20^e jour du 9^e mois

Lecture : Psaume 40

Le plus grand malheur qui nous pourrait advenir serait que Dieu nous laisse croupir dans nos iniquités, car alors, à la fin, nous serions complètement pourris. Nous voyant donc si pervers, Dieu est obligé d’employer les grands moyens pour nous attirer à lui; s’il nous traitait tout doucement, qu’arriverait-il? On le voit bien à peu près en éducation : un enfant que son père et sa mère n’ont pas châtié à bon escient est promis au gibet!

Si, dans le monde des hommes, il ne se trouve pas de père prudent et avisé qui ne châtie ses enfants, parce qu’il ne peut, sans les corriger, les amener à porter quelque bon fruit, il est bien évident que Dieu, qui est un Père très bon et très sage, n’omettra pas d’employer un remède si nécessaire. Si quelqu’un m’objecte que dans les familles humaines une telle correction cesse aussitôt que les enfants ont dépassé le temps de la jeunesse, je réponds que tant que nous vivons en ce monde, nous restons de tout petits enfants au regard de Dieu.

Afin que nous ne tirions pas fierté d’une trop grande abondance des biens, afin que nous ne nous enorgueillissions pas des honneurs reçus, et que les ornements de notre corps ou de notre âme ne nous poussent pas à vanité ou enflure, le Seigneur intervient et y met bon ordre, réfrénant et comptant par le remède de la croix l’insolence de notre nature. Et ce, de diverses façons, selon qu’il juge être utile et salutaire en chacun d’entre nous; car nous ne sommes pas aussi malades les uns que les autres ni atteints de la même maladie; et donc il n’est pas utile que la cure soit la même pour tous. Voilà pourquoi Dieu exerce les uns sous une forme de croix, les autres sous une autre. Néanmoins, encore qu’en s’employant à nous ramener tous à la santé, il use de médecines plus douces envers les uns, plus âpres et vigoureuses envers les autres, en tout cas, il n’en laisse pas un exempt, puisqu’il sait bien que tout le monde est malade.

Prière

Miséricorde et grâce, ô Dieu des cieux,
Un grand pécheur implore ta clémence;
Use en ce jour de ta douceur immense
Pour effacer mes crimes odieux.
Oh, lave-moi, lave-moi tout entier;
De mon péché la tache est si profonde!
Toi seul, Seigneur, tu peux me nettoyer;
Sur ta bonté, tout mon espoir se fonde.