeth demande à être appelée « Lizi » ou Alexandre « Alex » ou « le Costaud » ou autre chose du même genre). Comme nous l’avons vu plus haut, les pronoms ont une signification inhérente et font référence au genre d’une personne, qui est équivalent à son sexe biologique. Ainsi, lorsqu’une femme nous demande de la désigner par des pronoms masculins, elle nous demande de dire quelque chose à son sujet qui est faux à 100 % et de le dire aux autres. (Après tout, on n’utilise les pronoms d’une personne que lorsqu’on parle d’elle à d’autres personnes). Il s’agit d’une demande plutôt agressive et directe, car elle nous demande d’affirmer publiquement son acte de rébellion et de la soutenir dans cette démarche. Lorsqu’un homme nous demande de nous référer à lui par des pronoms pluriels (ils/eux) ou par des pronoms inventés (iel/ielle), il nous demande de coopérer avec lui dans le mensonge qu’une personne peut d’une certaine manière être plurielle ou que le genre peut être ce que l’on veut qu’il soit. Les chrétiens devraient-ils faire cela?
Prenons un scénario différent mais similaire. Supposons que vous rencontriez un voisin homosexuel lors d’un barbecue communautaire et qu’il vous demande de dire à tous les membres du groupe que vous soutenez le mode de vie qu’il a choisi. Le feriez-vous? Ou imaginez qu’un collègue de travail choisisse de se saouler tous les vendredis soirs, qu’il en soit fier et qu’il vous demande de dire au personnel du bureau qu’il est parfaitement acceptable qu’il le fasse s’il le souhaite. Comment réagiriez-vous? C’est une chose de rester silencieux face au mode de vie impie de votre voisin (dans un effort pour vivre en paix), mais comment un chrétien peut-il affirmer ce que Dieu rejette manifestement comme haineux à son égard? C’est ce qui nous est demandé lorsqu’il s’agit d’utiliser les pronoms préférés de quelqu’un et je ne vois pas comment cela pourrait plaire au Seigneur si nous le faisions. Le Seigneur ne nous appelle-t-il pas à « n’avoir rien de commun avec les œuvres stériles des ténèbres », mais au contraire à les « dénoncer » (Ép 5.11)?
4. Amour et respect←⤒🔗
Quelqu’un pourrait demander : mais Dieu ne nous ordonne-t-il pas d’aimer notre prochain comme nous-mêmes? Ne devons-nous pas les respecter en tant que personnes créées à l’image de Dieu? Absolument! Toutefois, ce même Dieu nous a aussi ordonné d’aimer le Seigneur notre Dieu par-dessus tout, et de le faire de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit. Il n’est donc pas possible que le respect ou le souci de notre prochain l’emporte sur l’obéissance à Dieu. Et puisque la Parole de Dieu est claire sur le fait que le transgenrisme est une rébellion et que le mensonge est du diable (Jn 8.44), nous ne devrions jamais soutenir notre voisin dans son mode de vie pécheur.
Serait-ce aimer son prochain que de le soutenir dans son péché? Le Seigneur Jésus a-t-il déjà fait cela? Il pouvait certainement s’approcher avec tact et délicatesse, comme il l’a fait avec la Samaritaine, mais il ne lui a jamais laissé penser que sa vie commune avec un homme n’était rien d’autre qu’un péché (Jn 4.18). Il était miséricordieux et prêt à pardonner à une femme adultère prise sur le fait, mais il lui a dit de s’en aller et de ne plus pécher (Jn 8.11). Il a constamment appelé tout le monde à se repentir (Mc 1.15). Jésus ne s’est jamais contenté de s’entendre avec les autres. Il n’a pas eu peur de réprimander Nicodème pour son manque de foi ignorant (Jn 3.10) ou Pierre (son proche disciple!) pour son opposition satanique (Mt 16.23). Jésus n’a jamais été tendre avec le péché. Il n’a jamais laissé penser qu’il soutenait la rébellion. Il n’a jamais conforté quelqu’un dans son mode de vie impie. Nous ne devrions pas le faire non plus.
5. Bonté et vérité←⤒🔗
L’amour et le respect de notre prochain peuvent très bien signifier lui dire la vérité, jamais dans le but de le blesser ou de le détruire, mais toujours dans le but de lui faire comprendre qu’il a besoin du Sauveur, qu’il doit abandonner son péché et embrasser Jésus-Christ. Votre voisin transgenre vous trouverait-il vraiment bon et aimant si, pendant des mois, vous lui faisiez croire que vous êtes d’accord avec son mode de vie parce que vous avez choisi d’utiliser les pronoms qu’il préfère? Ne penserait-il pas que vous manquez de sincérité, voire que vous êtes hypocrite, parce que vous avez d’abord manifesté votre soutien à quelque chose avec lequel vous avez ensuite révélé que vous n’étiez pas d’accord? Je pense que, même sur le plan humain, un tel voisin se sentirait trahi et respecterait au moins une honnêteté franche exprimée avec bonté.
Maintenant que le principe biblique est clair, que répondre à la demande d’utilisation des pronoms préférés? Comment procéder? Les situations susceptibles de se présenter sont innombrables et nous devrons donc nous en remettre au Seigneur pour obtenir la sagesse, la grâce et le tact nécessaires à l’application de ce principe. Dans certains cas, la relation avec la personne peut être de nature passagère, du genre où l’on n’interagit pratiquement pas avec elle et où l’on n’a jamais besoin de la désigner par des pronoms. Dans ce cas, il n’y a peut-être pas grand-chose à dire, voire rien du tout. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’une personne que vous côtoyez régulièrement et à laquelle vous devez faire référence dans vos conversations avec d’autres personnes, j’ai quelques suggestions à vous faire :
Premièrement, portez cette question devant le Seigneur dans la prière et priez à la fois pour la personne et pour vous-même lorsque vous vous préparez à interagir. Seul le Saint-Esprit peut ouvrir les cœurs fermés et donner aux chrétiens les mots appropriés à dire, et Dieu a promis de nous aider à produire des fruits qui glorifient son nom (Jn 15.7-8).
Deuxièmement, cherchez une occasion de parler en privé à la personne de sa demande afin de lui expliquer pourquoi vous ne pouvez pas l’accepter (sans la mettre dans l’embarras devant les autres). Dans un véritable esprit de compassion, vous pourriez expliquer que vous vous souciez du bien-être physique de cette personne (tenter de changer de sexe est incroyablement nocif pour le corps; même le simple fait de s’identifier au sexe opposé est nocif pour le psychisme) et de son bien-être éternel (aller à l’encontre des voies de Dieu nous expose à son jugement). Expliquez clairement que, parce que vous vous souciez de lui ou d’elle, vous ne pouvez pas, en toute conscience, le ou la soutenir dans cette démarche. Vous pouvez également ajouter que vous voulez être aussi pacifique que possible avec tout le monde et que vous ferez donc de votre mieux pour éviter de vous référer à lui ou à elle par un pronom quelconque.
Troisièmement, cherchez des moyens d’agir avec bonté et d’aider cette personne afin qu’elle se rende compte que vous avez vraiment son intérêt à cœur. Dans la mesure du possible, ouvrez la porte à l’hospitalité. Si vous avez entamé votre interaction en toute honnêteté, après avoir mis les choses au clair sur la manière dont vous considérez son choix de vie (et, plus important encore, comment Dieu considère son choix de vie), et que la personne ressent votre attention sincère, cela pourrait bien ouvrir la porte à une conversation plus approfondie et à un partage de l’Évangile.
6. Rester ferme←⤒🔗
Il ne fait aucun doute qu’il ne sera pas facile d’interagir avec nos voisins transgenres. Il s’agit d’une question intensément personnelle pour eux. En nous demandant d’utiliser les pronoms qu’ils préfèrent, ils exigent agressivement que nous exprimions ouvertement notre accord avec leur rébellion et leur mensonge sous-jacent. Il s’agit là du plus récent effort de Satan pour non seulement détruire la création (si cela était possible), mais aussi pour entraîner les chrétiens dans cette aventure. Nous devons donc nous enraciner dans la Parole de Dieu et ne pas avoir peur de rester sur nos positions en refusant d’être d’accord. Avec bonté, mais aussi avec clarté et fermeté, nous pouvons résister à la marée du mal et, par la grâce de Dieu, être la lumière qui brille et qui donne espoir dans notre culture en décomposition.
Notes
1. Je sais qu’un très faible pourcentage d’êtres humains naissent « intersexués », c’est-à-dire que leur biologie ne correspond pas tout à fait à celle d’un homme ou d’une femme. Mais il s’agit là d’une anomalie, d’un résultat de la corruption de la création par le péché, comme le fait de naître boiteux ou avec un autre défaut physique. Il s’agit d’un problème à résoudre (avec une aide médicale), et non d’un troisième genre.
2. NDT : Cette perversion n’est toutefois pas nouvelle, comme l’a fait valoir Éric Kayayan dans Gnose et androgynie : la récurrence de l’idéal transgenre, qui montre que l’idéal transgenre est un retour de l’ancien gnosticisme hérité du mythe de l’androgyne. Voir aussi les ouvrages de Peter Jones sur Ressources chrétiennes et sur TruthXchange, qui établit le même lien entre le mouvement transgenre actuel et « l’empire gnostique qui contre-attaque ».
3. Judith Butler, Gender Trouble [Problème du genre], cité dans Nancy Pearcey, Love Thy Body [Aime ton corps], Baker Books, Grand Rapids, 2018, p.201.