Le sacrement de la cène
Le sacrement de la cène
TEXTES BIBLIQUES
Matthieu 26.17-30.
CATÉCHISME DE HEIDELBERG
Question 75 : « Comment la sainte cène te rappelle-t-elle et t’assure-t-elle que tu as part à l’unique sacrifice du Christ sur la croix et à tous ses bienfaits? »
« Le Christ m’a ordonné, comme à tous les fidèles, de manger de ce pain rompu et de boire de cette coupe en mémoire de lui, avec la promesse suivante : d’abord que, pour moi, son corps a été offert et rompu sur la croix et son sang versé, aussi certainement que je vois de mes yeux que, pour moi, le pain du Seigneur est rompu et la coupe est donnée; et ensuite, qu’il veut nourrir et désaltérer mon âme pour la vie éternelle de son corps crucifié et de son sang répandu, aussi certainement que je reçois de la main de l’officiant et goûte corporellement le pain et la coupe du Seigneur, qui me sont donnés comme signes certains du corps et du sang du Christ lui-même. »
Question 76 : « Que signifie manger le corps crucifié du Christ et boire son sang répandu? »
« Cela signifie, non seulement, accepter d’un cœur croyant toute la passion et mort du Christ et, par là, recevoir la rémission des péchés et la vie éternelle; mais aussi, être de plus en plus unis au corps sacré de Jésus, par le Saint-Esprit qui habite en lui et en nous, de sorte que, bien que Jésus soit au ciel et nous sur la terre, nous soyons pourtant chair de sa chair et os de ses os, et nous soyons gouvernés et vivions éternellement par un même Esprit, comme les membres de notre corps sont gouvernés par une même âme. »
Question 79 : « Pourquoi donc le Christ appelle-t-il le pain son corps, et la coupe son sang ou la nouvelle alliance en son sang; et saint Paul : la communion au corps et au sang de Jésus-Christ? »
« Le Christ ne parle pas ainsi sans bonnes raisons : car non seulement il veut nous enseigner que, comme le pain et le vin entretiennent la vie temporelle, de même son corps crucifié et son sang répandu sont la vraie nourriture et la vraie boisson de nos âmes pour la vie éternelle, bien plus, il veut nous assurer par ces signes et ces gages visibles que nous sommes faits participants de son vrai corps et de son vrai sang par l’œuvre du Saint-Esprit, aussi véritablement que nous recevons par la bouche ces signes sacrés en mémoire de lui; et qu’ainsi toute sa passion et son obéissance nous appartiennent aussi sûrement que si nous avions nous-mêmes souffert et payé pour nos péchés. »
Question 81 : « Quels sont ceux qui doivent venir à la table du Seigneur? »
« Ce sont ceux qui ont honte d’eux-mêmes à cause de leurs péchés; ils croient cependant que ceux-ci leur sont pardonnés et que les faiblesses qui leur restent sont couvertes par la passion et la mort du Christ; ils désirent aussi affermir de plus en plus leur foi et améliorer leur vie. Mais les hypocrites et les pécheurs obstinés mangent et boivent leur propre jugement. »
Question 82 : « Faut-il aussi admettre à la sainte cène ceux qui se montrent infidèles et impies par ce qu’ils déclarent et vivent? »
« Non, car l’Alliance serait alors profanée et la colère de Dieu excitée contre toute la communauté. C’est pourquoi l’Église doit les exclure, par le pouvoir des clés, jusqu’au changement de leur vie; tel est l’ordre du Christ et de ses apôtres. »
NOTES EXPLICATIVES
1. L’institution de la cène
Le Christ a institué la cène dans la chambre haute, quelques heures avant son arrestation. Il a mangé la Pâque après avoir lavé les pieds des apôtres, en signe d’abaissement et du service qu’il leur rendait. Il y a quatre références bibliques à l’institution de la cène : Matthieu 26.26-29; Marc 14.22-25; Luc 22.19-20; 1 Corinthiens 11.23-26. Ces textes nous disent comment Jésus rompit le pain et le donna aux disciples, et qu’il offrit ensuite la coupe du vin, et leur commanda de manger et de boire de ce repas en mémoire de lui, jusqu’à ce qu’il revienne.
Il y a deux éléments dans la cène, le pain et le vin. Pour les Orientaux, ces éléments représentaient la nourriture fondamentale d’un homme. D’après les catholiques romains, ces éléments sont changés en le vrai corps et le sang de Jésus. D’après les luthériens, les éléments ne changent pas, mais Jésus-Christ est présent en ces éléments. L’Église réformée croit qu’aucun élément n’est changé, mais que le pain et le vin représentent le corps et le sang de Jésus. Ainsi, le sacrement devient pour nous le signe et le sceau de notre relation spirituelle avec le Christ.
Jésus ordonne aux disciples de participer à ce repas. Lorsque nous y participons, nous acceptons de tout notre cœur la souffrance et la mort du Christ. Par notre participation spirituelle, nous obtenons le pardon des péchés et la vie éternelle. Nous pouvons ainsi nous unir toujours plus à son corps saint par le Saint-Esprit.
2. La promesse contenue dans la cène
Dieu nous promet de nous nourrir. Un peu de pain et quelques gouttes de vin ne peuvent nous nourrir réellement. Mais ce pain et ce vin nous renvoient à Jésus-Christ, notre Seigneur.
Nous devons communier en mémoire du Christ. Ce faisant, nous comprenons sa promesse : « Je suis avec vous tous les jours » (Matthieu 28.20). Nous sentons sa personne d’une manière personnelle. Quoique le Christ se trouve au ciel, nous savons qu’il est aussi avec nous tous les jours.
La cène nous rappelle aussi le sacrifice du Christ. Comme la Pâque juive annonçait la délivrance de l’esclavage, de même la sainte cène nous annonce notre rédemption. Elle nous atteste le plein pardon de nos péchés. Le sacrifice de la croix nous a été personnellement offert. En participant à la cène, nous savons que nous sommes les membres du corps du Christ.
3. Comment nous préparer à la cène
Nous devons nous préparer dans la repentance. Il faut nous attrister de nos péchés. Nous devons rester humbles. Nous devons nous examiner pour voir si nous vivons dans le péché. Personne ne devrait venir à la table s’il ne s’est pas d’abord examiné pour voir s’il vit dans le péché. Il nous faut avoir l’assurance que nos péchés nous sont pardonnés, que toutes nos infirmités et faiblesses spirituelles sont guéries par le sacrifice de Jésus. Nous devons croire sans hésiter en son pardon qui est total. Nous devons désirer une foi toujours plus grande et une vie toujours plus sainte.
L’examen pour la repentance, pour l’assurance et la vie de consécration ne doit pas nous décourager. Nous devons nous réjouir de ce que Dieu nous accueille tels que nous sommes. Nous ne devons pas nous angoisser de boire et de manger indignement le sang et le corps du Christ, si notre examen a été sincère. Un tel examen exclut les hypocrites.
RÉVISION
- Qu’est-ce que Jésus a ordonné pour la sainte cène?
« Faites ceci en mémoire de moi. »
- Quel est le signe extérieur de la cène?
Le pain rompu que nous mangeons et le vin que nous buvons.
- Que nous rappellent ces éléments extérieurs?
La souffrance et la mort de Jésus-Christ.
- Comment la cène est-elle un moyen de grâce?
Par elle, le Christ nous confirme qu’il nourrit et abreuve nos âmes pour la vie éternelle.
- Ces éléments sont-ils changés en corps et en sang du Christ?
Non, pas plus que l’eau du baptême ne l’est.
- Comment faut-il nous examiner avant de participer à la sainte cène?
Je dois m’examiner pour voir si je vis dans le péché, si j’ai la foi au pardon de Jésus-Christ et si je désire vivre une vie d’obéissance et de service.
- Si nous y participons indignement, que se produit-il?
L’Alliance de grâce de Dieu est profanée et Dieu nous jugera sévèrement.
RÉFLEXION
- Quels sont ceux qui sont indignes de participer au repas du Seigneur? Voir Matthieu 22.1-10.
- À quoi la sainte cène nous engage-t-elle? Voir Colossiens 2.6-7.
- À quoi Jésus compare-t-il l’union des disciples avec lui? Voir Jean 15.1-6.
- Pourquoi un service de sainte cène nous aide-t-il à nous pardonner les uns les autres dans l’Église?
LECTURES BIBLIQUES QUOTIDIENNES
- La manne - Exode 16.6-21
- L’eau que Dieu fait jaillir - Exode 17.1-7
- Élie au désert - 1 Rois 19.1-8
- La Pâque juive - Exode 12.1-14
- Le dernier repas de Jésus - Luc 22.7-23
- Rappel de l’institution de la cène - 1 Corinthiens 11.23-30
- Le Pain de vie - Jean 6.26-40