Luc 1 - Mon âme exalte le Seigneur
Luc 1 - Mon âme exalte le Seigneur
« Et Marie dit : Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit a de l’allégresse en Dieu, mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici : désormais toutes les générations me diront bienheureuse. Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras; il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses, il a fait descendre les puissants de leurs trônes, élevé les humbles, rassasié de biens les affamés, renvoyé à vide les riches. Il a secouru Israël, son serviteur, et s’est souvenu de sa miséricorde, — comme il l’avait dit à nos pères —, envers Abraham et sa descendance pour toujours. »
Luc 1.46-55
Bien-aimés du Seigneur,
Quelle est la source de votre joie? Votre joie dépend-elle des circonstances? Ou se trouve-t-elle en Dieu seul? La venue du Sauveur est source de la vraie joie, d’une immense joie. Nous sommes rassemblés pour adorer Dieu de tout cœur et célébrer les grandes choses qu’il a faites pour son peuple. La prière de Marie est remplie de cette joie qui adore son Sauveur — une joie qui traverse les siècles. Dans sa prière, Marie résume les grandes œuvres de Dieu passées, présentes et à venir. Jésus est venu dans le monde accomplir les anciennes promesses de Dieu pour qu’aujourd’hui nous puissions nous réjouir, à notre tour, de la venue du Sauveur. La prière de Marie contient trois parties :
1. Marie se réjouit de la faveur que Dieu lui a faite personnellement⤒🔗
La prière de Marie vient du fond du cœur, un cœur rempli de joie. « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit a de l’allégresse en Dieu, mon Sauveur » (Lc 1.46).
« Exalter le Seigneur » veut dire rendre grand le Seigneur. Pouvons-nous rendre Dieu plus grand? Bien sûr que non, il est déjà infiniment grand. Mais Dieu doit grandir dans nos cœurs et dans nos bouches. La prière de Marie a pour but de magnifier le Seigneur, d’où le nom de cette prière dans sa version latine : le Magnificat. Magnifique est le Seigneur, tout mon cœur pour chanter Dieu! Oui, que Dieu grandisse dans nos cœurs! Que sa grandeur soit célébrée par nos bouches!
Mais comment célébrer la grandeur de Dieu? Nos coeurs sont tellement lourds et peu portés à l’adorer. Comment avoir un coeur rempli de joie pour Dieu? Ça ne vient pas naturellement. Marie célèbre avec joie la grandeur de Dieu parce qu’elle reconnaît qu’il est son Sauveur. Elle ne se contente pas de dire des généralités : « Dieu est le Sauveur de son peuple. » Ses paroles sont très personnelles : « Mon esprit à de l’allégresse en Dieu, mon Sauveur. » Sommes-nous capables de dire : « Le Seigneur Jésus est mon Sauveur, c’est pour moi qu’il a donné sa vie. Je suis certain que ses promesses de pardon et de vie éternelle sont vraies pour moi. Voilà pourquoi je me réjouis en lui, mon Sauveur! »
Marie ne s’arrête pas là. Elle présente une autre raison personnelle de célébrer la grandeur de Dieu. Cette deuxième raison, c’est la mission qu’elle a reçue.
« Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici : désormais toutes les générations me diront bienheureuse. Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses » (Lc 1.48-49).
Non seulement Marie reconnaît-elle son besoin du Sauveur, en plus, elle se reconnaît totalement indigne d’avoir été choisie pour être la mère du Sauveur. Une faveur totalement imméritée. Oui, Dieu est grand! Mon coeur se réjouit en lui, car il est mon Sauveur, et en plus, il m’a donné une mission que je ne mérite pas du tout!
Tant que nous nous pensons corrects, importants, auto-suffisants, nos cœurs ne peuvent pas adorer Dieu. Pour adorer le Seigneur avec joie, nous devons d’abord reconnaître notre péché, notre misère et notre parfait Sauveur. Nous devons ensuite reconnaître que nous sommes totalement indignes de la mission qu’il nous confie.
Bien sûr, la mission confiée à Marie était tout à fait exceptionnelle. Dans les versets précédents, l’ange vient de lui annoncer que le Saint-Esprit viendrait sur elle et qu’elle porterait en elle le Fils de Dieu. Quelle a été sa réponse? « Voici la servante du Seigneur; qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1.38). Elle accepte sa mission avec foi. Elle est prête à servir Dieu de bon cœur, malgré tous les défis et dangers que ça représente. La mission que Dieu nous confie est très différente, et pourtant, nous avons tous un rôle à jouer, nous aussi, dans le grand plan de Dieu. Sommes-nous prêts à dire : « Je suis le serviteur ou la servante du Seigneur; fais de ma vie ce que tu veux »? Un tel renoncement peut coûter cher. Les autres se moqueront peut-être de nous. Des conflits surgiront peut-être avec des personnes que nous aimons, nous serons peut-être pénalisés au travail ou dans nos études. L’important, c’est que nous servions à sa gloire.
Pour aider Marie, Dieu lui donne une personne encourageante. Élisabeth lui dit : « Tu es bénie entre les femmes et le fruit de ton sein est béni » (Lc 1.42). Même le bébé que porte Élisabeth saute de joie dans son ventre, ce qui amène Élisabeth à encourager Marie encore une fois : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur » (Lc 1.45). C’est là que ça déborde, c’est là que Marie magnifie le Seigneur et se réjouit en Dieu, son Sauveur.
Cette histoire est un grand encouragement pour nous, un encouragement d’abord pour nos jeunes. Dieu s’est servi d’une jeune adolescente pour glorifier son nom. Il a fait de grandes choses dans sa vie. Vous les jeunes, Dieu peut agir puissamment dans vos vies. Bien sûr, Marie a reçu une mission spéciale et tout à fait unique. Personne d’autre ne peut jouer le rôle qu’elle a joué. Et pourtant, son exemple nous montre que Dieu peut se servir d’une jeune personne pour glorifier son nom. Si vous trouvez votre joie en Dieu, votre Sauveur, il sera glorifié. Si vous reconnaissez que vous êtes indignes de son amour en Jésus-Christ, vous serez un exemple de la grâce de Dieu. Si vous répondez à son appel de le servir, Dieu sera glorifié, et vous serez bénis.
Cette histoire est aussi un encouragement pour les moins jeunes. Dieu s’est servi de deux personnes âgées : Élisabeth et Zacharie. Ils étaient trop vieux pour avoir un enfant et, pourtant, Dieu leur a donné Jean-Baptiste, un puissant prophète. Dieu s’est servi d’eux pour sa gloire. Il n’y a pas d’âge pour servir Dieu fidèlement. Nous ne pouvons pas dire : « Je suis trop jeune; servir Dieu, c’est pour les plus grands. » Ou encore : « Je suis trop vieux, j’ai déjà amplement contribué à l’œuvre de Dieu, maintenant je laisse cela aux autres. » Non, nous avons tous un rôle à jouer dans le plan de Dieu. Même Jean-Baptiste, bébé à naître, s’est réjoui du Sauveur dans le ventre de sa mère!
2. Marie célèbre la puissance de Dieu en action dans le monde←⤒🔗
Marie n’a pas seulement loué Dieu pour des bénédictions dans sa vie personnelle. Elle s’est réjouie de voir Dieu en action dans le monde.
« Il a déployé la force de son bras; il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses, il a fait descendre les puissants de leurs trônes, élevé les humbles, rassasié de biens les affamés, renvoyé à vide les riches » (Lc 1.51-53).
Comme c’est étonnant! Marie devient passionnée. Ce n’est pas la douce et tendre Marie qu’on s’imagine parfois. Non, ses paroles sont fortes, vigoureuses, bousculantes. Elle voit des trônes qui s’écroulent, des puissants qui sont humiliés, des humbles qui sont élevés, des affamés qui ont le ventre plein, des riches qui sont dépossédés. Elle se réjouit de voir le bras de l’Éternel qui agit avec puissance pour tout renverser. Et pourtant, quand elle prononce cette prière, que voit-elle autour d’elle? Rien de tout cela. Le seul changement réel qu’elle connaît, c’est l’arrivée du Sauveur qu’elle porte en elle.
Le seul qui soit descendu à son époque, c’est le Fils de Dieu dans son ventre. Trente ans plus tard, il descendra jusqu’à s’humilier sur la croix! Le Tout-Puissant plein de gloire s’est abaissé au plus bas pour nous sauver de notre misère et de nos péchés. Pour ensuite ressusciter victorieux, et ensuite être élevé à la position la plus élevée, pour régner à la droite du Père. Et un jour, au dernier jour, Jésus reviendra en jugement pour élever les humbles et abaisser les orgueilleux. Quand il reviendra, on assistera au plus grand bouleversement que la terre n’aura jamais vécue. Marie le voit déjà au loin. Ce qui la pousse à célébrer la grandeur de Dieu et à se réjouir en son Sauveur.
Soyons-en certains, nous aussi. Ce qui est valorisé aujourd’hui sera méprisé ce jour-là. À l’inverse, ce qui est méprisé aujourd’hui sera valorisé ce jour-là. Notre monde accorde beaucoup d’importance à la richesse, au pouvoir, aux honneurs, au plaisir. Tout cela disparaîtra, tandis que ceux qui marchent humblement avec Dieu seront glorifiés. Le message de Dieu à travers la bouche de Marie est retentissant : ne vivez pas selon les valeurs de ce monde, cessez d’avoir en estime ce que le monde estime important, ne gardez pas dans vos cœurs des pensées orgueilleuses. Dieu porte son regard sur les humbles. Reconnaissez votre besoin du Sauveur, Jésus-Christ!
Il faut bien admettre que la prière de Marie n’est pas très « gentille ». Elle n’annonce pas le doux Noël du gentil petit Jésus. Oh bien sûr, on est sûrement d’accord avec l’idée de rassasier les affamés. Même si notre culture a complètement perdu le sens de Noël, certains profitent encore de l’occasion pour venir en aide à des personnes dans le besoin. Et c’est correct. Mais pour ce qui est de disperser les orgueilleux, renverser les puissants, renvoyer les riches les mains vides, ce genre de message est moins populaire! L’Église doit savoir qu’il existe un grand conflit mondial avec deux camps opposés : le peuple de Dieu et les ennemis de Dieu. Noël ne vient pas éliminer ce conflit, au contraire. La venue du Sauveur accentue le conflit. Quand Dieu, en Jésus-Christ, vient en aide à ses serviteurs, il disperse ceux qui ont des pensées orgueilleuses. Quand il élève les humbles, il fait descendre les puissants de leurs trônes. Quand il rassasie de bien les affamés, il renvoie à vide les riches. Que ça nous plaise ou non, le salut du peuple de Dieu implique toujours la destruction des ennemis de Dieu : un jour, les orgueilleux seront abaissés.
Marie parle avec certitude comme si c’est déjà accompli. Le Sauveur est venu en personne, dans son ventre, alors le reste suivra, c’est certain. Nous ne pouvons pas rester neutres face à Jésus : nous sommes pour lui ou contre lui. Nous nous humilions devant Dieu, ou nous restons endurcis dans notre orgueil. Nous avons faim et soif de justice, la justice gratuite que Jésus nous procure, ou nous nous pensons propres justes en nous-mêmes. Nous nous reconnaissons pauvres en esprit, ou nous nous pensons riches en nous-mêmes. C’est l’un ou l’autre. Le bras puissant de l’Éternel sauvera les uns et frappera les autres.
Comment réagir à l’écoute de ce message? Quelle est votre réaction? Une réaction embarrassée, inconfortable, ou bien une réaction semblable à celle de Marie? En pensant au bras de l’Éternel qui agit puissamment pour la rédemption et pour le jugement, Marie s’est exclamée : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit a de l’allégresse en Dieu, mon Sauveur » (Lc 1.46). Encore la joie, parce que Jésus est mon Sauveur qui me délivre de la colère à venir!
3. Marie se réjouit de la miséricorde de Dieu envers son peuple←⤒🔗
La clé de ce que nous venons de voir se trouve au verset 50 : « Son nom est saint et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. » Pourquoi abaisse-t-il les orgueilleux et pourquoi élève-t-il les humbles? Parce que son nom est saint et parce que sa miséricorde s’étend d’âge en âge, de génération en génération sur ceux qui le craignent. Nous avons ici une belle promesse pour les familles chrétiennes. J’y reviens dans un instant.
Mais avant, voyons les versets 54 et 55 qui vont dans le même sens et qui sont magnifiques :
« Il a secouru Israël, son serviteur, et s’est souvenu de sa miséricorde — comme il l’avait dit à nos pères — envers Abraham et sa descendance pour toujours » (Lc 1.54-55).
Marie proclame que Dieu est demeuré fidèle à son alliance et à ses promesses. Quelle excellente raison de louer Dieu avec joie! Le Tout-Puissant a fait pour elle de grandes choses, oui. Il agit puissamment dans le monde, oui, mais il est tout spécialement le Dieu de l’alliance.
Deux mille ans auparavant, Dieu avait fait alliance avec Abraham et avec sa descendance. Cette alliance a parcouru les générations, en passant par Isaac, Jacob, Moïse, David. Qu’est-il arrivé de cette alliance quand Jésus est venu? Certains chrétiens pensent que cette alliance a été abolie pour faire place à quelque chose de complètement différent. La Parole de Dieu nous dit toute autre chose! Dieu a secouru Israël, son serviteur. Il s’est souvenu de sa bonté, telle qu’il l’avait promise à Abraham et à sa descendance. Plus loin, en Luc 1:72-73, Zacharie dira à peu près la même chose :
« Ainsi, il fait-il miséricorde à nos père et se souvient-ils de sa sainte alliance, selon le serment qu’il juré à Abraham, notre père » (Lc 1.72-73).
C’est merveilleux! Dieu est fidèle à son alliance et à ses promesses, de génération en génération. Voilà pourquoi Jésus, notre Sauveur, est venu dans le monde. Pour accomplir la grande promesse de Dieu! Grand sujet de joie et d’adoration!
Ce qui nous ramène à la belle promesse pour les familles chrétiennes. Aujourd’hui, nous faisons encore partie de cette même alliance, nous et nos enfants. Une seule et même alliance de grâce parcourt toute la Bible. Si nous sommes unis à Jésus-Christ, nous participons pleinement aux anciennes promesses faites à Abraham. Comme autrefois, cette promesse est encore pour nous et pour nos enfants. N’est-ce pas merveilleux?
En tant que parents, nous nous soucions de nos enfants. Croiront-ils en Jésus pour le pardon de leurs péchés? Se réjouiront-ils en Dieu, leur Sauveur? Seront-ils des serviteurs du Très-Haut? Feront-ils partie des humbles ou des orgueilleux? Il est normal pour des parents chrétiens d’avoir un souci spirituel pour leurs enfants, mais parfois nos soucis finissent par assombrir notre joie. Bien sûr, nous prions pour eux, nous leur enseignons la Parole, nous les encourageons à marcher avec Dieu, mais, en fin de compte, nous faisons confiance dans la promesse de Dieu, notre seule espérance : « Sa miséricorde s’étend d’age en âge sur ceux qui le craignent. » Sa grâce est promise à nos enfants, d’une génération à l’autre, pour ceux qui le craignent. Alors, espérons en lui. Adorons-le dans nos cœurs et par nos bouches. Trouvons notre joie en notre Sauveur. Croyons qu’il fera de grandes choses pour nos enfants et nos familles.
Marie parle comme si le salut était déjà tout accompli. « Il a secouru Israël, son serviteur, et s’est souvenu de sa miséricorde » Pourtant, quand elle prononce cette parole, Jésus n’a pas encore vécu sa vie parfaite. Il n’a pas encore payé pour nos péchés sur la croix. Il n’est pas encore ressuscité des morts. Il n’est pas encore monté au ciel ni entré dans son règne. Il lui reste encore de grandes choses à accomplir. Mais parce que le Fils de Dieu s’est incarné en elle, Marie peut déjà célébrer l’accomplissement du salut.
Aujourd’hui, nous avons bien plus que Marie: Jésus s’est abaissé, il est né, il a vécu sa vie parfaite, il est mort pour nos péchés, il est ressuscité des morts, il a été élevé au ciel, il est entré dans son règne. Il rassemble de jour en jour son Église. Il reviendra dans sa gloire pour abaisser les orgueilleux et pour élever les humbles. Croyons, comme Marie, que tout cela est certain. C’est comme si c’était déjà fait. Célébrons la grandeur du Seigneur! Réjouissons-nous en Jésus, notre Sauveur. Il a secouru son peuple, et il s’est souvenu de sa bonté. Il s’en souviendra toujours. Il n’oubliera jamais les promesses qu’il nous a faites. Amen.