Psaume 4 - Dieu m'accorde une place
Psaume 4 - Dieu m'accorde une place
« Dans ma détresse, tu me mets à l’aise. »
Psaume 4.2
- Dieu nous réserve une place
- Il y a également une place pour les autres
- Cette place signifie que nous vivons comme enfants de Dieu
- Cette place est une propriété perpétuelle
C’est là une parole qui nous frappe et qui nous arrête.
1. Dieu nous réserve une place⤒🔗
Cette parole affirme que Dieu nous accepte et qu’il réserve une place pour nous. Auprès de lui, il y a accueil et hospitalité. Nous lui appartenons. C’est auprès de lui que nous trouverons des assises solides lorsque nous perdons les amarres. Lorsque les maladies et les conflits incessants de la vie nous jettent dans le désarroi, lorsque nous nous demandons qui nous sommes et où nous allons, voici la réponse : Auprès de Dieu, nous avons une place de choix. C’est la raison pour laquelle Jésus-Christ, le Fils de Dieu, notre Sauveur, est né, est mort et est ressuscité d’entre les morts. Dans ces événements et grâce à eux, le Christ nous a préparé l’accès auprès de son Père et nous a procuré une place auprès de lui. Cela revient à dire que Dieu nous aime, qu’il nous veut totalement à lui. Il suffit simplement de croire.
Dans sa bonté et sa grâce infinie, il a pris l’initiative; il a pris les devants et il nous attire à lui. Il a renversé les obstacles, a fait tomber les murs; il traverse les barricades derrière lesquelles nous nous cantonnons dans notre sotte révolte, dans notre hostilité insensée, et il efface nos fautes et pardonne notre péché.
Pour vivre sainement, tranquillement, normalement, avec certitude et sérénité, il n’y a pas d’autre terrain que cette place acquise pour nous auprès du Père céleste. Pour notre espérance et pour notre joie, nous avons une certitude : Dieu a une place pour nous dans son programme, dans son projet, dans son plan de salut.
2. Il y a également une place pour les autres←⤒🔗
L’une des tragiques conséquences de notre maladie spirituelle, de notre révolte contre Dieu, est la rupture avec les autres. Quand on a coupé court avec Dieu, on se brouille aussi avec son prochain. Nous vivons alors dans notre coin, retirés, méfiants, barricadés contre les autres, que nous considérons comme des gêneurs si ce n’est comme des ennemis…
C’est parce que nous ignorons que Dieu a réservé une place pour nous, que nous refusons aux autres une place d’accueil dans la petite cabane de notre cœur. Ils nous sont insupportables et nous ne voulons pas communiquer avec eux. Et comme la relation avec nos semblables peut nous édifier et nous enrichir moralement, du fait qu’ils ne sont plus présents dans notre vie, nous voilà cantonnés dans nos retranchements, seuls, isolés, indépendants peut-être, mais surtout appauvris.
Or, dans son amour, Dieu nous accorde une place et il veut que nous y entrions avec d’autres. Aux pieds de la croix du Christ, il y a une place pour notre voisin, pour notre parent, pour nos associés, pour nos camarades… Notre cœur ne peut s’élargir jusqu’à ce que nos frères viennent se joindre à nous et que, ensemble, nous bénéficions de la grâce divine. C’est auprès du Christ que nous rencontrerons la compréhension, la solidarité, la consolation dans la détresse pour nous-mêmes comme pour nos proches et amis.
3. Cette place signifie que nous vivons comme enfants de Dieu←⤒🔗
Cette place auprès de Dieu signifie pratiquement que Dieu nous donne à vivre librement la vie d’enfants de Dieu. L’une des pires expériences que nous puissions faire, c’est de subir les pressions de ceux qui veulent nous forcer à vivre d’après les styles et modes choisis par le monde. L’une des plus dangereuses influences de notre temps, comme de tout temps, est celle du conformisme : ressembler à tout prix à tout le monde, singer exactement ce que font des milliers et des milliers de personnes; imiter la foule de peur de se trouver ridicule, subversif, dangereux ou bizarre… Croyez-moi, cela se passe même dans l’Église. On connaît l’histoire des moutons de Panurge. Plus récemment, Eugène Ionesco, dans une pièce de théâtre apparemment absurde, et pourtant combien réaliste, a traité ce type de gens sans personnalité de rhinocéros. Tout le monde, dans cette pièce, est affligé par une maladie épidémique : la rhinocérite. Tout le monde devient rhinocéros, à part une exception, parce que personne n’ose transgresser l’uniformité devenue règle.
Savez-vous que le Seigneur Jésus, lui aussi, a connu la même pression idéologique et sociale? Même ses amis insistaient pour qu’il devienne un roi différent de ce qu’il était venu être, pour qu’il domine son peuple, et même d’autres peuples… qu’il ressemble aux monarques selon les désirs du cœur des foules. Ses ennemis l’ont rejeté parce que lui et ses compagnons ne se conformaient pas à l’idéologie ambiante. Les autorités politiques l’ont condamné parce qu’il leur apparaissait comme un individu dangereux. Considérée de ce point de vue là, je dirai que la croix du Sauveur peut être vue comme le symbole même du non-conformisme.
Et ces pressions, humainement parlant (si l’on peut le faire dans son cas), ont brisé sa vie. Mais nous savons, et c’est là notre secret de croyants, que c’est par sa mort qu’il a aussi détruit ces pressions démoniaques. Sur la croix, Jésus-Christ a montré sa liberté et la nôtre, le prix de la liberté de rester les enfants rachetés de Dieu. Nous avons donc à marcher dans la voie du Christ sans vouloir copier les autres, comme des enfants libres pour servir leur Seigneur ressuscité, qui a la liberté de dominer l’univers. Rien n’a pu le lier, même pas la tombe. Toutes les pressions ont été anéanties. À présent, nous pouvons vivre dans la liberté et l’obéissance, et malgré toutes les tyrannies que les hommes voudraient exercer, nous avons une place auprès de Dieu, et là nous sommes libres, réellement affranchis.
4. Cette place est une propriété perpétuelle←⤒🔗
Mais faut-il en rester là? Je crois que cette place que nous avons auprès de Dieu est une sorte de propriété perpétuelle, jusqu’au-delà de la tombe. Nous savons, mes amis, que notre vie va connaître une dernière limite, la plus terrible sans doute aux yeux des hommes : la mort. La mort est cause d’une grande détresse, même pour les plus vaillants. J’ajouterai même que, parfois, elle l’est aussi pour le croyant. Mais faut-il se faire des soucis qui sont, après tout, inutiles?
Un jour, Jésus posa une question : « Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une seule coudée à la durée de sa vie? » (Mt 6.27). Quant à nous, il semble parfois que nous ayons la prétention de vaincre la mort. Bien sûr, qui ne voudrait pas conserver le plus longtemps possible sa vie, ses amitiés, sa famille, peut-être les biens qu’il possède? Pourtant nous ne le pourrons pas. Et voilà que c’est à ce point-là que ces propos du psalmiste, mort depuis plus de 2500 ans, résonnent comme s’ils venaient d’être prononcés; ils nous consolent et nous réconfortent : « J’ai une place auprès de Dieu ». Mon plus grand bien, ce ne sont pas mes maisons ou mes terres, mes voitures ou mes usines, ma femme ou mes enfants, mes amis ou mon pays. Mon plus grand bien, c’est mon Dieu. Tout a passé ou passera. Lui seul reste au-delà de la mort et de la tombe. Jésus a dit à ses disciples :
« Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l’aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jn 14.2-3).
Qui ne voudrait pas être avec lui! Je vous donne un tout petit conseil, mes chers lecteurs : Je vous demanderai de ne plus avoir la frayeur, la terreur de la mort, car c’est un sentiment négatif, qui ne peut que vous faire du mal; je vous prie de vous concentrer plutôt dans le désir ardent de vous trouver face à face avec le Christ ressuscité, ce qui est la meilleure chose qui ne puisse jamais nous arriver.